En 2019, les épisodes de gel et de grêle au printemps ont entraîné localement des dégâts dans le vignoble champenois, mais globalement la campagne s’est bien déroulée et l’état du vignoble est resté sain, malgré une forte pression de l’oïdium en fin de campagne.

Les épisodes caniculaires qui ont eu lieu de juin à septembre ont fortement accéléré la maturation des grappes, et la date moyenne d’ouverture des vendanges a eu lieu le 7 septembre. Ces fortes chaleurs ont quelque peu entamé le potentiel de rendement en provoquant un phénomène d’échaudage et de baies millerandées.

En Alsace, l’hiver et le printemps 2019 ont été marqués par des conditions météorologiques extrêmement variables. L’hétérogénéité intraparcellaire constatée depuis la floraison demeure forte tout au long de la campagne. Dans les deux départements alsaciens, l’état sanitaire du vignoble reste très bon malgré l’oïdium et le mildiou présents dès le début de la saison dans quelques secteurs.

En 2019, le rendement agronomique se situe proche du rendement commercialisable fixé par le Comité Champagne à 10 200 kg/ha. Les dépassements de plafond sont bien moins importants que l’an dernier. La production de cette année demeure dans la moyenne, 2018 étant un millésime exceptionnel en termes de rendement. Ainsi, la récolte classée s’élève à 2,2 millions d’hectolitres, soit - 5 % par rapport à la moyenne quinquennale, mais - 17 % comparée à l’année 2018. La production totale (y compris dépassements de plafond) est de 2,5 millions d’hectolitres, soit - 4 % par rapport à la moyenne quinquennale et - 26 % comparée à 2018.

Les vendanges, qui ont débuté le 4 septembre par les crémants et se sont terminées vers la fin du mois d’octobre, se sont déroulées dans des très bonnes conditions. Les pluies de septembre et octobre ont augmenté la quantité de jus des raisins sur l’ensemble des cépages et ont permis de réévaluer les estimations de récolte initiales légèrement à la hausse.

La production totale du vignoble en 2019, toutes AOC classées confondues, s’établit à 1,1 million d’hectolitres. Cela représente une diminution de 13 % par rapport à 2018, dont la récolte atteignait 1,2 million d’hectolitres.

En 2019, le volume global de bouteilles expédiées à travers le monde atteint 297,6 millions de bouteilles, soit une baisse de 1,6 % par rapport à l’année précédente. Le chiffre d’affaires atteint le record historique de 5 milliards d’euros (+ 3,4 %). Les expéditions vers les pays tiers restent dynamiques et dépassent les expéditions vers la France pour la deuxième année consécutive.

Alors qu’ils regroupent plus d’un tiers des bouteilles expédiées, les États-Unis et le Royaume-Uni font l’objet de nombreuses incertitudes économiques et géopolitiques en 2019. Les menaces de taxation des vins français par les États-Unis et le Brexit ont été sources d’inquiétudes pour le marché une grande partie de l’année. Cependant, les expéditions vers les trois destinataires principaux progressent de 0,8 %. Ainsi, les expéditions sont en hausse de 8,3 % vers les États-Unis, de 0,8 % vers le Royaume-Uni et enfin de 5,2 % vers le Japon. On observe également des expéditions dynamiques vers des marchés moins importants en volume. Il s’agit des pays scandinaves, de la Finlande et de certains pays asiatiques (Corée du Sud, Taïwan, Singapour). Le chiffre d’affaires des ventes à l’export augmente de 7,1 % et atteint pour la première fois les 3 milliards d’euros, soit 60,4 % de la valeur de la filière.

En France, en revanche, les expéditions sont en repli de 4 %, soit 141,6 millions de bouteilles. C’est la deuxième année consécutive que le marché domestique représente moins de la moitié des expéditions (47,6 %). Les maisons rassemblent 55,8 % des ventes, avec 79 millions de bouteilles. Les coopératives ont expédié 15,5 millions de bouteilles (-1 %) et les vignerons en ont commercialisé 47,1 millions (- 0,6 %). Le chiffre d’affaires s’établit à 2 milliards d’euros, soit une baisse de 1,9 % par rapport à 2018. Le marché français constitue désormais moins de 40 % de la valeur globale de la commercialisation du champagne.

Les expéditions vers l’Union européenne progressent de 0,9 % et atteignent 76,5 millions de bouteilles. Certaines destinations sont particulièrement importantes cette année. Parmi elles, citons l’Italie en hausse de 12,7 % à 8,3 millions de bouteilles. Les volumes augmentent également dans les pays scandinaves : 1,4 million de bouteilles ont été vendues au Danemark, 1 million en Finlande et 3,3 millions en Suède (respectivement + 6,1 %, + 5,5 % et + 2,5 %). Malgré le Brexit, les expéditions vers le Royaume-Uni restent stables, avec 27 millions de bouteilles (+ 0,8 %). Enfin, on remarque que certains marchés historiques sont en retrait tels que l’Allemagne et les Pays-Bas (- 4,1 % et - 6,5 %), tandis que d’autres petits marchés ont un développement dynamique. Les expéditions vers la Grèce et la Pologne progressent de près de 15 % et celles vers le Portugal de 6,2 %. Le chiffre d’affaires est en hausse de 4,6 % et atteint 1,3 milliard d’euros, soit 26,4 % du chiffre d’affaires global des ventes de champagne.

En 2019, les ventes de vins d’Alsace reprennent. Après le volume plancher de 907 800 hl atteint fin 2018, les chiffres traduisent une augmentation de 2,6 % toutes AOC confondues et de 6,8 % pour les crémants.

Ce sont les ventes à destination de la métropole qui s'accroissent le plus, avec + 3,2 % toutes AOC confondues et + 8,5 % pour les crémants.