Bilan économique 2017 - Martinique
En 2017, le chômage se stabilise alors que la situation financière des ménages s’améliore. Les consommateurs bénéficient toujours d’une très faible inflation en 2017(+ 0,5 %). Du fait des mauvaises conditions climatiques, la production agricole a été morose en 2017 (– 28 %). La conséquence directe est l’effondrement du solde du commerce extérieur, amplifié par la baisse de la production de la SARA. En revanche, le secteur portuaire, comme aérien, poursuit son embellie porté par le tourisme martiniquais à son plus haut niveau.
Cadrage macro-économique - Décroissance en 2016, entraînée par la chute de l’investissement public et de la production de la SARA Bilan économique 2017
Matthieu Cornut, Insee
En 2016, le PIB en volume en Martinique décroît de 1,1 %. Cette baisse est entraînée, d’une part, par la chute de l’investissement public, et, d’autre part, par la production de produits pétroliers raffinés qui diminue de 15 % en volume. La consommation des ménages progresse à un rythme semblable à l’année passée (+ 0,1 %) pour une population qui évolue à un rythme compris entre 0 et – 1 % depuis 2007. Les dépenses publiques sont quasi-stables. La balance commerciale contribue pour – 0,4 point à la croissance. Sur la France entière, la croissance se maintient à + 1,2 %. La Guadeloupe suit la même dynamique que la Martinique, avec un taux de croissance à – 0,8 %.
Insee Conjoncture Martinique
No 04
Paru le :31/05/2018
En 2016, le produit intérieur brut (PIB) de la Martinique baisse en volume de 1,1 %, soit une évolution un peu en deçà de celle de la population (– 0,9 %). Celle-ci est estimée au 1er janvier 2016 à 376 850 habitants.
Le PIB par habitant diminue de 0,2 % en euros constants et s’établit à 23 280 euros. Sur la France entière, le PIB par habitant s’élève à 33 400 euros, en Guadeloupe à 22 160 euros et en Guyane à 16 290 euros.
La consommation des ménages est stable
La consommation des ménages progresse de + 0,1 % en volume, pour une population qui diminue de 0,9 %. Elle contribue ainsi pour + 0,1 point à la croissance. Elle se maintient grâce à une baisse de l’indice des prix à la consommation (– 0,2 %) et à la baisse du chômage dont le taux s’élève à 18 %, soit – 0,9 point par rapport à 2015 (2 500 chômeurs en moins).
Les crédits à la consommation affichent une hausse conséquente (+ 6,6 %), confirmant le rebond constaté en 2015, de même que le marché des véhicules particuliers neufs dont les immatriculations progressent de 9,8 %. Les importations de denrées alimentaires, boissons et produits à base de tabac, qui pèsent lourd dans le panier de consommation des ménages, reculent de 1 %.
L’investissement privé croît, celui du public diminue
L’investissement chute de 4,6 % en 2016 et contribue pour – 0,9 point à la croissance, entraîné par l’investissement public qui régresse de 24,5 %. L’investissement public des collectivités locales, qui pèse pour 80 % dans ce dernier, recule de 30 %, alors que ceux de l’État et des hôpitaux augmentent respectivement de 11,4 % et 13 %.
Financé par des fonds européens à hauteur de 16,8 millions d’euros, le Grand Port de Fort-de-France s'agrandit. Le programme de modernisation permet de recevoir plus de 50 000 conteneurs supplémentaires.
Dans le secteur privé, l’investissement se maintient, même si le secteur de la construction affiche une légère diminution du nombre de créations d’entreprises (– 0,5 %).
Les crédits d’investissement accordés aux entreprises sont en hausse sensible (+ 8,8 %) après + 13,1 % et ceux liés à l’habitat, octroyés aux ménages, continuent de progresser de 2,3 % après + 5,6 % en 2015.
Les échanges commerciaux reculent en valeur et augmentent en volume
En 2016, les échanges commerciaux régressent en valeur mais progressent en volume. En effet le prix des produits pétroliers continue de chuter. Le cours du Brent s’affaiblit de 16 %. Les importations de produits pétroliers bruts chutent ainsi de 38 % en valeur, celles de produits pétroliers raffinés de 9 % en valeur malgré une hausse de 11 % en volume. Les exportations de produits pétroliers raffinés sont en baisse, faisant suite à celle de la production de la Société anonyme de la raffinerie des Antilles (SARA).
Hors échanges de produits pétroliers, les importations et les exportations augmentent respectivement en valeur de 2,9 % et 7,7 %.
Si les importations des produits des industries agroalimentaires reculent de 1 %, celles des biens manufacturés progressent de 4 %.
Les exportations de bananes chutent de 9 % en volume après le passage de la tempête tropicale Matthew. La hausse du prix à l’export de 3,3 % a permis de limiter néanmoins les pertes en volume. Un fonds de secours destiné au secteur agricole en général a été ouvert pour compenser les pertes de récoltes entraînées par l’ouragan.
Le secteur du rhum se maintient malgré les mauvaises conditions climatiques, avec une production en hausse de 3 % en volume. Les exportations de produits de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche baissent quant à elles de 13 %.
Les dépenses publiques se redressent
En 2016, les dépenses publiques se redressent légèrement(+ 0,3 %) en volume et contribuent pour + 0,1 point à la croissance. Cette légère hausse est due à une augmentation des charges de personnel : + 1,8 % pour les administrations publiques, la sécurité sociale et l’enseignement (+ 0,5 % en 2015), pour un point d’indice de la fonction publique qui évolue de + 0,5 %.
Les consommations intermédiaires régressent pour la deuxième année consécutive : – 4,3 % pour les administrations publiques, la sécurité sociale et l’enseignement et 6,6 % dans le secteur de la santé.
Le tourisme décolle
En 2016, malgré l’épisode de Zika fin 2015, les dépenses touristiques accélèrent (+ 7,5 %). Elles s’élèvent à 329,7 millions d’euros, contribuant ainsi pour + 0,3 point à la croissance. Les touristes de séjour sont les plus gros contributeurs à cette hausse : + 22,1 millions d’euros dépensés sur le territoire.
Le nombre de croisiéristes poursuit sa progression significative(+ 24,1 %) avec des retombées sur les dépenses à + 1,4 million d’euros par rapport à 2015 (soit + 11,3 %). Seul le nombre de plaisanciers recule (– 12,1 %), de même que leurs dépenses qui s’élèvent à 10,3 millions d’euros (– 5,5 %).
Le succès rencontré par les nouvelles liaisons directes de Norwegian Airlines entre la Martinique et les États-Unis permet de donner un nouvel élan au tourisme sur le territoire. ¢
tableauFigure 1 – La croissance est légèrement négative en 2016Taux de croissance du PIB en volume (en %)
Martinique | France entière | |
---|---|---|
2008 | 0,4 | 0,2 |
2009 | -4,4 | -2,9 |
2010 | 2,3 | 2,0 |
2011 | 2,4 | 2,1 |
2012 | 0,5 | 0,2 |
2013 | -1,2 | 0,6 |
2014 | 1,8 | 0,6 |
2015 | 0,4 | 1,3 |
2016 | -1,1 | 1,2 |
- Source : Insee, Cerom, Comptes rapides
graphiqueFigure 1 – La croissance est légèrement négative en 2016Taux de croissance du PIB en volume (en %)
tableauFigure 2 – L’inflation repart à la hausse en 2017Évolution de l’indice des prix, moyenne annuelle (en %)
Martinique | France | |
---|---|---|
2008 | 2,7 | 2,8 |
2009 | -0,6 | 0,1 |
2010 | 1,5 | 1,5 |
2011 | 2,6 | 2,1 |
2012 | 1,4 | 2,0 |
2013 | 1,2 | 0,9 |
2014 | 0,7 | 0,5 |
2015 | 0,1 | 0,0 |
2016 | -0,2 | 0,2 |
2017 | 0,5 | 1,0 |
- Source : Insee, CEROM, Comptes rapides.
graphiqueFigure 2 – L’inflation repart à la hausse en 2017Évolution de l’indice des prix, moyenne annuelle (en %)
tableauFigure 3 – Les dépenses publiques redémarrentÉvolution des dépenses en volume (taux de croissance en %)
Martinique | France entière | |
---|---|---|
2008 | -0,5 | 1,1 |
2009 | 1,0 | 2,4 |
2010 | 2,0 | 1,3 |
2011 | 0,4 | 1,0 |
2012 | -0,1 | 1,6 |
2013 | 0,2 | 1,5 |
2014 | 1,5 | 1,2 |
2015 | -0,5 | 1,4 |
2016 | 0,3 | 1,0 |
- Source : Insee, Cerom, Comptes rapides
graphiqueFigure 3 – Les dépenses publiques redémarrentÉvolution des dépenses en volume (taux de croissance en %)
tableauFigure 4 – Recul de l’investissementÉvolution de l’investissement en volume (en %)
Martinique | France entière | |
---|---|---|
2008 | -2,5 | 0,9 |
2009 | -26,0 | -9,1 |
2010 | -0,1 | 2,1 |
2011 | 5,9 | 2,1 |
2012 | -8,5 | 0,2 |
2013 | -1,5 | -0,8 |
2014 | 4,5 | -0,3 |
2015 | 0,6 | 1,0 |
2016 | -4,6 | 2,8 |
- Source : Insee, Cerom, Comptes rapides
graphiqueFigure 4 – Recul de l’investissementÉvolution de l’investissement en volume (en %)
tableauFigure 5 – Les échanges commerciaux en hausseÉvolution des échanges extérieurs en volume (taux de croissance en %)
Imports | Exports | |
---|---|---|
2008 | 5,4 | 4,2 |
2009 | -11,7 | 3,2 |
2010 | 8,0 | 5,8 |
2011 | 1,4 | 13,6 |
2012 | -2,2 | 8,7 |
2013 | -1,0 | -3,4 |
2014 | 4,2 | 33,8 |
2015 | 2,2 | 1,0 |
2016 | 2,0 | 2,5 |
- Source : Insee, CEROM, Comptes rapides.