Bilan économique 2017 - Martinique
En 2017, le chômage se stabilise alors que la situation financière des ménages s’améliore. Les consommateurs bénéficient toujours d’une très faible inflation en 2017(+ 0,5 %). Du fait des mauvaises conditions climatiques, la production agricole a été morose en 2017 (– 28 %). La conséquence directe est l’effondrement du solde du commerce extérieur, amplifié par la baisse de la production de la SARA. En revanche, le secteur portuaire, comme aérien, poursuit son embellie porté par le tourisme martiniquais à son plus haut niveau.
Commerce extérieur - Les exportations ne font plus recette Bilan économique 2017
Matthieu Cornut, Insee
En 2017, la balance commerciale de la Martinique reste, sans surprise, négative. Les importations augmentent légèrement malgré une croissance démographique négative. Les exportations de biens et services chutent fortement, entraînant le déficit commercial à un niveau qui n’avait pas été atteint depuis 2012.
Insee Conjoncture Martinique
No 04
Paru le :31/05/2018
Les importations augmentent légèrement
Les importations en Martinique en 2017 s’élèvent à 2,7 milliards d’euros, en légère hausse de 3,2 %. Avec une contribution respectivement de + 1,5 point et de + 1,4 point, les hydrocarbures naturels et les produits pétroliers raffinés expliquent cette hausse. Leurs importations augmentent de 21,6 % et 14,7 % en valeur sous l’effet de l’augmentation du cours du Brent par rapport à l’année 2016.
La demande en denrées alimentaires, boissons et produits à base de tabac importés augmente de 5 %, tandis que la population décroît. Les importations de matériels de transport et en particulier des produits de l’industrie automobile suivent la même tendance.
L’Hexagone reste le principal fournisseur
Les importations en provenance de l’Hexagone représentent toujours près de 60 % du total des importations. Elles augmentent très légèrement de 1,8 %.
Le montant des importations en provenance de la Norvège s’élève à 208 millions d’euros pour l’année 2017, soit une hausse de 54,9 %. La cause principale est l’augmentation du prix du Brent, la majorité de ces importations étant des hydrocarbures.
Après trois années de baisse consécutives, les importations en provenance des États-Unis repartent à la hausse (+ 31,7 %). Les importations en provenance de la Guadeloupe (– 9,2 %), de la Guyane (– 15,3 %) et du reste de la Caraïbe (– 1,3 %) sont en chute.
Les exportations en chute libre
Pour la troisième année consécutive, les exportations baissent. Après – 13,2 % et – 12,5 % en 2015 et 2016, la baisse s’établit à – 17,4 % pour l’année 2017. La baisse des exportations de produits pétroliers raffinés (– 18,3 %) contribue à la moitié de cette chute, malgré l’augmentation du prix de vente des carburants.
Les produits de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche s’exportent moins en 2017 qu’en 2016 (– 28 %), grevant le niveau général des exportations.
Les exportations de matériels de transport sont en chute libre (– 39 %) malgré la bonne tenue des exportations de l’industrie automobile, en hausse de 27 %.
L’Hexagone et la Guadeloupe sont les principaux destinataires des exportations
Les exportations vers l’Hexagone représentent environ 38,5 % du total des exportations de la Martinique. Si cette part ne baisse que de trois points, le montant de ces exportations est, quant à lui, en chute libre de 23 %, contribuant ainsi à la baisse totale des exportations de 9,5 points.
Les exportations à destination de la Guadeloupe connaissent un regain de forme (+ 9 %).
Pour la Guyane en revanche, le constat est moins flatteur, puisque les exportations à destination de ce département chutent de 36 %. Il en est de même pour les exportations vers les États-Unis, en chute de 39 %.
Les exportations vers les pays de la Caraïbe restent modestes avec un total de 9,6 millions d’euros, mais elles ont doublé par rapport à 2016, dépassant ainsi les exportations vers les États-Unis.
tableauFigure 1 – Chiffres clés du commerce extérieur
2012 | 2013 | 2014 | 2015 | 2016 | 2017 | |
---|---|---|---|---|---|---|
Importations | 2 813 | 2 730 | 2 774 | 2 709 | 2 631 | 2 715 |
Exportations | 424 | 402 | 581 | 504 | 441 | 365 |
Solde des échanges de biens | -2 389 | -2 328 | -2 193 | -2 205 | -2 190 | -2 351 |
- Source : Douanes, calculs Insee.
tableauFigure 2 – Les exportations chutent fortementMontants et évolutions des importations et des exportations par activité
Importations | Exportations | |||
---|---|---|---|---|
Valeur | Évolution en 2017 | Valeur | Évolution en 2017 | |
Agriculture, sylviculture et pêche | 53,1 | 2,7 | 60,2 | -27,7 |
Hydrocarbures naturels, autres produits des industries extractives, électricité, déchets | 226,7 | 21,6 | 9,6 | 29,5 |
Denrées alimentaires, boissons et produits à base de tabac | 428,6 | 5,0 | 73,5 | 0,0 |
Produits pétroliers raffinés et coke | 284,8 | 14,7 | 160,6 | -18,3 |
Équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique | 448,3 | 0,6 | 9,8 | -13,4 |
Matériels de transport | 356,2 | 3,1 | 23,5 | -39,3 |
dont industrie automobile | 323,8 | 2,6 | 8,7 | 27,1 |
Autres produits industriels | 897,2 | -2,8 | 25,1 | -12,8 |
dont pharmacie | 158,7 | 1,7 | 1,5 | -11,2 |
Autres | 20,4 | -7,0 | 2,3 | 58,4 |
Total | 2 715,3 | 3,2 | 364,6 | -17,4 |
- Source : Douanes, calculs Insee.
tableauFigure 3 – Repli des exportations vers l’HexagoneRépartition des exportations selon leur destination de 2012 à 2017
Hexagone | Guadeloupe | Guyane | États-Unis | Caraïbe ACP | Union européenne hors France | Caraïbe hors ACP | Autres | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2012 | 163,500 | 118,600 | 103,700 | 14,900 | 4,200 | 9,600 | 2,300 | 7,200 |
2013 | 156,968 | 72,847 | 113,992 | 23,112 | 5,813 | 6,596 | 4,180 | 18,206 |
2014 | 165,500 | 175,200 | 148,500 | 38,700 | 8,100 | 5,000 | 18,700 | 21,312 |
2015 | 172,100 | 139,500 | 133,500 | 14,200 | 10,300 | 3,900 | 9,300 | 21,312 |
2016 | 182,000 | 110,800 | 108,400 | 13,800 | 3,800 | 7,300 | 0,900 | 14,100 |
2017 | 140,200 | 120,700 | 69,400 | 8,300 | 7,600 | 6,000 | 2,000 | 9,600 |
- Source : Douanes, calculs Insee.
graphiqueFigure 3 – Repli des exportations vers l’HexagoneRépartition des exportations selon leur destination de 2012 à 2017

- Source : Douanes, calculs Insee.
tableauFigure 4 – Le volume total des importations repart à la hausseRépartition des importations selon leur origine de 2012 à 2017
France métropolitaine | Union européenne hors France | États-Unis | Chine | Caraïbe ACP | Caraïbe hors ACP | Guadeloupe | Guyane | Norvège | Autres | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2012 | 1396,0 | 336,8 | 323,0 | 62,6 | 50,0 | 59,0 | 38,0 | 9,0 | 425,0 | 113,1 |
2013 | 1431,5 | 384,6 | 352,6 | 56,5 | 54,9 | 46,6 | 71,8 | 8,4 | 207,9 | 115,3 |
2014 | 1481,9 | 518,3 | 225,0 | 55,5 | 55,2 | 50,8 | 46,6 | 8,3 | 106,2 | 226,1 |
2015 | 1548,6 | 338,2 | 170,3 | 67,5 | 49,4 | 26,7 | 46,8 | 9,5 | 263,6 | 188,7 |
2016 | 1534,5 | 377,1 | 137,0 | 78,2 | 43,3 | 25,0 | 39,5 | 9,1 | 134,4 | 253,2 |
2017 | 1562,3 | 316,7 | 180,5 | 79,7 | 40,0 | 27,4 | 35,8 | 7,7 | 208,2 | 257,0 |
- Source : Douanes, calculs Insee.
graphiqueFigure 4 – Le volume total des importations repart à la hausseRépartition des importations selon leur origine de 2012 à 2017

- Source : Douanes, calculs Insee.