Économie et Statistique n° 435-436 - 2010 L'internationalisation des entreprises

Economie et Statistique
Paru le :Paru le03/03/2011
Flora Bellone, Patrick Musso, Lionel Nesta et Stefano Schiavo
Economie et Statistique- Mars 2011
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L'impact des contraintes financières sur les performances à l'exportation des entreprises françaises

Flora Bellone, Patrick Musso, Lionel Nesta et Stefano Schiavo

Au cours des quinze dernières années, une littérature importante s'est développée mettant en lumière les caractéristiques différenciées des entreprises exportatrices. Le présent article contribue à cette littérature en montrant que les entreprises exportatrices se distinguent de leurs concurrentes non exportatrices, non seulement au regard de leurs caractéristiques réelles taille, productivité mais également au regard de leurs caractéristiques financières. Il se propose alors d'analyser le rôle des contraintes financières en tant que variable déterminante des décisions d'exportation des entreprises. Plus spécifiquement, nous cherchons à savoir dans quelle mesure un accès contraint aux sources de financement externes retarde l'entrée d'une entreprise sur les marchés d'exportation. Nous étudions également dans quelle mesure la participation au commerce extérieur a des effets positifs ex post sur la santé financière des entreprises. Nous observons que l'accès aux ressources financières est un déterminant significatif de la probabilité d'exporter. Il apparaît, d'abord, que les entreprises qui entrent pour la première fois sur les marchés d'exportation présentent une meilleure santé financière que leurs concurrents non exportateurs avant même leur entrée sur les marchés d'exportation. Nous ne trouvons pas en revanche de bénéfices ex post en termes de santé financière liés à l'entrée sur les marchés d'exportation. À l'aide de modèles de durée, nous montrons que la santé financière de l'entreprise joue, au côté de sa productivité, positivement sur la décision initiale d'entrer sur un marché étranger et que les effets de ces deux variables sont quantitativement comparables. Ces effets demeurent néanmoins faibles, la plus large fraction du phénomène d'entrée restant, dans le cadre de notre modèle, attribuable à des facteurs d'hétérogénéité des firmes non observés.

Economie et Statistique

No 435-436

Paru le :03/03/2011