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Insee Conjoncture Guyane · Septembre 2025 · n° 36
Insee Conjoncture GuyaneAu deuxième trimestre 2025, l’activité économique poursuit sa croissance en Guyane Note de conjoncture régionale - 2e trimestre 2025

Valentine Chieze Devivier, Gaël Raffy (Insee)

Au deuxième trimestre 2025, l’activité économique de la Guyane, mesurée par le volume des heures rémunérées, progresse de 1,1 % sur un an, confirmant sa tendance de long terme malgré un ralentissement amorcé début 2025. L’emploi salarié repart à la hausse, soutenu essentiellement par le tertiaire marchand hors intérim et le tertiaire non marchand. Enfin, la fréquentation hôtelière poursuit sa dynamique positive, portée par le tourisme de loisirs et les visiteurs en provenance de l’étranger.

Insee Conjoncture Guyane
No 36
Paru le :Paru le23/09/2025
Insee - Note de conjoncture régionale - 2025T2 - Guyane.
Publication rédigée par :Valentine Chieze Devivier, Gaël Raffy (Insee)

L’activité économique de la Guyane reste bien orientée

Au deuxième trimestre 2025, l’activité économique, mesurée par le volume des , progresse de 1,1 % par rapport au même trimestre de l’année précédente en Guyane (figure 1). Cette dynamique, bien qu’en ralentissement par rapport au trimestre précédent (+2,2 %), témoigne d’une croissance toujours soutenue de l’activité sur le territoire. En France (hors Mayotte), les heures rémunérées diminuent de 0,4 % sur la même période.

Premier moteur de la hausse de l’activité économique, le tertiaire principalement marchand progresse de 1,8 % en volume d’heures rémunérées. Le secteur reste ainsi dynamique, même si son rythme ralentit par rapport au premier trimestre (+2,4 %). Le commerce (+2,9 %), le transport et l’entreposage (+4,1 %) ainsi que les services aux entreprises (+1,4 %) soutiennent cette croissance, tandis que les services aux ménages reculent nettement (-4,9 %).

L’industrie poursuit également sa dynamique positive (+2,5 %). En revanche, la construction enregistre un net repli (-1,7 %) après trois trimestres consécutifs de hausse. Enfin, le tertiaire principalement non marchand marque le pas ce trimestre, après un premier signe de ralentissement au 1er trimestre (+0,8 % après +3,0 % au 4e trimestre 2024).

Figure 1Contributions sectorielles mensuelles à l'évolution des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année précédente - Guyane

(évolution en %, contribution en points)
Contributions sectorielles mensuelles à l'évolution des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année précédente - Guyane ((évolution en %, contribution en points))
Période Industrie Construction Services principalement marchands Services principalement non marchands Évolution totale
janv. 2024 0,4 1,0 -0,2 0,8 2,1
févr. 2024 0,5 1,7 1,2 1,1 4,5
mars 2024 0,0 0,9 0,2 0,6 1,7
avril 2024 0,6 1,4 0,8 1,0 3,9
mai 2024 0,2 0,8 1,5 1,1 3,6
juin 2024 0,1 0,4 0,9 1,0 2,3
juil. 2024 0,8 0,8 0,9 0,6 3,1
août 2024 0,2 0,1 0,6 0,4 1,4
sept. 2024 0,3 0,4 1,3 0,7 2,8
oct. 2024 0,4 0,7 1,5 0,3 2,9
nov. 2024 0,1 0,1 0,6 0,6 1,6
déc. 2024 0,4 0,4 1,4 0,3 2,4
janv. 2025 0,4 1,1 2,4 0,2 4,1
févr. 2025 0,4 0,4 1,0 0,0 1,8
mars 2025 0,3 -0,4 0,6 0,1 0,7
avril 2025 0,3 -0,2 1,1 0,1 1,3
mai 2025 0,3 -0,3 0,9 0,0 0,9
juin 2025 0,4 -0,3 1,0 0,0 1,1
  • Notes : Ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré. Le dernier mois est provisoire.
  • Champ : Secteur privé hors secteur agricole.
  • Source : DSN, traitement Insee.

Figure 1Contributions sectorielles mensuelles à l'évolution des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année précédente - Guyane

  • Notes : Ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré. Le dernier mois est provisoire.
  • Champ : Secteur privé hors secteur agricole.
  • Source : DSN, traitement Insee.

L’emploi salarié retrouve une dynamique positive

Au deuxième trimestre, l’emploi salarié repart à la hausse (+0,3 % soit 250 emplois supplémentaires), après une stabilité au 1er trimestre (figure 2). Les effectifs salariés atteignent ainsi 74 750 emplois. Cette évolution s’inscrit dans la tendance observée en France (hors Mayotte), où l’emploi salarié progresse de 0,2 % sur la période. Sur un an, la dynamique continue d'être favorable en Guyane : les effectifs salariés augmentent de 1,2 %, soit 850 emplois supplémentaires.

Ce trimestre, l’emploi public et l'emploi privé progressent au même rythme (+0,3 % chacun). En volume toutefois, la hausse est plus marquée dans le privé (+130 emplois) que dans le public (+110 emplois). Sur un an, le dynamisme du privé se confirme (+1,5 %, soit +600 emplois), tandis que l’emploi public croît plus modérément (+0,8 %, soit +250 emplois).

Figure 2Évolution de l'emploi salarié

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2018)
Évolution de l'emploi salarié ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2018))
Période Emploi salarié total - Guyane Emploi salarié total - France hors Mayotte Emploi salarié privé - Guyane Emploi salarié privé - France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2018 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2019 101,5 100,7 101,9 100,8
2ᵉ trim. 2019 102,3 100,9 102,8 101,0
3ᵉ trim. 2019 102,8 101,1 103,3 101,3
4ᵉ trim. 2019 103,8 101,5 104,4 101,8
1ᵉ trim. 2020 102,8 99,6 102,2 99,4
2ᵉ trim. 2020 102,1 99,1 101,6 99,1
3ᵉ trim. 2020 103,9 101,2 103,7 101,3
4ᵉ trim. 2020 105,7 101,2 106,6 101,3
1ᵉ trim. 2021 107,7 101,9 109,6 102,2
2ᵉ trim. 2021 109,1 103,0 110,6 103,5
3ᵉ trim. 2021 111,3 103,8 113,8 104,5
4ᵉ trim. 2021 112,4 104,4 114,9 105,3
1ᵉ trim. 2022 112,9 104,9 115,3 105,8
2ᵉ trim. 2022 114,1 105,1 117,1 106,1
3ᵉ trim. 2022 114,0 105,4 116,3 106,5
4ᵉ trim. 2022 114,8 105,8 118,1 106,9
1ᵉ trim. 2023 115,8 106,0 119,3 107,1
2ᵉ trim. 2023 116,4 106,2 119,8 107,3
3ᵉ trim. 2023 116,6 106,3 119,9 107,4
4ᵉ trim. 2023 117,3 106,4 120,1 107,4
1ᵉ trim. 2024 117,9 106,7 121,3 107,7
2ᵉ trim. 2024 118,6 106,6 122,3 107,5
3ᵉ trim. 2024 118,9 106,8 122,4 107,6
4ᵉ trim. 2024 119,5 106,5 123,7 107,2
1ᵉ trim. 2025 119,6 106,4 123,7 107,1
2ᵉ trim. 2025 120,0 106,6 124,1 107,3
  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : Emploi salarié total.
  • Sources : Insee, Estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 2Évolution de l'emploi salarié

  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : Emploi salarié total.
  • Sources : Insee, Estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Le tertiaire porte l’emploi ce trimestre

Le tertiaire marchand hors intérim et le tertiaire non marchand sont les principaux moteurs de la hausse de l’emploi salarié. Leurs effectifs augmentent respectivement de 0,7 % et 0,4 %, soit environ 150 emplois supplémentaires chacun par rapport au trimestre précédent (figure 3). Ces évolutions prolongent la trajectoire observée lors des deux trimestres précédents.

À l'inverse, l’intérim recule de 3,3 % (soit 50 emplois en moins). Ce repli reste toutefois moins marqué que le trimestre précédent (-6,1 %). Sur un an, le recours à l'intérim chute de 7,9 % en Guyane, soit 170 emplois intérimaires en moins.

De même, l'emploi dans la construction enregistre une baisse (-0,9 %, soit 50 emplois en moins) après trois trimestres consécutifs positifs. À l'inverse, l’industrie repart à la hausse, avec une progression de 1,2 % de ses effectifs salariés (+50 emplois).

Le taux de chômage au sens du BIT en Guyane est estimé à 17,1 % de la population active au deuxième trimestre 2025 (figure 4), contre 7,5 % en France (hors Mayotte). Après une hausse régulière amorcée depuis le deuxième trimestre 2023, le taux de chômage lissé recule de nouveau ce trimestre (-0,3 point), après une première baisse de 0,2 point au trimestre précédent. Sur un an, il reste stable.

Figure 3Évolution de l'emploi salarié par secteur - Guyane

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2018)
Évolution de l'emploi salarié par secteur - Guyane ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2018))
Période Construction Industrie Tertiaire marchand hors intérim Tertiaire non marchand
4ᵉ trim. 2018 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2019 103,0 102,1 101,0 101,5
2ᵉ trim. 2019 105,4 103,5 101,6 102,2
3ᵉ trim. 2019 110,6 105,1 100,8 102,7
4ᵉ trim. 2019 112,5 105,0 101,7 104,0
1ᵉ trim. 2020 111,9 104,3 100,5 104,6
2ᵉ trim. 2020 113,8 103,9 98,6 103,7
3ᵉ trim. 2020 115,1 104,6 99,8 105,5
4ᵉ trim. 2020 115,8 105,2 103,4 106,1
1ᵉ trim. 2021 118,5 107,2 106,2 107,3
2ᵉ trim. 2021 120,7 109,8 106,1 109,4
3ᵉ trim. 2021 125,7 109,5 109,4 110,7
4ᵉ trim. 2021 128,0 109,3 110,4 112,0
1ᵉ trim. 2022 129,4 111,4 111,0 112,5
2ᵉ trim. 2022 131,0 111,4 112,4 113,5
3ᵉ trim. 2022 129,9 111,9 111,9 113,6
4ᵉ trim. 2022 132,9 112,2 113,4 113,6
1ᵉ trim. 2023 135,0 115,0 114,0 114,5
2ᵉ trim. 2023 139,9 115,0 113,7 115,3
3ᵉ trim. 2023 140,1 115,7 113,4 115,7
4ᵉ trim. 2023 139,3 115,4 113,7 117,0
1ᵉ trim. 2024 143,5 116,4 114,1 117,2
2ᵉ trim. 2024 144,7 116,6 114,8 117,6
3ᵉ trim. 2024 145,5 116,3 114,5 118,2
4ᵉ trim. 2024 147,9 118,5 115,2 118,4
1ᵉ trim. 2025 149,4 118,6 115,3 118,7
2ᵉ trim. 2025 148,1 120,0 116,2 119,2
  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : Emploi salarié total hors intérim.
  • Sources : Insee, Estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 3Évolution de l'emploi salarié par secteur - Guyane

  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : Emploi salarié total hors intérim.
  • Sources : Insee, Estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 4Taux de chômage

(en %)
Taux de chômage ((en %))
Période Taux de chômage (BIT) - Guyane Taux de chômage « lissé » - Guyane Taux de chômage (BIT) - France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2018 19,1 18,9 8,8
1ᵉ trim. 2019 17,5 19,5 8,8
2ᵉ trim. 2019 20,4 19,7 8,4
3ᵉ trim. 2019 20,0 19,5 8,4
4ᵉ trim. 2019 19,5 18,8 8,2
1ᵉ trim. 2020 16,4 17,6 7,9
2ᵉ trim. 2020 8,8 16,5 7,1
3ᵉ trim. 2020 18,7 15,6 9,0
4ᵉ trim. 2020 20,6 14,9 8,1
1ᵉ trim. 2021 12,3 14,4 8,2
2ᵉ trim. 2021 12,8 13,9 7,9
3ᵉ trim. 2021 16,3 13,6 7,9
4ᵉ trim. 2021 13,6 13,4 7,4
1ᵉ trim. 2022 15,2 13,3 7,4
2ᵉ trim. 2022 12,9 13,2 7,4
3ᵉ trim. 2022 13,4 13,1 7,2
4ᵉ trim. 2022 10,8 13,0 7,1
1ᵉ trim. 2023 13,2 12,9 7,1
2ᵉ trim. 2023 13,2 13,2 7,2
3ᵉ trim. 2023 11,9 13,7 7,4
4ᵉ trim. 2023 16,2 14,7 7,5
1ᵉ trim. 2024 15,9 15,9 7,5
2ᵉ trim. 2024 18,4 16,8 7,3
3ᵉ trim. 2024 17,4 17,2 7,4
4ᵉ trim. 2024 15,4 17,3 7,3
1ᵉ trim. 2025 16,5 17,1 7,5
2ᵉ trim. 2025 17,1 16,8 7,5
  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données trimestrielles CVS.
  • Source : Insee, taux de chômage localisés.

Figure 4Taux de chômage

  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données trimestrielles CVS.
  • Source : Insee, taux de chômage localisés.
Avertissement sur les taux de chômage localisés dans les DOM

Le champ du taux de chômage localisé pour la Guyane est restreint à la Guyane routière.

Dans les DOM, contrairement aux départements de métropole, les séries de taux de chômage localisés sont directement issues d'une enquête par sondage. En conséquence, une part d'aléa est susceptible d'introduire du bruit à court terme dans les données. Dans les notes de conjoncture régionales, les séries de taux de chômage localisés sont ainsi complétées par des séries lissées représentant la tendance annuelle sous-jacente. Pour étudier les effets structurels et de long terme, les séries de taux de chômage en moyenne annuelle sont à privilégier.

La fréquentation hôtelière progresse sous l’impulsion du tourisme de loisir

Au deuxième trimestre 2025, les hôtels de Guyane comptabilisent 99 600 nuitées, soit une hausse de 5,4 % par rapport au même trimestre de l’année précédente (figure 5). Cette progression prolonge la dynamique observée les trimestres précédents (+2,5 % au 1er trimestre 2025 après +14,7 % au 4e trimestre 2024).

La croissance est essentiellement portée par la clientèle étrangère, dont les nuitées bondissent de 63,7 %, soit 4 500 nuitées supplémentaires. Cette clientèle représente désormais un peu plus d’une nuitée sur dix. Les visiteurs en provenance de l'Europe et des États-Unis contribuent fortement à cette tendance, avec des hausses respectives de 67,4 % et 55,4 %, représentant ensemble 90 % de l'augmentation des nuitées étrangères.

La fréquentation en provenance de France, qui demeure largement majoritaire (88,5 % des nuitées), repart quant à elle légèrement à la hausse après un recul au trimestre précédent (+0,7 %, soit +650 nuitées).

La hausse du nombre de nuitées s’explique par l’essor du tourisme de loisir, en nette augmentation (+27,5 %). À l’inverse, la clientèle d’affaires, qui reste prépondérante (deux tiers des séjours), recule de 3,7 %. Cette évolution contraste avec les deux trimestres précédents, où l’augmentation des nuitées hôtelières était portée par le tourisme d’affaires.

Ce trimestre, la hausse des nuitées s’explique par l’arrivée plus nombreuse de visiteurs (+17,9 %) tandis que la durée moyenne de séjour continue de diminuer (-0,2 jour ce trimestre) pour s’établir à 2 jours en moyenne.

Figure 5Évolution du nombre de nuitées totales dans les hôtels par rapport au même mois de l'année précédente

(en %)
Évolution du nombre de nuitées totales dans les hôtels par rapport au même mois de l'année précédente ((en %))
Période Guyane France
janv. 2024 1,4 -2,5
févr. 2024 -11,9 -1,7
mars 2024 3,3 6,9
avril 2024 -24,4 -8,9
mai 2024 -8,9 -0,5
juin 2024 1,2 -4,7
juil. 2024 -4,8 -6,1
août 2024 -10,3 0,7
sept. 2024 -0,5 -2,8
oct. 2024 22,2 1,3
nov. 2024 2,1 4,1
déc. 2024 21,5 2,1
janv. 2025 -1,9 1,9
févr. 2025 10,2 -0,4
mars 2025 0,0 -6,9
avril 2025 22,4 9,5
mai 2025 5,8 0,5
juin 2025 -6,8 5,9
juil. 2025 -2,1 7,9
  • Notes : Le dernier mois est provisoire. Données mensuelles brutes.
  • Source : Insee, enquête de fréquentation dans les hébergements touristiques.

Figure 5Évolution du nombre de nuitées totales dans les hôtels par rapport au même mois de l'année précédente

  • Notes : Le dernier mois est provisoire. Données mensuelles brutes.
  • Source : Insee, enquête de fréquentation dans les hébergements touristiques.

Encadré 1 - Contexte international - L’économie mondiale résiste au protectionnisme américain, timide lueur pour l’investissement en zone euro

Depuis le début de l’année, l’économie mondiale a résisté à l’augmentation des droits de douane des États-Unis à des niveaux inédits depuis la Seconde Guerre mondiale. Le commerce mondial s’est envolé à l’hiver, les entreprises américaines constituant des stocks avant l’instauration des nouveaux tarifs, puis a connu un repli modéré au printemps.

L’économie américaine ralentit, car le marché du travail se grippe, mais elle semble loin d’une récession. La zone euro est affaiblie, mais une lueur d’espoir y apparaît, car l’investissement y reprend quelques couleurs. Après deux ans de récession, l’Allemagne amorcerait un redressement, tandis que la croissance serait plus vigoureuse en Italie, et surtout en Espagne.

Encadré 2 - Contexte national - En France, pas de confiance mais un peu de croissance

En France, la croissance a bien résisté au printemps (+0,3 % après +0,1 %) et ne décrocherait pas d’ici la fin de l’année (+0,3 % à l’été puis +0,2 % en fin d’année) : le PIB augmenterait ainsi de 0,8 % sur toute l’année 2025, mais essentiellement parce que quelques branches maintiennent l’activité à flot (tourisme, marché immobilier, aéronautique, agriculture). Toutefois, la consommation n’embraye pas : malgré l’inflation modérée (+1,2 % sur un an prévu en décembre), les achats sont peu dynamiques et le taux d’épargne bat chaque trimestre un nouveau record à la hausse.

Au deuxième trimestre 2025, l’emploi salarié a surpris à la hausse (+52 000 emplois). L’effet du durcissement des politiques de l’emploi se matérialiserait toutefois en fin d’année : l’emploi en alternance, pour lequel l’essentiel des embauches ont lieu en septembre, se retournerait en effet en prévision. Le taux de chômage augmenterait un peu, passant de 7,5 % de la population active au deuxième trimestre 2025 à 7,6 % en fin d’année.

Publication rédigée par :Valentine Chieze Devivier, Gaël Raffy (Insee)
Avertissement méthodologique

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Pour comprendre

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Emploi salarié :

Créations d’entreprises :

Nomenclature :

Publication rédigée par :Valentine Chieze Devivier, Gaël Raffy (Insee)

Définitions

Heures rémunérées :

Les heures rémunérées couvrent les heures travaillées ainsi que des heures non travaillées mais rémunérées par l’employeur, notamment pendant les congés payés. Les périodes de chômage partiel indemnisées par l’administration publique et non par l’employeur ne sont à ce titre pas comprises dans les heures rémunérées.

Emploi salarié :

Les salariés sont les personnes qui travaillent, aux termes d’un contrat, pour une autre entité résidente en échange d’un salaire ou d’une rétribution équivalente, avec un lien de subordination.

Intérim / Travail temporaire / Travail intérimaire :

L' intérim (ou travail intérimaire ou travail temporaire) consiste à mettre à disposition provisoire d’entreprises clientes, des salariés qui, en fonction d'une rémunération convenue, sont embauchés et rémunérés à cet effet par l'entreprise de travail temporaire.

L'intérim se caractérise donc par une relation triangulaire entre l’entreprise de travail temporaire, l’entreprise cliente et le salarié, et implique la conclusion de deux contrats : un contrat de mise à disposition (entre l’entreprise de travail temporaire et l’entreprise cliente) et un contrat de mission (entre l’entreprise de travail temporaire et le salarié).

Le contrat ne peut être conclu que pour l’exécution d’une tâche précise et temporaire, dénommée mission, et seulement dans les cas énumérés par la loi. Quel que soit le motif pour lequel il est conclu, un tel contrat ne peut avoir ni pour objet ni pour effet de pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise utilisatrice.

Secteur tertiaire / Tertiaire :

Le secteur tertiaire recouvre un vaste champ d'activités qui s'étend du commerce à l'administration, en passant par les transports, les activités financières et immobilières, les services aux entreprises et services aux particuliers, l'éducation, la santé et l'action sociale.

Il est composé du :

  • tertiaire principalement marchand (commerce, transports, activités financières, services rendus aux entreprises, services rendus aux particuliers, hébergement-restauration, immobilier, information-communication) ;
  • tertiaire principalement non-marchand (administration publique, enseignement, santé humaine, action sociale).

Le périmètre du secteur tertiaire est de fait défini par complémentarité avec les activités agricoles et industrielles (secteurs primaire et secondaire).

Taux de chômage :

Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...

Remarque :

Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.

Taux de chômage (BIT) :

Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).

Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM / Demandes d'emploi en fin de mois :

Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.

Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD :

Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.

Création d'entreprise / Réactivation d'entreprise :

Une création d'entreprise correspond à la mise en œuvre d'une nouvelle combinaison de facteurs de production avec pour restriction qu'aucune autre entreprise ne soit impliquée dans cet évènement.

Les créations d’entreprises sont en fait des créations d’unités légales. On parle néanmoins de créations d’entreprises en raison de la spécificité de la situation au moment de la création. En effet, au moment de son immatriculation, il n’est pas possible de déterminer si une unité légale est indépendante ou appartient à un groupe. Par défaut, au moment de la création, toute entité est donc indépendante et considérée comme une entreprise.

La statistique mensuelle des créations d'entreprises est constituée à partir du dispositif SIDE (Système d’information sur la démographie d’entreprises). Ce dispositif est alimenté à partir de données du répertoire Sirene, enrichies d’éléments provenant du répertoire statistique Sirus.

Les créations d'entreprises correspondent aux unités légales du répertoire Sirene qui enregistrent un début d'activité relevant de l'un des cas suivants :

  • l'immatriculation d'une nouvelle unité légale avec création d'une nouvelle combinaison de facteurs de production ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de plus d'un an (il n'y a pas de nouvelle immatriculation mais reprise de l'ancien numéro Siren, en général pour un entrepreneur individuel) ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de moins d'un an, mais avec changement d'activité ;
  • la reprise par une unité légale nouvellement immatriculée de tout ou partie des activités et facteurs de production d'une autre unité légale, lorsqu'il n'y a pas de continuité économique entre la situation du cédant et celle du repreneur.

On considère qu'il n'y a pas continuité économique de l'unité légale si, parmi les trois éléments suivants concernant son siège, au moins deux sont modifiés lors de la reprise : l'unité légale contrôlant l'établissement siège, l'activité économique et la localisation.

Depuis les données relatives à janvier 2009, à la suite de la mise en place du régime de l'auto-entrepreneur (renommé micro-entrepreneur, à compter du 19 décembre 2014), les statistiques de créations d'entreprises incluent les demandes de créations enregistrées dans Sirene au titre de ce régime. Ce dénombrement n'inclut pas les entrepreneurs déjà en activité avant le 1er janvier 2009 et qui avaient demandé, à titre dérogatoire au plus tard le 31 mars 2009, à bénéficier du régime micro-social et du versement fiscal libératoire en 2009.

La statistique de créations d'entreprises couvre l'ensemble des activités marchandes hors agriculture.

Remarque :

Depuis le 1er janvier 2007, la notion de création d'entreprise s'appuie sur un concept harmonisé au niveau européen pour faciliter les comparaisons.


Défaillance d'entreprise :

Une unité légale est en situation de défaillance ou de dépôt de bilan à partir du moment où une procédure de redressement judiciaire est ouverte à son encontre.

Cette procédure intervient lorsqu'une unité légale est en état de cessation de paiement, c'est-à-dire qu'elle n'est plus en mesure de faire face à son passif exigible avec son actif disponible.

Remarque :

Il ne faut pas confondre la notion de défaillance et la notion de cessation. La notion de cessation correspond à l'arrêt total de l'activité économique d'une entreprise. Toutes les défaillances ne donnent pas des cessations. Par exemple, un jugement d'ouverture de procédure de défaillance (dépôt de bilan d'une entreprise inscrite dans le cadre d'une procédure judiciaire) ne se résout pas forcement par une liquidation.

Toutes les cessations n'ont pas donné lieu à une défaillance. Par exemple, un entrepreneur individuel peut cesser son activité suite à un départ en retraite.

Logement autorisé :

Un logement autorisé est un logement, non encore réalisé, dont la construction a été autorisée par un permis de construire ou une non-opposition à une déclaration préalable.


Logement commencé :

Un logement est considéré comme commencé (ou mis en chantier) après réception de la déclaration d’ouverture de chantier (DOC) envoyée par le pétitionnaire (ou maître d’ouvrage).

Un chantier est considéré ouvert lorsque les fouilles en rigole ou les fondations sont entreprises pour une partie ou la totalité des constructions autorisées.

Remarque :

Une « fouille en rigole » est un creusement du sol pour permettre la construction à l'emplacement des « semelles » (ces dernières sont les parties basses).

Revenu de solidarité active / RSA :

Le revenu de solidarité active est une allocation qui complète les ressources initiales du foyer pour qu'elles atteignent le niveau d'un revenu garanti.

Le montant du revenu garanti varie en fonction de la composition du foyer et du nombre d'enfant(s) à charge.

Remarque :

Le revenu de Solidarité active (RSA) se substitue au revenu minimum d'insertion (RMI) et à l'allocation parent isolé (API).

Le RSA est en vigueur depuis 2009 en métropole, depuis 2011 dans les départements et collectivités d’outre-mer (à l’exception de la Polynésie française, la Nouvelle-Calédonie et Wallis-et-Futuna où il n’est pas applicable) et depuis 2012 à Mayotte (selon des modalités spécifiques).

Prime d'activité :

La prime d’activité est un complément de revenus d’activité s’adressant aux travailleurs percevant des revenus modestes. Elle remplace depuis 2016 le revenu de solidarité active (RSA-activité) et la prime pour l’emploi (PPE).


Sa réglementation s’inscrit dans la continuité de celle du RSA-activité, mais présente cependant quelques spécificités, notamment pour les temps partiels (bonus modulable individuel).

Correction des variations saisonnières / CVS / Désaisonnalisation :

La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l'effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.

Par exemple, les ventes de jouets augmentent toujours fortement entre novembre et décembre, en raison de Noël. Sur les données brutes, cet effet périodique masque l’évolution conjoncturelle sous-jacente pour une année donnée. Une fois la série désaisonnalisée, c’est-à-dire l’effet Noël retiré, les ventes peuvent s’avérer en baisse, signe d’une moins bonne année.

Pour en savoir plus

(1) Retrouvez davantage de données associées à cette publication en téléchargement.

(2) Insee, « Au deuxième trimestre 2025, l’emploi salarié est en hausse dans la moitié des régions », Informations Rapides no 238, septembre 2025.