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Insee Conjoncture Hauts-de-France · Juin 2025 · n° 47
Insee Conjoncture Hauts-de-FranceAprès un an de baisse, le chômage repart à la hausse Note de conjoncture régionale – 1er trimestre 2025

Thierry Bourlard, Jean Bresner, Elodie De-Vos, Caroline Victoor, (Insee), Eric Deroo, Pascale Hennebert (Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités)

Au 1er trimestre 2025, l’emploi salarié dans les Hauts-de-France se stabilise après un recul de 0,3 % au trimestre précédent, majoritairement grâce au secteur public. Après une baisse continue sur un an, le taux de chômage augmente légèrement ce trimestre et s’établit à 8,9 % de la population active de la région. La loi pour le plein emploi, entrée en vigueur le 1er janvier 2025, prévoit l’inscription systématique de nouveaux publics à France Travail. Hors ces nouveaux publics, au 1er trimestre 2025, le nombre d’inscrits à France Travail en catégories A, B, C augmente de 2,0 % dans les Hauts-de-France par rapport au trimestre précédent.

Insee Conjoncture Hauts-de-France
No 47
Paru le :Paru le26/06/2025

Stabilisation de l’emploi salarié

Après une baisse de -0,3 % au 4e trimestre 2024, l’emploi salarié se stabilise dans les Hauts-de-France au 1er trimestre 2025, avec 100 emplois supplémentaires par rapport au trimestre précédent (soit +0,0 % contre -0,1 % au niveau national) (figure 1). Les 1 500 emplois supplémentaires dans le secteur public ce trimestre permettent de compenser la perte de 1 400 emplois du secteur privé. La région compte 2 135 800 salariés fin mars 2025.

Figure 1Évolution de l'emploi salarié

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2018)
Évolution de l'emploi salarié ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2018))
Période Emploi salarié total - Hauts-de-France Emploi salarié total - France hors Mayotte Emploi salarié privé - Hauts-de-France Emploi salarié privé - France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2018 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2019 100,5 100,7 100,7 100,8
2ᵉ trim. 2019 100,7 100,9 100,8 101,0
3ᵉ trim. 2019 100,8 101,1 100,7 101,3
4ᵉ trim. 2019 101,0 101,5 101,1 101,8
1ᵉ trim. 2020 99,2 99,6 98,8 99,4
2ᵉ trim. 2020 98,8 99,1 98,7 99,1
3ᵉ trim. 2020 100,9 101,2 101,0 101,3
4ᵉ trim. 2020 101,2 101,2 101,3 101,3
1ᵉ trim. 2021 101,8 101,9 102,2 102,2
2ᵉ trim. 2021 102,7 103,0 103,2 103,5
3ᵉ trim. 2021 103,5 103,8 104,1 104,5
4ᵉ trim. 2021 104,1 104,4 104,9 105,3
1ᵉ trim. 2022 104,2 104,8 105,0 105,8
2ᵉ trim. 2022 104,3 105,1 105,0 106,1
3ᵉ trim. 2022 104,4 105,4 105,3 106,5
4ᵉ trim. 2022 104,4 105,8 105,4 106,9
1ᵉ trim. 2023 104,5 106,0 105,4 107,1
2ᵉ trim. 2023 104,5 106,2 105,5 107,3
3ᵉ trim. 2023 104,3 106,3 105,3 107,4
4ᵉ trim. 2023 104,5 106,4 105,4 107,4
1ᵉ trim. 2024 104,7 106,7 105,5 107,7
2ᵉ trim. 2024 104,6 106,6 105,3 107,5
3ᵉ trim. 2024 104,7 106,8 105,5 107,6
4ᵉ trim. 2024 104,4 106,4 105,2 107,2
1ᵉ trim. 2025 104,4 106,3 105,1 107,1
  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : Emploi salarié total.
  • Sources : Insee, Estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 1Évolution de l'emploi salarié

  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : Emploi salarié total.
  • Sources : Insee, Estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Après un 4e trimestre 2024 marqué par une contraction de l’emploi dans tous les départements, l’emploi salarié augmente de 0,6 % ce trimestre dans l’Oise (soit +1 400 emplois), majoritairement dans le secteur public (+1 200 salariés). Il augmente de 0,2 % dans le Pas-de-Calais avec 800 emplois supplémentaires. Dans l’Aisne, l’emploi salarié stagne, il est en repli de 0,5 % dans la Somme et recule de 0,1 % dans le Nord.

Le tertiaire non marchand gagne 2 400 emplois ce trimestre, soit un bond de +0,3 % contre -0,3 % fin décembre 2024 (figure 2). Les activités pour la santé humaine contribuent le plus à cette augmentation (+0,5 %), suivies de l’enseignement et l’administration publique avec une hausse de +0,3 % chacun. Après un net recul de 2,2 % au trimestre précédent, l’emploi intérimaire progresse au 1er trimestre 2025 (+1,1 %, 700 emplois supplémentaires).

Figure 2Emploi salarié en Hauts-de-France par grands secteurs

Emploi salarié en Hauts-de-France par grands secteurs
Secteur d’activité Emploi au 1ᵉʳ trimestre 2025 (en nombre) Evolution par rapport au 4ᵉ trimestre 2024 Evolution annuelle (en %)
(en nombre) (en %) France hors Mayotte (en %)
Agriculture 22 500 25 0,1 -1,0 2,5
Industrie 289 300 -500 -0,2 -0,1 -0,1
Construction 117 000 -500 -0,4 -0,7 -1,2
Tertiaire marchand hors intérim 884 400 -1 900 -0,2 -0,2 -0,4
Intérim 64 100 700 1,1 -0,5 -3,1
Tertiaire non marchand 758 600 2 400 0,3 0,2 0,2
Ensemble 2 135 800 100 0,0 -0,1 -0,3
  • Note : données corrigées des variations saisonnières et arrondies pour les effectifs. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d’emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Comme au trimestre précédent, les secteurs de la construction et du tertiaire marchand hors intérim sont orientés à la baisse ; leurs effectifs salariés diminuent respectivement de 500 (-0,4 %) et 1 900 emplois (-0,2 %) ce trimestre. À l’exception des activités scientifiques et techniques ; services administratifs et de soutien qui progressent de +0,4 % ce trimestre, toutes les activités du tertiaire marchand perdent des emplois. Les autres activités de services contribuent le plus à ce repli (-0,9 %). Les activités d’information et de communication enregistrent une baisse de 0,8 % des effectifs, poursuivant la tendance engagée depuis le 2e trimestre 2023. Les activités de transport et d’entreposage reculent de 0,5 %, après 4 trimestres consécutifs de hausse.

Après une baisse de 0,1 % au 4e trimestre 2024, l’industrie perd de nouveau des emplois ce trimestre (-0,2 %). Ce recul de l’emploi industriel est exclusivement porté par l’activité de fabrication d’autres produits industriels qui baisse de 0,8 % (soit -1 100 emplois) et la fabrication de matériels de transport (-0,1 %, soit -50 emplois). Les autres activités industrielles poursuivent leur tendance à la hausse des derniers trimestres.

Légère hausse du chômage

Après une baisse au 4e trimestre 2024, le taux de chômage augmente, dans les Hauts-de-France comme au niveau national, de 0,1 point au 1er trimestre 2025 (figure 3). Il s’établit désormais à 8,9 % de la population active, contre 7,4 % en France hors Mayotte, soit le taux le plus élevé de métropole devant l’Occitanie (8,8 %) et Provence-Alpes-Côte d’Azur (7,9 %).

Figure 3Taux de chômage

(en %)
Taux de chômage ((en %))
Période Hauts-de-France France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2018 10,9 8,8
1ᵉ trim. 2019 10,9 8,8
2ᵉ trim. 2019 10,4 8,4
3ᵉ trim. 2019 10,2 8,4
4ᵉ trim. 2019 10,1 8,2
1ᵉ trim. 2020 9,8 7,9
2ᵉ trim. 2020 8,6 7,1
3ᵉ trim. 2020 10,6 9,0
4ᵉ trim. 2020 9,4 8,1
1ᵉ trim. 2021 9,7 8,2
2ᵉ trim. 2021 9,3 7,9
3ᵉ trim. 2021 9,5 7,9
4ᵉ trim. 2021 8,9 7,4
1ᵉ trim. 2022 8,8 7,4
2ᵉ trim. 2022 9,0 7,4
3ᵉ trim. 2022 8,7 7,2
4ᵉ trim. 2022 8,7 7,1
1ᵉ trim. 2023 8,7 7,1
2ᵉ trim. 2023 8,9 7,2
3ᵉ trim. 2023 9,2 7,4
4ᵉ trim. 2023 9,3 7,5
1ᵉ trim. 2024 9,2 7,5
2ᵉ trim. 2024 9,0 7,3
3ᵉ trim. 2024 9,0 7,4
4ᵉ trim. 2024 8,8 7,3
1ᵉ trim. 2025 8,9 7,4
  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données trimestrielles CVS.
  • Source : Insee, taux de chômage localisés.

Figure 3Taux de chômage

  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données trimestrielles CVS.
  • Source : Insee, taux de chômage localisés.

Au sein de la région, le taux de chômage progresse dans tous les départements, en particulier dans le Nord et l’Oise (+0,3 point chacun). Il y atteint respectivement 9,6 % et 7,6 % de la population active. Après une forte baisse de 0,4 point au 4e trimestre 2024, le taux de chômage dans le Pas-de-Calais repart à la hausse de 0,2 point ce trimestre (8,4 %). Dans la Somme et l’Aisne, il augmente plus modérément (+0,1 point) pour s’établir respectivement à 8,2 % et 10,2 %. L’Aisne reste cependant un des départements de France métropolitaine les plus touchés par le chômage, derrière les Pyrénées-Orientales (12,0 %) et la Seine-Saint-Denis (10,6 %).

Plus localement, les zones d’emploi de Roubaix-Tourcoing (12,1 %), Valenciennes (12,0 %) et Maubeuge (11,8 %) sont les plus touchées par le chômage (figure 4). À l’opposé, les zones d’emploi d’Arras (5,8 %) et de Berck (5,9 %) sont les moins concernées. Sur un an, le chômage recule dans presque toutes les zones d’emploi, comme dans la région (-0,3 point) et en France hors Mayotte (-0,1 point). En particulier, il est en forte baisse dans les zones d’emploi de Douai et de Laon (-1,0 point chacune). Viennent ensuite les zones d’emploi de Béthune et de Boulogne-sur-Mer (-0,5 point chacune). Seules les zones d’emploi de Creil (+0,3 point), de Lille (+0,1 point) et de Beauvais (+0,1 point) voient leur taux progresser entre le 1er trimestre 2024 et le 1er trimestre 2025.

Figure 4Figure 4 : Taux de chômage localisé par zone d'emploi au 1ᵉʳ trimestre 2025

Figure 4 : Taux de chômage localisé par zone d'emploi au 1ᵉʳ trimestre 2025 - Lecture : Au 1ᵉʳ trimestre 2025, le taux de chômage de la zone d’emploi d’Arras diminue de 0,2 point sur un an, pour atteindre 5,8 % de sa population active.
Zone d’emploi Libellé Taux de chômage T1 2025 (en %) Ecart par rapport au T1 2024 (en points)
3201 Abbeville 7,2 -0,2
3202 Amiens 8,5 -0,4
3203 Arras 5,8 -0,2
3204 Berck 5,9 -0,3
3205 Béthune 8,5 -0,5
3206 Boulogne-sur-Mer 7,6 -0,5
3207 Calais 11,4 -0,1
3208 Cambrai 9,9 -0,4
3209 Château-Thierry 8,8 -0,2
3210 Compiègne 7,6 -0,2
3211 Creil 7,7 0,3
3212 Douai 10,9 -1,0
3213 Dunkerque 8,2 -0,3
3214 Laon 8,8 -1,0
3215 Lens 10,4 -0,2
3216 Lille 7,3 0,1
3217 Maubeuge 11,8 -0,4
3218 Roubaix-Tourcoing 12,1 -0,1
3219 Saint-Omer 7,5 -0,4
3220 Saint-Quentin 11,0 -0,3
3221 Soissons 7,9 -0,4
3222 Valenciennes 12,0 -0,1
3254 Beauvais - partie Hauts de France 7,8 0,1
3258 La Vallée de la Bresle - Vimeu - partie Hauts de France 7,3 -0,1
  • Note : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS.
  • Lecture : Au 1ᵉʳ trimestre 2025, le taux de chômage de la zone d’emploi d’Arras diminue de 0,2 point sur un an, pour atteindre 5,8 % de sa population active.
  • Source : Insee, Enquête Emploi et taux de chômage localisés.

Figure 4Figure 4 : Taux de chômage localisé par zone d'emploi au 1ᵉʳ trimestre 2025

  • Note : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS.
  • Lecture : Au 1ᵉʳ trimestre 2025, le taux de chômage de la zone d’emploi d’Arras diminue de 0,2 point sur un an, pour atteindre 5,8 % de sa population active.
  • Source : Insee, Enquête Emploi et taux de chômage localisés.

Augmentation du nombre d’inscrits à France Travail hors nouveaux publics

Avec l’entrée en vigueur de la loi pour le plein emploi, de nouveaux publics sont systématiquement inscrits à France Travail à compter de janvier 2025 : les demandeurs et bénéficiaires du RSA, les jeunes en recherche d’emploi suivis par les missions locales en contrat d’engagement jeune (CEJ), ou en parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie (Pacea) et les personnes en situation de handicap suivies par Cap’Emploi.

Chaque personne inscrite à France Travail bénéficiera d’un accompagnement adapté. Une période transitoire, de deux ans pour la France métropolitaine, est toutefois prévue pour intégrer progressivement les bénéficiaires du RSA qui n’étaient pas inscrits avant 2025. Ce changement aura mécaniquement un impact sur les statistiques des catégories existantes A, B, C, D, E. Un groupe de travail du Conseil national de l’information statistique (Cnis) a émis plusieurs recommandations, notamment celle de proposer des séries complémentaires visant à apprécier les évolutions conjoncturelles. En particulier, des indicateurs complémentaires (nombre d’inscrits à France Travail, hors bénéficiaires du RSA et hors jeunes « en parcours ») sont mis à disposition. Ces indicateurs complémentaires sont affectés depuis le mois d’octobre 2024 par des changements dans les règles d’actualisation. Ces changements rehaussent les effectifs d’inscrits à France Travail en catégorie A et réduisent les effectifs en catégories B et C (Avertisssement).

Hors nouveaux publics, au 1er trimestre 2025 en Hauts-de-France, le nombre moyen d’inscrits à France Travail en catégories A, B, C augmente de 2,0 % par rapport au trimestre précédent (+2,1 % sur un an) (figure 5). En France (hors Mayotte), le nombre de demandeurs d’emploi hors nouveaux publics croît de 2,3 % pour les inscrits en catégories A, B, C (+4,3 % sur un an).

Figure 5Inscrits à France Travail en catégories A,B,C (hors bénéficiaires du RSA et jeunes en CEJ, Pacea ou AIJ)

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2018)
Inscrits à France Travail en catégories A,B,C (hors bénéficiaires du RSA et jeunes en CEJ, Pacea ou AIJ) ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2018))
Période Hauts-de-France France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2018 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2019 98,8 99,4
2ᵉ trim. 2019 96,9 98,1
3ᵉ trim. 2019 95,7 97,3
4ᵉ trim. 2019 95,4 96,6
1ᵉ trim. 2020 94,5 96,3
2ᵉ trim. 2020 97,1 101,5
3ᵉ trim. 2020 96,3 100,0
4ᵉ trim. 2020 95,0 98,9
1ᵉ trim. 2021 95,3 98,9
2ᵉ trim. 2021 94,6 98,6
3ᵉ trim. 2021 93,5 96,5
4ᵉ trim. 2021 90,9 93,8
1ᵉ trim. 2022 88,6 91,7
2ᵉ trim. 2022 86,8 90,0
3ᵉ trim. 2022 86,5 90,1
4ᵉ trim. 2022 86,0 89,5
1ᵉ trim. 2023 85,6 89,4
2ᵉ trim. 2023 85,2 89,2
3ᵉ trim. 2023 85,8 89,7
4ᵉ trim. 2023 86,1 90,4
1ᵉ trim. 2024 85,5 90,2
2ᵉ trim. 2024 85,0 90,3
3ᵉ trim. 2024 84,8 90,7
4ᵉ trim. 2024 85,6 92,0
1ᵉ trim. 2025 87,3 94,1
  • Notes : Données CVS-CJO.
  • Avertissement : Le nombre d’inscrits à France Travail du trimestre est une moyenne des données mensuelles afin de mieux dégager les évolutions tendancielles.
  • Source : France Travail-Dares, STMT.

Figure 5Inscrits à France Travail en catégories A,B,C (hors bénéficiaires du RSA et jeunes en CEJ, Pacea ou AIJ)

  • Notes : Données CVS-CJO.
  • Avertissement : Le nombre d’inscrits à France Travail du trimestre est une moyenne des données mensuelles afin de mieux dégager les évolutions tendancielles.
  • Source : France Travail-Dares, STMT.
Avertissement sur les inscrits à France Travail

Dans le cadre de la mise en œuvre de la loi pour le plein emploi, les demandeurs et bénéficiaires du RSA, les jeunes en recherche d'emploi accompagnés par les missions locales et les personnes en situation de handicap suivies par Cap emploi sont systématiquement inscrits à France Travail à compter de janvier 2025. Pour tenir compte de ces évolutions, la Dares et France Travail mettent en œuvre les recommandations du groupe de travail du Conseil national de l’information statistique (Cnis) : en particulier des indicateurs complémentaires (hors bénéficiaires du RSA et jeunes en CEJ, Pacea ou AIJ) sont mis à disposition pour appréhender les évolutions conjoncturelles.

Par ailleurs, depuis le mois de janvier 2025, la procédure d’actualisation a évolué conduisant à ne plus radier systématiquement les inscrits en défaut d’actualisation. En moyenne au 1er trimestre 2025, sur le champ des inscrits hors RSA et hors jeunes en parcours, l’effet au niveau national serait de l’ordre de +105 000 sur la catégorie A et de +46 000 en catégories A, B, C. Au total, sur ce champ, après neutralisation des effets estimés de l’évolution des règles d’actualisation, le nombre d’inscrits évoluerait de +0,8 % pour la catégorie A et de +1,3 % pour les catégories A, B, C au 1er trimestre 2025.

Encadré 1 - Contexte international - La zone euro sort lentement de sa torpeur, malgré un « effet Trump » sur l’économie mondiale visible dès le premier trimestre 2025

L’arrivée de la nouvelle administration américaine a chamboulé l’économie mondiale début 2025. Anticipant un relèvement massif des droits de douane, les industriels du monde entier se sont hâtés d’expédier des marchandises : le commerce mondial a bondi de +1,7 %, entraînant un regain d’activité en Europe, en particulier en Allemagne (+0,4 %) et en Italie (+0,3 %). L’embellie du commerce mondial ne serait que temporaire, les droits de douane américains s’établissant désormais à un niveau inédit depuis la Seconde Guerre mondiale.

En dépit de ce contexte, la zone euro sort lentement de sa torpeur. La dynamique intérieure s’affermit : dans toute la zone, notamment en Allemagne, les industriels sont un peu moins pessimistes sur leurs perspectives d’activité et l’investissement s’ébroue, profitant des baisses de taux d’intérêt.

Encadré 2 - Contexte national - La France à contre-courant du mouvement européen, l’épargne des ménages au sommet

Au premier trimestre, la France n’a pas bénéficié de la ruée commerciale : l’activité a à peine progressé (+0,1 %) et les exportations ont plongé (-1,8 %). L’investissement repart moins franchement qu’ailleurs en Europe et les ménages français dépensent au compte-gouttes : hors crise sanitaire, leur taux d’épargne atteint un niveau inédit depuis 45 ans. L’activité resterait fébrile jusqu’à la fin de l’année, sans décrocher (+0,2 % par trimestre) : la croissance atteindrait +0,6 % en 2025, en net ralentissement par rapport à 2024 (+1,1 %).

Sur le marché du travail, l’économie française a détruit plus de 120 000 postes salariés sur les deux derniers trimestres : les entreprises rétablissent leur productivité et les subventions liées aux politiques de l’emploi se compriment. L’emploi salarié baisserait ainsi de 90 000 postes supplémentaires d’ici la fin de l’année, ce qui pousserait le taux de chômage à la hausse à 7,7 % fin 2025.

Publication rédigée par :Thierry Bourlard, Jean Bresner, Elodie De-Vos, Caroline Victoor, (Insee), Eric Deroo, Pascale Hennebert (Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités)

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Heures rémunérées :

Les heures rémunérées couvrent les heures travaillées ainsi que des heures non travaillées mais rémunérées par l’employeur, notamment pendant les congés payés. Les périodes de chômage partiel indemnisées par l’administration publique et non par l’employeur ne sont à ce titre pas comprises dans les heures rémunérées.

Emploi salarié :

Les salariés sont les personnes qui travaillent, aux termes d’un contrat, pour une autre entité résidente en échange d’un salaire ou d’une rétribution équivalente, avec un lien de subordination.

Intérim / Travail temporaire / Travail intérimaire :

L' intérim (ou travail intérimaire ou travail temporaire) consiste à mettre à disposition provisoire d’entreprises clientes, des salariés qui, en fonction d'une rémunération convenue, sont embauchés et rémunérés à cet effet par l'entreprise de travail temporaire.

L'intérim se caractérise donc par une relation triangulaire entre l’entreprise de travail temporaire, l’entreprise cliente et le salarié, et implique la conclusion de deux contrats : un contrat de mise à disposition (entre l’entreprise de travail temporaire et l’entreprise cliente) et un contrat de mission (entre l’entreprise de travail temporaire et le salarié).

Le contrat ne peut être conclu que pour l’exécution d’une tâche précise et temporaire, dénommée mission, et seulement dans les cas énumérés par la loi. Quel que soit le motif pour lequel il est conclu, un tel contrat ne peut avoir ni pour objet ni pour effet de pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise utilisatrice.

Secteur tertiaire / Tertiaire :

Le secteur tertiaire recouvre un vaste champ d'activités qui s'étend du commerce à l'administration, en passant par les transports, les activités financières et immobilières, les services aux entreprises et services aux particuliers, l'éducation, la santé et l'action sociale.

Il est composé du :

  • tertiaire principalement marchand (commerce, transports, activités financières, services rendus aux entreprises, services rendus aux particuliers, hébergement-restauration, immobilier, information-communication) ;
  • tertiaire principalement non-marchand (administration publique, enseignement, santé humaine, action sociale).

Le périmètre du secteur tertiaire est de fait défini par complémentarité avec les activités agricoles et industrielles (secteurs primaire et secondaire).

Taux de chômage :

Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...

Remarque :

Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.

Taux de chômage (BIT) :

Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).

Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM / Demandes d'emploi en fin de mois :

Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.

Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD :

Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.

Création d'entreprise / Réactivation d'entreprise :

Une création d'entreprise correspond à la mise en œuvre d'une nouvelle combinaison de facteurs de production avec pour restriction qu'aucune autre entreprise ne soit impliquée dans cet évènement.

Les créations d’entreprises sont en fait des créations d’unités légales. On parle néanmoins de créations d’entreprises en raison de la spécificité de la situation au moment de la création. En effet, au moment de son immatriculation, il n’est pas possible de déterminer si une unité légale est indépendante ou appartient à un groupe. Par défaut, au moment de la création, toute entité est donc indépendante et considérée comme une entreprise.

La statistique mensuelle des créations d'entreprises est constituée à partir du dispositif SIDE (Système d’information sur la démographie d’entreprises). Ce dispositif est alimenté à partir de données du répertoire Sirene, enrichies d’éléments provenant du répertoire statistique Sirus.

Les créations d'entreprises correspondent aux unités légales du répertoire Sirene qui enregistrent un début d'activité relevant de l'un des cas suivants :

  • l'immatriculation d'une nouvelle unité légale avec création d'une nouvelle combinaison de facteurs de production ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de plus d'un an (il n'y a pas de nouvelle immatriculation mais reprise de l'ancien numéro Siren, en général pour un entrepreneur individuel) ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de moins d'un an, mais avec changement d'activité ;
  • la reprise par une unité légale nouvellement immatriculée de tout ou partie des activités et facteurs de production d'une autre unité légale, lorsqu'il n'y a pas de continuité économique entre la situation du cédant et celle du repreneur.

On considère qu'il n'y a pas continuité économique de l'unité légale si, parmi les trois éléments suivants concernant son siège, au moins deux sont modifiés lors de la reprise : l'unité légale contrôlant l'établissement siège, l'activité économique et la localisation.

Depuis les données relatives à janvier 2009, à la suite de la mise en place du régime de l'auto-entrepreneur (renommé micro-entrepreneur, à compter du 19 décembre 2014), les statistiques de créations d'entreprises incluent les demandes de créations enregistrées dans Sirene au titre de ce régime. Ce dénombrement n'inclut pas les entrepreneurs déjà en activité avant le 1er janvier 2009 et qui avaient demandé, à titre dérogatoire au plus tard le 31 mars 2009, à bénéficier du régime micro-social et du versement fiscal libératoire en 2009.

La statistique de créations d'entreprises couvre l'ensemble des activités marchandes hors agriculture.

Remarque :

Depuis le 1er janvier 2007, la notion de création d'entreprise s'appuie sur un concept harmonisé au niveau européen pour faciliter les comparaisons.


Défaillance d'entreprise :

Une unité légale est en situation de défaillance ou de dépôt de bilan à partir du moment où une procédure de redressement judiciaire est ouverte à son encontre.

Cette procédure intervient lorsqu'une unité légale est en état de cessation de paiement, c'est-à-dire qu'elle n'est plus en mesure de faire face à son passif exigible avec son actif disponible.

Remarque :

Il ne faut pas confondre la notion de défaillance et la notion de cessation. La notion de cessation correspond à l'arrêt total de l'activité économique d'une entreprise. Toutes les défaillances ne donnent pas des cessations. Par exemple, un jugement d'ouverture de procédure de défaillance (dépôt de bilan d'une entreprise inscrite dans le cadre d'une procédure judiciaire) ne se résout pas forcement par une liquidation.

Toutes les cessations n'ont pas donné lieu à une défaillance. Par exemple, un entrepreneur individuel peut cesser son activité suite à un départ en retraite.

Logement autorisé :

Un logement autorisé est un logement, non encore réalisé, dont la construction a été autorisée par un permis de construire ou une non-opposition à une déclaration préalable.


Logement commencé :

Un logement est considéré comme commencé (ou mis en chantier) après réception de la déclaration d’ouverture de chantier (DOC) envoyée par le pétitionnaire (ou maître d’ouvrage).

Un chantier est considéré ouvert lorsque les fouilles en rigole ou les fondations sont entreprises pour une partie ou la totalité des constructions autorisées.

Remarque :

Une « fouille en rigole » est un creusement du sol pour permettre la construction à l'emplacement des « semelles » (ces dernières sont les parties basses).

Revenu de solidarité active / RSA :

Le revenu de solidarité active est une allocation qui complète les ressources initiales du foyer pour qu'elles atteignent le niveau d'un revenu garanti.

Le montant du revenu garanti varie en fonction de la composition du foyer et du nombre d'enfant(s) à charge.

Remarque :

Le revenu de Solidarité active (RSA) se substitue au revenu minimum d'insertion (RMI) et à l'allocation parent isolé (API).

Le RSA est en vigueur depuis 2009 en métropole, depuis 2011 dans les départements et collectivités d’outre-mer (à l’exception de la Polynésie française, la Nouvelle-Calédonie et Wallis-et-Futuna où il n’est pas applicable) et depuis 2012 à Mayotte (selon des modalités spécifiques).

Prime d'activité :

La prime d’activité est un complément de revenus d’activité s’adressant aux travailleurs percevant des revenus modestes. Elle remplace depuis 2016 le revenu de solidarité active (RSA-activité) et la prime pour l’emploi (PPE).


Sa réglementation s’inscrit dans la continuité de celle du RSA-activité, mais présente cependant quelques spécificités, notamment pour les temps partiels (bonus modulable individuel).

Correction des variations saisonnières / CVS / Désaisonnalisation :

La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l'effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.

Par exemple, les ventes de jouets augmentent toujours fortement entre novembre et décembre, en raison de Noël. Sur les données brutes, cet effet périodique masque l’évolution conjoncturelle sous-jacente pour une année donnée. Une fois la série désaisonnalisée, c’est-à-dire l’effet Noël retiré, les ventes peuvent s’avérer en baisse, signe d’une moins bonne année.

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