Insee Conjoncture CorseBilan économique régional 2015 - Corse

En 2015, l'économie française accélère : le PIB progresse de 1,3 % en volume, après + 0,6 % en 2014. Il s'agit de la plus forte croissance depuis 2011. Dans ce contexte, l'emploi salarié se stabilise après deux années de baisse. Grâce aux créations nettes d'emplois dans le secteur non marchand ainsi que pour les non-salariés, l'emploi total continue d'augmenter. En Corse, après une année 2014 particulièrement morose, le bilan économique de l'île est plutôt encourageant. La situation s'améliore sur le plan de l'emploi salarié et la demande d'emploi enregistre une hausse plus modérée que l'année précédente, ce qui contribue au repli du taux de chômage régional. Ce dernier demeure néanmoins supérieur au taux national. La création d'entreprises hors auto-entrepreneurs repart à la hausse et la construction rebondit en Corse-du-Sud. Parallèlement, la croissance de la fréquentation touristique française bénéficie à toutes les catégories d'hébergement et le trafic global de passagers reste stable. Enfin, face à des conditions climatiques difficile, le bilan agricole est contrasté : positif pour la viticulture, moins favorable pour les autres productions végétales ; le secteur connaît toutefois une légère amélioration du contexte sanitaire.

Insee Conjoncture Corse
Paru le :Paru le31/05/2016
Céline Maïsani-Inzaïna, Direccte de Corse
Insee Conjoncture Corse- Mai 2016
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Chômage - Hausse modérée de la demande d’emploi

Céline Maïsani-Inzaïna, Direccte de Corse

Au dernier trimestre 2015, le taux de chômage régional demeure supérieur à la moyenne nationale : 10,7 % de la population active contre 10,0 % au niveau France métropolitaine. Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi continue de progresser en 2015. Bien que la hausse soit plus modérée que les années précédentes, la situation reste préoccupante notamment au regard du nombre de demandeurs d’emploi inscrits depuis un an ou plus. Parallèlement, les offres d’emploi collectées progressent mais cette évolution encourageante est contrebalancée par un recours plus important à l’activité partielle.

Insee Conjoncture Corse

No 10

Paru le :31/05/2016

Fin 2015, le taux de chômage régional s’établit à 10,7% de la population active. Il se replie par rapport à l’année précédente (- 0,4 point) de façon plus marquée qu’au niveau national. Malgré cette légère amélioration, il demeure au-dessus de la moyenne française (0,7 point de plus). La Corse se positionne ainsi au 4e rang des régions où le chômage est le plus élevé de métropole (figure 1).

1Évolution trimestrielle du taux de chômage

en % de la population active
Évolution trimestrielle du taux de chômage (en % de la population active)
Corse France métropolitaine
1er trim. 2005 8,9 8,3
2e trim. 2005 9,4 8,4
3e trim. 2005 9,3 8,6
4e trim. 2005 9,3 8,7
1er trim. 2006 9,2 8,7
2e trim. 2006 9,2 8,6
3e trim. 2006 9,2 8,5
4e trim. 2006 8,9 8,0
1er trim. 2007 8,8 8,1
2e trim. 2007 8,5 7,8
3e trim. 2007 8,3 7,6
4e trim. 2007 7,9 7,2
1er trim. 2008 7,5 6,8
2e trim. 2008 7,6 6,9
3e trim. 2008 7,7 7,1
4e trim. 2008 7,7 7,4
1er trim. 2009 7,9 8,2
2e trim. 2009 8,2 8,8
3e trim. 2009 8,4 8,8
4e trim. 2009 8,9 9,2
1er trim. 2010 8,8 9,0
2e trim. 2010 8,8 8,9
3e trim. 2010 8,9 8,8
4e trim. 2010 9,1 8,8
1er trim. 2011 9,1 8,7
2e trim. 2011 9,0 8,7
3e trim. 2011 9,2 8,8
4e trim. 2011 9,3 9,0
1er trim. 2012 9,3 9,1
2e trim. 2012 9,4 9,3
3e trim. 2012 9,4 9,4
4e trim. 2012 9,9 9,7
1er trim. 2013 10,1 9,9
2e trim. 2013 10,2 10,0
3e trim. 2013 10,2 9,9
4e trim. 2013 10,2 9,7
1er trim. 2014 10,2 9,8
2e trim. 2014 10,3 9,7
3e trim. 2014 10,7 10,0
4e trim. 2014 11,1 10,1
1er trim. 2015 11,1 10,0
2e trim. 2015 11,0 10,0
3e trim. 2015 10,8 10,1
4e trim. 2015 10,7 10,0
  • Notes : données CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

1Évolution trimestrielle du taux de chômage

  • Notes : données CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

Bien qu’il recule dans les deux départements de l’île, cette année encore, le taux de chômage de la Haute-Corse (11,7 %) reste supérieur à celui de la Corse-du-Sud (9,8 %) (figure 2).

2Taux de chômage

en % de la population active
Taux de chômage (en % de la population active)
2014 T1 2015 T1 2015 T2 2015 T3 2015 T4 (p) Evolution 2015T4/2014T4 (en points de %)
Corse-du-Sud 10,1 10,1 10,1 10,0 9,8 -0,3
Haute-Corse 12,1 12,0 11,8 11,7 11,7 -0,4
Corse 11,1 11,1 11,0 10,8 10,7 -0,4
France métropolitaine 10,1 10,0 10,0 10,1 10,0 -0,1
  • Note : données CVS.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé

Progression moins soutenue de la demande d’emploi

Fin décembre 2015, en données brutes, 25 650 demandeurs d’emploi sans emploi ou en activité réduite sont inscrits à Pôle emploi en Corse, soit 1 080 personnes de plus que l’année précédente. Bien que le nombre d’inscrits n’ait jamais été aussi important, il progresse à un rythme annuel nettement moins soutenu que les années précédentes : + 4,4 % sur un an contre + 13,2 % entre 2013 et 2014. Il augmente également moins vite qu’au niveau national, ce qui n’était plus le cas depuis 2012 (figure 3).

3Demandeurs d'emploi en fin de mois

Demandeurs d'emploi en fin de mois
Demandeurs d’emploi au 31/12/2015 (en milliers) Evolution 2015/2014 (en %) (1)
Catégories A, B, C Catégories A Catégories A, B, C Catégories A
Hommes 12 10 420 4,4 2,2
Femmes 13,7 11 087 4,4 2,1
Moins de 25 ans 3,8 3 261 -0,3 -3,5
25 à 49 ans 15,9 13 153 3,9 1,4
50 ans ou plus 6 5,1 9,2 8,2
Inscrits depuis un an ou plus 7,6 nd 16 nd
Corse 25,7 21,5 4,4 2,2
France métropolitaine 5 551,5 3 638,5 4,9 2,4
  • nd : données non disponibles
  • (1) évolution de l’indicateur entre le 31/12/2014 et le 31/12/215
  • Source : Pôle emploi ; Dares

Au niveau départemental, alors que depuis deux années consécutives la Haute-Corse était plus impactée que la Corse-du-Sud, la tendance s’inverse fin 2015. Mais le différentiel entre les deux départements est très faible: + 4,6 % dans le Sud de l’île contre + 4,3 % sur un an dans le Nord.

Davantage de demandeurs d’emploi de longue durée

Les difficultés pour accéder ou retrouver un emploi en région semblent toutefois s’accentuer comme l’atteste la hausse du nombre de demandeurs d’emploi de longue durée. En effet, bien que ce public progresse de façon moins marquée qu’un an auparavant (+ 16,0 % sur un an contre + 32,9 % entre 2013 et 2014), la part des demandeurs d’emploi inscrits depuis un an ou plus à Pôle emploi continue d’augmenter. Fin 2015, elle s’établit à 30 % soit 3 points de plus qu’un an auparavant.

En 2015, la situation se dégrade autant pour les femmes que pour les hommes (+ 4,4 % sur un an) alors que ceux-ci ont été davantage impactés ces trois dernières années.

Parallèlement, le nombre de demandeurs d’emploi de moins de 25 ans se stabilise sur un an. En revanche, ceux âgés entre 25 et 49 ans et les seniors continuent de progresser.

Toutefois, pour ces deux tranches d’âges, la hausse est beaucoup moins vive que les années précédentes. Cette tendance est particulièrement marquée pour les 50 ans ou plus dont le rythme de progression annuelle est divisé par deux (+ 20,5 % en 2014 contre + 9,2 % en 2015). D’ailleurs, alors que pour ce public la Corse enregistrait la hausse la plus marquée toutes régions françaises confondues, en 2014, la région se situe en 11e position en 2015.

Évolution favorable des offres d’emploi collectées par Pôle emploi

Sur l’ensemble de l’année 2015, plus de 13 800 offres ont été collectées par Pôle emploi. Bien que très en deçà du volume enregistré en 2009, ce nombre progresse de 10,5 % sur un an. La tendance est bien orientée pour tous les types d’offre mais plus particulièrement pour celles proposant un emploi durable (CDD de plus de 6 mois ou CDI) (figure 4).

4Offres d'emploi

Offres d'emploi
Offres d'emploi sur l'ensemble de l'année 2015 (en milliers) Evolution sur un an (en%)
Offres totales dont offres durables Offres totales Offre durables
Corse-du-Sud 6,9 2,8 12,4 28,0
Haute-Corse 6,9 2,2 8,6 16,6
Corse 13,8 5,0 10,5 22,6
France métropolitaine 2 665,5 1 391,4 6,1 11,9
  • Note : données brutes
  • Source : Pôle emploi ; Dares

En revanche, l’évolution du recours à l’activité partielle est moins encourageante. Sur l’ensemble de l’année, 186 400 heures d’activité partielle ont été consommées par les entreprises de la région, en progression de 50 % par rapport à 2014 (+62 000 heures sur un an).

Ce mouvement à la hausse est particulièrement marqué pour les entreprises de la construction (+ 86 % sur un an) à l’origine de la consommation de la moitié des heures d’activité partielle.

Sources

Avertissement 

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Taux de chômage :

Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...

Remarque :

Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.

Chômage partiel :

Lorsqu'une entreprise réduit son activité au-dessous de l'horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son activité et qu'elle n'entend pas rompre les contrats de travail qui la lient à ses salariés, elle peut avoir recours au chômage partiel.

Le système d'indemnisation du chômage partiel permet de gérer une baisse d'activité ponctuelle, limitée dans le temps et ayant pour cadre l'année civile.

Remarque :

Le dispositif du chômage partiel a pour but d'éviter des licenciements : il permet à une entreprise qui subit une perte d'activité de nature économique, technique ou naturelle, de réduire temporairement les horaires de ses effectifs.

Lorsque le chômage partiel se prolonge au-delà de 6 semaines, les salariés dont le contrat de travail est suspendu sont considérés comme étant à la recherche d'un emploi et peuvent être admis au bénéfice de l'allocation d'aide de retour à l'emploi versée par Pôle Emploi ; on parle alors de « chômage partiel total ».

En 2008, afin de tenir compte de la dégradation de la conjoncture économique, l'instruction DGEPF n° 2008/19 du 25 novembre 2008 précise les conditions d'une application dynamique du chômage partiel, qu'il s'agisse, par exemple, de répondre favorablement aux demandes des entreprises en redressement judiciaire, dans la perspective de leur reprise, aux demandes des entreprises de sous-traitance affectées par les difficultés de leurs donneurs d'ordres, ou encore, d'assouplir l'interprétation du caractère temporaire du chômage partiel.

L'instruction rappelle également les autres dispositifs auxquels peuvent recourir les entreprises avant de solliciter l'État pour bénéficier du chômage partiel : aménagement du temps de travail dans le cadre fixé par la loi du 20 août 2008, formation des salariés...

Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM / Demandes d'emploi en fin de mois :

Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.

Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD :

Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.

Catégories de demandes d'emploi établies par arrêté :

Les demandeurs d’emploi sont les personnes inscrites sur les listes de France Travail. L’inscription sur les listes de France Travail est soumise à certaines conditions, mais les demandeurs d’emploi peuvent être ou non indemnisés, certains peuvent occuper un emploi. Selon leur situation vis‑à‑vis de l’obligation de recherche d’emploi et de l’exercice ou non d’une activité, ils sont regroupés en cinq catégories :

  • catégorie A : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, sans emploi ;
  • catégorie B : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite courte (i.e. de 78 heures ou moins au cours du mois) ;
  • catégorie C : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite longue (i.e. plus de 78 heures au cours du mois) ;
  • catégorie D : demandeurs d'emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi (en raison d'un stage, d'une formation, d'une maladie, etc.), y compris les demandeurs d'emploi en convention de reclassement personnalisé (CRP), en contrat de transition professionnelle (CTP), sans emploi et en contrat de sécurisation professionnelle (CSP) ;
  • catégorie E : demandeurs d'emploi non tenus de faire de actes positifs de recherche d'emploi, en emploi (par exemple : bénéficiaires de contrats aidés, créateurs d’entreprise).

Population active (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) / Actifs (au sens du Bureau International du Travail (BIT)), personnes actives (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

La population active au sens du Bureau International du Travail (BIT) comprend les personnes en emploi au sens du BIT et les chômeurs au sens du BIT.

Remarque :

Définition internationale, adoptée en 1982 par une résolution du Bureau international du travail (BIT).