Services d’information et communication : la croissance reste bien orientée
En 2014, la production des activités d’information et de communication reste dynamique : + 2,3 % en volume, après + 1,7 % en 2013. Pour l’essentiel, cette croissance est tirée par les télécommunications et les activités informatiques. Les autres activités sont en recul, notamment l’édition de livres et de journaux-magazines et la production audiovisuelle.
En 2013, le taux de marge se dégrade, sauf dans les services informatiques, mais l’investissement repart (+ 7,9 %).
La croissance reste soutenue en 2014, toujours tirée par les télécommunications
En 2014 comme en 2013, la production en volume du secteur de l’information et de la communication progresse (+ 2,3 % en volume, après + 1,7 %) (figure 1). Elle est tirée par les télécommunications (+ 3,9 %), les activités informatiques (+ 3,1 %) et, dans une moindre mesure, la programmation–diffusion audiovisuelle (+ 0,4 %). Les autres activités sont en recul : – 0,5 % dans l’édition, – 0,9 % dans la production audiovisuelle et – 1,5 % dans les services d’information. L’emploi salarié reste stable en 2014 (+ 0,1 %), après une légère augmentation en 2013 (+ 0,5 %) (figure 2).
Sur la période 2000–2013, le secteur affiche une croissance vigoureuse de la production (+ 3,7 % en volume en moyenne annuelle contre + 2 % dans les services marchands), à peine troublée par la crise (– 1,9 % en 2009, seule année de repli sur la période). Ce dynamisme provient des télécommunications (+ 6,2 %) et des activités informatiques (+ 3,4 %). Dans les autres activités, plus traditionnelles, cette évolution moyenne est généralement inférieure à 1 %, surtout dans l’édition (+ 0,4 %).
Toujours entre 2000 et 2013, l’emploi salarié progresse plus lentement (+ 0,5 % en moyenne) que la production. Il baisse même dans les télécommunications (– 1,7 %), générant de forts gains de productivité dans le secteur.
tableauFigure 1 – Évolution de la production par branche en volume
Information et communication | Édition, y compris logiciels standards | Production audiovisuelle | Programmation et diffusion | Télécommunications | Activités informatiques | Services d'information | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
2000 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 |
2001 | 111,6 | 103,8 | 106,7 | 106,9 | 122,8 | 109,2 | 108,8 |
2002 | 113,1 | 102,3 | 109,7 | 107,8 | 132,8 | 104,9 | 107,6 |
2003 | 116,0 | 102,7 | 111,7 | 108,0 | 137,9 | 108,5 | 109,0 |
2004 | 121,0 | 106,9 | 121,0 | 111,0 | 141,0 | 114,8 | 113,5 |
2005 | 125,9 | 108,3 | 123,0 | 113,1 | 150,1 | 119,6 | 117,8 |
2006 | 133,1 | 114,3 | 122,4 | 114,0 | 159,1 | 129,7 | 126,6 |
2007 | 137,8 | 118,6 | 124,9 | 112,9 | 166,2 | 134,1 | 132,7 |
2008 | 144,6 | 123,5 | 126,8 | 110,3 | 173,8 | 144,1 | 144,4 |
2009 | 141,9 | 111,4 | 123,3 | 111,5 | 178,6 | 139,7 | 139,7 |
2010 | 150,1 | 111,2 | 124,3 | 115,0 | 193,6 | 151,0 | 143,2 |
2011 | 156,1 | 109,0 | 128,5 | 119,6 | 206,6 | 158,3 | 139,7 |
2012 | 160,0 | 107,1 | 126,3 | 114,4 | 218,2 | 161,0 | 153,5 |
2013 | 162,7 | 105,2 | 121,8 | 113,0 | 232,1 | 158,9 | 157,8 |
2014 | 166,4 | 241,1 |
- Champ : France, branches de l'information et de la communication.
- Source : Insee, comptabilité nationale.
graphiqueFigure 1 – Évolution de la production par branche en volume
tableauFigure 2 – Évolution de l'emploi salarié (en équivalent temps-plein)
Information et communication | Édition, y compris logiciels standards | Production audiovisuelle | Programmation et diffusion | Télécommunications | Activités informatiques | Services d'information | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
2000 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 |
2001 | 104,9 | 105,0 | 100,9 | 100,6 | 99,0 | 108,7 | 108,3 |
2002 | 103,9 | 102,5 | 104,4 | 106,2 | 96,7 | 107,1 | 111,0 |
2003 | 101,3 | 98,9 | 104,6 | 107,3 | 94,7 | 103,4 | 109,5 |
2004 | 101,3 | 98,3 | 104,7 | 108,2 | 92,9 | 104,4 | 110,9 |
2005 | 99,8 | 95,6 | 104,9 | 109,1 | 91,4 | 102,6 | 111,2 |
2006 | 102,5 | 96,6 | 106,4 | 111,6 | 90,5 | 108,1 | 115,4 |
2007 | 105,6 | 98,3 | 110,4 | 115,1 | 89,0 | 114,1 | 120,1 |
2008 | 107,8 | 99,6 | 112,4 | 120,1 | 86,1 | 118,7 | 125,5 |
2009 | 105,7 | 96,6 | 113,4 | 119,1 | 85,0 | 116,9 | 119,1 |
2010 | 105,2 | 92,2 | 113,8 | 117,2 | 81,6 | 120,2 | 116,0 |
2011 | 105,4 | 92,9 | 113,7 | 119,2 | 78,9 | 123,8 | 107,1 |
2012 | 106,9 | 91,3 | 111,4 | 119,1 | 80,0 | 127,6 | 109,0 |
2013 | 107,4 | 91,3 | 112,0 | 118,2 | 78,9 | 129,4 | 109,9 |
2014 | 107,5 |
- Champ : France, branches de l'information et de la communication.
- Source : Insee, comptabilité nationale.
graphiqueFigure 2 – Évolution de l'emploi salarié (en équivalent temps-plein)
Le taux de marge baisse en 2013...
Les performances économiques du secteur se dégradent en 2013 (figure 3). Pour la deuxième année consécutive, le taux de marge diminue (33,1 %, après 34,4 % en 2012), tandis qu’il reste stable dans l’ensemble des services principalement marchands, hors sièges sociaux (29,9 %). La baisse est surtout sensible dans les télécommunications, où ce ratio baisse de 2,5 points, en raison de la guerre des prix sur les services mobiles. La situation s’améliore, en revanche, dans les activités informatiques et l’édition (+ 0,5 point et + 1,4 point).
tableauFigure 3 – Ratios du secteur information-communication en 2013
Information-communication | Services marchands1 | |
---|---|---|
Organisation et débouchés de la production | ||
Taux d'exportation (%) | 12,0 | 9,8 |
Taux de valeur ajoutée (%) | 47,6 | 48,0 |
Intensité capitalistique (milliers d'euros) | 179,9 | 229,0 |
Ratios de rentabilité | ||
Taux de marge2 (%) | 33,1 | 29,9 |
Rentabilité économique (%) | 10,7 | 7,9 |
Rentabilité financière (%) | 6,7 | 6,4 |
Ratio d'endettement, de solvabilité et de liquidité | ||
Taux d'endettement (%) | 66,6 | 74,5 |
Ratios d'investissement | ||
Taux d'investissement (%) | 12,5 | 23,1 |
Taux d'autofinancement (%) | 234,0 | 179,4 |
- 1. Entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
- 2. Hors sièges sociaux.
- Champ : France, unités légales et entreprises profilées (voir « Sources ») du secteur de l'information et de la communication.
- Source : Insee, Ésane.
... mais l’investissement repart
En 2013, les investissements augmentent de 8 % en valeur et le taux d’investissement de 1,2 point (12,5 % au lieu de 11,3 % en 2012). Cette amélioration se constate dans la plupart des activités, à l’exception de la programmation–diffusion audiovisuelle et des services d’information (– 21 % et – 26 %). Elle provient surtout des télécommunications (+ 13 %), qui génèrent près des deux tiers des investissements du secteur. Après une année 2012 médiocre, ce retournement s’explique par l’effort fourni par les opérateurs téléphoniques pour s’équiper en réseaux à très haut débit (fixes ou mobiles), notamment dans le cadre du plan haut débit.
Un quart des services marchands
En 2013, le secteur compte près de 138 000 entreprises (figure 4), dont 44 % d’entrepreneurs individuels. Ces derniers sont surtout présents dans les activités informatiques (68 % du total) et plus rares dans toutes les autres activités. En dépit de leur grand nombre, ces entrepreneurs individuels ne réalisent que 0,7 % du chiffre d’affaires du secteur.
Le secteur réalise un chiffre d’affaires de 170 milliards d’euros. Il contribue de façon déterminante aux services principalement marchands (hors services financiers), en générant 23 % de leur chiffre d’affaires et de leur valeur ajoutée et 28 % de leurs exportations.
Il emploie 677 000 salariés en équivalent temps-plein (ETP), soit 18 % des effectifs salariés, hors intérimaires, des entreprises du champ des services marchands. Le salaire net moyen (52 400 euros annuels) y est plus élevé d’un cinquième que dans l’ensemble des services marchands, hors activités liées à l’emploi (41 400 euros) et varie fortement en fonction de l’activité. Ainsi, il atteint 62 800 euros dans la programmation–diffusion et 58 500 euros dans la production audiovisuelle, mais descend à 49 000 euros dans les télécommunications et les services d’information. Les non-salariés sont peu nombreux (8 % des effectifs contre 18 % dans les services marchands et 31 % dans les services aux particuliers).
tableauFigure 4 – Chiffres clés de l'information et de la communication en 2013
Entreprises | Salariés ETP1 | Chiffre d'affaires hors taxes | Chiffre d'affaires export | Valeur ajoutée | Investissements corporels bruts hors apports | |
---|---|---|---|---|---|---|
(en milliers) | (en milliards d'euros) | |||||
De 0 à 9 salariés ETP1 | 131,7 | 75,3 | 20,1 | 1,8 | 9,0 | 0,7 |
De 10 à 249 salariés ETP | 6,0 | 213,8 | 52,5 | 7,6 | 21,6 | 2,6 |
250 salariés ETP ou plus | 0,3 | 387,6 | 97,2 | 10,9 | 50,2 | 6,8 |
Ensemble | 138,0 | 676,7 | 169,8 | 20,3 | 80,8 | 10,1 |
Ensemble des entreprises des services principalement marchands hors services financiers | 1 768,0 | 3 789,7 | 733,8 | 72,0 | 352,1 | 81,4 |
Poids des entreprises du secteur de l'information-communication2 (en %) | 7,8 | 17,9 | 23,1 | 28,2 | 22,9 | 12,4 |
- 1. Équivalent temps-plein, effectifs hors intérim.
- 2. Poids des entreprises ayant une activité principale dans le secteur de l'information-communication par rapport à l'ensemble des entreprises des secteurs principalement marchands non financiers.
- Champ : France, unités légales et entreprises profilées (voir « Sources ») du secteur de l'information et de la communication.
- Source : Insee, Ésane.
Un secteur concentré
Le secteur de l’information et de la communication est structuré autour de grandes sociétés (250 salariés ou plus). Celles–ci génèrent plus de la moitié du chiffre d’affaires (57 %) et près des deux tiers de la valeur ajoutée (62 %), soit une contribution supérieure de presque vingt–cinq points à celle constatée dans l’ensemble des services marchands (34 % et 36 %). Cette forte concentration s’explique, en partie, par l’organisation oligopolistique des télécommunications et de la programmation–diffusion.
Une forte contribution des services informatiques et des télécommunications
Le secteur s’articule autour des télécommunications et des activités informatiques, qui réalisent respectivement 34 % et 35 % de la valeur ajoutée du secteur, loin devant l’édition, qui inclut les logiciels standards (13 %), la production audiovisuelle (8 %), la programmation–diffusion (6 %) et les services d’information (5 %) (figure 5).
tableauFigure 5 – Principales activités du secteur selon la valeur ajoutée en 2013
Information et communication | 100 |
---|---|
Édition, y compris logiciels standards | 13 |
Production audiovisuelle | 8 |
Programmation et diffusion | 6 |
Télécommunications | 34 |
Activités informatiques | 35 |
Services d'information | 5 |
- Champ : France, unités légales et entreprises profilées (voir « Sources ») du secteur de l'information et de la communication.
- Source : Insee, Ésane.
graphiqueFigure 5 – Principales activités du secteur selon la valeur ajoutée en 2013
Sources
Deux sources principales :
- les comptes nationaux annuels (base 2010) pour retracer l'évolution de la production des branches de 2000 à 2013 ;
- - le dispositif statistique Ésane (Élaboration des statistiques annuelles d'entreprises) pour les principales caractéristiques comptables des secteurs en 2012. En 2013, le champ de la source Ésane couvre à la fois des unités légales et des entreprises au sens de la loi de modernisation de l'économie issues du profilage des grands groupes. En effet, actuellement, tous les groupes n'ont pas encore été profilés. Les évolutions entre 2012 et 2013 sont également présentées ici sur la base du champ de 2013.
Le champ de cette étude inclut l’ensemble des unités légales et des entreprises du secteur de l’information et de la communication, y compris les micro-entrepreneurs. Les micro-entrepreneurs représentent moins de 0,1 % des effectifs et 0,1 % du chiffre d’affaires et de la valeur ajoutée de ce secteur.
Définitions
Un secteur regroupe des entreprises de fabrication, de commerce ou de service qui ont la même activité principale (au regard de la nomenclature d'activité économique considérée).
L'activité d'un secteur n'est donc pas tout à fait homogène et comprend des productions ou services secondaires qui relèveraient d'autres items de la nomenclature que celui du secteur considéré.
Au contraire, une branche regroupe des unités de production homogènes.
L'emploi peut se mesurer en nombre de personnes ayant travaillé, même pendant une durée limitée.
On peut aussi mesurer les emplois en équivalent temps-plein. C'est le nombre total d'heures travaillées dans l'activité considérée divisé par la moyenne annuelle des heures travaillées dans des emplois à plein temps sur le territoire économique. L'Insee calcule également un taux d'emploi en équivalent temps plein.
Une branche (ou branche d'activité) regroupe des unités de production homogènes, c'est-à-dire qui fabriquent des produits (ou produisent des services) qui appartiennent au même item de la nomenclature d'activité économique considérée.
Au contraire, un secteur regroupe des unités statistiques (entreprises, unités légales) classées selon leur activité principale.
L'unité légale est une entité juridique de droit public ou privé. Cette entité juridique peut être :
- une personne morale, dont l'existence est reconnue par la loi indépendamment des personnes ou des institutions qui la possèdent ou qui en sont membres ;
- une personne physique, qui, en tant qu'indépendant, peut exercer une activité économique.
Elle est obligatoirement déclarée aux administrations compétentes (greffes des tribunaux de commerce, Sécurité sociale, DGFiP...) pour exister. L'existence d'une telle unité dépend du choix des propriétaires ou de ses créateurs (pour des raisons organisationnelles, juridiques ou fiscales). L'unité légale est l'unité principale enregistrée dans Sirene.
Cette définition de l'unité légale ne doit pas être confondue avec celle de l'entreprise, considérée comme unité statistique.
L'entreprise est la plus petite combinaison d'unités légales qui constitue une unité organisationnelle de production de biens et de services jouissant d'une certaine autonomie de décision, notamment pour l'affectation de ses ressources courantes.
Le secteur de l’information et communication (section J de la NAF rév. 2) est composé de six divisions : l’édition (division 58), la production audiovisuelle (division 59), la programmation et diffusion (division 60), les télécommunications (division 61), la programmation, conseil et autres activités informatiques (division 62) et les services d’information (division 63).
Pour en savoir plus
Lavergne A., Méot T., « Trente-cinq ans de services d’information et de communication - L'essor des logiciels », Insee Première n° 1575, novembre 2015.
Reif X., « Le commerce de biens culturels à l’heure d’Internet et de la dématérialisation », Insee Première n° 1517, octobre 2014.
Vacher T., « L’usage d’Internet par les sociétés en 2013 : un recours minoritaire aux médias sociaux », Insee Première n° 1495, avril 2014.
Souquet C., « L'édition en 2011 : la presse quotidienne fragilisée », Insee Focus n° 1, février 2014.
Mordier B., « Les sociétés de services d’ingénierie informatique », Insee Première n° 1233, mai 2009.