Insee Analyses Occitanie · Novembre 2024 · n° 155

En 2050, le ScoT Sud Gard pourrait compter 20 000 ménages de plus, dont 10 000 à Nîmes Métropole

Le territoire couvert par le SCOT Sud Gard, composé de 80 communes, compte 391 530 habitants en 2021, dont 258 750 habitants dans les 39 communes de la Communauté d’agglomération (CA) de Nîmes Métropole (figure 1).

Selon le scénario central de projection, la population de la communauté d’agglomération (CA) de Nîmes Métropole serait stable jusqu’en 2033 puis elle baisserait très légèrement, en moyenne de 170 habitants par an de 2033 à 2050. En 2050, Nîmes Métropole compterait ainsi 2 800 habitants de moins qu’en 2020, soit -0,04 % par an en moyenne sur 30 ans (sources et figure 2).

Le SCoT Sud Gard qui l’englobe gagnerait en moyenne 450 habitants par an jusqu’en 2040, puis sa population se stabiliserait. En 2050, la hausse de population du SCoT serait ainsi de 9 500 habitants en trente ans, soit +0,08 % par an en moyenne entre 2020 et 2050 (figure 2). Elle serait intégralement portée par les communes du SCoT situées hors de la CA. En comparaison, la population augmenterait sur la même période de 0,35 % par an en Occitanie et de 0,1 % par an en Provence-Alpes-Côte d’Azur, proche de la moyenne nationale.

Ces projections contrastent avec le fort dynamisme démographique observé au début des années 2000 dans le sud du Gard. Elles prolongent une tendance au ralentissement observée depuis 2013 en raison d’une baisse de la fécondité au niveau national et d’un recul de l’attractivité de Nîmes (encadré 1).

Pour les deux territoires, le solde naturel (écart entre les naissances et les décès), jusqu’alors proche de l’équilibre, se détériorerait dès 2030 et pénaliserait légèrement la croissance démographique (figure 3). Les générations nombreuses du baby-boom (personnes nées entre 1946 et le milieu des années 1970) atteindront progressivement 85 ans après 2030. Les décès en hausse devraient alors dépasser les naissances. Le déficit naturel s’accentuerait progressivement, notamment après 2040. En effet, dans le même temps, les naissances devraient baisser en raison de la diminution du nombre de femmes en âge d’avoir des enfants et sous l’hypothèse d’une fécondité qui resterait modérée (1,91 enfant par femme dans le SCoT et 1,89 dans la CA).

De 2020 à 2035, le solde migratoire (écart entre les arrivants et les partants) resterait excédentaire dans le SCoT Sud Gard (+6 500 habitants). Il expliquerait l’essentiel de la croissance de la population. Le solde naturel serait très légèrement positif alors qu’il l’était plus largement avant 2020. À l’inverse, sur le territoire de Nîmes Métropole, les départs seraient un peu plus élevés que les arrivées entre 2020 et 2035, entraînant une perte de 1 400 habitants sur la période, soit -230 par an. La CA perdait déjà des habitants par le jeu des migrations entre 2014 et 2020. Le déficit migratoire resterait compensé par l’excédent naturel. La population de Nîmes Métropole serait donc stable entre 2020 et 2035.

Sur la période 2035-2050, la population du SCoT Sud Gard augmenterait plus faiblement puis stagnerait. Les décès seraient supérieurs aux naissances mais l’excédent migratoire compenserait le déficit naturel. En effet, les arrivées ne seraient pas plus nombreuses, mais les départs diminueraient, ces derniers étant moins fréquents chez les seniors. Après une phase de stabilité, Nîmes Métropole perdrait 2 300 habitants entre 2035 et 2050, soit 150 par an en moyenne, l’excédent migratoire ne permettant pas de compenser le déficit naturel.

Selon les projections, pour les deux territoires, les personnes âgées de 75 ans ou plus seraient 1,8 fois plus nombreuses dans trente ans. Ainsi, elles représenteraient 17 % de la population en 2050 contre 10 % en 2020. Dans le SCoT Sud Gard, 69 000 habitants auraient 75 ans ou plus en 2050 contre 39 000 en 2020. Les 85 ans ou plus seraient plus de deux fois plus nombreux en 2050 (figure 4), représentant 7 % des habitants contre 3 % en 2020. En 2050, 27 000 habitants du SCoT auraient 85 ans ou plus dont 17 000 vivraient à Nîmes Métropole.

Le nombre d’enfants diminuerait progressivement dans les deux territoires, en raison de la baisse du nombre de femmes en âge de procréer conjuguée à une faible fécondité. Ainsi, entre 2020 et 2050, le nombre d’enfants de 0 à 17 ans baisserait de 10 % sur le territoire de Nîmes Métropole et de 8 % dans le SCoT Sud Gard. En 2050, les jeunes de 18 à 24 ans seraient moins nombreux qu’en 2020 : – 14 % à Nîmes Métropole et – 11 % dans le SCoT Sud Gard. Maintenir une importante population étudiante pour le territoire nîmois pourrait être un défi plus complexe à relever à l’avenir. En 2050, les jeunes de moins de 20 ans seraient moins nombreux que les personnes de 65 ans ou plus : l’indice de vieillissement serait ainsi de 1,3 pour les deux territoires contre 0,9 en 2020. Il dépasserait la moyenne française (1,2) mais resterait inférieur à la moyenne en Occitanie (1,5).

La population en âge de travailler devrait aussi se contracter. Elle diminuerait légèrement jusqu’en 2050 pour les 15 à 44 ans (-4 % pour Nîmes Métropole et -3 % pour le SCoT) et plus fortement pour les 45 à 64 ans (-11 % pour le SCoT et -14 % pour Nîmes Métropole). La hausse du nombre de seniors se conjugue donc avec une baisse de la population aux âges d’activité. En 2050, il y aurait ainsi dans les deux territoires une personne de 65 ans ou plus pour deux personnes en âge de travailler contre une pour trois en 2020.

Le besoin en résidences principales resterait conséquent sur les prochaines décennies malgré une démographie peu dynamique. En effet, le nombre de ménages augmenterait fortement avant 2035 et plus modérément entre 2035 et 2050 (figure 2).

Dans le ScoT Sud Gard, comme en France métropolitaine, le nombre de ménages augmenterait de près de 10 % entre 2020 et 2035, puis de 2 % entre 2035 et 2050. Cela correspondrait à 1 120 ménages supplémentaires en moyenne chaque année dans le SCoT de 2020 à 2035, puis 300 ménages de 2035 à 2050. Sur le territoire de Nîmes Métropole, le nombre de ménages augmenterait de 7 % sur la première période, soit 560 ménages en plus par an en moyenne, avant de se stabiliser de 2035 à 2050. Au total, en 2050, 195 800 ménages vivraient dans le SCoT Sud Gard dont 127 500 à Nîmes Métropole. Par rapport à 2020, c’est environ 20 000 ménages supplémentaires dans le SCoT dont 10 000 dans la CA.

L’évolution du nombre de ménages résulte de trois facteurs.

Le principal facteur repose sur l’évolution des comportements de cohabitation dans le SCoT comme dans la CA. Des séparations plus nombreuses et une propension plus importante à vivre seul contribuent à la diminution de la taille des ménages. Ainsi, au fil du temps, il faut davantage de logements pour héberger le même nombre d’habitants. De 2020 à 2035, à lui seul, ce facteur expliquerait plus de la moitié de la hausse du nombre de ménages pour Nîmes Métropole et environ un tiers pour le SCoT (figure 5). De 2035 à 2050, cet effet diminuerait mais il resterait le principal facteur de la croissance du nombre de ménages dans les deux territoires.

Le deuxième facteur résulte de l’évolution de la structure par âge de la population, en lien avec son vieillissement. Une population plus âgée se traduit par une proportion plus élevée de ménages d’une ou deux personnes. De 2020 à 2035, cet effet expliquerait plus de 40 % de la hausse du nombre de ménages dans le SCoT comme dans la CA. Le vieillissement de la population étant particulièrement fort de 2020 à 2035 avec l’arrivée des générations de baby-boomers dans les classes d’âge des seniors, cet effet serait important sur cette période. Il aurait une influence très faible sur l’évolution du nombre de ménages de 2035 à 2050.

Enfin, le troisième facteur, lié à l’évolution du nombre d’habitants qui devrait être relativement faible, pèserait moins sur l’évolution du nombre de ménages dans le SCoT comme dans la CA. Pour le SCoT, la croissance démographique entraînerait une légère hausse du nombre de ménages entre 2020 et 2035, qui s’atténuerait sur la période 2035-2050. Pour la CA, l’effet démographique est neutre entre 2020 et 2035, période où la population serait globalement stable. La baisse de population entre 2035 et 2050 limiterait la croissance du nombre de ménages.

En 2050, les personnes vivant seules seraient plus nombreuses que les ménages en couple avec ou sans enfants à Nîmes Métropole et aussi nombreuses dans le SCoT Sud Gard (données complémentaires 1). Les mises en couple plus tardives, la hausse des séparations, la baisse de la natalité et le vieillissement de la population sont autant de facteurs qui contribuent à la hausse du nombre de personnes vivant seules. La part des ménages constitués d’une personne seule passerait ainsi de 37 % en 2020 à 43 % en 2050 dans le SCoT et de 39 % à 45 % dans la CA.

Le nombre de ménages constitués d’une personne seule rattraperait celui des ménages en couple à partir de 2030 sur le territoire de Nîmes Métropole et à partir de 2050 dans le SCoT. Pour les deux territoires, les personnes seules seraient plus nombreuses en 2050, pour toutes les classes d’âges. L’augmentation du nombre d’habitants âgés contribue à la hausse du nombre de ménages constitués d’une seule personne : alors qu’en 2020, 21 % des personnes seules avaient 75 ans ou plus, elles seraient 27 % en 2050, soit 5 800 de plus.

Toutefois, les personnes âgées de 75 ans ou plus seraient deux fois plus nombreuses à vivre en couple en 2050 qu’en 2020. Pour toutes les autres classes d’âge, les couples seraient moins nombreux en 2050, plus particulièrement pour les personnes de 45 à 64 ans. Ainsi, la taille moyenne des ménages diminuerait, passant à moins de deux personnes par ménage en 2050, tandis que le nombre de ménages augmenterait.