Économie et Statistique n° 398-399 - 2006 Femmes, hommes : différences et inégalités

Economie et Statistique
Paru le :Paru le01/03/2007
Marie Gouyon et Sophie Guérin
Economie et Statistique- Mars 2007
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L'implication des parents dans la scolarité des filles et des garçons : des intentions à la pratique

Marie Gouyon et Sophie Guérin

En 1992, les parents préféraient une formation technique ou scientifique pour leurs garçons et envisageaient un niveau d'études globalement plus élevé pour leurs filles que pour leurs fils. Ce constat est toujours vrai à la rentrée scolaire 2003. Mais si on s'intéresse plus précisément au souhait d'un baccalauréat scientifique car c'est la filière la plus rentable des filières générales sur le marché du travail, alors les parents sont plus ambitieux concernant l'avenir de leurs garçons. Les ambitions scolaires des parents sont inégalement liées à la réussite scolaire selon qu'il s'agit d'une fille ou d'un garçon : à niveau d'études donné, les filles sont moins poussées vers la filière scientifique lorsqu'elles sont bonnes élèves. Par ailleurs, alors que la taille de la fratrie n'est jamais discriminante pour les garçons, elle influe significativement sur les orientations souhaitées pour les filles. Enfin, c'est parmi les parents les plus diplômés que les projets scolaires sont les plus homogènes entre les sexes. Ces ambitions différenciées pour les filles et les garçons ne se traduisent pas à première vue dans le comportement des parents en termes de suivi et d'implication dans la scolarité de leurs enfants. Cependant, si les parents aident en moyenne autant les filles que les garçons dans leur travail scolaire, ils seraient plutôt moins investis dans la scolarité de leurs filles que dans celle de leurs fils si l'on prend en compte, outre le suivi des devoirs, le contrôle actif du travail scolaire ou la participation au choix des options et au processus d'orientation. Toutefois, lorsque les parents sont plus disponibles, le comportement vis-à-vis des filles se rapproche de celui adopté vis-à-vis des garçons. Il s'agirait donc moins d'un modèle d'éducation différent selon le sexe de l'enfant que d'un arbitrage fait au profit des garçons en comptant sur l'autonomie des filles.

Economie et Statistique

No 398-399

Paru le :01/03/2007