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Insee Conjoncture Corse · Mars 2025 · n° 53
Insee Conjoncture CorseLes défaillances d’entreprises restent à leur niveau d'avant crise pendant que les créations augmentent Note de conjoncture régionale - 4e trimestre 2024

Marie-Pierre Nicolaï, Déborah Caruso (Insee)

En Corse, au 4e trimestre 2024, les défaillances d’entreprises diminuent. Depuis le début de l’année 2024, elles oscillent autour de 400 procédures, soit le niveau d’avant-crise sanitaire. Contrairement à la France, la hausse induite par la reprise des procédures de défaillances ne semble pas se poursuivre. Parallèlement, les créations d’entreprises augmentent nettement du fait des nouvelles entreprises créées sous le statut de micro-entrepreneurs. En Corse, ces créations peuvent être synonymes d’emplois pour les entrepreneurs, dans un contexte d’atonie de l’emploi salarié.

Insee Conjoncture Corse
No 53
Paru le :Paru le27/03/2025
Insee - Note de conjoncture régionale - 2024T4.
Publication rédigée par :Marie-Pierre Nicolaï, Déborah Caruso (Insee)

Les défaillances d’entreprises restent à leur niveau d’avant-crise

En Corse au 4e trimestre 2024, avec 415 procédures (en cumul annuel), les défaillances d’entreprises diminuent de 3,5 % par rapport au trimestre précédent (figure 1). Une entreprise est en situation de défaillance à partir du moment où une procédure de redressement judiciaire est ouverte à son encontre, généralement lorsqu’elle est en état de cessation de paiement. La défaillance d’entreprise ne doit pas être confondue avec la notion plus large de cessation d’activité. Depuis janvier 2024, le niveau des défaillances oscille autour de 400, soit la moyenne de 2019 alors que le nombre d’entreprises s’étoffe depuis la crise sanitaire.

Figure 1Défaillances d'entreprises

(indice base 100 en décembre 2017)
Défaillances d'entreprises ((indice base 100 en décembre 2017))
Période Corse France
déc. 2017 100,0 100,0
janv. 2018 101,5 99,1
févr. 2018 101,2 98,6
mars 2018 99,3 97,4
avril 2018 98,3 97,6
mai 2018 93,4 96,7
juin 2018 97,1 96,7
juil. 2018 100,0 97,2
août 2018 100,0 97,7
sept. 2018 100,0 98,0
oct. 2018 99,5 99,0
nov. 2018 100,2 98,9
déc. 2018 95,6 99,0
janv. 2019 97,8 99,8
févr. 2019 95,6 99,7
mars 2019 99,8 99,3
avril 2019 100,7 99,5
mai 2019 105,8 99,3
juin 2019 104,9 98,3
juil. 2019 102,2 98,3
août 2019 102,2 97,1
sept. 2019 98,5 96,3
oct. 2019 96,6 95,2
nov. 2019 93,9 94,3
déc. 2019 95,4 93,7
janv. 2020 91,5 91,5
févr. 2020 90,0 90,1
mars 2020 84,4 86,4
avril 2020 78,6 80,8
mai 2020 69,3 76,0
juin 2020 65,2 73,5
juil. 2020 61,1 70,6
août 2020 61,6 69,7
sept. 2020 60,8 66,9
oct. 2020 57,9 63,3
nov. 2020 51,3 60,3
déc. 2020 47,4 57,2
janv. 2021 44,3 54,7
févr. 2021 43,1 51,6
mars 2021 39,4 51,4
avril 2021 39,7 52,7
mai 2021 40,4 53,8
juin 2021 39,7 52,9
juil. 2021 37,2 51,5
août 2021 36,7 51,3
sept. 2021 34,1 50,4
oct. 2021 32,8 49,9
nov. 2021 34,3 49,9
déc. 2021 34,5 50,5
janv. 2022 35,8 51,5
févr. 2022 34,1 53,2
mars 2022 33,8 55,4
avril 2022 34,5 57,5
mai 2022 38,7 59,3
juin 2022 38,9 61,4
juil. 2022 41,6 64,0
août 2022 41,6 65,2
sept. 2022 47,0 68,4
oct. 2022 47,9 71,1
nov. 2022 51,3 73,8
déc. 2022 56,0 75,6
janv. 2023 60,3 78,7
févr. 2023 63,5 81,0
mars 2023 66,7 83,9
avril 2023 72,3 85,8
mai 2023 73,0 88,3
juin 2023 74,5 90,5
juil. 2023 78,1 92,3
août 2023 78,1 93,1
sept. 2023 81,3 94,8
oct. 2023 84,7 97,9
nov. 2023 86,9 100,7
déc. 2023 90,0 103,2
janv. 2024 89,5 105,1
févr. 2024 94,2 107,7
mars 2024 98,8 108,8
avril 2024 100,2 110,9
mai 2024 98,8 112,5
juin 2024 105,4 114,0
juil. 2024 106,8 116,7
août 2024 107,5 116,3
sept. 2024 104,6 118,0
oct. 2024 101,9 119,5
nov. 2024 102,4 119,8
déc. 2024 101,0 121,2
  • Notes : Données mensuelles brutes au 24 févr. 2025, en date de jugement.
  • Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • Source : Fiben, Banque de France.

Figure 1Défaillances d'entreprises

  • Notes : Données mensuelles brutes au 24 févr. 2025, en date de jugement.
  • Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • Source : Fiben, Banque de France.

En 2024, le nombre de défaillances augmente de 12 % mais cette hausse est moins importante qu’en 2023 où elle atteignait 61 %. L’effet de reprise des procédures, qui induit ces forts taux de croissance trimestriels depuis la crise sanitaire, s’estompe à présent.

En Corse, la fin des aides de l’état ne semble pas engendrer de rattrapage ni de rebond marqué des procédures alors qu’on aurait pu s’attendre à une augmentation des défaillances. Cette hausse est en revanche présente au niveau national. Le nombre de défaillances d’entreprises croît de façon continue en France depuis janvier 2024 et l’augmentation se prolonge de +2,7 % au 4e trimestre (+17 % sur un an).

Sur l’île, les acteurs économiques régionaux mettent leurs compétences à disposition des entreprises afin d’anticiper et limiter les risques de défaillance [aides ; pour en savoir plus (5)].

Les créations d’entreprises progressent nettement au 4e trimestre

Au 4e trimestre 2024, 1 800 entreprises sont créées en Corse, soit une hausse de 14,1 % par rapport au précédent trimestre. La progression est plus élevée qu’au niveau national (+0,8 %) (figure 2). De plus, les créations insulaires sont dynamiques sur toute l’année 2024 (+16,1 %).

Figure 2Créations d'entreprises

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017)
Créations d'entreprises ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017))
Période Corse hors micro-entrepreneurs France hors micro-entrepreneurs Corse y compris micro-entrepreneurs France y compris micro-entrepreneurs
4ᵉ trim. 2017 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2018 96,0 99,2 100,7 103,7
2ᵉ trim. 2018 100,7 100,9 105,0 107,5
3ᵉ trim. 2018 99,5 99,0 101,3 107,8
4ᵉ trim. 2018 106,0 100,3 106,4 111,3
1ᵉ trim. 2019 127,2 106,9 114,5 122,2
2ᵉ trim. 2019 127,6 104,3 114,7 121,7
3ᵉ trim. 2019 131,0 104,7 120,5 124,5
4ᵉ trim. 2019 125,7 102,3 122,4 128,1
1ᵉ trim. 2020 114,6 97,1 103,7 120,0
2ᵉ trim. 2020 67,9 75,9 73,2 98,6
3ᵉ trim. 2020 132,1 114,8 134,3 152,3
4ᵉ trim. 2020 133,9 114,6 133,9 150,4
1ᵉ trim. 2021 118,5 116,4 121,5 152,8
2ᵉ trim. 2021 105,6 122,5 133,7 155,4
3ᵉ trim. 2021 105,0 115,3 133,0 145,1
4ᵉ trim. 2021 100,0 114,4 129,1 146,9
1ᵉ trim. 2022 106,8 117,5 139,2 151,8
2ᵉ trim. 2022 102,5 117,0 131,5 147,7
3ᵉ trim. 2022 107,6 119,7 140,3 153,3
4ᵉ trim. 2022 94,2 118,4 134,5 155,7
1ᵉ trim. 2023 91,9 105,8 134,7 143,5
2ᵉ trim. 2023 93,2 106,9 139,3 147,0
3ᵉ trim. 2023 91,9 111,3 137,1 156,4
4ᵉ trim. 2023 100,2 114,2 140,7 157,2
1ᵉ trim. 2024 94,9 118,4 140,3 165,9
2ᵉ trim. 2024 97,8 113,7 138,4 162,1
3ᵉ trim. 2024 95,0 109,9 143,2 156,7
4ᵉ trim. 2024 98,5 110,7 163,4 158,0
  • Note : Données CVS-CJO.
  • Champ : Ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, SIDE.

Figure 2Créations d'entreprises

  • Note : Données CVS-CJO.
  • Champ : Ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, SIDE.

La hausse régionale est due à la vigueur des créations sous statut de micro-entrepreneurs. Ces créations augmentent de 19,9 % contre 3,7 % pour celles d’entreprises classiques, c’est-à-dire les sociétés et les entreprises individuelles.

Ainsi au 4e trimestre 2024, deux entreprises nouvelles sur trois sont des micro-entreprises.

Le succès de ce statut s’est amplifié au cours des cinq dernières années. Au 4e trimestre 2019, ce statut représentait la moitié des créations.

Ces quatre dernières années, les créations sous statut de micro-entrepreneurs progressent en Corse de 4,4 % par trimestre. Cet essor est plus rapide qu’au niveau national (+0,5 %).

La création d’entreprise semble traduire une évolution des mentalités chez les jeunes actifs et un rapport au travail modifié depuis la crise sanitaire. Ainsi, créer son entreprise répondrait à un besoin d’indépendance dans un parcours professionnel. Cela pourrait être aussi une solution à la recherche d’emploi sur un marché du travail tendu ou un complément de revenus dans un domaine d’appétence.

L’emploi salarié cesse de progresser

Au 4e trimestre 2024, l’emploi salarié régional devient atone (figure 3). Entre 2020 et 2022, l’emploi progresse nettement mais cette croissance ralentit depuis.

Figure 3Évolution de l'emploi salarié

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017)
Évolution de l'emploi salarié ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017))
Période Emploi salarié total - Corse Emploi salarié total - France hors Mayotte Emploi salarié privé - Corse Emploi salarié privé - France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2017 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2018 101,1 100,2 101,8 100,3
2ᵉ trim. 2018 102,1 100,2 103,0 100,4
3ᵉ trim. 2018 101,7 100,3 102,3 100,6
4ᵉ trim. 2018 101,6 100,6 102,0 100,9
1ᵉ trim. 2019 103,2 101,2 104,3 101,7
2ᵉ trim. 2019 104,0 101,4 105,1 101,9
3ᵉ trim. 2019 104,0 101,7 105,0 102,2
4ᵉ trim. 2019 104,1 102,1 105,4 102,7
1ᵉ trim. 2020 104,0 100,2 105,1 100,2
2ᵉ trim. 2020 98,3 99,6 97,7 99,9
3ᵉ trim. 2020 102,9 101,7 103,4 102,1
4ᵉ trim. 2020 105,4 101,8 106,6 102,2
1ᵉ trim. 2021 106,0 102,5 107,5 103,1
2ᵉ trim. 2021 106,3 103,6 107,9 104,4
3ᵉ trim. 2021 107,3 104,5 109,1 105,5
4ᵉ trim. 2021 109,1 105,1 111,3 106,3
1ᵉ trim. 2022 110,2 105,5 112,4 106,8
2ᵉ trim. 2022 110,4 105,7 112,6 107,0
3ᵉ trim. 2022 110,0 106,0 112,0 107,4
4ᵉ trim. 2022 110,7 106,4 113,1 107,9
1ᵉ trim. 2023 111,0 106,6 113,4 108,0
2ᵉ trim. 2023 111,1 106,8 113,3 108,3
3ᵉ trim. 2023 111,0 106,9 113,1 108,3
4ᵉ trim. 2023 110,9 107,1 112,8 108,4
1ᵉ trim. 2024 111,3 107,3 113,1 108,7
2ᵉ trim. 2024 111,3 107,3 112,9 108,6
3ᵉ trim. 2024 111,4 107,4 113,2 108,6
4ᵉ trim. 2024 111,4 107,1 113,0 108,3
  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : Emploi salarié total.
  • Sources : Insee, Estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 3Évolution de l'emploi salarié

  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : Emploi salarié total.
  • Sources : Insee, Estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Le marché du travail insulaire se tend. Les inscriptions en catégorie A, B, C à France Travail augmentent de 1,3 % par rapport au trimestre précédent (données corrigées des variations saisonnières) (avertissement). Ainsi, 19 880 demandeurs d’emploi en fin de mois (DEFM) sont inscrits à France Travail au dernier trimestre 2024. Dans le même temps, la hausse nationale se renforce également (+1,7 %).

Pour autant, le chômage concerne 6,4 % de la population active insulaire (7,3 % en France). Il diminue de 0,1 point par rapport au trimestre précédent. Au niveau national, la tendance est la même tandis que le halo du chômage s’étend. Ce halo regroupe les personnes inactives (ni en emploi, ni au chômage au sens du BIT), mais proches du marché du travail parce qu’elles souhaitent travailler.

Avertissement sur les demandeurs d'emploi en fin de mois

Entre octobre et novembre 2024, une évolution dans le formulaire d’actualisation a conduit à augmenter le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A d’environ 36 000 au niveau national, et à réduire d’autant le nombre de demandeurs d’emploi en catégories B et C.

Par ailleurs, une expérimentation d’accompagnement renforcé vers l’emploi des bénéficiaires du RSA (BRSA) a été initiée en avril 2023 dans 18 territoires puis étendue en mars 2024 à 29 nouvelles zones, portant à 47 le nombre de territoires concernés (au niveau national) par l'accompagnement rénové des bénéficiaires du RSA. Elle conduit à enregistrer progressivement à France Travail l’ensemble des BRSA de ces territoires. Fin décembre 2024, cette expérimentation concerne environ 57 000 personnes, dont 29 000 sont comptabilisées comme demandeurs d’emploi.

Des informations complémentaires sont disponibles sur la dernière publication Ouvrir dans un nouvel ongletDares Indicateurs.

Encadré 1 - Contexte international - Désordre mondial

Fin 2024, l’activité aux États-Unis est restée soutenue (+0,6 % au quatrième trimestre) portant la croissance annuelle à +2,8 %, tandis qu’elle est restée médiocre dans la zone euro (+0,2 %), confirmant l’absence de réelle reprise sur l’année (+0,8 % au total en 2024, après +0,5 % en 2023). Depuis début 2025, la nouvelle orientation de l’administration américaine et les perspectives de guerre commerciale qu’elle entraîne hypothèquent un peu plus l’éventualité d’un redémarrage européen à court terme. L’instauration de droits de douane aux États-Unis mettrait un coup de frein au commerce mondial et frapperait les économies européennes dépendantes de la demande américaine, en particulier l’Allemagne et l’Italie.

Encadré 2 - Contexte national - Croissance en berne

En France, la croissance a plutôt bien résisté sur l’ensemble de l’année 2024 (+1,1 %). Le retournement de l’investissement a été compensé par l’accélération des dépenses publiques, mais ce facteur de soutien s’inverserait en 2025, la France prévoyant un effort significatif de réduction du déficit public. Dans un contexte international dégradé, l'économie française tournerait au ralenti au premier semestre 2025 (+0,1 % au premier trimestre puis +0,2 % au deuxième) et l’acquis de croissance pour 2025 atteindrait seulement +0,4 % à mi-année.

Sur le marché du travail, l’emploi salarié s’est nettement retourné en fin d’année, l’économie française détruisant 90 000 postes sur les trois derniers mois de 2024. En prévision, les entreprises continueraient de réduire leurs effectifs de 50 000 postes salariés au premier semestre, en partie compensés par des créations d’emplois non-salariés. Cette baisse de l’emploi pousserait le taux de chômage à la hausse à 7,6 % mi-2025.

Publication rédigée par :Marie-Pierre Nicolaï, Déborah Caruso (Insee)
Avertissement méthodologique

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Pour comprendre

Emploi salarié :

Créations d’entreprises :

Nomenclature :

Publication rédigée par :Marie-Pierre Nicolaï, Déborah Caruso (Insee)

Définitions

Heures rémunérées :

Les heures rémunérées couvrent les heures travaillées ainsi que des heures non travaillées mais rémunérées par l’employeur, notamment pendant les congés payés. Les périodes de chômage partiel indemnisées par l’administration publique et non par l’employeur ne sont à ce titre pas comprises dans les heures rémunérées.

Emploi salarié :

Les salariés sont les personnes qui travaillent, aux termes d’un contrat, pour une autre entité résidente en échange d’un salaire ou d’une rétribution équivalente, avec un lien de subordination.

Intérim / Travail temporaire / Travail intérimaire :

L' intérim (ou travail intérimaire ou travail temporaire) consiste à mettre à disposition provisoire d’entreprises clientes, des salariés qui, en fonction d'une rémunération convenue, sont embauchés et rémunérés à cet effet par l'entreprise de travail temporaire.

L'intérim se caractérise donc par une relation triangulaire entre l’entreprise de travail temporaire, l’entreprise cliente et le salarié, et implique la conclusion de deux contrats : un contrat de mise à disposition (entre l’entreprise de travail temporaire et l’entreprise cliente) et un contrat de mission (entre l’entreprise de travail temporaire et le salarié).

Le contrat ne peut être conclu que pour l’exécution d’une tâche précise et temporaire, dénommée mission, et seulement dans les cas énumérés par la loi. Quel que soit le motif pour lequel il est conclu, un tel contrat ne peut avoir ni pour objet ni pour effet de pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise utilisatrice.

Secteur tertiaire / Tertiaire :

Le secteur tertiaire recouvre un vaste champ d'activités qui s'étend du commerce à l'administration, en passant par les transports, les activités financières et immobilières, les services aux entreprises et services aux particuliers, l'éducation, la santé et l'action sociale.

Il est composé du :

  • tertiaire principalement marchand (commerce, transports, activités financières, services rendus aux entreprises, services rendus aux particuliers, hébergement-restauration, immobilier, information-communication) ;
  • tertiaire principalement non-marchand (administration publique, enseignement, santé humaine, action sociale).

Le périmètre du secteur tertiaire est de fait défini par complémentarité avec les activités agricoles et industrielles (secteurs primaire et secondaire).

Taux de chômage :

Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...

Remarque :

Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.

Taux de chômage (BIT) :

Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).

Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM / Demandes d'emploi en fin de mois :

Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.

Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD :

Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.

Création d'entreprise / Réactivation d'entreprise :

Une création d'entreprise correspond à la mise en œuvre d'une nouvelle combinaison de facteurs de production avec pour restriction qu'aucune autre entreprise ne soit impliquée dans cet évènement.

Les créations d’entreprises sont en fait des créations d’unités légales. On parle néanmoins de créations d’entreprises en raison de la spécificité de la situation au moment de la création. En effet, au moment de son immatriculation, il n’est pas possible de déterminer si une unité légale est indépendante ou appartient à un groupe. Par défaut, au moment de la création, toute entité est donc indépendante et considérée comme une entreprise.

La statistique mensuelle des créations d'entreprises est constituée à partir du dispositif SIDE (Système d’information sur la démographie d’entreprises). Ce dispositif est alimenté à partir de données du répertoire Sirene, enrichies d’éléments provenant du répertoire statistique Sirus.

Les créations d'entreprises correspondent aux unités légales du répertoire Sirene qui enregistrent un début d'activité relevant de l'un des cas suivants :

  • l'immatriculation d'une nouvelle unité légale avec création d'une nouvelle combinaison de facteurs de production ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de plus d'un an (il n'y a pas de nouvelle immatriculation mais reprise de l'ancien numéro Siren, en général pour un entrepreneur individuel) ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de moins d'un an, mais avec changement d'activité ;
  • la reprise par une unité légale nouvellement immatriculée de tout ou partie des activités et facteurs de production d'une autre unité légale, lorsqu'il n'y a pas de continuité économique entre la situation du cédant et celle du repreneur.

On considère qu'il n'y a pas continuité économique de l'unité légale si, parmi les trois éléments suivants concernant son siège, au moins deux sont modifiés lors de la reprise : l'unité légale contrôlant l'établissement siège, l'activité économique et la localisation.

Depuis les données relatives à janvier 2009, à la suite de la mise en place du régime de l'auto-entrepreneur (renommé micro-entrepreneur, à compter du 19 décembre 2014), les statistiques de créations d'entreprises incluent les demandes de créations enregistrées dans Sirene au titre de ce régime. Ce dénombrement n'inclut pas les entrepreneurs déjà en activité avant le 1er janvier 2009 et qui avaient demandé, à titre dérogatoire au plus tard le 31 mars 2009, à bénéficier du régime micro-social et du versement fiscal libératoire en 2009.

La statistique de créations d'entreprises couvre l'ensemble des activités marchandes hors agriculture.

Remarque :

Depuis le 1er janvier 2007, la notion de création d'entreprise s'appuie sur un concept harmonisé au niveau européen pour faciliter les comparaisons.


Défaillance d'entreprise :

Une unité légale est en situation de défaillance ou de dépôt de bilan à partir du moment où une procédure de redressement judiciaire est ouverte à son encontre.

Cette procédure intervient lorsqu'une unité légale est en état de cessation de paiement, c'est-à-dire qu'elle n'est plus en mesure de faire face à son passif exigible avec son actif disponible.

Remarque :

Il ne faut pas confondre la notion de défaillance et la notion de cessation. La notion de cessation correspond à l'arrêt total de l'activité économique d'une entreprise. Toutes les défaillances ne donnent pas des cessations. Par exemple, un jugement d'ouverture de procédure de défaillance (dépôt de bilan d'une entreprise inscrite dans le cadre d'une procédure judiciaire) ne se résout pas forcement par une liquidation.

Toutes les cessations n'ont pas donné lieu à une défaillance. Par exemple, un entrepreneur individuel peut cesser son activité suite à un départ en retraite.

Logement autorisé :

Un logement autorisé est un logement, non encore réalisé, dont la construction a été autorisée par un permis de construire ou une non-opposition à une déclaration préalable.


Logement commencé :

Un logement est considéré comme commencé (ou mis en chantier) après réception de la déclaration d’ouverture de chantier (DOC) envoyée par le pétitionnaire (ou maître d’ouvrage).

Un chantier est considéré ouvert lorsque les fouilles en rigole ou les fondations sont entreprises pour une partie ou la totalité des constructions autorisées.

Remarque :

Une « fouille en rigole » est un creusement du sol pour permettre la construction à l'emplacement des « semelles » (ces dernières sont les parties basses).

Revenu de solidarité active / RSA :

Le revenu de solidarité active est une allocation qui complète les ressources initiales du foyer pour qu'elles atteignent le niveau d'un revenu garanti.

Le montant du revenu garanti varie en fonction de la composition du foyer et du nombre d'enfant(s) à charge.

Remarque :

Le revenu de Solidarité active (RSA) se substitue au revenu minimum d'insertion (RMI) et à l'allocation parent isolé (API).

Le RSA est en vigueur depuis 2009 en métropole, depuis 2011 dans les départements et collectivités d’outre-mer (à l’exception de la Polynésie française, la Nouvelle-Calédonie et Wallis-et-Futuna où il n’est pas applicable) et depuis 2012 à Mayotte (selon des modalités spécifiques).

Prime d'activité :

La prime d’activité est un complément de revenus d’activité s’adressant aux travailleurs percevant des revenus modestes. Elle remplace depuis 2016 le revenu de solidarité active (RSA-activité) et la prime pour l’emploi (PPE).


Sa réglementation s’inscrit dans la continuité de celle du RSA-activité, mais présente cependant quelques spécificités, notamment pour les temps partiels (bonus modulable individuel).

Correction des variations saisonnières / CVS / Désaisonnalisation :

La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l'effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.

Par exemple, les ventes de jouets augmentent toujours fortement entre novembre et décembre, en raison de Noël. Sur les données brutes, cet effet périodique masque l’évolution conjoncturelle sous-jacente pour une année donnée. Une fois la série désaisonnalisée, c’est-à-dire l’effet Noël retiré, les ventes peuvent s’avérer en baisse, signe d’une moins bonne année.

Pour en savoir plus

(1) Retrouvez davantage de données associées à cette publication en téléchargement.

(2) Insee, « Au quatrième trimestre 2024, l’emploi salarié recule dans presque toutes les régions », Informations Rapides no 78, mars 2025.

(3) Insee, « Stabilité des créations d’entreprises en janvier 2025 », Informations Rapides no 36, février 2025.

(4) Insee, « Au quatrième trimestre 2024, l’emploi salarié se replie de 0,3 % », Informations Rapides no 57, février 2025.

(5) « Ouvrir dans un nouvel ongletEntreprises : Comment faire face aux difficultés de trésorerie ? », les-aides.fr.