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Insee Conjoncture Nouvelle-Aquitaine · Septembre 2025 · n° 49
Insee Conjoncture Nouvelle-AquitaineL’économie néo-aquitaine essoufflée, peu de signes de relance Note de conjoncture régionale - 2e trimestre 2025

Jérôme Bonce, Michèle Charpentier, Emilie David, Julien Lemasson (Insee)

En Nouvelle-Aquitaine comme au niveau national, l’année 2025 se poursuit avec une nouvelle contraction de l’activité économique dans tous les grands secteurs marchands au deuxième trimestre. Le taux de chômage augmente légèrement alors que l’emploi salarié est quasi stable. L’érosion de l’activité et de l’emploi salarié dans la construction se prolonge. Toutefois, les nombres de logements commencés et de projets augmentent dans ce secteur, comme les créations d’entreprises. Dans l’industrie, le fléchissement de l’activité par rapport à l’an passé se poursuit. Parallèlement, l’emploi salarié y diminue légèrement par rapport au trimestre précédent, notamment dans la fabrication de matériels de transport. Enfin, dans le tertiaire, l’activité reste en repli sur un an. Néanmoins, l’emploi salarié y est en légère hausse sur un trimestre, évolution portée en grande partie par le secteur de l’hébergement et restauration et celui des services aux ménages.

Insee Conjoncture Nouvelle-Aquitaine
No 49
Paru le :Paru le25/09/2025
Insee - Note de conjoncture régionale - 2025T2 - Nouvelle-Aquitaine.
Publication rédigée par :Jérôme Bonce, Michèle Charpentier, Emilie David, Julien Lemasson (Insee)

Nouveau repli de l’activité économique

En Nouvelle-Aquitaine, le repli de l’activité économique se prolonge, pour le troisième trimestre consécutif. Mesurée au travers des par les entreprises, l’activité recule de 0,5 % par rapport au deuxième trimestre de l’année précédente. Sur l’ensemble du territoire métropolitain, elle diminue également (−0,4 % sur un an). Dans la région, tous les grands secteurs marchands sont concernés. La construction reste en difficulté, et l’industrie comme le enregistrent un deuxième trimestre consécutif de baisse.

L’ néo-aquitain est quasi stable ce deuxième trimestre 2025 (+0,1 % par rapport au trimestre précédent, soit 1 300 emplois de plus) (figure 1). Alors que l’emploi est en légère hausse dans le public, il se stabilise dans le privé. Les gains dans le tertiaire hors intérim compensent les pertes récurrentes dans la construction et l’, ainsi que celles dans l’industrie, inédites depuis le 4e trimestre 2020.

Figure 1Évolution de l'emploi salarié par secteur - Nouvelle-Aquitaine

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2018)
Évolution de l'emploi salarié par secteur - Nouvelle-Aquitaine ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2018))
Période Construction Industrie Tertiaire marchand hors intérim Tertiaire non marchand
4ᵉ trim. 2018 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2019 100,9 100,4 101,0 100,2
2ᵉ trim. 2019 101,7 100,7 101,0 100,3
3ᵉ trim. 2019 102,4 100,9 101,2 100,3
4ᵉ trim. 2019 103,0 101,0 102,2 100,4
1ᵉ trim. 2020 103,0 100,7 101,2 100,2
2ᵉ trim. 2020 104,1 100,2 99,8 99,6
3ᵉ trim. 2020 105,4 100,4 102,4 101,1
4ᵉ trim. 2020 106,9 100,1 102,3 101,4
1ᵉ trim. 2021 108,6 100,5 103,3 102,2
2ᵉ trim. 2021 109,7 100,8 105,2 102,5
3ᵉ trim. 2021 110,8 101,3 106,7 102,9
4ᵉ trim. 2021 111,2 101,7 107,7 102,5
1ᵉ trim. 2022 111,5 101,8 108,5 103,0
2ᵉ trim. 2022 111,7 102,1 108,8 103,1
3ᵉ trim. 2022 112,2 102,4 109,2 103,0
4ᵉ trim. 2022 112,4 102,6 109,8 103,1
1ᵉ trim. 2023 112,0 102,7 110,1 103,4
2ᵉ trim. 2023 111,9 103,0 110,2 103,6
3ᵉ trim. 2023 111,4 103,4 110,4 103,5
4ᵉ trim. 2023 110,9 103,8 110,5 104,3
1ᵉ trim. 2024 110,3 104,1 110,9 104,6
2ᵉ trim. 2024 109,5 104,3 110,3 104,8
3ᵉ trim. 2024 109,1 104,4 110,5 105,1
4ᵉ trim. 2024 108,4 104,5 110,1 104,7
1ᵉ trim. 2025 107,6 104,5 110,0 104,9
2ᵉ trim. 2025 107,1 104,1 110,3 105,3
  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : Emploi salarié total hors intérim.
  • Sources : Insee, Estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 1Évolution de l'emploi salarié par secteur - Nouvelle-Aquitaine

  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : Emploi salarié total hors intérim.
  • Sources : Insee, Estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Au deuxième trimestre 2025, le régional s’établit à 6,8 % de la population active et reste inférieur à celui de la France métropolitaine (7,3 %). Il augmente légèrement de 0,1 point par rapport au trimestre précédent, alors qu’il reste stable au niveau national.

L’entrepreneuriat retrouve des couleurs avec un nombre de en augmentation de 8 % par rapport au premier trimestre 2025 (figure 2). Cette croissance concerne tous les grands secteurs. Les créations sous le régime de micro-entrepreneur progressent de 9 %, et les autres créations de 4 %.

Figure 2Créations d'entreprises

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2018)
Créations d'entreprises ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2018))
Période Nouvelle-Aquitaine hors micro-entrepreneurs France hors micro-entrepreneurs Nouvelle-Aquitaine y compris micro-entrepreneurs France y compris micro-entrepreneurs
4ᵉ trim. 2018 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2019 106,0 105,7 109,5 110,4
2ᵉ trim. 2019 104,4 104,9 107,4 111,5
3ᵉ trim. 2019 106,8 104,2 114,5 112,7
4ᵉ trim. 2019 105,5 103,1 114,8 116,7
1ᵉ trim. 2020 97,7 94,1 103,8 105,7
2ᵉ trim. 2020 79,8 77,2 86,5 91,6
3ᵉ trim. 2020 121,4 115,0 130,3 137,2
4ᵉ trim. 2020 121,9 114,9 136,5 136,5
1ᵉ trim. 2021 121,2 116,3 137,2 139,8
2ᵉ trim. 2021 123,8 123,5 138,0 141,5
3ᵉ trim. 2021 111,6 113,5 131,9 129,8
4ᵉ trim. 2021 112,1 114,5 130,5 133,0
1ᵉ trim. 2022 114,6 117,9 134,8 138,6
2ᵉ trim. 2022 110,5 115,0 135,4 131,9
3ᵉ trim. 2022 113,8 118,1 131,8 137,5
4ᵉ trim. 2022 114,4 118,4 135,3 140,7
1ᵉ trim. 2023 102,4 104,7 126,0 129,6
2ᵉ trim. 2023 103,4 105,5 130,3 131,8
3ᵉ trim. 2023 105,1 110,9 135,0 141,9
4ᵉ trim. 2023 109,0 116,2 138,4 143,9
1ᵉ trim. 2024 107,9 115,7 140,3 146,8
2ᵉ trim. 2024 106,3 112,8 139,3 147,0
3ᵉ trim. 2024 104,5 108,6 139,1 141,6
4ᵉ trim. 2024 104,6 112,3 141,8 143,9
1ᵉ trim. 2025 103,1 112,1 137,8 144,5
2ᵉ trim. 2025 107,7 115,4 148,0 150,5
  • Note : Données CVS-CJO.
  • Champ : Ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, SIDE.

Figure 2Créations d'entreprises

  • Note : Données CVS-CJO.
  • Champ : Ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, SIDE.

Comme au niveau national, les sont moins nombreuses qu’au premier trimestre 2025 (-3 % dans la région) mais progressent sur un an (+9 % par rapport au deuxième trimestre 2024).

Rebond des créations d’entreprises dans la construction

En Nouvelle-Aquitaine, l’érosion de l’activité dans la construction se poursuit. Au deuxième trimestre 2025, le nombre d’heures rémunérées baisse de 3,0 % par rapport à la même période un an plus tôt (-2,0 % au niveau national).

Néanmoins, le nombre de augmente par rapport au premier trimestre, de 24 % dans la région et de 7 % en France hors Mayotte (figure 3). En Nouvelle-Aquitaine, cette hausse concerne les logements collectifs ou en résidence (+30 %) mais aussi, moins fortement, les logements individuels (+19 %). Les progressent également (+6 %), pour le troisième trimestre consécutif, aussi bien pour les logements individuels que les collectifs.

Parallèlement, l’emploi salarié de ce secteur continue de baisser (-0,5 % par rapport au trimestre précédent). Toutefois, le nombre de créations d’entreprises augmente de 10 %, une première après cinq trimestres de baisse ininterrompue. Cette reprise se retrouve également à l’échelle nationale, mais de façon plus modérée (+7 %).

Figure 3Évolution du nombre de logements

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2018)
Évolution du nombre de logements ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2018))
Période Logements autorisés - Nouvelle-Aquitaine Logements autorisés - France hors Mayotte Logements commencés - Nouvelle-Aquitaine Logements commencés - France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2018 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2019 89,7 96,8 90,8 94,8
2ᵉ trim. 2019 105,2 102,0 94,4 91,4
3ᵉ trim. 2019 99,1 97,2 84,2 92,8
4ᵉ trim. 2019 112,4 110,4 91,6 95,6
1ᵉ trim. 2020 99,1 103,8 102,4 90,6
2ᵉ trim. 2020 57,4 63,1 76,6 75,9
3ᵉ trim. 2020 95,8 86,9 105,9 101,2
4ᵉ trim. 2020 104,7 102,2 87,2 95,9
1ᵉ trim. 2021 94,7 101,7 106,9 103,1
2ᵉ trim. 2021 96,6 105,1 99,0 102,0
3ᵉ trim. 2021 107,0 108,9 105,8 98,8
4ᵉ trim. 2021 103,8 107,2 100,9 101,8
1ᵉ trim. 2022 148,0 127,7 101,4 102,5
2ᵉ trim. 2022 101,9 118,5 97,8 97,3
3ᵉ trim. 2022 104,7 114,0 86,6 95,2
4ᵉ trim. 2022 85,7 83,2 88,7 95,5
1ᵉ trim. 2023 91,6 89,9 86,8 84,9
2ᵉ trim. 2023 87,1 85,2 73,9 77,6
3ᵉ trim. 2023 71,7 80,7 71,4 71,3
4ᵉ trim. 2023 75,0 84,7 79,0 67,3
1ᵉ trim. 2024 77,8 77,9 58,1 64,8
2ᵉ trim. 2024 77,6 70,4 59,1 68,6
3ᵉ trim. 2024 70,2 71,5 65,1 66,4
4ᵉ trim. 2024 79,0 74,6 71,8 72,9
1ᵉ trim. 2025 83,0 79,7 67,6 69,5
2ᵉ trim. 2025 88,4 88,8 84,1 74,2
  • Pour une meilleure visibilité, il est possible de cliquer sur les noms des séries dans la légende pour modifier l’affichage.
  • Note : Données en cumul trimestriel CVS-CJO, en date réelle estimée.
  • Source : SDES, Sitadel.

Figure 3Évolution du nombre de logements

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  • Note : Données en cumul trimestriel CVS-CJO, en date réelle estimée.
  • Source : SDES, Sitadel.

Baisse de l’emploi salarié dans l’industrie

Au deuxième trimestre 2025, l’activité industrielle néo-aquitaine est en repli pour le deuxième trimestre consécutif. Par rapport à la même période en 2024, la baisse atteint 0,6 %, contre -0,4 % au niveau national. De plus, pour la première fois depuis fin 2020, l’emploi salarié dans ce secteur recule de 0,4 % par rapport au premier trimestre.

Le repli de l’activité persiste dans la fabrication de biens d’équipement et dans « les autres branches industrielles ». À l’inverse, l’activité reste dynamique dans la fabrication de matériels de transport (+2,7 % sur un an), même si les effectifs sont, de manière inhabituelle, en légère baisse en ce milieu d’année 2025. Seul le secteur de la cokéfaction-raffinage-énergie-eau-déchets renforce sa main-d’œuvre.

En dépit de ce contexte morose, le nombre de créations d’entreprises industrielles augmente nettement au deuxième trimestre (+7 %), une hausse plus marquée qu’au niveau national (+3 %).

Regain des effectifs dans le tertiaire marchand

Le secteur tertiaire néo-aquitain subit une nouvelle baisse d’activité à la mi-2025. Comme au niveau national, les heures rémunérées diminuent de 0,2 % par rapport au deuxième trimestre 2024. Le dynamisme du tertiaire non marchand (+0,7 %) ne compense pas la moindre activité du tertiaire marchand (-0,4 %). En revanche, l’emploi salarié progresse légèrement par rapport au premier trimestre 2025 (+0,2 %), porté par une hausse à la fois dans le marchand hors intérim et le non marchand. Dans ce dernier secteur, les effectifs progressent dans la santé, l’enseignement et l’action sociale, alors qu’ils se stabilisent dans l’administration publique.

L’activité dans l’intérim est une nouvelle fois en repli (-1,7 % sur un an), accompagnée d’une baisse d’effectifs (-1,3 % par rapport à début 2025).

Dans le tertiaire marchand hors intérim, les transports et l’entreposage ainsi que les services immobiliers subissent un recul de leur activité et de leurs emplois. Les heures rémunérées dans les secteurs de l’information et la communication et du commerce restent aussi en retrait, mais leurs effectifs demeurent stables. L’activité ralentit dans les services financiers et d’assurance (+0,5 % sur un an après +1,1 % au trimestre précédent), tandis qu’elle redémarre timidement dans l’hébergement et la restauration (+0,2 %). Ce dernier secteur, les activités scientifiques et services aux entreprises ainsi que les services aux ménages sont les seuls à renforcer leurs effectifs.

La fréquentation hôtelière repart à la hausse

Au deuxième trimestre 2025, la fréquentation des hôtels néo-aquitains progresse légèrement, atteignant 4,4 millions de nuitées, soit une hausse de 2 % sur un an, moins élevée qu’en France métropolitaine (+5 %). Ce rebond s’explique notamment par un bon démarrage de la saison en avril, malgré un repli observé en mai. Le mois de juin clôt le trimestre sur une dynamique positive (figure 4).

La clientèle résidant en France reste majoritaire mais marque le pas, tandis que celle venant de l'étranger est nettement plus nombreuse (+12 % de nuitées en un an). Cette hausse est portée par les Américains et le retour des Espagnols, dont la fréquentation monte en puissance (+33 % chacun). Les Britanniques et les Allemands se font plus discrets, avec des baisses respectives de 7 % et 4 %.

Figure 4Évolution du nombre de nuitées totales dans les hôtels par rapport au même mois de l'année précédente

(en %)
Évolution du nombre de nuitées totales dans les hôtels par rapport au même mois de l'année précédente ((en %))
Période Nouvelle-Aquitaine France
janv. 2024 1,9 -2,5
févr. 2024 -8,8 -1,7
mars 2024 8,7 6,9
avril 2024 -9,1 -8,9
mai 2024 -1,5 -0,5
juin 2024 -0,8 -4,7
juil. 2024 -2,1 -6,1
août 2024 4,0 0,7
sept. 2024 -3,9 -2,8
oct. 2024 0,2 1,3
nov. 2024 10,0 4,1
déc. 2024 -4,0 2,1
janv. 2025 -5,4 1,9
févr. 2025 3,3 -0,4
mars 2025 -9,0 -6,9
avril 2025 6,2 9,5
mai 2025 -3,2 0,5
juin 2025 3,5 5,9
juil. 2025 3,8 7,9
  • Notes : Le dernier mois est provisoire. Données mensuelles brutes.
  • Source : Insee, enquête de fréquentation dans les hébergements touristiques.

Figure 4Évolution du nombre de nuitées totales dans les hôtels par rapport au même mois de l'année précédente

  • Notes : Le dernier mois est provisoire. Données mensuelles brutes.
  • Source : Insee, enquête de fréquentation dans les hébergements touristiques.

La fréquentation des hôtels du littoral bénéficie pleinement de cette embellie (+8 %), en particulier sur la côte Basque (+10 %). La Communauté urbaine du Grand Poitiers se distingue également (+9 %). À l’inverse, les hôtels de la Métropole bordelaise subissent une baisse sensible (-5 %).

La clientèle d’affaires continue de se replier fortement. Les nuitées liées aux déplacements professionnels diminuent de 15 %, confirmant une tendance amorcée depuis plusieurs trimestres.

Encadré 1 - Contexte international - L’économie mondiale résiste au protectionnisme américain, timide lueur pour l’investissement en zone euro

Depuis le début de l’année, l’économie mondiale a résisté à l’augmentation des droits de douane des États-Unis à des niveaux inédits depuis la Seconde Guerre mondiale. Le commerce mondial s’est envolé à l’hiver, les entreprises américaines constituant des stocks avant l’instauration des nouveaux tarifs, puis a connu un repli modéré au printemps.

L’économie américaine ralentit, car le marché du travail se grippe, mais elle semble loin d’une récession. La zone euro est affaiblie, mais une lueur d’espoir y apparaît, car l’investissement y reprend quelques couleurs. Après deux ans de récession, l’Allemagne amorcerait un redressement, tandis que la croissance serait plus vigoureuse en Italie, et surtout en Espagne.

Encadré 2 - Contexte national - En France, pas de confiance mais un peu de croissance

En France, la croissance a bien résisté au printemps (+0,3 % après +0,1 %) et ne décrocherait pas d’ici la fin de l’année (+0,3 % à l’été puis +0,2 % en fin d’année) : le PIB augmenterait ainsi de 0,8 % sur toute l’année 2025, mais essentiellement parce que quelques branches maintiennent l’activité à flot (tourisme, marché immobilier, aéronautique, agriculture). Toutefois, la consommation n’embraye pas : malgré l’inflation modérée (+1,2 % sur un an prévu en décembre), les achats sont peu dynamiques et le taux d’épargne bat chaque trimestre un nouveau record à la hausse.

Au deuxième trimestre 2025, l’emploi salarié a surpris à la hausse (+52 000 emplois). L’effet du durcissement des politiques de l’emploi se matérialiserait toutefois en fin d’année : l’emploi en alternance, pour lequel l’essentiel des embauches ont lieu en septembre, se retournerait en effet en prévision. Le taux de chômage augmenterait un peu, passant de 7,5 % de la population active au deuxième trimestre 2025 à 7,6 % en fin d’année.

Publication rédigée par :Jérôme Bonce, Michèle Charpentier, Emilie David, Julien Lemasson (Insee)
Avertissement méthodologique

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Pour comprendre

Emploi salarié :

Créations d’entreprises :

Nomenclature :

Publication rédigée par :Jérôme Bonce, Michèle Charpentier, Emilie David, Julien Lemasson (Insee)

Définitions

Heures rémunérées :

Les heures rémunérées couvrent les heures travaillées ainsi que des heures non travaillées mais rémunérées par l’employeur, notamment pendant les congés payés. Les périodes de chômage partiel indemnisées par l’administration publique et non par l’employeur ne sont à ce titre pas comprises dans les heures rémunérées.

Emploi salarié :

Les salariés sont les personnes qui travaillent, aux termes d’un contrat, pour une autre entité résidente en échange d’un salaire ou d’une rétribution équivalente, avec un lien de subordination.

Intérim / Travail temporaire / Travail intérimaire :

L'intérim (ou travail intérimaire ou travail temporaire) consiste à mettre à disposition provisoire d’entreprises clientes, des salariés qui, en fonction d'une rémunération convenue, sont embauchés et rémunérés à cet effet par l'entreprise de travail temporaire.

L'intérim se caractérise donc par une relation triangulaire entre l’entreprise de travail temporaire, l’entreprise cliente et le salarié, et implique la conclusion de deux contrats : un contrat de mise à disposition (entre l’entreprise de travail temporaire et l’entreprise cliente) et un contrat de mission (entre l’entreprise de travail temporaire et le salarié).

Le contrat ne peut être conclu que pour l’exécution d’une tâche précise et temporaire, dénommée mission, et seulement dans les cas énumérés par la loi. Quel que soit le motif pour lequel il est conclu, un tel contrat ne peut avoir ni pour objet ni pour effet de pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise utilisatrice.

Secteur tertiaire / Tertiaire :

Le secteur tertiaire recouvre un vaste champ d'activités qui s'étend du commerce à l'administration, en passant par les transports, les activités financières et immobilières, les services aux entreprises et services aux particuliers, l'éducation, la santé et l'action sociale.

Il est composé du :

  • tertiaire principalement marchand (commerce, transports, activités financières, services rendus aux entreprises, services rendus aux particuliers, hébergement-restauration, immobilier, information-communication) ;
  • tertiaire principalement non-marchand (administration publique, enseignement, santé humaine, action sociale).

Le périmètre du secteur tertiaire est de fait défini par complémentarité avec les activités agricoles et industrielles (secteurs primaire et secondaire).

Taux de chômage :

Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...

Remarque :

Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.

Taux de chômage (BIT) :

Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).

Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM / Demandes d'emploi en fin de mois :

Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.

Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD :

Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.

Création d'entreprise / Réactivation d'entreprise :

Une création d'entreprise correspond à la mise en œuvre d'une nouvelle combinaison de facteurs de production avec pour restriction qu'aucune autre entreprise ne soit impliquée dans cet évènement.

Les créations d’entreprises sont en fait des créations d’unités légales. On parle néanmoins de créations d’entreprises en raison de la spécificité de la situation au moment de la création. En effet, au moment de son immatriculation, il n’est pas possible de déterminer si une unité légale est indépendante ou appartient à un groupe. Par défaut, au moment de la création, toute entité est donc indépendante et considérée comme une entreprise.

La statistique mensuelle des créations d'entreprises est constituée à partir du dispositif SIDE (Système d’information sur la démographie d’entreprises). Ce dispositif est alimenté à partir de données du répertoire Sirene, enrichies d’éléments provenant du répertoire statistique Sirus.

Les créations d'entreprises correspondent aux unités légales du répertoire Sirene qui enregistrent un début d'activité relevant de l'un des cas suivants :

  • l'immatriculation d'une nouvelle unité légale avec création d'une nouvelle combinaison de facteurs de production ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de plus d'un an (il n'y a pas de nouvelle immatriculation mais reprise de l'ancien numéro Siren, en général pour un entrepreneur individuel) ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de moins d'un an, mais avec changement d'activité ;
  • la reprise par une unité légale nouvellement immatriculée de tout ou partie des activités et facteurs de production d'une autre unité légale, lorsqu'il n'y a pas de continuité économique entre la situation du cédant et celle du repreneur.

On considère qu'il n'y a pas continuité économique de l'unité légale si, parmi les trois éléments suivants concernant son siège, au moins deux sont modifiés lors de la reprise : l'unité légale contrôlant l'établissement siège, l'activité économique et la localisation.

Depuis les données relatives à janvier 2009, à la suite de la mise en place du régime de l'auto-entrepreneur (renommé micro-entrepreneur, à compter du 19 décembre 2014), les statistiques de créations d'entreprises incluent les demandes de créations enregistrées dans Sirene au titre de ce régime. Ce dénombrement n'inclut pas les entrepreneurs déjà en activité avant le 1er janvier 2009 et qui avaient demandé, à titre dérogatoire au plus tard le 31 mars 2009, à bénéficier du régime micro-social et du versement fiscal libératoire en 2009.

La statistique de créations d'entreprises couvre l'ensemble des activités marchandes hors agriculture.

Remarque :

Depuis le 1er janvier 2007, la notion de création d'entreprise s'appuie sur un concept harmonisé au niveau européen pour faciliter les comparaisons.


Défaillance d'entreprise :

Une unité légale est en situation de défaillance ou de dépôt de bilan à partir du moment où une procédure de redressement judiciaire est ouverte à son encontre.

Cette procédure intervient lorsqu'une unité légale est en état de cessation de paiement, c'est-à-dire qu'elle n'est plus en mesure de faire face à son passif exigible avec son actif disponible.

Remarque :

Il ne faut pas confondre la notion de défaillance et la notion de cessation. La notion de cessation correspond à l'arrêt total de l'activité économique d'une entreprise. Toutes les défaillances ne donnent pas des cessations. Par exemple, un jugement d'ouverture de procédure de défaillance (dépôt de bilan d'une entreprise inscrite dans le cadre d'une procédure judiciaire) ne se résout pas forcement par une liquidation.

Toutes les cessations n'ont pas donné lieu à une défaillance. Par exemple, un entrepreneur individuel peut cesser son activité suite à un départ en retraite.

Logement autorisé :

Un logement autorisé est un logement, non encore réalisé, dont la construction a été autorisée par un permis de construire ou une non-opposition à une déclaration préalable.


Logement commencé :

Un logement est considéré comme commencé (ou mis en chantier) après réception de la déclaration d’ouverture de chantier (DOC) envoyée par le pétitionnaire (ou maître d’ouvrage).

Un chantier est considéré ouvert lorsque les fouilles en rigole ou les fondations sont entreprises pour une partie ou la totalité des constructions autorisées.

Remarque :

Une « fouille en rigole » est un creusement du sol pour permettre la construction à l'emplacement des « semelles » (ces dernières sont les parties basses).

Revenu de solidarité active / RSA :

Le revenu de solidarité active est une allocation qui complète les ressources initiales du foyer pour qu'elles atteignent le niveau d'un revenu garanti.

Le montant du revenu garanti varie en fonction de la composition du foyer et du nombre d'enfant(s) à charge.

Remarque :

Le revenu de Solidarité active (RSA) se substitue au revenu minimum d'insertion (RMI) et à l'allocation parent isolé (API).

Le RSA est en vigueur depuis 2009 en métropole, depuis 2011 dans les départements et collectivités d’outre-mer (à l’exception de la Polynésie française, la Nouvelle-Calédonie et Wallis-et-Futuna où il n’est pas applicable) et depuis 2012 à Mayotte (selon des modalités spécifiques).

Prime d'activité :

La prime d’activité est un complément de revenus d’activité s’adressant aux travailleurs percevant des revenus modestes. Elle remplace depuis 2016 le revenu de solidarité active (RSA-activité) et la prime pour l’emploi (PPE).


Sa réglementation s’inscrit dans la continuité de celle du RSA-activité, mais présente cependant quelques spécificités, notamment pour les temps partiels (bonus modulable individuel).

Correction des variations saisonnières / CVS / Désaisonnalisation :

La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l'effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.

Par exemple, les ventes de jouets augmentent toujours fortement entre novembre et décembre, en raison de Noël. Sur les données brutes, cet effet périodique masque l’évolution conjoncturelle sous-jacente pour une année donnée. Une fois la série désaisonnalisée, c’est-à-dire l’effet Noël retiré, les ventes peuvent s’avérer en baisse, signe d’une moins bonne année.

Pour en savoir plus

(1) Retrouvez davantage de données associées à cette publication en téléchargement.

(2) Insee, « Au deuxième trimestre 2025, l’emploi salarié est en hausse dans la moitié des régions », Informations Rapides no 238, septembre 2025.