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Insee Conjoncture Corse · Janvier 2025 · n° 52
Insee Conjoncture CorseLa fréquentation touristique estivale dynamise l’emploi salarié régional Note de conjoncture régionale - 3e trimestre 2024

Marie-Pierre Nicolaï, Déborah Caruso (Insee)

Au 3e trimestre 2024, en Corse, si le trafic de voyageurs augmente à peine par rapport à l’été 2023, la hausse très marquée du nombre de nuitées passées dans les hôtels et les campings se reflète dans l’économie régionale. L’activité, l’emploi et les chiffres d’affaires progressent dans les secteurs très touristiques. Cependant, ce dynamisme n’empêche pas le marché du travail insulaire de se dégrader.

Insee Conjoncture Corse
No 52
Paru le :Paru le10/01/2025
Insee - La fréquentation touristique estivale dynamise l’emploi salarié régional
Publication rédigée par :Marie-Pierre Nicolaï, Déborah Caruso (Insee)

La fréquentation touristique estivale laisse supposer des choix d’hébergement en mutation

Au 3e trimestre 2024, 4,1 millions de passagers transitent dans les ports et aéroports de l’île. Avec 6 500 passagers de plus, le trafic de voyageurs excède celui de l’été 2023 (+0,2 %). La hausse du mois d’août soutient seule l’augmentation trimestrielle avec 4,6 % de passagers supplémentaires.

La hausse de fréquentation touristique est bien plus marquée dans l’hébergement marchand que dans les transports ce qui laisse supposer des choix d’hébergement en mutation. Par rapport au même trimestre de 2023, le nombre de nuitées progresse nettement dans les campings (+11,1 %) et dans les hôtels insulaires (+10,4 %) (figure 1). En revanche, dans les autres hébergements collectifs de tourisme (AHCT), le repli de la clientèle en provenance de France engendre une baisse du nombre de nuitées de 2,6 %.

Figure 1Évolution du nombre de nuitées totales dans les hôtels par rapport au même mois de l'année précédente

(en %)
Évolution du nombre de nuitées totales dans les hôtels par rapport au même mois de l'année précédente ((en %))
Période Corse France
janv. 2023 39,6 42,0
févr. 2023 10,8 16,4
mars 2023 -11,5 6,9
avril 2023 8,0 8,3
mai 2023 1,1 5,5
juin 2023 -7,4 1,4
juil. 2023 -9,9 -5,4
août 2023 -9,4 -5,5
sept. 2023 -2,7 1,7
oct. 2023 3,8 -3,6
nov. 2023 -4,2 -2,8
déc. 2023 4,1 -3,3
janv. 2024 -2,1 -2,5
févr. 2024 -0,5 -1,7
mars 2024 22,9 6,9
avril 2024 9,2 -8,9
mai 2024 14,5 -0,5
juin 2024 8,9 -4,7
juil. 2024 9,4 -6,1
août 2024 11,5 0,7
sept. 2024 9,9 -2,8
oct. 2024 14,3 1,5
  • Notes : Le dernier mois est provisoire. Données mensuelles brutes.
  • Sources : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme (CRT) ; enquête de fréquentation dans les hébergements touristiques.

Figure 1Évolution du nombre de nuitées totales dans les hôtels par rapport au même mois de l'année précédente

  • Notes : Le dernier mois est provisoire. Données mensuelles brutes.
  • Sources : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme (CRT) ; enquête de fréquentation dans les hébergements touristiques.

Les effets de la fréquentation sont tangibles sur l’activité économique régionale

Au 3e trimestre 2024, l’activité régionale augmente de 0,5 % par rapport au même trimestre de 2023 sur la base du suivi des heures rémunérées (figure 2). Cette hausse est supérieure à celle observée au niveau national (+0,3 %). Dans les services marchands, le nombre d’heures rémunérées progresse de 1,0 %. L’augmentation concerne les secteurs directement liés au tourisme. Ainsi, l’activité s’amplifie de 3,1 % dans les transports et demeure stable dans l’hébergement-restauration.

Par rapport au trimestre précédent, l’emploi dans les activités marchandes hors intérim augmente de +0,4 %, principalement dans les secteurs de l’hébergement-restauration (+0,7 %) et des transports (+0,3 %).

Figure 2Contributions sectorielles mensuelles à l'évolution des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année précédente - Corse

(évolution en %, contribution en points)
Contributions sectorielles mensuelles à l'évolution des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année précédente - Corse ((évolution en %, contribution en points))
Période Industrie Construction Services principalement marchands Services principalement non marchands Évolution totale
janv. 2023 0,3 -0,2 1,1 0,8 2,0
févr. 2023 0,1 -0,2 0,3 0,5 0,7
mars 2023 0,1 -0,2 0,0 0,5 0,4
avril 2023 0,0 0,0 0,8 0,4 1,2
mai 2023 -0,1 -0,1 0,4 0,3 0,5
juin 2023 0,1 -0,2 -0,3 0,3 -0,1
juil. 2023 0,2 0,0 0,5 0,3 1,0
août 2023 0,1 0,2 0,4 0,2 1,0
sept. 2023 0,2 -0,1 0,2 0,2 0,5
oct. 2023 0,2 -0,3 0,7 0,4 1,0
nov. 2023 0,4 -0,2 0,0 0,3 0,5
déc. 2023 0,1 0,5 0,5 0,2 1,4
janv. 2024 0,3 -0,3 1,7 0,3 1,9
févr. 2024 0,2 -0,3 1,7 0,3 1,8
mars 2024 0,0 -0,6 1,3 0,2 0,9
avril 2024 0,2 -0,2 1,5 0,3 1,8
mai 2024 0,2 -0,4 1,7 0,2 1,7
juin 2024 0,0 -0,3 0,9 0,2 0,7
juil. 2024 0,1 -0,4 0,7 0,2 0,7
août 2024 0,0 -0,4 0,7 0,3 0,6
sept. 2024 0,0 -0,6 0,7 0,2 0,3
oct. 2024 0,2 -0,7 0,6 0,2 0,2
  • Note : Ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré.
  • Champ : Secteur privé hors secteur agricole.
  • Source : DSN - traitement provisoire, Insee.

Figure 2Contributions sectorielles mensuelles à l'évolution des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année précédente - Corse

  • Note : Ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré.
  • Champ : Secteur privé hors secteur agricole.
  • Source : DSN - traitement provisoire, Insee.

L’activité s’intensifie aussi de 1,4 % dans la production alimentaire, boissons et tabac par rapport au 3e trimestre 2023 sans pour autant créer d’emploi ce trimestre. Dans le commerce, en revanche, l’emploi salarié s’étoffe de plus de 200 postes (+1,2 %).

Par ailleurs, le chiffre d’affaires dans les entreprises de l’hébergement-restauration augmente au 3e trimestre 2024. La progression est néanmoins plus soutenue dans l’hébergement que dans la restauration et concerne surtout les mois d’août et septembre. Les professionnels auraient ajusté leur prix à la baisse pour répondre à la concurrence des autres destinations et aux réservations de dernière minute avec des budgets contraints.

Malgré la progression de l’emploi, le marché du travail insulaire s’essouffle

Au 3e trimestre 2024, l’emploi salarié régional progresse de 0,2 % par rapport au trimestre précédent et totalise 129 400 emplois (figure 3). La tendance est identique au niveau national. Contrairement aux précédents trimestres, le privé soutient l’augmentation des effectifs salariés (+0,3 %) face à la stabilité du secteur public (-0,1 %).

Figure 3Évolution de l'emploi salarié par secteur - Corse

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017)
Évolution de l'emploi salarié par secteur - Corse ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017))
Période Construction Industrie Tertiaire marchand hors intérim Tertiaire non marchand
4ᵉ trim. 2017 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2018 101,7 100,9 102,0 99,8
2ᵉ trim. 2018 102,4 101,6 103,1 100,3
3ᵉ trim. 2018 103,9 101,3 102,2 100,1
4ᵉ trim. 2018 103,7 103,1 101,4 100,3
1ᵉ trim. 2019 107,9 104,2 104,0 100,2
2ᵉ trim. 2019 108,4 104,3 104,3 101,2
3ᵉ trim. 2019 108,8 103,3 104,3 101,5
4ᵉ trim. 2019 110,2 104,0 104,9 101,3
1ᵉ trim. 2020 110,5 103,2 104,2 101,8
2ᵉ trim. 2020 112,4 97,8 92,6 100,7
3ᵉ trim. 2020 114,0 101,1 100,6 102,4
4ᵉ trim. 2020 115,4 103,2 104,9 103,0
1ᵉ trim. 2021 117,7 104,2 105,2 103,7
2ᵉ trim. 2021 118,3 104,6 105,5 103,8
3ᵉ trim. 2021 118,4 104,8 107,4 104,2
4ᵉ trim. 2021 118,7 107,1 110,2 104,9
1ᵉ trim. 2022 119,4 107,3 111,8 105,5
2ᵉ trim. 2022 119,2 108,3 111,8 105,7
3ᵉ trim. 2022 119,7 107,3 111,3 105,3
4ᵉ trim. 2022 119,7 107,3 112,6 105,6
1ᵉ trim. 2023 119,2 108,7 112,9 105,7
2ᵉ trim. 2023 119,1 108,6 112,7 106,3
3ᵉ trim. 2023 118,5 108,4 112,7 106,6
4ᵉ trim. 2023 117,3 109,2 112,3 106,9
1ᵉ trim. 2024 115,8 109,9 112,5 107,6
2ᵉ trim. 2024 114,7 109,6 112,4 108,0
3ᵉ trim. 2024 114,5 109,8 112,8 108,1
  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : Emploi salarié total hors intérim.
  • Sources : Insee, Estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 3Évolution de l'emploi salarié par secteur - Corse

  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : Emploi salarié total hors intérim.
  • Sources : Insee, Estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Dans la construction, les effectifs salariés se maintiennent après plusieurs trimestres consécutifs de baisse. Dans le tertiaire non marchand, l’emploi progresse de 0,2 % avec des secteurs de la santé, de l’hébergement médico-social et action sociale dynamiques.

L’emploi industriel (+0,2 %) reste tonique dans les activités de production d’énergie, eau et gestion des déchets. Enfin, l’intérim retrouve un niveau de 600 emplois après le rebond exceptionnel du précédent trimestre. Globalement, l’emploi régional progresse de 0,4 % sur un an avec 500 postes supplémentaires.

Néanmoins, le marché du travail insulaire se dégrade. Au 3e trimestre 2024, 19 620 demandeurs d’emploi en fin de mois (DEFM) sont inscrits à France Travail en catégorie A, B, C. Ce nombre progresse de 0,7 % sur l’île. La hausse nationale est plus modérée (+0,2 %).

En Corse, les inscrits âgés de 50 ans (+1,9 %) et les demandeurs sans activité (catégorie A) sont plus nombreux ce trimestre (+1,1 %).

Dans ce contexte, le taux de chômage insulaire continue d’augmenter légèrement. Au 3e trimestre 2024, il s’établit à 6,5 % de la population active et demeure inférieur de 0,9 point au taux de chômage national.

Avertissement sur les demandeurs d'emploi en fin de mois

Une expérimentation d’accompagnement renforcé vers l’emploi des bénéficiaires du RSA (BRSA) a été initiée en avril 2023 dans 18 territoires puis étendue en mars 2024 à 29 nouvelles zones, portant à 47 le nombre de territoires concernés (au niveau national) par l'accompagnement rénové des bénéficiaires du RSA. Elle conduit à enregistrer progressivement à France Travail l’ensemble des BRSA de ces territoires. Fin septembre 2024, cette expérimentation concerne environ 41 700 personnes, dont 27 400 sont comptabilisées comme demandeurs d’emploi. Les effets du déploiement de cette expérimentation se poursuivront jusqu'à la fin de l'année 2024.

Des informations complémentaires sont disponibles sur la dernière publication Ouvrir dans un nouvel ongletDares Indicateurs.

Encadré 1 - Contexte international - Dans la zone euro, la reprise s’essouffle déjà

Au troisième trimestre, la zone euro a connu une croissance en trompe-l’œil (+0,4 % après +0,2 %). Si la vigueur de l’économie espagnole ne se dément pas, l’activité est restée à l’arrêt en Italie et en Allemagne, tandis qu’elle a accéléré en France sous le seul effet des Jeux Olympiques et Paralympiques. Sur le continent européen, la reprise qui s’esquissait depuis le début de l’année 2024 s’essouffle déjà et la convalescence se prolonge. Le contraste est frappant entre la morosité du Vieux Continent et l’insolente santé de l’économie américaine, où la croissance se maintient à un rythme élevé (+0,7 % à l’été après +0,7 % au printemps).

Encadré 2 - Contexte national - L’activité suspendue à un regain de confiance

Au troisième trimestre 2024, l’activité a accéléré en France (+0,4 % après +0,2 %), portée par le soutien ponctuel, de l’ordre de 0,2 point de PIB, des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris (JOP). La demande intérieure a augmenté grâce à la progression de la consommation des ménages et au dynamisme sans faille de celle des administrations, alors que la baisse de l’investissement s’est poursuivie. Le commerce extérieur a légèrement pesé sur l’activité : les importations ont reculé, mais les exportations plus encore, en particulier pour les produits manufacturés. En prévision, l’activité marquerait le pas au quatrième trimestre 2024 (0,0 %) par contrecoup des Jeux Olympiques et Paralympiques, puis croîtrait faiblement au premier semestre (+0,2 % par trimestre). L’acquis de croissance pour 2025 à mi-année serait modeste à +0,5 %.

Publication rédigée par :Marie-Pierre Nicolaï, Déborah Caruso (Insee)

Pour comprendre

Emploi salarié :

Créations d’entreprises :

Nomenclature :

Avertissement méthodologique

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Publication rédigée par :Marie-Pierre Nicolaï, Déborah Caruso (Insee)

Définitions

Heures rémunérées :

Les heures rémunérées couvrent les heures travaillées ainsi que des heures non travaillées mais rémunérées par l’employeur, notamment pendant les congés payés. Les périodes de chômage partiel indemnisées par l’administration publique et non par l’employeur ne sont à ce titre pas comprises dans les heures rémunérées.

Emploi salarié :

Les salariés sont les personnes qui travaillent, aux termes d’un contrat, pour une autre entité résidente en échange d’un salaire ou d’une rétribution équivalente, avec un lien de subordination.

Intérim / Travail temporaire / Travail intérimaire :

L' intérim (ou travail intérimaire ou travail temporaire) consiste à mettre à disposition provisoire d’entreprises clientes, des salariés qui, en fonction d'une rémunération convenue, sont embauchés et rémunérés à cet effet par l'entreprise de travail temporaire.

L'intérim se caractérise donc par une relation triangulaire entre l’entreprise de travail temporaire, l’entreprise cliente et le salarié, et implique la conclusion de deux contrats : un contrat de mise à disposition (entre l’entreprise de travail temporaire et l’entreprise cliente) et un contrat de mission (entre l’entreprise de travail temporaire et le salarié).

Le contrat ne peut être conclu que pour l’exécution d’une tâche précise et temporaire, dénommée mission, et seulement dans les cas énumérés par la loi. Quel que soit le motif pour lequel il est conclu, un tel contrat ne peut avoir ni pour objet ni pour effet de pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise utilisatrice.

Secteur tertiaire / Tertiaire :

Le secteur tertiaire recouvre un vaste champ d'activités qui s'étend du commerce à l'administration, en passant par les transports, les activités financières et immobilières, les services aux entreprises et services aux particuliers, l'éducation, la santé et l'action sociale.

Il est composé du :

  • tertiaire principalement marchand (commerce, transports, activités financières, services rendus aux entreprises, services rendus aux particuliers, hébergement-restauration, immobilier, information-communication) ;
  • tertiaire principalement non-marchand (administration publique, enseignement, santé humaine, action sociale).

Le périmètre du secteur tertiaire est de fait défini par complémentarité avec les activités agricoles et industrielles (secteurs primaire et secondaire).

Taux de chômage :

Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...

Remarque :

Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.

Taux de chômage (BIT) :

Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).

Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM / Demandes d'emploi en fin de mois :

Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.

Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD :

Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.

Création d'entreprise / Réactivation d'entreprise :

Une création d'entreprise correspond à la mise en œuvre d'une nouvelle combinaison de facteurs de production avec pour restriction qu'aucune autre entreprise ne soit impliquée dans cet évènement.

Les créations d’entreprises sont en fait des créations d’unités légales. On parle néanmoins de créations d’entreprises en raison de la spécificité de la situation au moment de la création. En effet, au moment de son immatriculation, il n’est pas possible de déterminer si une unité légale est indépendante ou appartient à un groupe. Par défaut, au moment de la création, toute entité est donc indépendante et considérée comme une entreprise.

La statistique mensuelle des créations d'entreprises est constituée à partir du dispositif SIDE (Système d’information sur la démographie d’entreprises). Ce dispositif est alimenté à partir de données du répertoire Sirene, enrichies d’éléments provenant du répertoire statistique Sirus.

Les créations d'entreprises correspondent aux unités légales du répertoire Sirene qui enregistrent un début d'activité relevant de l'un des cas suivants :

  • l'immatriculation d'une nouvelle unité légale avec création d'une nouvelle combinaison de facteurs de production ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de plus d'un an (il n'y a pas de nouvelle immatriculation mais reprise de l'ancien numéro Siren, en général pour un entrepreneur individuel) ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de moins d'un an, mais avec changement d'activité ;
  • la reprise par une unité légale nouvellement immatriculée de tout ou partie des activités et facteurs de production d'une autre unité légale, lorsqu'il n'y a pas de continuité économique entre la situation du cédant et celle du repreneur.

On considère qu'il n'y a pas continuité économique de l'unité légale si, parmi les trois éléments suivants concernant son siège, au moins deux sont modifiés lors de la reprise : l'unité légale contrôlant l'établissement siège, l'activité économique et la localisation.

Depuis les données relatives à janvier 2009, à la suite de la mise en place du régime de l'auto-entrepreneur (renommé micro-entrepreneur, à compter du 19 décembre 2014), les statistiques de créations d'entreprises incluent les demandes de créations enregistrées dans Sirene au titre de ce régime. Ce dénombrement n'inclut pas les entrepreneurs déjà en activité avant le 1er janvier 2009 et qui avaient demandé, à titre dérogatoire au plus tard le 31 mars 2009, à bénéficier du régime micro-social et du versement fiscal libératoire en 2009.

La statistique de créations d'entreprises couvre l'ensemble des activités marchandes hors agriculture.

Remarque :

Depuis le 1er janvier 2007, la notion de création d'entreprise s'appuie sur un concept harmonisé au niveau européen pour faciliter les comparaisons.


Défaillance d'entreprise :

Une unité légale est en situation de défaillance ou de dépôt de bilan à partir du moment où une procédure de redressement judiciaire est ouverte à son encontre.

Cette procédure intervient lorsqu'une unité légale est en état de cessation de paiement, c'est-à-dire qu'elle n'est plus en mesure de faire face à son passif exigible avec son actif disponible.

Remarque :

Il ne faut pas confondre la notion de défaillance et la notion de cessation. La notion de cessation correspond à l'arrêt total de l'activité économique d'une entreprise. Toutes les défaillances ne donnent pas des cessations. Par exemple, un jugement d'ouverture de procédure de défaillance (dépôt de bilan d'une entreprise inscrite dans le cadre d'une procédure judiciaire) ne se résout pas forcement par une liquidation.

Toutes les cessations n'ont pas donné lieu à une défaillance. Par exemple, un entrepreneur individuel peut cesser son activité suite à un départ en retraite.

Logement autorisé :

Un logement autorisé est un logement, non encore réalisé, dont la construction a été autorisée par un permis de construire ou une non-opposition à une déclaration préalable.


Logement commencé :

Un logement est considéré comme commencé (ou mis en chantier) après réception de la déclaration d’ouverture de chantier (DOC) envoyée par le pétitionnaire (ou maître d’ouvrage).

Un chantier est considéré ouvert lorsque les fouilles en rigole ou les fondations sont entreprises pour une partie ou la totalité des constructions autorisées.

Remarque :

Une « fouille en rigole » est un creusement du sol pour permettre la construction à l'emplacement des « semelles » (ces dernières sont les parties basses).

Revenu de solidarité active / RSA :

Le revenu de solidarité active est une allocation qui complète les ressources initiales du foyer pour qu'elles atteignent le niveau d'un revenu garanti.

Le montant du revenu garanti varie en fonction de la composition du foyer et du nombre d'enfant(s) à charge.

Remarque :

Le revenu de Solidarité active (RSA) se substitue au revenu minimum d'insertion (RMI) et à l'allocation parent isolé (API).

Le RSA est en vigueur depuis 2009 en métropole, depuis 2011 dans les départements et collectivités d’outre-mer (à l’exception de la Polynésie française, la Nouvelle-Calédonie et Wallis-et-Futuna où il n’est pas applicable) et depuis 2012 à Mayotte (selon des modalités spécifiques).

Prime d'activité :

La prime d’activité est un complément de revenus d’activité s’adressant aux travailleurs percevant des revenus modestes. Elle remplace depuis 2016 le revenu de solidarité active (RSA-activité) et la prime pour l’emploi (PPE).


Sa réglementation s’inscrit dans la continuité de celle du RSA-activité, mais présente cependant quelques spécificités, notamment pour les temps partiels (bonus modulable individuel).

Correction des variations saisonnières / CVS / Désaisonnalisation :

La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l'effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.

Par exemple, les ventes de jouets augmentent toujours fortement entre novembre et décembre, en raison de Noël. Sur les données brutes, cet effet périodique masque l’évolution conjoncturelle sous-jacente pour une année donnée. Une fois la série désaisonnalisée, c’est-à-dire l’effet Noël retiré, les ventes peuvent s’avérer en baisse, signe d’une moins bonne année.

Pour en savoir plus

(1) Retrouvez davantage de données associées à cette publication en téléchargement.

(2) Insee, « L’activité suspendue à un regain de confiance », Note de conjoncture, décembre 2024.

(3) Nicolaï MP., « En Corse, la fréquentation touristique rebondit en 2024 », Insee Analyses Corse no 54, décembre 2024.

(4) Insee, « Au troisième trimestre 2024, l’emploi salarié est quasi stable ou en légère hausse dans toutes les régions », Informations Rapides no 3, janvier 2025.