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Insee Conjoncture Martinique · Septembre 2025 · n° 36
Insee Conjoncture MartiniqueAu deuxième trimestre 2025, l’activité économique continue de se contracter en Martinique Note de conjoncture régionale - 2e trimestre 2025

Valentine Chieze Devivier, Gaël Raffy (Insee)

Au deuxième trimestre 2025, l’activité économique martiniquaise diminue de 1,3 % sur un an, avec un recul du volume d’heures rémunérées généralisé à l’ensemble des secteurs, à l’exception du tertiaire non marchand. Cette contraction s’inscrit dans le prolongement des tensions sociales de 2024, dont les effets se font encore sentir. Elle se traduit également par une hausse du nombre de défaillances d’entreprises sur un an. En revanche, l’emploi salarié cesse de diminuer, même s’il demeure à un niveau bas. Le secteur de la construction continue de se replier, affecté par la baisse du marché du neuf, avec un recul tant des heures rémunérées que du volume d’emploi. Par ailleurs, la fréquentation hôtelière décline de nouveau au deuxième trimestre 2025, en raison du recul de la clientèle en provenance de la France.

Insee Conjoncture Martinique
No 36
Paru le :Paru le23/09/2025
Insee - Note de conjoncture régionale - 2025T2 - Martinique.
Publication rédigée par :Valentine Chieze Devivier, Gaël Raffy (Insee)

Le repli de l’activité s’intensifie

Au deuxième trimestre 2025, le repli de l’activité économique, mesurée à travers le volume d', continue de s’accentuer (-1,3 %) (figure 1). Entamée au 4e trimestre 2024 (-0,9 %), la baisse se confirme au 1er trimestre 2025 (-1,1 %) avant de se renforcer de nouveau. Ce recul généralisé s’inscrit dans le prolongement des tensions sociales liées aux mouvements de lutte contre la vie chère qui ont affecté la région en 2024, et dont les effets économiques perdurent.

Cette évolution s’inscrit dans une tendance nationale comparable, bien que moins marquée : en France (hors Mayotte), les heures rémunérées reculent de 0,4 % sur un an.

En Martinique, le recul est généralisé à l’ensemble des secteurs à l’exception du tertiaire principalement non marchand dont le volume d’heures progresse de 1,1 %. Il s’agit du seul secteur qui demeure dynamique depuis la fin d’année 2024.

Premier contributeur au recul de l’activité, le tertiaire principalement marchand enregistre une diminution de 1,0 % de ses heures rémunérées, après -0,7 % le trimestre précédent. Ce repli est principalement tiré par le commerce (-2,3 % après -1,6 %), et dans une moindre mesure par l’hébergement-restauration (-1,2 % après -1,8 %), l’information-communication (-2,3 % après -4,8 %) et les services aux entreprises (-0,3 % après +0,5 %). Au sein du secteur marchand, seul le secteur du transport et de l’entreposage se distingue par une progression (+0,6 %).

La construction voit son repli s’accentuer ce trimestre (-7,4 % après -6,4 %), sous l’effet d’une contraction continue du marché du neuf : sur un an, les autorisations de construire reculent de 7,9 % pour les logements et de 37,7 % pour les surfaces de locaux d’activité. Enfin, l’industrie poursuit sa baisse, à un rythme toujours élevé (-1,6 % après -1,9 %).

Cette dégradation de l’activité économique se reflète dans la dynamique des entreprises : le nombre de défaillances poursuit sa progression, en hausse de 8,8 % sur un an, soit 470 entreprises concernées.

Figure 1Contributions sectorielles mensuelles à l'évolution des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année précédente - Martinique

(évolution en %, contribution en points)
Contributions sectorielles mensuelles à l'évolution des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année précédente - Martinique ((évolution en %, contribution en points))
Période Industrie Construction Services principalement marchands Services principalement non marchands Évolution totale
janv. 2024 0,1 0,0 0,5 0,7 1,3
févr. 2024 0,2 0,0 0,7 0,8 1,8
mars 2024 0,1 -0,1 0,5 0,6 1,1
avril 2024 0,2 0,2 1,3 0,5 2,2
mai 2024 0,0 -0,2 1,2 0,7 1,7
juin 2024 -0,2 -0,1 0,2 0,0 -0,1
juil. 2024 0,3 -0,1 1,0 0,0 1,2
août 2024 0,0 0,0 0,8 -0,5 0,3
sept. 2024 0,1 0,0 0,1 0,0 0,2
oct. 2024 -0,1 -0,2 -0,7 0,2 -0,9
nov. 2024 -0,2 -0,3 -0,9 0,1 -1,4
déc. 2024 -0,1 -0,4 0,0 0,1 -0,5
janv. 2025 0,0 -0,5 0,0 0,4 -0,1
févr. 2025 -0,2 -0,2 -0,5 -0,1 -1,0
mars 2025 -0,5 -0,8 -1,0 0,1 -2,1
avril 2025 -0,2 -0,7 -0,7 0,3 -1,3
mai 2025 -0,2 -0,5 -0,7 0,0 -1,5
juin 2025 -0,1 -0,6 -0,6 0,2 -1,1
  • Notes : Ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré. Le dernier mois est provisoire.
  • Champ : Secteur privé hors secteur agricole.
  • Source : DSN, traitement Insee.

Figure 1Contributions sectorielles mensuelles à l'évolution des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année précédente - Martinique

  • Notes : Ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré. Le dernier mois est provisoire.
  • Champ : Secteur privé hors secteur agricole.
  • Source : DSN, traitement Insee.

L’emploi cesse de reculer mais demeure à un niveau bas

Au 2e trimestre 2025, l’emploi salarié en Martinique reste stable par rapport au trimestre précédent, après un recul de 0,3 % en début de l'année (figure 2). Avec 131 200 emplois, les effectifs se stabilisent ainsi à un niveau bas, comparable à celui de 2022 en sortie de crise sanitaire. Ce niveau résulte des diminutions successives observées depuis le 2e trimestre 2024.

Sur un an, la tendance demeure orientée à la baisse avec un repli de 0,8 %, correspondant à 1 100 emplois de moins.

À l’échelle nationale (hors Mayotte), l’emploi salarié repart à la hausse au 2e trimestre 2025 (+0,2 %), après être resté stable au trimestre précédent.

L’emploi salarié public enregistre un léger repli au 2e trimestre (-0,2 %), alors que l’emploi salarié privé reste stable. Sur un an, la baisse de l’emploi est essentiellement tirée par le secteur privé (-1,1 %, soit 1 000 emplois de moins), tandis que le secteur public recule plus modérément (-0,3 %).

Figure 2Évolution de l'emploi salarié

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2018)
Évolution de l'emploi salarié ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2018))
Période Emploi salarié total - Martinique Emploi salarié total - France hors Mayotte Emploi salarié privé - Martinique Emploi salarié privé - France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2018 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2019 101,7 100,7 102,2 100,8
2ᵉ trim. 2019 102,7 100,9 104,0 101,0
3ᵉ trim. 2019 103,5 101,1 105,1 101,3
4ᵉ trim. 2019 103,2 101,5 105,1 101,8
1ᵉ trim. 2020 102,5 99,6 103,9 99,4
2ᵉ trim. 2020 101,1 99,1 102,1 99,1
3ᵉ trim. 2020 103,7 101,2 105,1 101,3
4ᵉ trim. 2020 103,3 101,2 104,6 101,3
1ᵉ trim. 2021 104,5 101,9 106,6 102,2
2ᵉ trim. 2021 105,6 103,0 108,3 103,5
3ᵉ trim. 2021 105,3 103,8 107,7 104,5
4ᵉ trim. 2021 106,2 104,4 109,0 105,3
1ᵉ trim. 2022 107,4 104,9 110,8 105,8
2ᵉ trim. 2022 108,1 105,1 111,6 106,1
3ᵉ trim. 2022 107,5 105,4 111,4 106,5
4ᵉ trim. 2022 108,3 105,8 112,2 106,9
1ᵉ trim. 2023 108,6 106,0 112,1 107,1
2ᵉ trim. 2023 109,3 106,2 112,9 107,3
3ᵉ trim. 2023 109,1 106,3 112,2 107,4
4ᵉ trim. 2023 109,2 106,4 112,3 107,4
1ᵉ trim. 2024 109,3 106,7 112,3 107,7
2ᵉ trim. 2024 109,0 106,6 111,9 107,5
3ᵉ trim. 2024 108,9 106,8 111,5 107,6
4ᵉ trim. 2024 108,5 106,5 111,2 107,2
1ᵉ trim. 2025 108,2 106,4 110,7 107,1
2ᵉ trim. 2025 108,1 106,6 110,7 107,3
  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : Emploi salarié total.
  • Sources : Insee, Estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 2Évolution de l'emploi salarié

  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : Emploi salarié total.
  • Sources : Insee, Estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

L’intérim recule après un début d’année positif

Dans le tertiaire marchand hors intérim comme dans le non marchand, l’emploi est stable (figure 3). En revanche, il recule dans l’agriculture (-1,8 %) et dans la construction (-0,7 %), soit environ 50 emplois de moins dans chacun de ces secteurs. La construction pâtit directement de la contraction du marché du neuf, perceptible à travers la réduction des autorisations de construire. Dans l’industrie, l’emploi repart légèrement à la hausse (+0,2 %).

Enfin, le recours à l’intérim diminue ce trimestre (-0,9 %), après un début d’année dynamique (+2,7 %). Cette baisse n’annule donc pas complètement les créations du trimestre précédent. Elle contraste toutefois avec la hausse observée en France hors Mayotte (+0,2 %) sur la même période. Sur un an, en Martinique, l’intérim recule plus nettement encore (-3,7 %), ce qui correspond à 100 emplois de moins.

En parallèle, le taux de chômage au sens du BIT est estimé à 13,9 % de la population active en Martinique, contre 7,5 % en France hors Mayotte (figure 4). Le taux de chômage lissé augmente de 0,2 point ce trimestre et de 1,2 point sur un an, une hausse marquée.

Figure 3Évolution de l'emploi salarié par secteur - Martinique

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2018)
Évolution de l'emploi salarié par secteur - Martinique ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2018))
Période Construction Industrie Tertiaire marchand hors intérim Tertiaire non marchand
4ᵉ trim. 2018 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2019 104,0 101,3 101,7 101,4
2ᵉ trim. 2019 104,2 101,8 103,8 101,1
3ᵉ trim. 2019 105,7 102,2 104,9 101,8
4ᵉ trim. 2019 105,6 103,9 104,6 101,2
1ᵉ trim. 2020 104,1 103,1 104,8 100,8
2ᵉ trim. 2020 106,1 102,3 101,4 100,5
3ᵉ trim. 2020 108,9 103,6 104,2 102,5
4ᵉ trim. 2020 112,4 104,5 102,6 102,5
1ᵉ trim. 2021 115,2 106,2 104,6 102,4
2ᵉ trim. 2021 116,8 107,2 106,0 103,4
3ᵉ trim. 2021 118,4 105,0 105,9 103,2
4ᵉ trim. 2021 116,5 107,4 107,4 103,5
1ᵉ trim. 2022 118,0 109,7 108,7 104,0
2ᵉ trim. 2022 116,8 109,6 109,9 104,4
3ᵉ trim. 2022 115,3 107,7 110,2 103,2
4ᵉ trim. 2022 118,1 108,6 111,3 104,0
1ᵉ trim. 2023 117,5 108,5 111,2 104,6
2ᵉ trim. 2023 119,6 108,6 110,9 105,9
3ᵉ trim. 2023 116,9 107,0 110,9 106,2
4ᵉ trim. 2023 115,7 107,7 110,9 106,2
1ᵉ trim. 2024 115,8 107,9 111,2 105,8
2ᵉ trim. 2024 114,6 107,3 111,0 106,0
3ᵉ trim. 2024 113,7 106,8 110,8 106,5
4ᵉ trim. 2024 111,5 107,1 110,3 106,2
1ᵉ trim. 2025 109,8 106,7 109,7 106,4
2ᵉ trim. 2025 109,0 106,9 109,8 106,3
  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : Emploi salarié total hors intérim.
  • Sources : Insee, Estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 3Évolution de l'emploi salarié par secteur - Martinique

  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : Emploi salarié total hors intérim.
  • Sources : Insee, Estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 4Taux de chômage

(en %)
Taux de chômage ((en %))
Période Taux de chômage (BIT) - Martinique Taux de chômage « lissé » - Martinique Taux de chômage (BIT) - France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2018 18,3 16,7 8,8
1ᵉ trim. 2019 16,2 16,0 8,8
2ᵉ trim. 2019 14,4 15,3 8,4
3ᵉ trim. 2019 13,9 14,6 8,4
4ᵉ trim. 2019 15,3 13,8 8,2
1ᵉ trim. 2020 11,7 13,0 7,9
2ᵉ trim. 2020 8,2 12,5 7,1
3ᵉ trim. 2020 15,5 12,2 9,0
4ᵉ trim. 2020 14,4 12,2 8,1
1ᵉ trim. 2021 12,5 12,6 8,2
2ᵉ trim. 2021 14,8 12,9 7,9
3ᵉ trim. 2021 13,3 13,0 7,9
4ᵉ trim. 2021 10,9 13,0 7,4
1ᵉ trim. 2022 12,4 12,9 7,4
2ᵉ trim. 2022 13,8 12,6 7,4
3ᵉ trim. 2022 13,3 12,2 7,2
4ᵉ trim. 2022 9,9 11,6 7,1
1ᵉ trim. 2023 12,3 10,9 7,1
2ᵉ trim. 2023 10,6 10,5 7,2
3ᵉ trim. 2023 9,9 10,6 7,4
4ᵉ trim. 2023 10,2 10,9 7,5
1ᵉ trim. 2024 11,4 11,7 7,5
2ᵉ trim. 2024 14,1 12,2 7,3
3ᵉ trim. 2024 10,5 12,7 7,4
4ᵉ trim. 2024 13,5 13,0 7,3
1ᵉ trim. 2025 12,8 13,2 7,5
2ᵉ trim. 2025 13,9 13,4 7,5
  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données trimestrielles CVS.
  • Source : Insee, taux de chômage localisés.

Figure 4Taux de chômage

  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données trimestrielles CVS.
  • Source : Insee, taux de chômage localisés.
Avertissement sur les taux de chômage localisés dans les DOM

Dans les DOM, contrairement aux départements de métropole, les séries de taux de chômage localisés sont directement issues d'une enquête par sondage. En conséquence, une part d'aléa est susceptible d'introduire du bruit à court terme dans les données. Dans les notes de conjoncture régionales, les séries de taux de chômage localisés sont ainsi complétées par des séries lissées représentant la tendance annuelle sous-jacente. Pour étudier les effets structurels et de long terme, les séries de taux de chômage en moyenne annuelle sont à privilégier.

La fréquentation hôtelière recule

Au deuxième trimestre 2025, les hôtels de Martinique enregistrent 249 450 nuitées, en recul de 7,2 % comparé au même trimestre de l’année précédente (figure 5). Cette baisse prolonge la diminution déjà observée au 1er trimestre, fin de la haute saison touristique (-9,2 %).

La diminution de la fréquentation hôtelière s’explique par le repli des nuitées de la clientèle en provenance de France, qui constitue l’essentiel de la demande hôtelière en Martinique (82,5 % des nuitées). Celles-ci diminuent de 9,2 % au deuxième trimestre 2025, soit 20 850 nuitées de moins sur un an.

Au contraire, les nuitées en provenance de l’étranger augmentent au deuxième trimestre 2025 (+3,2 %), soit 1 400 nuitées supplémentaires. Cette hausse est surtout portée par les visiteurs européens (+6,0 %, soit +1 200 nuitées). Elle concerne également les touristes en provenance du Canada (+6,0 %, soit +950 nuitées), qui représentent près de 40 % des nuitées étrangères en Martinique. Traditionnellement attachés à la Martinique, les Canadiens sont encore plus nombreux dernièrement. Cette progression s’explique par le renforcement des liaisons aériennes et par la stratégie du Comité martiniquais du tourisme (CMT) visant à promouvoir l’île comme destination privilégiée. Elle s’inscrit aussi dans un contexte de tensions persistantes avec les États-Unis, incitant certains voyageurs en provenance du Canada à délaisser les destinations états-uniennes.

La hausse de la clientèle étrangère reste toutefois atténuée par le fort recul de la clientèle des Etats-Unis (-46,5 %).

Ce trimestre, la baisse des nuitées s’explique principalement par une réduction de la durée moyenne de séjour qui passe de 3,6 à 3,3 jours en moyenne, tandis que le nombre d’arrivées totales est stable (-0,1 %).

L'érosion de la fréquentation concerne à la fois les nuitées liées au tourisme de loisirs, qui constituent le principal motif de séjour en Martinique (86,1 % des nuitées), avec une baisse de 6,8 % et celles liées au tourisme d’affaires dont le recul est plus marqué (-9,9 %).

Malgré le ralentissement de la fréquentation hôtelière, le taux d’occupation des établissements martiniquais progresse de 3 points sur un an, pour atteindre 56,1 %, en raison du recul de l’offre de logements hôteliers (-6,5 %).

Figure 5Évolution du nombre de nuitées totales dans les hôtels par rapport au même mois de l'année précédente

(en %)
Évolution du nombre de nuitées totales dans les hôtels par rapport au même mois de l'année précédente ((en %))
Période Martinique France
janv. 2024 2,5 -2,5
févr. 2024 2,9 -1,7
mars 2024 -2,6 6,9
avril 2024 -17,1 -8,9
mai 2024 8,0 -0,5
juin 2024 5,0 -4,7
juil. 2024 -6,4 -6,1
août 2024 -11,7 0,7
sept. 2024 -2,8 -2,8
oct. 2024 -1,8 1,3
nov. 2024 -4,3 4,1
déc. 2024 1,2 2,1
janv. 2025 -11,9 1,9
févr. 2025 -11,7 -0,4
mars 2025 -3,5 -6,9
avril 2025 1,2 9,5
mai 2025 -15,4 0,5
juin 2025 -8,9 5,9
juil. 2025 -4,3 7,9
  • Notes : Le dernier mois est provisoire. Données mensuelles brutes.
  • Source : Insee, enquête de fréquentation dans les hébergements touristiques.

Figure 5Évolution du nombre de nuitées totales dans les hôtels par rapport au même mois de l'année précédente

  • Notes : Le dernier mois est provisoire. Données mensuelles brutes.
  • Source : Insee, enquête de fréquentation dans les hébergements touristiques.

Encadré 1 - Contexte international - L’économie mondiale résiste au protectionnisme américain, timide lueur pour l’investissement en zone euro

Depuis le début de l’année, l’économie mondiale a résisté à l’augmentation des droits de douane des États-Unis à des niveaux inédits depuis la Seconde Guerre mondiale. Le commerce mondial s’est envolé à l’hiver, les entreprises américaines constituant des stocks avant l’instauration des nouveaux tarifs, puis a connu un repli modéré au printemps.

L’économie américaine ralentit, car le marché du travail se grippe, mais elle semble loin d’une récession. La zone euro est affaiblie, mais une lueur d’espoir y apparaît, car l’investissement y reprend quelques couleurs. Après deux ans de récession, l’Allemagne amorcerait un redressement, tandis que la croissance serait plus vigoureuse en Italie, et surtout en Espagne.

Encadré 2 - Contexte national - En France, pas de confiance mais un peu de croissance

En France, la croissance a bien résisté au printemps (+0,3 % après +0,1 %) et ne décrocherait pas d’ici la fin de l’année (+0,3 % à l’été puis +0,2 % en fin d’année) : le PIB augmenterait ainsi de 0,8 % sur toute l’année 2025, mais essentiellement parce que quelques branches maintiennent l’activité à flot (tourisme, marché immobilier, aéronautique, agriculture). Toutefois, la consommation n’embraye pas : malgré l’inflation modérée (+1,2 % sur un an prévu en décembre), les achats sont peu dynamiques et le taux d’épargne bat chaque trimestre un nouveau record à la hausse.

Au deuxième trimestre 2025, l’emploi salarié a surpris à la hausse (+52 000 emplois). L’effet du durcissement des politiques de l’emploi se matérialiserait toutefois en fin d’année : l’emploi en alternance, pour lequel l’essentiel des embauches ont lieu en septembre, se retournerait en effet en prévision. Le taux de chômage augmenterait un peu, passant de 7,5 % de la population active au deuxième trimestre 2025 à 7,6 % en fin d’année.

Publication rédigée par :Valentine Chieze Devivier, Gaël Raffy (Insee)
Avertissement méthodologique

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Pour comprendre

Emploi salarié :

Créations d’entreprises :

Nomenclature :

Publication rédigée par :Valentine Chieze Devivier, Gaël Raffy (Insee)

Définitions

Heures rémunérées :

Les heures rémunérées couvrent les heures travaillées ainsi que des heures non travaillées mais rémunérées par l’employeur, notamment pendant les congés payés. Les périodes de chômage partiel indemnisées par l’administration publique et non par l’employeur ne sont à ce titre pas comprises dans les heures rémunérées.

Emploi salarié :

Les salariés sont les personnes qui travaillent, aux termes d’un contrat, pour une autre entité résidente en échange d’un salaire ou d’une rétribution équivalente, avec un lien de subordination.

Intérim / Travail temporaire / Travail intérimaire :

L' intérim (ou travail intérimaire ou travail temporaire) consiste à mettre à disposition provisoire d’entreprises clientes, des salariés qui, en fonction d'une rémunération convenue, sont embauchés et rémunérés à cet effet par l'entreprise de travail temporaire.

L'intérim se caractérise donc par une relation triangulaire entre l’entreprise de travail temporaire, l’entreprise cliente et le salarié, et implique la conclusion de deux contrats : un contrat de mise à disposition (entre l’entreprise de travail temporaire et l’entreprise cliente) et un contrat de mission (entre l’entreprise de travail temporaire et le salarié).

Le contrat ne peut être conclu que pour l’exécution d’une tâche précise et temporaire, dénommée mission, et seulement dans les cas énumérés par la loi. Quel que soit le motif pour lequel il est conclu, un tel contrat ne peut avoir ni pour objet ni pour effet de pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise utilisatrice.

Secteur tertiaire / Tertiaire :

Le secteur tertiaire recouvre un vaste champ d'activités qui s'étend du commerce à l'administration, en passant par les transports, les activités financières et immobilières, les services aux entreprises et services aux particuliers, l'éducation, la santé et l'action sociale.

Il est composé du :

  • tertiaire principalement marchand (commerce, transports, activités financières, services rendus aux entreprises, services rendus aux particuliers, hébergement-restauration, immobilier, information-communication) ;
  • tertiaire principalement non-marchand (administration publique, enseignement, santé humaine, action sociale).

Le périmètre du secteur tertiaire est de fait défini par complémentarité avec les activités agricoles et industrielles (secteurs primaire et secondaire).

Taux de chômage :

Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...

Remarque :

Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.

Taux de chômage (BIT) :

Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).

Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM / Demandes d'emploi en fin de mois :

Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.

Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD :

Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.

Création d'entreprise / Réactivation d'entreprise :

Une création d'entreprise correspond à la mise en œuvre d'une nouvelle combinaison de facteurs de production avec pour restriction qu'aucune autre entreprise ne soit impliquée dans cet évènement.

Les créations d’entreprises sont en fait des créations d’unités légales. On parle néanmoins de créations d’entreprises en raison de la spécificité de la situation au moment de la création. En effet, au moment de son immatriculation, il n’est pas possible de déterminer si une unité légale est indépendante ou appartient à un groupe. Par défaut, au moment de la création, toute entité est donc indépendante et considérée comme une entreprise.

La statistique mensuelle des créations d'entreprises est constituée à partir du dispositif SIDE (Système d’information sur la démographie d’entreprises). Ce dispositif est alimenté à partir de données du répertoire Sirene, enrichies d’éléments provenant du répertoire statistique Sirus.

Les créations d'entreprises correspondent aux unités légales du répertoire Sirene qui enregistrent un début d'activité relevant de l'un des cas suivants :

  • l'immatriculation d'une nouvelle unité légale avec création d'une nouvelle combinaison de facteurs de production ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de plus d'un an (il n'y a pas de nouvelle immatriculation mais reprise de l'ancien numéro Siren, en général pour un entrepreneur individuel) ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de moins d'un an, mais avec changement d'activité ;
  • la reprise par une unité légale nouvellement immatriculée de tout ou partie des activités et facteurs de production d'une autre unité légale, lorsqu'il n'y a pas de continuité économique entre la situation du cédant et celle du repreneur.

On considère qu'il n'y a pas continuité économique de l'unité légale si, parmi les trois éléments suivants concernant son siège, au moins deux sont modifiés lors de la reprise : l'unité légale contrôlant l'établissement siège, l'activité économique et la localisation.

Depuis les données relatives à janvier 2009, à la suite de la mise en place du régime de l'auto-entrepreneur (renommé micro-entrepreneur, à compter du 19 décembre 2014), les statistiques de créations d'entreprises incluent les demandes de créations enregistrées dans Sirene au titre de ce régime. Ce dénombrement n'inclut pas les entrepreneurs déjà en activité avant le 1er janvier 2009 et qui avaient demandé, à titre dérogatoire au plus tard le 31 mars 2009, à bénéficier du régime micro-social et du versement fiscal libératoire en 2009.

La statistique de créations d'entreprises couvre l'ensemble des activités marchandes hors agriculture.

Remarque :

Depuis le 1er janvier 2007, la notion de création d'entreprise s'appuie sur un concept harmonisé au niveau européen pour faciliter les comparaisons.


Défaillance d'entreprise :

Une unité légale est en situation de défaillance ou de dépôt de bilan à partir du moment où une procédure de redressement judiciaire est ouverte à son encontre.

Cette procédure intervient lorsqu'une unité légale est en état de cessation de paiement, c'est-à-dire qu'elle n'est plus en mesure de faire face à son passif exigible avec son actif disponible.

Remarque :

Il ne faut pas confondre la notion de défaillance et la notion de cessation. La notion de cessation correspond à l'arrêt total de l'activité économique d'une entreprise. Toutes les défaillances ne donnent pas des cessations. Par exemple, un jugement d'ouverture de procédure de défaillance (dépôt de bilan d'une entreprise inscrite dans le cadre d'une procédure judiciaire) ne se résout pas forcement par une liquidation.

Toutes les cessations n'ont pas donné lieu à une défaillance. Par exemple, un entrepreneur individuel peut cesser son activité suite à un départ en retraite.

Logement autorisé :

Un logement autorisé est un logement, non encore réalisé, dont la construction a été autorisée par un permis de construire ou une non-opposition à une déclaration préalable.


Logement commencé :

Un logement est considéré comme commencé (ou mis en chantier) après réception de la déclaration d’ouverture de chantier (DOC) envoyée par le pétitionnaire (ou maître d’ouvrage).

Un chantier est considéré ouvert lorsque les fouilles en rigole ou les fondations sont entreprises pour une partie ou la totalité des constructions autorisées.

Remarque :

Une « fouille en rigole » est un creusement du sol pour permettre la construction à l'emplacement des « semelles » (ces dernières sont les parties basses).

Revenu de solidarité active / RSA :

Le revenu de solidarité active est une allocation qui complète les ressources initiales du foyer pour qu'elles atteignent le niveau d'un revenu garanti.

Le montant du revenu garanti varie en fonction de la composition du foyer et du nombre d'enfant(s) à charge.

Remarque :

Le revenu de Solidarité active (RSA) se substitue au revenu minimum d'insertion (RMI) et à l'allocation parent isolé (API).

Le RSA est en vigueur depuis 2009 en métropole, depuis 2011 dans les départements et collectivités d’outre-mer (à l’exception de la Polynésie française, la Nouvelle-Calédonie et Wallis-et-Futuna où il n’est pas applicable) et depuis 2012 à Mayotte (selon des modalités spécifiques).

Prime d'activité :

La prime d’activité est un complément de revenus d’activité s’adressant aux travailleurs percevant des revenus modestes. Elle remplace depuis 2016 le revenu de solidarité active (RSA-activité) et la prime pour l’emploi (PPE).


Sa réglementation s’inscrit dans la continuité de celle du RSA-activité, mais présente cependant quelques spécificités, notamment pour les temps partiels (bonus modulable individuel).

Correction des variations saisonnières / CVS / Désaisonnalisation :

La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l'effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.

Par exemple, les ventes de jouets augmentent toujours fortement entre novembre et décembre, en raison de Noël. Sur les données brutes, cet effet périodique masque l’évolution conjoncturelle sous-jacente pour une année donnée. Une fois la série désaisonnalisée, c’est-à-dire l’effet Noël retiré, les ventes peuvent s’avérer en baisse, signe d’une moins bonne année.

Pour en savoir plus

(1) Retrouvez davantage de données associées à cette publication en téléchargement.

(2) Insee, « Au deuxième trimestre 2025, l’emploi salarié est en hausse dans la moitié des régions », Informations Rapides no 238, septembre 2025.