Courrier des statistiques N14 - 2025

Ce numéro N14 du Courrier des Statistiques nous fait voyager dans le temps. L’aventure commence au milieu du XXᵉ siècle, avec le récit de la construction du système statistique européen, au gré des avancées et crises de l’Europe, avant le tournant de 2004 lié à la falsification des comptes nationaux grecs. Nous remontons ensuite plus loin dans le passé, à une époque où les ordinateurs n’existaient pas. Comment les statisticiens communiquaient-ils avec les autres pays sur leurs travaux et résultats ? Quel rôle jouaient les bibliothèques statistiques dans ces échanges ? Enfin, le troisième papier raconte l’histoire du service statistique ministériel de la fonction publique à partir des années 1970, à travers notamment l’évolution de sa publication phare : le rapport annuel sur l’état de la fonction publique.

Nous revenons au présent avec le récit de l’expérimentation « Prophyl », menée en 2024 par le service de la statistique et de la prospective (SSP) du ministère de l’Agriculture. Ce dispositif original a pour ambition de simplifier le recueil d’informations sur l’usage de produits phytosanitaires (pesticides). Puis, un article à caractère général propose une grille d’analyse pour comprendre le temps de production des statistiques publiques, identifier les facteurs influents et mettre en avant les compromis à faire s’il fallait réduire les délais. Enfin, le dernier papier explique les principes et enjeux des démarches qualité menées à l’Insee pour assurer la sécurité et l’optimisation de ses processus de production. Ces démarches s’inscrivent dans les principes du code de bonnes pratiques de la statistique européenne.

Courrier des statistiques
Paru le :Paru le15/12/2025
Pauline Cazaban, cheffe du bureau des statistiques végétales, animales et environnementales, service de la statistique et de la prospective, pauline.cazaban@agriculture.gouv.fr, François Chevalier, sous-directeur des statistiques agricoles, forestières et agroalimentaires, service de la statistique et de la prospective, francois.chevalier@agriculture.gouv.fr et Vincent Marcus, chef du service de la statistique et de la prospective, vincent.marcus@agriculture.gouv.fr
Courrier des statistiques- Décembre 2025
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Prophyl : de la parcelle à la statistique, un projet pour simplifier la récolte de données agricoles

Pauline Cazaban, cheffe du bureau des statistiques végétales, animales et environnementales, service de la statistique et de la prospective, pauline.cazaban@agriculture.gouv.fr, François Chevalier, sous-directeur des statistiques agricoles, forestières et agroalimentaires, service de la statistique et de la prospective, francois.chevalier@agriculture.gouv.fr et Vincent Marcus, chef du service de la statistique et de la prospective, vincent.marcus@agriculture.gouv.fr

Le projet Prophyl, porté par le service de la statistique et de la prospective (SSP) du ministère de l’Agriculture, de l’Agro-alimentaire et de la Souveraineté alimentaire, constitue une avancée prometteuse pour la modernisation de la statistique agricole. Pour les cultivateurs disposant d’un « logiciel de gestion parcellaire », l’idée est de mobiliser les informations qu’ils y saisissent sur les traitements phytosanitaires (pesticides) utilisés sur leurs cultures. Ainsi, il est aujourd’hui envisageable de remplacer partiellement la collecte classique de telles données, via des enquêteurs, par une collecte automatisée, moins contraignante pour les agriculteurs.

L’expérimentation conduite en 2024 auprès d’une centaine d’exploitations a permis de recueillir des informations sur près de 5 000 traitements phytosanitaires. Les premiers résultats sont cohérents avec ceux des enquêtes « pratiques culturales » classiques, tout en étant plus précis sur le calendrier et les modalités des traitements. Ce nouveau mode de collecte repose sur une chaîne technique sécurisée, garantissant la qualité des données et le respect de la confidentialité pour les exploitants.

Prophyl préfigure ainsi l’enquête Phyto 2026, qui intégrera ce dispositif à grande échelle. Au-delà du seul thème des produits phytosanitaires, il pourrait ouvrir la voie à une statistique agricole plus « connectée », mieux articulée avec les pratiques numériques des acteurs agricoles, et répondant aux besoins de pilotage des politiques publiques.