Insee
Insee Focus · Janvier 2024 · n° 317
Insee FocusDe 2 à 6 millions de ménages supplémentaires en France entre 2018 et 2050

Virginie Gamblin (Insee)

Dans les prochaines décennies, si les tendances démographiques récentes se poursuivaient, le nombre de ménages continuerait d’augmenter en France, mais de manière moins marquée qu’avant 2018. Selon les scénarios envisagés, il y aurait entre 32 et 36 millions de ménages en 2050, contre 30 millions en 2018 et 22 millions en 1990. L’évolution des comportements de cohabitation deviendrait le principal moteur de cette augmentation, du fait du ralentissement de la croissance de la population. La part des adultes vivant seuls ou en famille monoparentale continuerait d’augmenter, au détriment de celle des couples. La poursuite des disparités territoriales observées sur la période récente conduirait à une diminution sensible du nombre de ménages dans 13 départements.

Insee Focus
No 317
Paru le :Paru le09/01/2024

Les ménages seraient de plus en plus nombreux d’ici 2050

Entre 2018 et 2050, le nombre de en France augmenterait de manière continue et passerait de 29,8 millions à 34,0 millions, selon le scénario central qui prolonge les tendances passées en matière de démographie et de mode de cohabitation (sources). Si la croissance démographique s’avérait plus soutenue (scénario de population haute), il y aurait 35,9 millions de ménages en 2050. À l’inverse, selon le scénario de population basse, le nombre de ménages pourrait atteindre un pic à 32,7 millions en 2039, puis baisser jusqu’à 32,2 millions de ménages en 2050 (figure 1).

Figure 1 – Nombre de ménages en France de 2008 à 2050, selon les trois principaux scénarios de projection de population

Figure 1 – Nombre de ménages en France de 2008 à 2050, selon les trois principaux scénarios de projection de population - Lecture : D'après le scénario central de projection de population, il y aurait 34,0 millions de ménages en France en 2050.
Année Scénario population basse Scénario central Scénario population haute
1990 21 942 000 21 942 000 21 942 000
1999 24 332 000 24 332 000 24 332 000
2008 27 316 000 27 316 000 27 316 000
2013 28 569 000 28 569 000 28 569 000
2018 29 784 000 29 784 000 29 784 000
2019 30 005 000 30 005 000 30 003 000
2020 30 227 000 30 228 000 30 224 000
2021 30 423 000 30 424 000 30 418 000
2022 30 595 000 30 629 000 30 654 000
2023 30 780 000 30 852 000 30 913 000
2024 30 968 000 31 076 000 31 175 000
2025 31 154 000 31 300 000 31 441 000
2026 31 335 000 31 521 000 31 704 000
2027 31 511 000 31 740 000 31 968 000
2028 31 680 000 31 954 000 32 229 000
2029 31 844 000 32 164 000 32 489 000
2030 31 997 000 32 367 000 32 742 000
2031 32 140 000 32 560 000 32 988 000
2032 32 269 000 32 743 000 33 225 000
2033 32 386 000 32 915 000 33 454 000
2034 32 488 000 33 074 000 33 671 000
2035 32 572 000 33 219 000 33 875 000
2036 32 640 000 33 349 000 34 067 000
2037 32 691 000 33 464 000 34 244 000
2038 32 727 000 33 564 000 34 409 000
2039 32 743 000 33 647 000 34 557 000
2040 32 742 000 33 714 000 34 690 000
2041 32 727 000 33 768 000 34 812 000
2042 32 699 000 33 812 000 34 927 000
2043 32 660 000 33 849 000 35 037 000
2044 32 610 000 33 879 000 35 145 000
2045 32 552 000 33 906 000 35 254 000
2046 32 489 000 33 931 000 35 365 000
2047 32 420 000 33 956 000 35 481 000
2048 32 348 000 33 982 000 35 603 000
2049 32 272 000 34 010 000 35 732 000
2050 32 196 000 34 041 000 35 868 000
  • Lecture : D'après le scénario central de projection de population, il y aurait 34,0 millions de ménages en France en 2050.
  • Champ : France hors Mayotte jusqu’en 1999, France à partir de 2008.
  • Source : Insee, recensements de la population 1990 (sondage au quart), 1999, 2008, 2013 et 2018, outils de projections de population (Omphale) et de ménages (hypothèse centrale).

Figure 1 – Nombre de ménages en France de 2008 à 2050, selon les trois principaux scénarios de projection de population

  • Lecture : D'après le scénario central de projection de population, il y aurait 34,0 millions de ménages en France en 2050.
  • Champ : France hors Mayotte jusqu’en 1999, France à partir de 2008.
  • Source : Insee, recensements de la population 1990 (sondage au quart), 1999, 2008, 2013 et 2018, outils de projections de population (Omphale) et de ménages (hypothèse centrale).

L’évolution des modes de cohabitation serait désormais le principal facteur de la croissance

Selon le scénario central, le nombre de ménages augmenterait en moyenne de 0,42 % par an entre 2018 et 2050. Cette hausse marquerait le pas par rapport aux tendances passées et serait deux fois plus lente qu’entre 2008 et 2018. Cette décélération serait surtout visible en fin de période, avec une croissance annuelle de 0,25 % entre 2030 et 2050, après 0,70 % entre 2018 et 2030 (figure 2).

Figure 2 – Évolution du nombre de ménages en France entre 2008 et 2050

en %
Figure 2 – Évolution du nombre de ménages en France entre 2008 et 2050 (en %) - Lecture : Entre 2018 et 2050, la France compterait 133 000 ménages supplémentaires chaque année, soit une croissance de 0,42 % par an, dont 0,10 % est dû à l’effet de la croissance de la population.
Indicateur De 2008 à 2018 De 2018 à 2030 De 2030 à 2050 De 2018 à 2050
Évolution annuelle du nombre de ménages (en volume) 248 000 215 000 84 000 133 000
Taux de croissance annuel imputable à : 0,87 0,70 0,25 0,42
Effet croissance démographique 0,42 0,19 0,05 0,10
Effet structure démographique 0,15 0,23 0,08 0,14
Effet modes de cohabitation 0,30 0,27 0,13 0,18
  • Lecture : Entre 2018 et 2050, la France compterait 133 000 ménages supplémentaires chaque année, soit une croissance de 0,42 % par an, dont 0,10 % est dû à l’effet de la croissance de la population.
  • Champ : France hors Mayotte jusqu’en 2018.
  • Source : Insee, recensements de la population 2008 et 2018, outils de projections de population Omphale (scénario central) et de ménages (hypothèse centrale).

Figure 2 – Évolution du nombre de ménages en France entre 2008 et 2050

  • Lecture : Entre 2018 et 2050, la France compterait 133 000 ménages supplémentaires chaque année, soit une croissance de 0,42 % par an, dont 0,10 % est dû à l’effet de la croissance de la population.
  • Champ : France hors Mayotte jusqu’en 2018.
  • Source : Insee, recensements de la population 2008 et 2018, outils de projections de population Omphale (scénario central) et de ménages (hypothèse centrale).

L’évolution du nombre de ménages peut se décomposer selon trois effets : l’évolution de la population dans son ensemble, l’évolution de la structure démographique qui reflète le vieillissement ou le rajeunissement de la population, et enfin, l’évolution des comportements de cohabitation à âge donné.

Alors que sur la période 2008-2018, le nombre de ménages augmentait surtout du fait de la croissance de la population, l’évolution des modes de cohabitation deviendrait le principal facteur de la hausse du nombre de ménages entre 2018 et 2050 (+0,18 % par an sur la période de 2018 à 2050, en diminution néanmoins par rapport à la période récente). La taille des ménages diminuerait globalement à âge donné, du fait notamment des hypothèses relatives à l’augmentation des séparations et de la part des personnes vivant seules. Les hypothèses relatives à l’âge de départ des ou au départ des personnes âgées en institutions n’affecteraient que marginalement le nombre de ménages projeté.

L’effet dû à la croissance démographique ralentirait (+0,10 % par an entre 2018 et 2050, après +0,42 % entre 2008 et 2018), avec la hausse des décès liée à l’arrivée aux grands âges des générations nombreuses du baby-boom et une diminution des naissances par rapport à la dernière décennie.

L’effet dû à l’évolution de la structure démographique se maintiendrait entre 2018 et 2050 au même rythme qu’au cours de la dernière décennie (+0,14 % par an). Toutefois, celui-ci augmenterait de façon marquée entre 2018 et 2030 (+0,23 % par an), avec la poursuite du vieillissement de la population qui contribue, même à comportement de cohabitation donné, à la hausse du nombre de ménages (avec de plus en plus de personnes âgées, vivant seules ou en ).

La croissance du nombre de ménages ne serait plus généralisée à l’ensemble du territoire

Entre 2008 et 2018, malgré des disparités territoriales assez marquées, le nombre de ménages a augmenté dans tous les départements, à l’exception de la Nièvre (figure 3a), et dans une moindre mesure de Paris et de la Haute-Marne. D’ici 2030 et de façon nettement plus marquée à l’horizon 2050, selon l’hypothèse de prolongement des tendances passées, on assisterait non seulement à un ralentissement généralisé de la croissance du nombre de ménages, mais aussi à la fin de cette croissance généralisée à l’ensemble du territoire (figure 3b et figure 3c). Ainsi, en 2050, dans treize départements, le nombre de ménages diminuerait sensiblement entre 2018 et 2050. Ils seraient, pour la plupart, situés le long de la diagonale des faibles densités (allant du nord-est de la France au sud du Massif central) : Territoire de Belfort, Haute-Marne, Ardennes, etc. Dans ces départements, le nombre de ménages augmentait déjà faiblement entre 2008 et 2018, en lien avec une croissance démographique moindre.

Figure 3a – Évolution annuelle du nombre de ménages par département, sur la période 2008-2018

Figure 3a – Évolution annuelle du nombre de ménages par département, sur la période 2008-2018 - Lecture : Entre 2008 et 2018, dans le département de la Nièvre, le nombre de ménages a diminué en moyenne annuelle de 0,18 %.
Numéro de département Département Évolution annuelle moyenne
(en %)
01 Ain 1,57
02 Aisne 0,45
03 Allier 0,24
04 Alpes-de-Haute-Provence 1,02
05 Hautes-Alpes 1,04
06 Alpes-Maritimes 0,33
07 Ardèche 1,04
08 Ardennes 0,14
09 Ariège 0,79
10 Aube 0,77
11 Aude 1,21
12 Aveyron 0,61
13 Bouches-du-Rhône 0,81
14 Calvados 0,86
15 Cantal 0,29
16 Charente 0,52
17 Charente-Maritime 1,14
18 Cher 0,18
19 Corrèze 0,36
21 Côte-d'Or 0,77
22 Côtes-d'Armor 0,73
23 Creuse 0,05
24 Dordogne 0,68
25 Doubs 0,79
26 Drôme 1,21
27 Eure 0,91
28 Eure-et-Loir 0,67
29 Finistère 0,76
2A Corse-du-Sud 1,61
2B Haute-Corse 1,63
30 Gard 1,17
31 Haute-Garonne 1,67
32 Gers 0,87
33 Gironde 1,63
34 Hérault 1,79
35 Ille-et-Vilaine 1,45
36 Indre 0,01
37 Indre-et-Loire 0,79
38 Isère 1,12
39 Jura 0,51
40 Landes 1,56
41 Loir-et-Cher 0,53
42 Loire 0,64
43 Haute-Loire 0,76
44 Loire-Atlantique 1,60
45 Loiret 0,80
46 Lot 0,66
47 Lot-et-Garonne 0,61
48 Lozère 0,55
49 Maine-et-Loire 0,99
50 Manche 0,57
51 Marne 0,55
52 Haute-Marne -0,06
53 Mayenne 0,60
54 Meurthe-et-Moselle 0,56
55 Meuse 0,17
56 Morbihan 1,15
57 Moselle 0,62
58 Nièvre -0,18
59 Nord 0,70
60 Oise 0,91
61 Orne 0,18
62 Pas-de-Calais 0,60
63 Puy-de-Dôme 0,85
64 Pyrénées-Atlantiques 1,16
65 Hautes-Pyrénées 0,61
66 Pyrénées-Orientales 1,19
67 Bas-Rhin 0,91
68 Haut-Rhin 0,76
69 Rhône 1,31
70 Haute-Saône 0,54
71 Saône-et-Loire 0,40
72 Sarthe 0,49
73 Savoie 1,13
74 Haute-Savoie 1,76
75 Paris -0,07
76 Seine-Maritime 0,62
77 Seine-et-Marne 1,24
78 Yvelines 0,71
79 Deux-Sèvres 0,66
80 Somme 0,63
81 Tarn 0,94
82 Tarn-et-Garonne 1,27
83 Var 1,14
84 Vaucluse 0,89
85 Vendée 1,44
86 Vienne 0,66
87 Haute-Vienne 0,44
88 Vosges 0,29
89 Yonne 0,37
90 Territoire de Belfort 0,46
91 Essonne 1,10
92 Hauts-de-Seine 0,50
93 Seine-Saint-Denis 0,94
94 Val-de-Marne 0,77
95 Val-d'Oise 0,88
971 Guadeloupe 0,86
972 Martinique 0,61
973 Guyane 2,67
974 La Réunion 1,82
  • Lecture : Entre 2008 et 2018, dans le département de la Nièvre, le nombre de ménages a diminué en moyenne annuelle de 0,18 %.
  • Champ : France hors Mayotte.
  • Source : Insee, recensements de la population de 2008 et 2018.

Figure 3a – Évolution annuelle du nombre de ménages par département, sur la période 2008-2018

  • Lecture : Entre 2008 et 2018, dans le département de la Nièvre, le nombre de ménages a diminué en moyenne annuelle de 0,18 %.
  • Champ : France hors Mayotte.
  • Source : Insee, recensements de la population de 2008 et 2018.

Les disparités territoriales observées entre 2008 et 2018 perdureraient

À l’horizon 2050, les disparités territoriales observées sur la période récente seraient ainsi toujours visibles. Dans les départements avec la plus forte croissance démographique, situés sur la façade Atlantique (Loire‑Atlantique, Gironde, etc.), dans le Sud-Est (Ain, Hérault, etc.) et dans le Sud-Ouest (Haute-Garonne, etc.), ou encore en Corse et dans les départements d’outre-mer (DOM) hors Antilles, le nombre de ménages continuerait de croître plus fortement qu’en moyenne, avec une augmentation de plus de 0,5 % par an sur la période 2018-2050 (après plus de 1 % par an entre 2008 et 2018). Toutefois, à partir de 2030, ce dynamisme s’essoufflerait.

Les départements de la diagonale des faibles densités ainsi que ceux de la façade de la Manche se caractériseraient au mieux par une stabilité ou une faible augmentation du nombre de ménages. L’Île‑de‑France conserverait sa singularité avec Paris d’une part, où le nombre de ménages continuerait de diminuer faiblement, et les autres départements de la région d’autre part, où ce nombre continuerait d’augmenter. La Martinique et la Guadeloupe perdraient des ménages, contrairement aux trois autres DOM.

Par ailleurs, la croissance du nombre de ménages resterait partout supérieure à celle de la population, tirée par la réduction de la taille des ménages (figure 4). Notamment, dans 28 départements situés principalement dans la diagonale des faibles densités, dans les Hauts-de-France et en Normandie, le nombre de ménages se maintiendrait, malgré une baisse de la population. L’effet de la croissance démographique serait négatif dans près de la moitié des départements entre 2018 et 2050, contre un quart entre 2008 et 2018.

Figure 4 – Évolution annuelle du nombre de ménages et de la population par département entre 2018 et 2050

en %
Figure 4 – Évolution annuelle du nombre de ménages et de la population par département entre 2018 et 2050 (en %) - Lecture : Entre 2018 et 2050 dans les Alpes‑Maritimes, le nombre de ménages augmenterait en moyenne chaque année de 0,28 % et la population de 0,02 %.
Numéro de département Département Croissance
du nombre de ménages
Croissance
de la population
01 Ain 0,84 0,45
02 Aisne -0,05 -0,39
03 Allier -0,03 -0,28
04 Alpes-de-Haute-Provence 0,31 -0,01
05 Hautes-Alpes 0,25 -0,15
06 Alpes-Maritimes 0,28 0,02
07 Ardèche 0,45 0,11
08 Ardennes -0,37 -0,71
09 Ariège 0,39 0,04
10 Aube 0,21 -0,09
11 Aude 0,51 0,18
12 Aveyron 0,35 0,03
13 Bouches-du-Rhône 0,40 0,11
14 Calvados 0,25 -0,10
15 Cantal 0,05 -0,21
16 Charente 0,12 -0,22
17 Charente-Maritime 0,66 0,32
18 Cher -0,15 -0,42
19 Corrèze 0,19 -0,13
21 Côte-d'Or 0,22 -0,06
22 Côtes-d'Armor 0,36 0,03
23 Creuse -0,21 -0,54
24 Dordogne 0,21 -0,19
25 Doubs 0,23 -0,09
26 Drôme 0,64 0,31
27 Eure -0,01 -0,44
28 Eure-et-Loir 0,08 -0,27
29 Finistère 0,38 0,07
2A Corse-du-Sud 0,57 0,17
2B Haute-Corse 0,82 0,41
30 Gard 0,44 0,10
31 Haute-Garonne 0,94 0,66
32 Gers 0,41 0,07
33 Gironde 0,98 0,67
34 Hérault 0,94 0,66
35 Ille-et-Vilaine 0,87 0,54
36 Indre -0,18 -0,41
37 Indre-et-Loire 0,41 0,16
38 Isère 0,58 0,26
39 Jura 0,14 -0,21
40 Landes 0,69 0,32
41 Loir-et-Cher -0,01 -0,29
42 Loire 0,32 0,09
43 Haute-Loire 0,28 -0,01
44 Loire-Atlantique 0,99 0,68
45 Loiret 0,41 0,12
46 Lot 0,38 0,04
47 Lot-et-Garonne 0,12 -0,22
48 Lozère 0,31 0,01
49 Maine-et-Loire 0,46 0,16
50 Manche 0,06 -0,31
51 Marne 0,08 -0,24
52 Haute-Marne -0,38 -0,70
53 Mayenne 0,22 -0,11
54 Meurthe-et-Moselle 0,08 -0,23
55 Meuse -0,30 -0,68
56 Morbihan 0,66 0,29
57 Moselle 0,05 -0,32
58 Nièvre -0,30 -0,58
59 Nord 0,25 -0,08
60 Oise 0,32 -0,03
61 Orne -0,21 -0,53
62 Pas-de-Calais 0,10 -0,28
63 Puy-de-Dôme 0,50 0,27
64 Pyrénées-Atlantiques 0,61 0,28
65 Hautes-Pyrénées 0,23 -0,08
66 Pyrénées-Orientales 0,59 0,24
67 Bas-Rhin 0,48 0,16
68 Haut-Rhin 0,21 -0,19
69 Rhône 0,64 0,37
70 Haute-Saône -0,19 -0,55
71 Saône-et-Loire 0,02 -0,28
72 Sarthe 0,10 -0,19
73 Savoie 0,48 0,12
74 Haute-Savoie 0,78 0,38
75 Paris -0,04 -0,28
76 Seine-Maritime 0,14 -0,16
77 Seine-et-Marne 0,56 0,22
78 Yvelines 0,37 0,07
79 Deux-Sèvres 0,38 0,05
80 Somme 0,16 -0,19
81 Tarn 0,54 0,25
82 Tarn-et-Garonne 0,63 0,27
83 Var 0,55 0,24
84 Vaucluse 0,36 0,08
85 Vendée 0,72 0,36
86 Vienne 0,44 0,17
87 Haute-Vienne -0,02 -0,29
88 Vosges -0,30 -0,67
89 Yonne -0,01 -0,34
90 Territoire de Belfort -0,39 -0,78
91 Essonne 0,38 0,09
92 Hauts-de-Seine 0,38 0,10
93 Seine-Saint-Denis 0,57 0,18
94 Val-de-Marne 0,50 0,18
95 Val-d'Oise 0,54 0,23
971 Guadeloupe -0,37 -1,20
972 Martinique -0,51 -1,29
974 La Réunion 0,85 0,22
  • Lecture : Entre 2018 et 2050 dans les Alpes‑Maritimes, le nombre de ménages augmenterait en moyenne chaque année de 0,28 % et la population de 0,02 %.
  • Champ : France hors Guyane et Mayotte.
  • Source : Insee, recensements de la population 2018, outils de projections de population Omphale (scénario central) et de ménages (hypothèse centrale).

Figure 4 – Évolution annuelle du nombre de ménages et de la population par département entre 2018 et 2050

  • Note : Pour des raisons de lisibilité du graphique les points de Mayotte et de Guyane ne sont pas représentés.
  • Lecture : Entre 2018 et 2050 dans les Alpes‑Maritimes, le nombre de ménages augmenterait en moyenne chaque année de 0,28 % et la population de 0,02 %.
  • Champ : France hors Guyane et Mayotte.
  • Source : Insee, recensements de la population 2018, outils de projections de population Omphale (scénario central) et de ménages (hypothèse centrale).

La part des personnes vivant seules continuerait d’augmenter

Entre 2018 et 2050, les adultes vivraient de plus en plus souvent ou en , au détriment de la vie en couple. Ce phénomène, déjà observé entre 2008 et 2018, se poursuivrait mais dans une moindre mesure : la proportion d’adultes vivant dans un ménage d’une seule personne augmenterait de +0,20 point par an, après +0,28 point entre 2008 et 2018, et celle des adultes vivant en couple (avec ou sans enfants) diminuerait de –0,17 point par an, après –0,24 point (figure 5).

Figure 5 – Répartition des adultes des ménages selon la structure familiale et l’âge, en 2008, 2018 et 2050

Figure 5 – Répartition des adultes des ménages selon la structure familiale et l’âge, en 2008, 2018 et 2050 - Lecture : En 2018, 56,2 % des adultes de 85 ans ou plus résidant en ménage ordinaire vivaient seuls. Cette part passerait à 51,1 % en 2050, soit une baisse de 0,16 point par an.
Tranche d’âge Type de ménage Répartition (en %) Évolution annuelle
(en différence de points)
2008 2018 2050 Entre 2008 et 2018 Entre 2018 et 2050
Moins de 85 ans Couple (avec ou sans enfants) 66,8 64,6 59,5 -0,22 -0,16
Famille monoparentale 5,0 5,8 6,9 0,07 0,03
Personne seule 19,6 22,0 28,0 0,24 0,19
Autre 8,6 7,6 5,6 -0,10 -0,06
85 ans ou plus Couple (avec ou sans enfants) 28,5 32,0 39,2 0,35 0,23
Famille monoparentale 4,2 4,2 4,0 0,00 -0,01
Personne seule 56,1 56,2 51,1 0,01 -0,16
Autre 11,2 7,6 5,7 -0,36 -0,06
Ensemble Couple (avec ou sans enfants) 65,8 63,4 58,0 -0,24 -0,17
Famille monoparentale 5,0 5,7 6,7 0,07 0,03
Personne seule 20,5 23,3 29,7 0,28 0,20
Autre 8,7 7,6 5,6 -0,11 -0,06
  • Note : « Autre » désigne les personnes vivant au sein d’un ménage complexe (colocations par exemple) de 2 personnes ou plus.
  • Lecture : En 2018, 56,2 % des adultes de 85 ans ou plus résidant en ménage ordinaire vivaient seuls. Cette part passerait à 51,1 % en 2050, soit une baisse de 0,16 point par an.
  • Champ : France, population des ménages, hors enfants des ménages.
  • Source : Insee, recensements de la population 2008 et 2018, outils de projections de population Omphale (scénario central) et de ménages (hypothèse centrale).

D’ici 2050, 2 millions de personnes âgées de 85 ans ou plus vivraient seules, soit deux fois plus qu’en 2018. Cette forte augmentation de leur nombre est due au vieillissement de la population et à l’arrivée aux grands âges des générations nombreuses du baby-boom. Pour autant, la proportion de personnes vivant seules à ces âges élevés diminuerait, passant de 56,2 % à 51,1 %. La réduction des écarts d’espérance de vie entre hommes et femmes accroîtrait en effet la durée de vie en couple pour des générations davantage attachées à la tradition du mariage que les générations plus jeunes.

Publication rédigée par :Virginie Gamblin (Insee)

Sources

Cette étude exploite trois scénarios issus du modèle de projection de population Omphale :

  • le scénario central prolonge les tendances observées relatives à l’évolution de l’espérance de vie, de la fécondité et du solde migratoire avec l’étranger sur la période précédente ;
  • le scénario de population haute fait l’hypothèse d’une évolution plus favorable de l’espérance de vie, la fécondité ainsi que du solde migratoire avec l’étranger et inversement pour le scénario de population basse.

Les projections de ménages se fondent également sur les hypothèses d’évolution des comportements de cohabitation fournies par le Service des données et études statistiques (SDES), service statistique du ministère chargé du logement.

Cette étude s’appuie sur le scénario central d’évolution des modes de cohabitation. Les évolutions nationales des modes de cohabitation observées au cours de la dernière décennie par âge et par sexe, y sont prolongées à l’identique de 2018 à 2030. Puis, elles sont supposées évoluer selon un rythme moitié moindre jusqu’en 2050. Il existe d’autres jeux d’hypothèses qui permettent de prolonger différemment les évolutions de modes de cohabitation concernant la persistance, le ralentissement ou l’accélération du rythme de ces tendances à l’avenir. Par exemple, les scénarios « haut » et « bas  » d’évolutions des modes de cohabitation présentent un écart de l’ordre de 150 000 ménages annuels sur la période 2018-2030 en France [Ouvrir dans un nouvel ongletBoutchenik B., Rateau G., 2023].

Les projections n’ont pas le statut d’une prévision et ne permettent pas de se prononcer sur la probabilité de réalisation d’un jeu d’hypothèses par rapport à un autre.

Les projections du nombre de ménages sont notamment utiles pour évaluer les besoins locaux en logements.

Définitions

Un ménage désigne l’ensemble des personnes qui partagent la même résidence principale, sans que ces personnes soient nécessairement unies par des liens de parenté (en cas de colocation, par exemple). Un ménage peut être constitué d’une seule personne.
Ne font pas partie des ménages les personnes vivant dans des habitations mobiles ou en communautés (dont les maisons de retraite).

Pour qu’une personne soit enfant d’un ménage, elle doit être légalement célibataire et vivre sans conjoint, ni enfant, dans le même ménage qu’au moins un de ses parents, et ce sans limite d’âge (par exemple une personne célibataire âgée de 60 ans vivant avec son parent âgé de 85 ans est considéré dans ce type d’études comme enfant d’une famille monoparentale).

Un couple correspond à deux personnes qui partagent la même résidence principale et qui déclarent tous les deux vivre en couple ou être mariés, pacsés ou en union libre.

Une personne seule vit isolée dans sa résidence principale.

Une famille monoparentale correspond à un adulte vivant avec son ou ses enfants.

Pour en savoir plus

Cazaubiel A., El Guendouz A., « D’ici 2070, un tiers des régions perdraient des habitants », Insee Première n° 1930, novembre 2022.

Boutchenik B., Rateau G., « Ouvrir dans un nouvel ongletProjections du nombre de ménages à horizon 2030 et 2050 : analyse des modes de cohabitation et de leurs évolutions », Document de travail, ministère de la Transition écologique et de la cohésion des territoires, décembre 2023.