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Insee Conjoncture Nouvelle-Aquitaine · Juin 2025 · n° 47
Insee Conjoncture Nouvelle-AquitaineBilan économique 2024 - Nouvelle-Aquitaine Davantage de secteurs en difficulté et dégradation du marché du travail

En 2024, l’activité économique souffre du contexte national et international encore morose. Elle stagne en Nouvelle-Aquitaine alors qu’elle progresse quelque peu au niveau national. En conséquence, le marché du travail se dégrade. Dans la région, l’emploi salarié se contracte légèrement, évolution inédite au cours des dix dernières années. Les emplois intérimaires sont les premiers à en subir les effets avec une forte diminution par rapport à 2023. Parallèlement, le nombre de demandeurs d’emploi augmente, notamment parmi les jeunes et les hommes. Fin 2024, le taux de chômage s’établit à 6,5 % de la population active néo-aquitaine et reste inférieur à celui de la France hors Mayotte.

Les secteurs déjà en difficulté en 2023 ne parviennent pas à se redresser et en entraînent d’autres dans leur sillage. Ainsi, le secteur de la construction subit encore un marché immobilier en repli et ses effectifs se réduisent de nouveau. La moindre activité dans ce secteur affecte d’autres branches, dans l’industrie comme dans les services.

Dans l’industrie néo-aquitaine, l’activité reste globalement dynamique. Toutefois, des disparités sectorielles existent. Ainsi, la bonne santé de la construction aéronautique et spatiale compense le repli d’activité de l’industrie automobile. L’industrie agroalimentaire et le secteur de l’eau, énergie, déchets sont également en progression alors que d’autres, comme le travail du bois, pâtissent du recul d’activité dans la construction.

Dans le tertiaire marchand hors intérim, les difficultés perdurent pour les secteurs des transports et de l’immobilier, tous deux affectés notamment par la baisse d’activité dans la construction. De plus, elles s’étendent à d’autres secteurs comme le commerce qui n’avait pas connu de réduction d’effectifs depuis plusieurs années ou celui de l’hébergement-restauration qui souffre d’une moindre fréquentation en 2024.

En revanche, le tertiaire non-marchand poursuit son essor mais à un rythme moins élevé qu’en 2023.

Par ailleurs, l’agriculture régionale réduit également la voilure en matière d’emplois salariés. Une grande partie des cultures pâtissent de conditions climatiques défavorables. Les récoltes s’en trouvent réduites pour les grandes cultures, pour de nombreux fruits et légumes ainsi que pour les vignobles. Dans les élevages, la diminution des cheptels et celle de la production se poursuivent. Seuls, les éleveurs de volailles retrouvent une activité normale avec de meilleures conditions sanitaires qu’en 2023.

En dépit de ce climat économique maussade, l’entrepreneuriat reprend un peu de couleurs dans la région avec un rebond des créations d’entreprises par rapport à l’année précédente. Toutefois, le nombre de défaillances d’entreprises augmente encore en 2024 et atteint un niveau record en trente ans.

Insee Conjoncture Nouvelle-Aquitaine
No 47
Paru le :Paru le26/06/2025

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2024 publiés par l'Insee.

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Transports - Les difficultés perdurent Bilan économique 2024

Cindy Viard Rovira (Observatoire Régional des Transports Nouvelle-Aquitaine)

L’année 2024 a été marquée par un nouveau déclin du nombre d’immatriculations neuves, notamment pour les voitures particulières, faisant suite à une année 2022 pénalisée par une forte inflation et à un rebond en 2023. Le trafic aérien, porté par les vols internationaux et les vols à bas coût, diminue légèrement et peine à retrouver une fréquentation d’avant Covid. Les résultats du trafic portuaire sont mitigés avec des baisses significatives pour certaines marchandises. Les volumes de marchandises transportées par la route sont également en baisse.

Insee Conjoncture Nouvelle-Aquitaine

No 47

Paru le :26/06/2025

Déclin des immatriculations neuves

Sur l’année 2024, 217 700 véhicules routiers sont immatriculés en Nouvelle-Aquitaine, en baisse de 3,5 % par rapport à 2023, contre -2,3 % au niveau national (figure 1). Dans la région, ce repli, plus ou moins marqué, concerne tous les types de véhicules routiers.

Figure 1Nombre et évolution des immatriculations par type de véhicule

(en %)
Nombre et évolution des immatriculations par type de véhicule ((en %))
Catégories de véhicules Nouvelle-Aquitaine France entière
Nombre d’immatriculations en 2024 Évolution 2023 - 2024 Évolution annuelle moyenne 2018 - 2023 * Nombre d’immatriculations en 2024 Évolution 2023 - 2024 Évolution annuelle moyenne 2018 - 2023 *
Voitures particulières 147 921 -4,0 -4,1 1 755 167 -3,4 -4,0
Véhicules utilitaires légers ¹ 34 499 -0,3 -4,7 391 515 0,3 -3,7
Véhicules industriels à moteur ² 4 620 -5,0 -0,0 50 741 0,5 -2,2
Bus et autocars 427 -10,7 0,9 6 625 7,9 -1,0
2-3 roues et quadricycles à moteur 30 191 -4,3 4,3 330 584 0,5 3,5
Ensemble 217 658 -3,5 -3,2 2 534 632 -2,3 -3,1
  • ¹ : Camionnettes et véhicules automoteurs spécialisés <= 3,5 t de PTAC.
  • ² : Camions, véhicules automoteurs spécialisés > 3,5 t de PTAC et tracteurs routiers.
  • * : Évolution qui aurait été observée pour les immatriculations de véhicules neufs, pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
  • Note : Données brutes.
  • Champ : Les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris), hors immatriculations provisoires et transit temporaire.
  • Source : SDES, Rsvero.

Les reculent de 4 % par rapport à 2023 dans la région (figure 2). La majorité des départements sont concernés par cette baisse. Comparé aux précédentes années, ce volume d’immatriculations est légèrement inférieur à celui de 2020 et 2021, mais reste supérieur à l’année 2022 particulièrement marquée par l’inflation et des difficultés d’approvisionnement. En 2024, la baisse s’inscrit également dans un contexte de recomposition de l’offre. Les motorisations hybrides non rechargeables des véhicules particuliers connaissent une forte progression et représentent un tiers des nouvelles immatriculations.

Figure 2Immatriculation de véhicules neufs par département et type de véhicule

Immatriculation de véhicules neufs par département et type de véhicule
Zonage Nombre d’immatriculations en 2024 Évolution des immatriculations de voitures particulières (%)
Voitures particulières Véhicules utilitaires légers ¹ Véhicules industriels à moteur ² Bus et autocars 2-3 roues et quadricycles à moteur 2023 - 2024 Évolution annuelle moyenne 2018 - 2023 *
Charente 7 152 1 833 231 10 1 283 -11,9 -2,8
Charente-Maritime 18 131 3 975 418 12 3 239 -2,7 -3,2
Corrèze 5 409 1 241 206 20 1 220 -4,6 -6,9
Creuse 1 742 485 60 1 666 1,5 -9,6
Dordogne 8 999 2 003 290 25 1 733 -11,6 -2,7
Gironde 40 308 9 695 1 106 119 7 991 -4,9 -2,4
Landes 11 273 2 621 251 31 2 063 0,3 -3,4
Lot-et-Garonne 7 763 2 297 600 14 1 721 0,8 -5,7
Pyrénées-Atlantiques 17 717 3 796 559 121 5 108 -2,3 -3,9
Deux-Sèvres 6 422 1 942 409 21 1 578 -3,1 -5,2
Vienne 14 230 2 805 226 24 1 548 -5,1 -7,8
Haute-Vienne 8 775 1 806 264 29 2 041 0,5 -5,6
Nouvelle-Aquitaine 147 921 34 499 4 620 427 30 191 -4,0 -4,1
France entière 1 755 167 391 515 50 741 6 625 330 584 -3,4 -4,0
  • ¹ : Camionnettes et véhicules automoteurs spécialisés <= 3,5 t de PTAC.
  • ² : Camions, véhicules automoteurs spécialisés > 3,5 t de PTAC et tracteurs routiers.
  • * : Évolution qui aurait été observée pour les immatriculations de véhicules neufs, pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
  • Note : Données brutes.
  • Champ : Les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris), hors immatriculations provisoires et transit temporaire.
  • Source : SDES, Rsvero.

Léger repli du trafic aérien

En 2024, les aéroports de Nouvelle-Aquitaine totalisent près de 8,8 millions de passagers, en léger recul par rapport à 2023 (-0,9 %), contre +3,9 % pour l’ensemble des aéroports français (figure 3). Seule la fréquentation des lignes internationales, qui représente 65 % des passagers, progresse (+3,4 % en un an). Le nombre de passagers sur les lignes nationales et de transit diminue. Les vols à bas coût se stabilisent sur la période, avec plus de 6 millions de passagers en 2024. Ils représentent 71 % de l’ensemble des passagers en Nouvelle-Aquitaine, contre 43 % au niveau national. Bordeaux-Mérignac, premier aéroport néo-aquitain, affiche un trafic stable en 2024, bien inférieur à son niveau d’avant Covid.

Figure 3Passagers des aéroports par type de ligne

(en %)
Passagers des aéroports par type de ligne ((en %))
Type de ligne Nouvelle-Aquitaine France entière
Passagers 2024 (nombre) Évolution entre 2023 et 2024 Évolution annuelle moyenne entre 2018 et 2023 ¹ Évolution entre 2023 et 2024 Évolution annuelle moyenne entre 2018 et 2023 ¹
Lignes nationales ² 3 038 324 -8,1 -6,5 -4,5 -3,7
Lignes internationales 5 699 224 3,4 2,1 6,7 0,3
Transit 21 518 -4,4 -13,5 -7,9 -13,9
Total 8 759 066 -0,9 -1,7 3,9 -0,8
dont lignes à bas coût (low cost) 6 253 134 -0,5 4,4 6,1 4,1
Part des lignes à bas coût (low cost) (%) 71,4 /// /// /// ///
  • ¹ : Évolution qui aurait été observée pour le trafic passager des aéroports, pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
  • ² : La fréquentation des aéroports français comptabilise les passagers embarqués ou débarqués. Ainsi, tous les passagers ayant effectué un vol national à l’intérieur du périmètre défini (France métropolitaine et DROM) sont comptés deux fois. Par exemple, un passager Bordeaux-Lyon est compté une fois au départ de Bordeaux et une fois à l’arrivée à Lyon.
  • Note : Données brutes.
  • /// : Absence de donnée due à la nature des choses.
  • Source : Union des aéroports français.

Trafic portuaire mitigé

Contrairement au trafic des autres ports de la région, celui du Port de Bordeaux progresse entre 2023 et 2024 (+1,4 %), notamment grâce aux hausses des vracs liquides, à l’import comme à l’export (figure 4). Celui du Port de La Rochelle se replie légèrement par rapport à 2023. Les produits pétroliers et les céréales/oléagineux y concentrent plus de deux tiers des trafics. En 2024, le volume des produits pétroliers recule de 10 % et celui des céréales/oléagineux est stable. L’activité au Port de Bayonne baisse de 8,4 % entre 2023 et 2024. Le trafic est notamment pénalisé par l’arrêt de l’activité sidérurgique en Europe. L’ensemble portuaire Rochefort Tonnay-Charente connaît un léger retrait de 10 000 tonnes dû à la baisse des trafics liés au BTP et aux céréales. Malgré ces résultats mitigés, l’année 2024 est marquée par d’importants investissements financiers de la part des ports de commerce néo-aquitains, en termes de décarbonation, de réhabilitation, d’aménagements, etc.

Figure 4Tonnages enregistrés dans les ports de Nouvelle-Aquitaine

Tonnages enregistrés dans les ports de Nouvelle-Aquitaine
Ports Tonnages (en tonnes) Évolution (en %)
2021 2022 2023 2024 2024/2023 2024/2018
La Rochelle 8 845 723 9 616 153 8 595 205 8 380 544 -2,5 -13,1
Bordeaux 6 697 364 6 549 440 6 188 793 6 274 090 1,4 -11,2
Bayonne 2 417 227 2 051 891 2 301 497 2 107 719 -8,4 -10,4
Rochefort – Tonnay-Charente 726 032 618 055 607 896 597 494 -1,7 -28,7
  • Sources : Port Atlantique La Rochelle, Bordeaux Port Atlantique, Port de Bayonne, Syndicat Mixte du Port de commerce Rochefort/Tonnay-Charente.

Baisse des échanges dans le transport routier de marchandises

Avec sa position géographique, la région Nouvelle-Aquitaine concentre des . En 2024, le volume de marchandises transportées par la route (en tonne-kilomètre) à l’intérieur de la région est stable par rapport à l’année précédente (figure 5). Les volumes de marchandises entrants et sortants sont quant à eux en baisse.

Figure 5Transport de marchandises par la route

(en %)
Transport de marchandises par la route ((en %))
Nouvelle-Aquitaine 2024 (p) (millions de tonnes - kilomètres) Évolution entre 2023 et 2024 Évolution annuelle moyenne entre 2018 et 2023 ¹
Entrées dans la région 8 239 -3,5 2,0
Sorties de la région 8 273 -5,1 1,2
Intérieur de la région 9 510 0,0 -0,2
Total 26 023 -2,8 0,9
  • p : Données provisoires.
  • ¹ : Évolution qui aurait été observée pour le transport de marchandises par la route, pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
  • Champ : France métropolitaine hors Corse. Données hors transport international.
  • Source : SDES, Enquête Transport routier de marchandises.
Publication rédigée par :Cindy Viard Rovira (Observatoire Régional des Transports Nouvelle-Aquitaine)

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Immatriculations de véhicules neufs :

Les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris). Les immatriculations provisoires de véhicules neufs et celles des véhicules en transit temporaire ne sont pas comptabilisées.

Le répertoire est notamment alimenté par les informations du système d’immatriculation des véhicules transmises par le ministère de l’Intérieur.

Remarque :

Le Service de la donnée et des études statistiques (SDES) du Ministère de la Transition Écologique publie les immatriculations de véhicules neufs.

Transport routier de marchandises :

Les indicateurs issus de l’enquête sur le transport routier de marchandises portent sur l’activité de transport routier intérieur de marchandises du pavillon français. Il s’agit de l’activité effectuée sur le territoire de la France métropolitaine. Elle comprend le « transport national », soit les trajets ayant une origine et une destination sur le territoire métropolitain, et la partie intérieure du transport international, soit la partie métropolitaine des trajets de la France vers l’étranger ou de l’étranger vers la France.

Exemple : pour une marchandise chargée à Lyon et déchargée à Bruxelles, seules les tonnes-kilomètres réalisées entre Lyon et la frontière franco-belge seront comptées. L’éventuelle partie française d’un trajet entre une origine et une destination à l’étranger, ou transit, n’est pas prise en compte.

L’unité retenue pour mesurer le transport de marchandises est la tonne-kilomètre, unité additive évitant les doubles comptes correspondant au déplacement d’une tonne de marchandises sur un kilomètre.

Pour en savoir plus

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