Bilan économique 2019 - Pays de la Loire
En 2019, la croissance française poursuit son ralentissement en volume : + 1,5 %, après + 1,8 % en 2018 et + 2,3 % en 2017. L’emploi salarié progresse dans les Pays de la Loire (+ 1,4 %), davantage qu’au niveau national (+ 1,1 %). Il continue ainsi sa progression sur un rythme plus soutenu qu’en 2018 mais moins qu’en 2017. Ainsi, la région crée 19 800 emplois salariés, contre 10 600 en 2018. L’industrie conforte son rôle moteur dans l’économie des Pays de la Loire en 2019. L’emploi salarié industriel progresse de 1,1 %, poursuivant son dynamisme des deux années précédentes. Pour la troisième année consécutive, l’emploi augmente dans la construction. En 2019, l’emploi dans le tertiaire marchand augmente, marqué par le rebond de l’emploi intérimaire. Le taux de chômage recule de nouveau dans les Pays de la Loire. Il s’établit à 6,9 %, niveau le plus bas depuis la crise de 2008. Pendant la période de confinement, la perte d’activité en France est estimée entre 33 % et 36 % par rapport à une situation « normale ». La perte d’activité dans les Pays de la Loire est du même ordre de grandeur.
Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2019 publiés par
l'Insee.
Retrouvez les bilans des autres régions ici.
Cette année, la situation exceptionnelle de la pandémie dans les premiers mois de 2020 introduit une rupture avec la dynamique de 2019 et remet en question les éventuelles prévisions réalisées précédemment. Ainsi, ces bilans rendent également compte de la crise, uniquement sur la période de confinement.
Agriculture - Une année fructueuse pour les filières porcine et laitière Bilan économique 2019
Olivier Jean (Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt)
En 2019, les rendements sont très bons pour les céréales à paille et décevants pour les cultures d’été. Une offre limitée de légumes entraîne une amélioration des cours durant la saison estivale. Les conditions météorologiques n’épargnent pas la production viticole. La collecte de lait de vache est stable, avec des prix en hausse. Les cheptels bovins poursuivent leur érosion, conséquence d’une décapitalisation qui perdure. La forte demande asiatique en viande porcine fait s’envoler les cours. Les abattages de volailles sont en repli pour toutes les espèces.
Insee Conjoncture Pays de la Loire
No 29
Paru le :18/06/2020
- De très bons rendements pour les céréales à paille, pas pour la vigne
- Lait : une conjoncture favorable aux éleveurs laitiers
- Viande bovine : un marché européen encombré et des cours souvent à la peine
- Porc : les achats massifs des pays asiatiques font s’envoler les cours
- Volailles : baisse des abattages de volailles de chair
De très bons rendements pour les céréales à paille, pas pour la vigne
Les conditions climatiques de janvier à juin sont optimales pour le bon développement des céréales à paille (blé tendre, blé dur, orge, avoine, triticale) (figure 1). En revanche, la chaleur et la sécheresse estivales pénalisent les cultures d’été (maïs, tournesol), qui souffrent aussi de restrictions d’irrigation (figure 2).
À l’exception du melon, l’offre en légumes est en baisse. Toutefois, la hausse sensible des cours estivaux évite quelques mauvais bilans. Dans la filière fruitière, l’année est satisfaisante en poires, par rapport à la moyenne quinquennale, mais plus difficile en pommes. Les petits calibres sont majoritaires dans la nouvelle récolte.
Le vignoble ligérien est touché par plusieurs épisodes de gel. Par la suite, le stress hydrique, dû à la chaleur estivale, ampute un peu plus le potentiel de production. La vendange est de bonne qualité mais réduite.
Lait : une conjoncture favorable aux éleveurs laitiers
En 2019, les collectes régionale et nationale de lait se maintiennent grâce à la bonne productivité des vaches laitières, et ce malgré la sécheresse, les fortes chaleurs estivales et le manque d’herbe dans les prairies. Face à une production moins importante des grands bassins exportateurs mondiaux, la demande, assidue et attirée par des prix compétitifs, se tourne vers l’Europe. Les stocks d’intervention se vident, et l’écart de valorisation entre le beurre et la poudre de lait continue de se réduire. Dans un marché porteur et assaini, le prix moyen régional du lait progresse de 5 %, améliorant la marge des éleveurs (figure 3). La collecte ligérienne en lait biologique, stimulée par une demande intérieure ferme, poursuit sa progression (+ 17 % entre 2018 et 2019).
Viande bovine : un marché européen encombré et des cours souvent à la peine
Les effectifs de vaches sont orientés à la baisse suite à un mouvement de décapitalisation qui perdure. Les volumes abattus de femelles, et plus globalement de bovins, refluent. Les effectifs de vaches laitières résistent mieux, dans un contexte de prix du lait revalorisé. La consommation de viande bovine s’érode et le marché européen tendu pèse sur les prix. Année après année, les volumes abattus de jeunes bovins fléchissent, de même que leurs effectifs dans les élevages. Au premier semestre, le marché des veaux de boucherie est en crise profonde avec une offre européenne abondante et une consommation en berne. Face au repli des cotations, les sorties de veaux finis sont reportées et les mises en production diminuent. De ce fait, l’offre régresse au deuxième semestre, assainissant le marché. Conjugués à une demande automnale plus ferme, les cours s’améliorent alors avec des valeurs toutefois en deçà des moyennes pluriannuelles.
Porc : les achats massifs des pays asiatiques font s’envoler les cours
L’année débute laborieusement, avec un marché français encombré, une demande atone et des prix stagnants. La peste porcine africaine se répand dans les pays voisins de la Chine, qui maintient d’importants abattages pour son marché intérieur et réduit ses importations. À partir du printemps, l’offre locale chinoise diminue. Afin de satisfaire d’abondants besoins, et de constituer des stocks, de peur d’une pénurie mondiale et d’une potentielle flambée des cours, les pays asiatiques achètent à un rythme soutenu. Cette exceptionnelle demande compense la morosité printanière et automnale du marché français, qui retrouve de la fluidité. Les prix se redressent dès mi-mars et poursuivent leur progression jusqu’à la fin de l’année (figure 4). Le cours moyen annuel dépasse de 20 % celui de 2018. La situation économique des éleveurs s’améliore sensiblement. Les productions annuelles française et ligérienne augmentent.
Volailles : baisse des abattages de volailles de chair
L’arrêt de la production régionale de poulets pour l’exportation en 2018, avec la fermeture d’un abattoir vendéen, influe sur le niveau des abattages de poulets (– 7 % en 2019 et 2018). À l’exception de la production pour l’exportation, les volumes sont stables, avec une progression en poulets standards qui compense la baisse de ceux sous signe de qualité (label rouge, certifiés bio, etc.). Les abattages de dindes, de canards et de pintades se replient de 4 %. Les prix à la production des volailles et le coût de l’aliment régressent, tout comme les volumes d’achats des ménages. La production nationale d’œufs de consommation diminue, avec des cours toujours fermes mais en deçà du niveau élevé de 2018. Les ménages plébiscitent toujours les achats d’œufs biologiques et de plein air.
En 2019, la moyenne annuelle de l’indice du prix d’achat des moyens agricoles augmente de 1,6 %, portée par la hausse des prix des engrais et de l’alimentation animale (figure 5).
tableauFigure 1 – Grandes cultures : surfaces, rendements et productions dans les Pays de la Loire en 2019 et évolutions
Cultures | Surface (ha) | Évolution par rapport à la moyenne (2014-2018) (en %) | Rendement (q/ha) | Évolution par rapport à la moyenne (2014-2018) (en %) | Production (en milliers de quintaux) | Évolution par rapport à la moyenne (2014-2018) (en %) |
---|---|---|---|---|---|---|
Céréales (677 015 ha) dont : | ||||||
Blé tendre | 387 930 | -2 | 78 | 14 | 30 259 | 12 |
Orge d'hiver | 73 865 | 6 | 72 | 11 | 5 318 | 19 |
Orge de printemps | 5 900 | 16 | 65 | 25 | 384 | 46 |
Triticale | 33 760 | -20 | 64 | 13 | 2 161 | -10 |
Blé dur | 22 850 | -26 | 75 | 20 | 1 714 | -11 |
Avoine | 4 630 | -16 | 60 | 8 | 278 | -9 |
Maïs grain | 109 705 | -15 | 80 | -11 | 8 776 | -24 |
Oléoprotéagineux (119 745 ha) dont : | ||||||
Colza | 67 410 | -9 | 33 | 0 | 2 225 | -9 |
Tournesol | 32 760 | 18 | 23 | -14 | 753 | 2 |
Pois protéagineux | 10 385 | 4 | 42 | 12 | 436 | 17 |
Maïs fourrage | 278 705 | 4 | 103 | -16 | 28 707 | -13 |
- Cultures d'hiver : blé tendre, orge d'hiver, triticale, blé dur, avoine, colza, pois protéagineux d'hiver.
- Cultures d'été : maïs grain, tournesol, maïs fourrage.
- Sources : Agreste - Statistique agricole annuelle provisoire ; FranceAgriMer Pays de la Loire.
tableauFigure 2 – Températures et précipitations dans les Pays de la Loire
Précipitations en mm | Températures en °C | |||
---|---|---|---|---|
Précipitations 2019 | Précipitations normales | Températures 2019 | Températures normales | |
Janvier | 42,48 | 80,94 | 5,37 | 5,40 |
Février | 39,98 | 59,38 | 7,92 | 5,79 |
Mars | 60,32 | 59,14 | 9,67 | 8,37 |
Avril | 49,86 | 59,30 | 11,24 | 10,51 |
Mai | 40,18 | 64,56 | 13,50 | 14,21 |
Juin | 51,34 | 45,78 | 18,68 | 17,40 |
Juillet | 15,94 | 51,92 | 21,91 | 19,42 |
Août | 48,04 | 43,76 | 20,10 | 19,34 |
Septembre | 57,08 | 61,00 | 17,45 | 16,53 |
Octobre | 116,42 | 84,08 | 14,22 | 13,01 |
Novembre | 164,92 | 79,58 | 8,43 | 8,42 |
Décembre | 115,78 | 84,62 | 7,84 | 5,73 |
- Source : Météo-France.
graphiqueFigure 2 – Températures et précipitations dans les Pays de la Loire

- Source : Météo-France.
tableauFigure 3 – Prix du lait de vache dans les Pays de la Loire
2017 | 2018 | 2019 | |
---|---|---|---|
Janvier | 350 | 369 | 378 |
Février | 344 | 368 | 376 |
Mars | 334 | 353 | 361 |
Avril | 330 | 338 | 367 |
Mai | 326 | 335 | 365 |
Juin | 327 | 340 | 370 |
Juillet | 345 | 357 | 377 |
Août | 355 | 368 | 387 |
Septembre | 370 | 379 | 396 |
Octobre | 364 | 386 | 396 |
Novembre | 371 | 388 | 397 |
Décembre | 368 | 379 | 395 |
Moyenne | 349 | 363 | 381 |
- Source : Enquête Mensuelle Laitière SSP – FranceAgriMer.
graphiqueFigure 3 – Prix du lait de vache dans les Pays de la Loire

- Source : Enquête Mensuelle Laitière SSP – FranceAgriMer.
tableauFigure 4 – Cotation régionale des porcs charcutiers
2017 | 2018 | 2019 | |
---|---|---|---|
Janvier | 1,54 | 1,35 | 1,40 |
Février | 1,60 | 1,40 | 1,41 |
Mars | 1,65 | 1,46 | 1,44 |
Avril | 1,77 | 1,42 | 1,60 |
Mai | 1,72 | 1,42 | 1,67 |
Juin | 1,72 | 1,43 | 1,73 |
Juillet | 1,72 | 1,44 | 1,76 |
Août | 1,71 | 1,45 | 1,81 |
Septembre | 1,59 | 1,50 | 1,90 |
Octobre | 1,46 | 1,43 | 1,93 |
Novembre | 1,42 | 1,40 | 1,91 |
Décembre | 1,40 | 1,40 | 1,92 |
Moyenne | 1,61 | 1,43 | 1,71 |
- Note : taux de muscle des pièces d'au moins 60 %.
- Source : Cotation FranceAgriMer - Région Ouest (commission de Nantes).
graphiqueFigure 4 – Cotation régionale des porcs charcutiers

- Note : taux de muscle des pièces d'au moins 60 %.
- Source : Cotation FranceAgriMer - Région Ouest (commission de Nantes).
tableauFigure 5 – Prix des intrants
Produit | Indice général des produits intrants | Énergie et lubrifiants | Engrais et amendements | Aliments des animaux |
---|---|---|---|---|
janv.-15 | 99,13 | 94,91 | 100,70 | 99,31 |
févr.-15 | 100,43 | 104,97 | 102,42 | 100,07 |
mars-15 | 100,64 | 106,14 | 102,75 | 100,33 |
avr.-15 | 100,91 | 107,27 | 102,98 | 100,33 |
mai-15 | 101,08 | 108,64 | 102,46 | 100,25 |
juin-15 | 100,40 | 105,98 | 99,51 | 99,97 |
juil.-15 | 100,16 | 101,67 | 98,66 | 100,20 |
août-15 | 99,78 | 95,57 | 98,75 | 100,73 |
sept.-15 | 99,68 | 96,52 | 98,32 | 100,42 |
oct.-15 | 99,66 | 95,73 | 98,27 | 99,87 |
nov.-15 | 99,46 | 95,44 | 97,76 | 99,42 |
déc.-15 | 98,57 | 87,15 | 97,42 | 99,09 |
janv.-16 | 98,14 | 83,95 | 96,44 | 98,65 |
févr.-16 | 97,88 | 83,88 | 95,89 | 97,91 |
mars-16 | 97,84 | 87,97 | 94,75 | 96,87 |
avr.-16 | 97,70 | 88,54 | 93,91 | 96,16 |
mai-16 | 98,01 | 94,71 | 91,47 | 95,62 |
juin-16 | 97,98 | 96,28 | 87,47 | 96,08 |
juil.-16 | 97,58 | 93,52 | 84,80 | 96,41 |
août-16 | 97,30 | 91,82 | 83,49 | 96,38 |
sept.-16 | 97,35 | 93,19 | 83,01 | 96,04 |
oct.-16 | 97,60 | 98,04 | 82,84 | 95,49 |
nov.-16 | 97,49 | 95,94 | 83,26 | 95,37 |
déc.-16 | 98,45 | 104,62 | 85,73 | 95,53 |
janv.-17 | 98,76 | 104,27 | 88,03 | 96,01 |
févr.-17 | 99,20 | 104,77 | 89,47 | 96,67 |
mars-17 | 99,12 | 101,97 | 89,83 | 96,91 |
avr.-17 | 99,25 | 103,14 | 89,65 | 96,74 |
mai-17 | 98,93 | 99,20 | 87,93 | 96,50 |
juin-17 | 98,29 | 95,46 | 84,54 | 96,28 |
juil.-17 | 98,16 | 96,48 | 82,84 | 96,03 |
août-17 | 98,28 | 98,53 | 82,75 | 95,70 |
sept.-17 | 98,62 | 101,88 | 83,86 | 95,23 |
oct.-17 | 99,06 | 103,66 | 85,99 | 94,87 |
nov.-17 | 99,32 | 106,70 | 86,72 | 94,47 |
déc.-17 | 99,47 | 106,83 | 87,21 | 94,36 |
janv.-18 | 100,20 | 111,09 | 87,79 | 94,99 |
févr.-18 | 100,20 | 107,93 | 88,29 | 95,44 |
mars-18 | 100,60 | 108,40 | 88,56 | 95,89 |
avr.-18 | 101,20 | 112,26 | 88,61 | 96,42 |
mai-18 | 101,90 | 117,97 | 88,31 | 97,05 |
juin-18 | 102,00 | 117,13 | 87,25 | 97,27 |
juil.-18 | 102,20 | 116,86 | 88,50 | 97,40 |
août-18 | 102,60 | 117,58 | 89,93 | 98,18 |
sept.-18 | 103,40 | 120,06 | 92,42 | 99,35 |
oct.-18 | 104,30 | 123,85 | 94,37 | 100,02 |
nov.-18 | 104,30 | 118,89 | 96,00 | 100,66 |
déc.-18 | 103,70 | 112,38 | 96,74 | 100,87 |
janv.-19 | 103,60 | 110,30 | 96,80 | 101,30 |
févr.-19 | 104,10 | 114,20 | 96,70 | 101,50 |
mars-19 | 104,20 | 115,40 | 96,10 | 101,50 |
avr.-19 | 104,50 | 117,00 | 95,50 | 101,20 |
mai-19 | 104,30 | 117,50 | 94,60 | 100,50 |
juin-19 | 103,80 | 112,80 | 93,40 | 100,40 |
juil.-19 | 103,70 | 114,30 | 92,90 | 99,80 |
août-19 | 103,40 | 112,90 | 93,30 | 99,50 |
sept.-19 | 103,60 | 115,90 | 93,00 | 98,90 |
oct.-19 | 103,60 | 115,60 | 92,80 | 98,50 |
nov.-19 | 103,40 | 115,80 | 92,30 | 98,50 |
déc.-19 | 103,70 | 118,50 | 91,00 | 98,70 |
- Note : l’indice moyen de l’année 2015 est égale à 100.
- Sources : Insee ; Agreste.
graphiqueFigure 5 – Prix des intrants

- Note : l’indice moyen de l’année 2015 est égale à 100.
- Sources : Insee ; Agreste.
Pour en savoir plus
Ouvrir dans un nouvel ongletBilan de l’année agricole 2019, Draaf des Pays de la Loire, mars 2020.