En 2019, l’agilité de l’industrie régionale lui permet de s’adapter à une hausse des commandes anticipant les conséquences des mesures protectionnistes américaines et du Brexit, puis aux contrecoups induits, en s’appuyant sur une demande domestique robuste. Dans ce contexte, en dépit de difficultés de recrutement et, parfois, d’approvisionnement, la variation globale du chiffre d’affaires (+ 2,7 %) se révèle positive pour la plupart des secteurs (figure 1).

La fabrication d’équipements électriques/électroniques (+ 4,9 %) et l’industrie alimentaire, notamment pour sa partie fabrication de boissons, réalisent les meilleures performances. Les filières aéronautique et navale confirment leur tonicité d’ensemble. La disruption opérée dans l’industrie automobile pénalise nettement les équipementiers traditionnels. Globalement, les effectifs se stabilisent ; les emplois permanents sont confortés dans un environnement toujours aussi difficile pour les recrutements. La contraction des défaillances et des défauts de paiement ne se dément pas ; les créations d’entreprises se multiplient.

Tout en restant conséquents, les flux d’investissement ralentissent légèrement (– 3,6 %).

Pour 2020, les industriels anticipent un maintien du rythme de progression de l’activité (+ 2,7 %), accompagné d’embauches. Des projets d’investissement sont plus largement évoqués et devraient permettre un renforcement des capacités de production pour accompagner le développement attendu des marchés ⁽¹⁾ .

Dans les services marchands, le chiffre d’affaires s’inscrit en hausse, proche des prévisions initiales, et les effectifs totaux se confortent (+ 3,8 %) (figure 2).

La contraction des prestations d’intérim (– 2,2 %) vient confirmer le moindre recours à des emplois missionnés, au profit d’une hausse des effectifs permanents. L’activité dans les branches « hébergement » et « activités informatiques/services d’informations » progressent de + 3,1 %. Les sociétés d’ingénierie connaissent la plus forte hausse (+ 8,8 %). Leur rôle dans l’accompagnement des entreprises pour leurs projets d’innovation et de développement corrobore les perspectives favorables d’investissement (+ 6,1 %) et d’activité (+ 1,4 %) escomptées par le secteur en 2020.

Dans la région, les activités du « bâtiment » conduisent la croissance du secteur, avec une progression de + 3,0 %, tout particulièrement dans le gros œuvre, sur son segment des locaux non résidentiels (figure 3).

Le second œuvre, porté par l’entretien-rénovation, a enregistré une dynamique plus contrastée au cours de l’année, mais participe à la progression d’ensemble. Après un net rebond en 2018, la hausse est plus modérée dans les travaux publics.

L’année 2020 pourrait marquer une consolidation dans la construction (+ 1,9 %). Le rétablissement des marges n’est pas totalement acquis mais devrait se poursuivre au cours du prochain exercice.

Les recrutements (+ 1,9 %) ont accompagné la croissance de la production ; ils demeurent toutefois problématiques et génèrent des rotations de personnel. Par la suite, les effectifs totaux pourraient se stabiliser avec cependant un recours moins intense à l'emploi intérimaire.

Après une progression proche de + 6 % depuis mi 2018, les encours de crédits bancaires mobilisés par les entreprises ralentissent légèrement en Nouvelle-Aquitaine. La hausse, sur un an glissant, enregistrée à fin 2019 ressort à + 5,5 %, légèrement supérieure à l’évolution constatée au niveau national (figure 4).

Cette dynamique d’ensemble, portée par le segment des « Grandes Entreprises et ETI », concerne également les PME en Nouvelle-Aquitaine. Les crédits d’investissement à long et moyen terme, représentant 84 % du financement des entreprises, évoluent sur une tendance régulière qui reste plus rapide que celle du court terme (figure 5).

La croissance des encours de crédits distribués aux ménages reste proche de + 6,5 % comme ailleurs en France. Cependant, dans le détail, l’évolution des crédits à l’habitat (financements d’acquisitions et/ou d’entretien de logements) apparaît légèrement plus rapide dans la région. En contrepartie, la distribution de crédits à la consommation (10 % du total) décélère en fin d’année (figure 6).