L'essentiel sur... le chômage 

Combien y a-t-il de chômeurs en France ? Quelle est l’évolution du chômage ? Comment varie le taux de chômage selon les territoires ? Pourquoi est-il si élevé chez les jeunes ?...

L’essentiel sur… le chômage fournit des éléments de cadrage pour aborder ces questions, à l’aide de chiffres clés représentés de manière visuelle et d’un court commentaire.

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Chiffres-clés
Paru le :Paru le18/03/2024
- Mars 2024

1. Combien y a-t-il de chômeurs en France ?

Au quatrième trimestre 2023, le nombre de augmente de 29 000 par rapport au trimestre précédent, à 2,3 millions de personnes. Le taux de chômage au sens du BIT s'établit à 7,5 % de la population active en France (hors Mayotte), stable par rapport au troisième trimestre 2023 dont l’estimation est très légèrement rehaussée (+0,1 point, de 7,4 % à 7,5 %). Le taux de chômage est supérieur de 0,4 point à son niveau de fin 2022, qui était le plus bas depuis 1982 ; il demeure ainsi nettement au-dessous de son pic de mi-2015 (-3,0 points).

Taux de chômage au sens du BIT

données CVS en moyenne trimestrielle, en %
Taux de chômage au sens du BIT (données CVS en moyenne trimestrielle, en %)
Trimestre France (hors Mayotte) France métropolitaine
2003-T1 8,4 8,0
2003-T2 8,5 8,1
2003-T3 8,4 8,0
2003-T4 8,8 8,4
2004-T1 9,0 8,6
2004-T2 8,8 8,4
2004-T3 8,8 8,5
2004-T4 8,9 8,5
2005-T1 8,6 8,3
2005-T2 8,8 8,5
2005-T3 9,0 8,7
2005-T4 9,1 8,7
2006-T1 9,2 8,8
2006-T2 9,0 8,6
2006-T3 8,9 8,6
2006-T4 8,4 8,0
2007-T1 8,5 8,2
2007-T2 8,1 7,8
2007-T3 8,0 7,7
2007-T4 7,5 7,1
2008-T1 7,2 6,9
2008-T2 7,3 7,0
2008-T3 7,4 7,1
2008-T4 7,8 7,4
2009-T1 8,6 8,2
2009-T2 9,2 8,9
2009-T3 9,2 8,9
2009-T4 9,5 9,1
2010-T1 9,4 9,0
2010-T2 9,3 8,9
2010-T3 9,2 8,9
2010-T4 9,2 8,8
2011-T1 9,2 8,8
2011-T2 9,1 8,7
2011-T3 9,2 8,9
2011-T4 9,3 9,0
2012-T1 9,5 9,1
2012-T2 9,7 9,4
2012-T3 9,8 9,4
2012-T4 10,2 9,8
2013-T1 10,3 10,0
2013-T2 10,5 10,1
2013-T3 10,3 9,9
2013-T4 10,1 9,8
2014-T1 10,1 9,8
2014-T2 10,2 9,8
2014-T3 10,3 9,9
2014-T4 10,5 10,1
2015-T1 10,3 10,0
2015-T2 10,5 10,2
2015-T3 10,4 10,0
2015-T4 10,2 9,9
2016-T1 10,2 9,9
2016-T2 10,0 9,7
2016-T3 9,9 9,6
2016-T4 10,0 9,8
2017-T1 9,6 9,3
2017-T2 9,5 9,2
2017-T3 9,5 9,2
2017-T4 9,0 8,7
2018-T1 9,3 9,0
2018-T2 9,1 8,8
2018-T3 8,9 8,6
2018-T4 8,8 8,4
2019-T1 8,8 8,5
2019-T2 8,4 8,2
2019-T3 8,3 8,1
2019-T4 8,2 7,9
2020-T1 7,9 7,7
2020-T2 7,1 7,1
2020-T3 9,0 8,8
2020-T4 8,1 7,9
2021-T1 8,2 8,0
2021-T2 7,9 7,7
2021-T3 7,9 7,7
2021-T4 7,4 7,2
2022-T1 7,4 7,2
2022-T2 7,4 7,2
2022-T3 7,3 7,1
2022-T4 7,1 6,9
2023-T1 7,1 6,9
2023-T2 7,2 7,0
2023-T3 7,5 7,2
2023-T4 7,5 7,3
  • Note : estimation à +/- 0,3 point près du niveau du taux de chômage et de son évolution d'un trimestre à l'autre.
  • Lecture : au 4e trimestre 2023, le taux de chômage au sens du BIT est de 7,5 % en France hors Mayotte et de 7,3 % en France métropolitaine.
  • Champ : personnes vivant en logement ordinaire, actives.
  • Source : Insee, enquêtes Emploi.

Taux de chômage au sens du BIT

  • Note : estimation à +/- 0,3 point près du niveau du taux de chômage et de son évolution d'un trimestre à l'autre. L’enquête Emploi a été rénovée en 2021 ; les données antérieures à 2021 ont été recalculées en nouvelle mesure, afin de disposer de séries cohérentes.
  • Lecture : au 4e trimestre 2023, le taux de chômage au sens du BIT est de 7,5 % en France hors Mayotte et de 7,3 % en France métropolitaine.
  • Champ : personnes vivant en logement ordinaire, actives.
  • Source : Insee, enquêtes Emploi.

2. Qui est le plus touché par le chômage ?

Le taux de chômage des jeunes est nettement supérieur à celui du reste de la population. En 2023, il atteint 17,2 % en moyenne sur l'année chez les 15-24 ans, contre 6,7 % chez les 25-49 ans et 5,1 % chez les 50 ans ou plus. Le taux de chômage est calculé au sein des seuls actifs. Or, avant 25 ans, la plupart des jeunes sont encore en études et peu sont donc actifs. Rapportée à la population totale, la part des chômeurs parmi les 15-24 ans (7,3 %) se rapproche de celle mesurée parmi les 15-64 ans (5,5 %).

En 2023, le taux de chômage des hommes (7,5 %) est proche de celui des femmes (7,2 %). Avant la crise économique de 2008-2009, le taux de chômage des hommes était nettement inférieur à celui des femmes. Entre 2012 et 2016 au contraire, il était devenu légèrement supérieur.

Le taux de chômage est plus élevé pour les moins diplômés. En 2023, il atteint 13,3 % pour les actifs ayant au plus le brevet des collèges, contre 5,0 % pour ceux diplômés du supérieur. Il se situe à un niveau intermédiaire pour les titulaires d’un BEP ou CAP (7,3 %) ou du baccalauréat (8,8 %).

Taux de chômage par âge en 2023

en %
Taux de chômage par âge en 2023 (en %)
Tranche d’âge Taux
15-24 ans 17,2
25-49 ans 6,7
50 ans ou plus 5,1
Ensemble 7,3
  • Lecture : en 2023, 5,1 % des personnes actives de 50 ans ou plus sont au chômage.
  • Champ : France hors Mayotte, personnes vivant en logement ordinaire, actives.
  • Source : Insee, enquête Emploi 2023.

Taux de chômage par âge en 2023

  • Lecture : en 2023, 5,1 % des personnes actives de 50 ans ou plus sont au chômage.
  • Champ : France hors Mayotte, personnes vivant en logement ordinaire, actives.
  • Source : Insee, enquête Emploi 2023.

3. Comment a évolué le chômage depuis 1975 ?

En 2023, en moyenne sur l'année, 7,3 % des actifs sont au chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) en France hors Mayotte.

À la suite du premier choc pétrolier (1973) et alors qu’il n’excédait pas 4 %, le taux de chômage a fortement augmenté jusqu’au milieu des années 80, dépassant 8 % de la population active. Il a alterné ensuite entre périodes de baisse et de hausse, liées au cycle économique. Les périodes de récession (1993, 2008-2009) ou de fort ralentissement économique (2001) se sont ainsi traduites par des augmentations durables du taux de chômage. Plus récemment, le taux de chômage a augmenté de 2,9 points entre 2008 et 2013, s’est stabilisé entre 2013 et 2015, puis a diminué de 3,0 points entre 2015 et 2022. En 2020, pendant les périodes de restrictions d’activité et de confinement de la population, les démarches de recherche d’emploi ont été limitées et la disponibilité pour travailler réduite, ce qui s’est traduit par un recul, en trompe l’œil, du chômage. Le taux de chômage est stable en moyenne sur l’année 2023 par rapport à l'année 2022. Il reste ainsi à son plus bas niveau depuis 1982 (7,1 %).

Nombre de chômeurs

en milliers
Nombre de chômeurs (en milliers)
Année Ensemble
1975 834
1976 936
1977 1 067
1978 1 117
1979 1 273
1980 1 375
1981 1 622
1982 1 766
1983 1 844
1984 2 156
1985 2 284
1986 2 303
1987 2 334
1988 2 247
1989 2 104
1990 2 048
1991 2 092
1992 2 322
1993 2 589
1994 2 751
1995 2 601
1996 2 763
1997 2 801
1998 2 709
1999 2 654
2000 2 309
2001 2 116
2002 2 175
2003 2 364
2004 2 485
2005 2 504
2006 2 514
2007 2 294
2008 2 140
2009 2 651
2010 2 707
2011 2 687
2012 2 877
2013 3 048
2014 3 042
2015 3 073
2016 2 992
2017 2 807
2018 2 705
2019 2 528
2020 2 393
2021 2 386
2022 2 237
2023 2 263
  • Lecture : en 2023, 2 263 000 personnes sont au chômage.
  • Champ : France hors Mayotte, personnes vivant en logement ordinaire, actives.
  • Source : Insee, enquête Emploi 2023, séries longues sur le marché du travail.

Nombre de chômeurs

  • Lecture : en 2023, 2 263 000 personnes sont au chômage.
  • Champ : France hors Mayotte, personnes vivant en logement ordinaire, actives.
  • Source : Insee, enquête Emploi 2023, séries longues sur le marché du travail.

4. Combien de temps passe-t-on au chômage ?

Le chômage recouvre des situations très différentes sur le marché du travail : certaines personnes sont au chômage de façon transitoire (pour quelques semaines ou quelques mois), tandis que d’autres sont plus éloignées de l’emploi et restent au chômage plus durablement.

En 2023, 75 % des chômeurs sont au chômage depuis moins de 1 an et 59 % depuis moins de 6 mois. À l’opposé, 25 % sont au chômage depuis 1 an ou plus ; on parle alors de chômeurs de « longue durée ». 12 % des chômeurs le sont depuis au moins 2 ans ; on parle alors de chômeurs de « très longue durée ».

Répartition des chômeurs selon l'ancienneté au chômage en 2023

en %
Répartition des chômeurs selon l'ancienneté au chômage en 2023 (en %)
Ancienneté Répartition
Moins de 6 mois 59,4
De 6 mois à moins de 1 an 15,8
De 1 an à moins de 2 ans 13,0
2 ans ou plus 11,6
Non déterminée 0,2
Ensemble 100,0
  • Lecture : en 2023, 59,4 % des chômeurs sont au chômage depuis moins de 6 mois.
  • Champ : France hors Mayotte, personnes vivant en logement ordinaire, personnes au chômage.
  • Source : Insee, enquête Emploi 2023.

Répartition des chômeurs selon l'ancienneté au chômage en 2023

  • Note : pour 0,2 % des chômeurs l’ancienneté au chômage ne peut être déterminée.
  • Lecture : en 2023, 59,4 % des chômeurs sont au chômage depuis moins de 6 mois.
  • Champ : France hors Mayotte, personnes vivant en logement ordinaire, personnes au chômage.
  • Source : Insee, enquête Emploi 2023.
Pourquoi le nombre de chômeurs au sens du BIT et le nombre d’inscrits à France Travail peuvent diverger ?
Pourquoi le nombre de chômeurs au sens du BIT et le nombre d’inscrits à France Travail peuvent diverger ?

Le chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) et l’inscription sur les listes de France Travail (ex Pôle emploi) sont deux concepts différents permettant d’appréhender les difficultés d’accès à l’emploi.

Un chômeur au sens du BIT est une personne de 15 ans ou plus qui est sans emploi pendant une semaine donnée, dite « de référence », qui est disponible pour travailler dans les deux semaines à venir et qui a recherché activement un emploi au cours des 4 dernières semaines (ou en a trouvé un commençant dans les 3 mois).

L’inscription sur les listes de France Travail est une démarche administrative. La catégorie A, la plus proche de celle du chômage au sens du BIT, regroupe les personnes sans emploi au cours du mois et tenues d’effectuer des actes positifs de recherche d’emploi.

En moyenne, au quatrième trimestre 2023, en France hors Mayotte, 2,3 millions de personnes sont au chômage au sens du BIT et 3,0 millions sont inscrites à France Travail en catégorie A.

Un demandeur d’emploi en catégorie A peut ne pas être chômeur au sens du BIT ; c’est par exemple le cas s’il n’a pas effectué de démarches de recherche d’emploi sur la période considérée, le seul fait d’être inscrit à France Travail n’étant pas considéré en soi comme une démarche active de recherche d’emploi au regard des critères du BIT. En moyenne, en 2017, parmi les demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A, 40 % ne sont pas chômeurs au sens du BIT. Les seniors sont plus souvent dans cette situation. En effet, en raison de problèmes de santé, de difficultés à trouver un emploi et/ou du découragement, une part importante des personnes sans emploi de plus de 55 ans déclarent ne pas souhaiter travailler ou ne recherchent pas activement un emploi.

Inversement, un chômeur au sens du BIT n’est pas forcément inscrit à France Travail en catégorie A. C’est le cas notamment d’un chômeur qui est suivi par un autre organisme (une mission locale par exemple) ou d’un chômeur inscrit dans une autre catégorie (par exemple en catégorie B ou C s’il a travaillé dans le mois en dehors de la semaine de référence). En moyenne, en 2017, un tiers des chômeurs au sens du BIT ne sont pas inscrits à Pôle emploi en catégorie A. Les jeunes sont plus souvent dans cette situation. D’une part, certains sont en recherche de leur premier emploi ou d’un emploi complémentaire à leurs études, et estiment ne pas avoir besoin d’un accompagnement. D’autre part, ceux qui se trouvent entre deux emplois courts et qui ne sont pas éligibles à une allocation chômage sont donc moins incités que leurs aînés à s’inscrire.

Certains événements affectent le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A sans affecter autant celui des chômeurs au sens du BIT, ou inversement. En particulier, les réformes ou changements de règles dans le suivi, l’accompagnement ou l’indemnisation des demandeurs d’emploi inscrits à France Travail peuvent avoir un impact sur le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A sans en avoir sur le nombre de chômeurs au sens du BIT.

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter cette publication.

Nombre de chômeurs au sens du BIT et d’inscrits à France Travail en catégorie A

  • Note : données corrigées des variations saisonnières (CVS) et des jours ouvrables pour les inscrits à France Travail (CVS-CJO).
  • Lecture : au 4e trimestre 2023, 3 033 000 personnes sont inscrites à France Travail en catégorie A et 2 330 000 personnes sont au chômage au sens du Bureau international du travail (BIT).
  • Champ : France hors Mayotte, personnes de 15 ans ou plus vivant en logement ordinaire pour les chômeurs au sens du BIT.
  • Sources : Insee, séries longues sur le marché du travail, enquêtes Emploi ; Dares-France Travail, statistiques du marché du travail.
Comment se situe le chômage en France par rapport aux autres pays européens ?
Comment se situe le chômage en France par rapport aux autres pays européens ?

En 2022, le taux de chômage des 15-74 ans s’établit à 7,3 % en France et à 6,1 % dans l’ensemble de l’Union Européenne à 27 (UE). En 2022, seuls quatre pays ont un taux de chômage supérieur à celui de la France : l’Espagne (12,9 %), la Grèce (12,5 %), l’Italie (8,1 %) et la Suède (7,5 %).

En baisse de 0,9 point en 2022, le taux de chômage de l’ensemble de l’UE est inférieur à son niveau de 2008 (7,3 %) juste avant la crise économique de 2008-2009. Dans seize pays, dont l’Allemagne, la Hongrie et la Pologne, le taux de chômage est, en 2022, inférieur à son niveau de 2008. En France, avec 7,3 %, il se situe pratiquement au même niveau qu’en 2008 (- 0,1 point). À l’inverse, il reste encore au-dessus du niveau de 2008 en Grèce (+ 4,7 points), à Chypre (+ 3,1 points), en Espagne (+ 1,6 point), en Italie (+ 1,3 point) et en Suède (+ 1,1 point).

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter cette publication, ou le site Ouvrir dans un nouvel ongletd'Eurostat.

Taux de chômage dans l'Union européenne

  • Note : données en moyenne annuelle.
  • Lecture : en 2022, 7,3 % des actifs sont au chômage en France, contre 6,1 % en moyenne dans l’Union européenne à 27 pays.
  • Champ : personnes vivant en logement ordinaire, de 15 à 74 ans, actives.
  • Source : instituts nationaux de statistique, Eurostat, enquêtes sur les forces de travail (extraction des données en mars 2023).
Qu’est-ce que le « halo » autour du chômage ? Qui est compté ?
Qu’est-ce que le « halo » autour du chômage ? Qui est compté ?

En moyenne sur l’année en 2023, en France hors Mayotte, 2,3 millions de personnes sont au chômage au sens du Bureau international du travail (BIT). D’autres personnes sans emploi sont dans une situation proche : elles souhaitent travailler mais ne remplissent pas tous les critères de recherche d’emploi et de disponibilité pour être considérées au chômage au sens du BIT ; elles font donc partie des personnes considérées comme « inactives » sur le marché du travail.

Le « halo » autour du chômage regroupe ainsi les personnes sans emploi qui recherchent un emploi mais qui ne sont pas disponibles dans les deux semaines pour travailler, ainsi que les personnes qui souhaitent travailler, mais qui n’ont pas effectué de démarche active de recherche dans le mois précédent, qu’elles soient ou non disponibles pour travailler.

En moyenne sur l’année, 2,0 millions de personnes appartiennent au halo autour du chômage en 2023. À la frontière du chômage, ces personnes peuvent se considérer comme « au chômage » par exemple car elles souhaitent un emploi sans en avoir, mais, découragées, elles n’effectuent plus de démarches actives de recherche d’emploi, ou alors, pour des raisons plus ou moins temporaires, elles ne sont pas disponibles pour occuper un emploi dans les deux semaines.

D’autres situations définies par le BIT peuvent s’écarter du ressenti des personnes. Ainsi, une personne peut se considérer comme « chômeuse », car elle travaille à temps très partiel et souhaite travailler plus. Elle sera néanmoins considérée comme en emploi, car elle travaille la semaine considérée (ne serait-ce qu’une heure) ; elle est en revanche en situation de « sous-emploi ». Parmi les autres cas de sous-emploi, la situation de chômage partiel ne relève pas du chômage au sens du BIT (contrairement à ce que son nom peut suggérer) ; il s’agit d’une situation d’emploi, dans la mesure où la personne a l’assurance de retrouver son poste.

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter cette publication.

Situation vis à vis du marché du travail des personnes de 15 ans ou plus en 2023

  • Champ : France hors Mayotte, personnes vivant en logement ordinaire, de 15 ans ou plus.
  • Source : Insee, enquête Emploi 2023.
Pourquoi le taux de chômage des jeunes est-il si élevé ?
Pourquoi le taux de chômage des jeunes est-il si élevé ?

En 2023, le taux de chômage des jeunes âgés de 15 à 24 ans atteint 17,2 % en France. Il est plus de deux fois supérieur à celui de l’ensemble de la population active.

Cette différence s’explique en partie par un effet de composition de la population active. Entre 15 et 24 ans, peu de jeunes sont actifs (42,5 %, contre 88,5 % pour les 25-49 ans), et parmi eux, les moins diplômés, qui entrent plus tôt sur le marché du travail, sont surreprésentés : 68,6 % des actifs de moins de 25 ans ont au plus le baccalauréat ou un diplôme équivalent, contre 44,7 % parmi les actifs de 25 à 34 ans. Par ailleurs, quel que soit leur niveau de diplôme, les jeunes ont peu d’expérience professionnelle. Or, quel que soit l’âge, l’ancienneté sur le marché du travail est un déterminant essentiel de l’accès à l’emploi. En 2023, le taux de chômage des personnes ayant terminé leurs études depuis 1 à 4 ans est ainsi de 14,2 %, contre 5,6 % pour celles ayant terminé leurs études depuis plus de 10 ans : cette différence peut refléter une période de chômage lors de la recherche d’un premier emploi ou le fait que les jeunes occupent plus que leurs aînés des emplois à durée limitée, ce qui peut entraîner des périodes de chômage plus fréquentes.

Ces caractéristiques font des jeunes une population particulièrement exposée au risque de chômage, comparée au reste de la population.

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter cette publication.

Taux de chômage suivant la durée depuis la fin des études en 2023

  • Lecture : en 2023, 14,2 % des actifs ayant terminé leurs études depuis 1 à 4 ans sont au chômage.
  • Champ : France hors Mayotte, personnes vivant en logement ordinaire, actives.
  • Source : Insee, enquête Emploi 2023.
Comment varie le taux de chômage selon les territoires ?
Comment varie le taux de chômage selon les territoires ?

En moyenne en 2022, le taux de chômage au sens du BIT s’établit à 7,3 % de la population active en France hors Mayotte. Il n’est cependant pas uniforme sur l’ensemble du territoire.

Il est plus faible que la moyenne nationale, entre 5,8 % et 7,1 %, en Île-de-France, dans les régions de l’Ouest (Bretagne, Pays de la Loire, Nouvelle-Aquitaine et Normandie) et du Centre-Est (Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Grand Est et Centre-Val de Loire) ainsi qu’en Corse. Au contraire, il est plus élevé dans le Sud (Provence-Alpes-Côte d’Azur, Occitanie) et dans les Hauts-de-France, où il s’établit entre 8,2 % et 8,8 %. Enfin, dans les régions d'outre-mer, le taux de chômage est nettement plus élevé qu’en France métropolitaine (de 12,5 % en Martinique à 18,6 % en Guadeloupe).

De fortes disparités territoriales existent au sein des régions. Ainsi, en Occitanie, le taux de chômage varie de 4,4 % dans la zone d’emploi de Mende à 13,9 % dans celle d’Agde-Pézenas.

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter cette publication.

Taux de chômage par département en moyenne annuelle en 2022

  • Lecture : en 2022, 8,3 % des actifs sont au chômage dans le Pas-de-Calais.
  • Champ : France hors Mayotte, personnes vivant en logement ordinaire, actives.
  • Source : Insee, taux de chômage localisés.
Quelle est la contribution des licenciements au chômage ?
Quelle est la contribution des licenciements au chômage ?

En 2023, 10,6 % des chômeurs ayant déjà travaillé sont au chômage à la suite d’un licenciement, qu’il soit économique ou non. La fin d’un emploi à durée déterminée est la première cause d’entrée au chômage (50,9 %).

Cependant, les situations à l’entrée au chômage diffèrent nettement selon l’âge. Pour les jeunes chômeurs ayant déjà travaillé, la fin d’un emploi à durée déterminée est, de loin, le principal motif de fin du dernier emploi (72,9 %) et le licenciement très rare (2,5 %). En revanche, parmi les 50 ans ou plus, le licenciement est beaucoup plus fréquent (17,5 %).

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter cette publication.

Situation précédant l'entrée au chômage des chômeurs en 2023

  • Lecture : en 2023, 17,5 % des chômeurs de 50 ans ou plus sont au chômage à la suite d’un licenciement.
  • Champ : France hors Mayotte, personnes vivant en logement ordinaire, chômeurs ayant déjà travaillé.
  • Source : Insee, enquête Emploi 2023.

1. Comment est défini le chômage au sens du BIT ?

L’Insee met en œuvre les définitions de l’emploi et du chômage du Bureau international du travail (BIT), utilisées par la plupart des instituts nationaux de statistiques, en particulier tous ceux de l’Union européenne.

Ces définitions s’appuient sur une mesure factuelle de l’emploi et du chômage, indépendante des régimes sociaux associés aux emplois ou des dispositifs de suivi ou d’indemnisation du chômage. Elles permettent ainsi de disposer d’une mesure stable dans le temps et harmonisée entre les différents pays.

Selon le BIT, une personne de 15 ans ou plus est considérée comme en emploi si elle a effectué au moins une heure de travail rémunéré au cours d’une semaine donnée ou si, même sans avoir effectivement travaillé, elle a un emploi avec lequel elle conserve un lien (congés annuels, congés maladie ou maternité…).

Une personne est considérée comme au chômage si elle remplit simultanément les trois critères suivants :

  • être sans emploi au cours d’une semaine donnée ;
  • avoir effectué, au cours des quatre semaines précédentes, au moins une démarche active de recherche d’emploi (réponse à une offre d’emploi, contact avec France Travail, dépôt d’une candidature spontanée, petite annonce, inscription dans une agence d’intérim, etc.) ou avoir trouvé un emploi qui commence dans les trois mois ; le seul fait d’être inscrit à France Travail ne constitue pas une démarche active de recherche d’emploi ;
  • être disponible pour travailler dans les deux semaines à venir.

Le chômage au sens du BIT est donc indépendant de la situation administrative à France Travail (ex Pôle emploi). En particulier, si les critères définissant les chômeurs au sens du BIT et les demandeurs d’emploi en catégorie A (demandeurs d’emploi tenus de rechercher un emploi et qui n’ont pas travaillé au cours du mois) semblent proches, les deux populations ne se recouvrent qu’en partie.

Ainsi, environ un chômeur au sens du BIT sur cinq n’est pas inscrit à France Travail : par exemple, des jeunes qui ne peuvent prétendre à une indemnisation chômage. D’autres sont inscrits, mais pas classés en catégorie A. Au total, un chômeur sur trois n’est pas inscrit en catégorie A. À l’inverse, deux demandeurs d’emploi en catégorie A sur cinq ne sont pas chômeurs au sens du BIT : par exemple, des personnes qui n’ont effectué aucune démarche de recherche d’emploi, au-delà du seul renouvellement de leur inscription à France Travail, ou qui ne sont pas immédiatement disponibles pour travailler. Au final, du fait de l’indépendance des définitions et des méthodes d’observation, des mesures rendant l’indemnisation chômage plus ou moins généreuse, ou modifiant les modalités de suivi des demandeurs d’emploi, peuvent avoir un effet sur le nombre d’inscrits à France Travail sans affecter le chômage BIT.

2. Quelle source l’Insee utilise pour calculer le chômage au niveau national ?

La seule façon de mesurer le chômage tel que défini par le BIT est de réaliser une enquête auprès des personnes, en leur posant des questions concrètes pour déterminer si elles ont ou non un emploi, ainsi que sur les démarches de recherche d’emploi qu’elles ont effectuées et leur disponibilité pour travailler. En effet, aucun répertoire administratif ne contient ces informations. En France, seule l’enquête Emploi met en œuvre ces questions et permet de mesurer le chômage au sens du BIT. L’enquête Emploi est la version française de l’enquête sur les forces de travail (Labour Force Survey) harmonisée par Eurostat, l’office statistique européen.

L’Insee réalise cette enquête auprès d’un large échantillon représentatif de l’ensemble de la population depuis 1950, avec une mise en œuvre des critères du BIT depuis 1975. Chaque trimestre, environ 90 000 personnes répondent à l’enquête. La taille très importante de l’échantillon permet de mesurer le taux de chômage avec une précision estimée à +/– 0,3 point en moyenne sur un trimestre.

Depuis 2003, l’enquête est réalisée en continu. Les données de l’enquête sont donc représentatives de l’ensemble de l’année et peuvent être analysées en moyenne trimestrielle ou en moyenne annuelle.

En plus du statut d’activité au sens du BIT (emploi, chômage, inactivité), l’enquête recueille de nombreuses informations utiles à l’analyse du marché du travail : le diplôme, les formations suivies, les origines sociales, l’état de santé, les caractéristiques des emplois occupés….

L’enquête Emploi est rénovée régulièrement, tous les 10 ans environ, pour tenir compte des évolutions du marché du travail, mettre en œuvre de nouvelles exigences européennes, moderniser son protocole ou encore apporter des améliorations méthodologiques. La dernière rénovation de l’enquête a eu lieu début 2021.

3. Quels indicateurs sont utilisés ?

Le taux de chômage est le principal indicateur pour apprécier le fonctionnement du marché du travail, ou l’insertion d’une population donnée dans l’emploi. Cet indicateur rapporte le nombre de chômeurs au nombre de personnes actives (c’est-à-dire soit en emploi soit au chômage).

La part de chômage, moins souvent utilisée, rapporte quant à elle le nombre de chômeurs à la population totale, qu’elle soit active ou inactive. Pour des populations qui comptent peu d’actifs, comme les jeunes, les deux indicateurs peuvent donner des mesures sensiblement différentes, traduisant chacune un aspect de la réalité.

4. Quelles sont les limites de la mesure du chômage ?

Les limites de la mesure du chômage par l’enquête Emploi sont de plusieurs ordres :

  • d’ordre conceptuel. Le concept tel que défini par le BIT peut sembler restrictif et s’écarter du ressenti des personnes. Ainsi, une personne peut se considérer comme « chômeuse » car elle travaille à temps très partiel et souhaite travailler plus. Du point de vue des catégories statistiques, elle est considérée en emploi car travaille la semaine considérée (ne serait-ce qu’une heure) ; la catégorie statistique de « sous-emploi » permettra de décrire sa situation. Une personne peut aussi se considérer comme « chômeuse » car elle souhaite un emploi, mais, découragée, elle n’effectue plus de démarches actives de recherche d’emploi. La catégorie statistique de permettra alors de décrire sa situation à la frontière du chômage;
  • d’ordre méthodologique. Bien que la taille de l’échantillon soit très importante, les résultats de l’enquête Emploi restent affectés d’un certain aléa de sondage, estimé à +/– 0,3 point sur le taux de chômage en moyenne sur un trimestre. Cette incertitude signifie que les « petites variations » du taux de chômage (de l’ordre de +/- 0,1 point) ne doivent pas être sur-interprétées, et que l’analyse des tendances dépassant l’intervalle de +/- 0,3 point doit être privilégiée. Par ailleurs, l’enquête s’appuie sur la déclaration des personnes. Les résultats peuvent donc être affectés par la compréhension des questions par les enquêtés. Le fait que la réponse par un tiers soit autorisée peut accroître ce risque.

5. Comment l’Insee mesure le taux de chômage localisé ?

L’enquête Emploi permet de mesurer le taux de chômage chaque trimestre de manière précise au niveau national. À des niveaux géographiques plus fins en revanche (région, département, etc.), l’échantillon interrogé est trop réduit pour permettre un bon suivi conjoncturel. En effet, à partir du niveau départemental, certaines zones géographiques ne comptent que quelques répondants à l’enquête, voire aucun, le tirage de l’échantillon étant destiné à assurer une bonne représentativité au niveau national, mais pas de chaque territoire.

Pour éclairer la conjoncture du marché du travail au niveau des régions, départements et zones d’emploi, l’Insee élabore un indicateur spécifique appelé « taux de chômage localisé », construit à partir de trois sources :

  • l’enquête Emploi, qui fournit les évolutions du nombre de chômeurs et de personnes en emploi au sens du BIT pour l’ensemble de la France métropolitaine ;
  • des données administratives sur l’emploi issues de sources exhaustives (déclarations sociales des entreprises et des indépendants), qui permettent de localiser finement les évolutions de l’emploi au niveau des territoires ;
  • des données administratives de demandeurs d’emploi en fin de mois inscrits à France Travail en catégorie A (DEFM A), qui permettent de localiser exhaustivement et donc finement les personnes sans emploi à un niveau géographique précis.

La source sur les demandeurs d’emploi diffère en niveau des résultats de l’enquête Emploi, puisqu’elle ne suit pas les concepts du BIT mis en œuvre dans l’enquête. Mais, en faisant l’hypothèse que cette différence est répartie de manière homogène sur l’ensemble du territoire, sa structure peut être utilisée pour ventiler le chômage issu de l’enquête Emploi.

Les taux de chômage localisés dans les DOM hors Mayotte ont une méthodologie spécifique, utilisant plus directement les résultats de l’enquête Emploi, compte tenu d’échantillons relativement plus importants dans ces départements.

Quelles statistiques pour le chômage ?

Le nombre de chômeurs est calculé par l’Insee tous les trimestres, à partir de l’enquête Emploi, dont l’objectif principal est de mesurer le

L’Insee produit le taux de chômage et les principaux indicateurs du marché du travail au sens du BIT depuis 1975. Certains indicateurs ne sont cependant disponibles que sur une période plus récente : depuis 1982, voire depuis 2003, date depuis laquelle l’enquête est menée en continu sur l’ensemble de l’année.

 

Des estimations conjoncturelles sur le chômage et le marché du travail, rapidement après la fin du trimestre considéré

 

Chaque année des photographies détaillées du chômage et du marché du travail, soit des données structurelles

 

Des ouvrages de référence annuels et des publications spécifiques sur des thèmes dédiés pour analyser le chômage et le marché du travail

 

Une documentation sur l'enquête Emploi régulièrement mise à jour

 

En savoir plus sur la rénovation de l’enquête Emploi en 2021