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Insee Conjoncture Bretagne · Juin 2024 · n° 49
Insee Conjoncture BretagneBilan économique 2023 - Bretagne Un léger ralentissement de l’économie bretonne en 2023

En 2023, dans un contexte international instable et inflationniste, l’économie bretonne apparaît un peu moins dynamique qu’en 2022. La hausse du chiffre d’affaires des entreprises observée dans tous les grands secteurs est moins marquée en 2023. De même, l’activité mesurée par le nombre d’heures rémunérées progresse moins en 2023 que l’année précédente.

Pourtant, avec 16 300 emplois créés en un an, la Bretagne affiche la plus forte hausse de l’emploi salarié des régions métropolitaines. Le taux de chômage (6,1 % de la population active), bien qu’en légère hausse, reste à un niveau bas, bien inférieur au niveau national (7,5 %).

Par ailleurs, le déficit commercial de la région s’améliore grâce à une diminution des importations, les productions agricoles sont fortement valorisées, le secteur du tourisme reste dynamique grâce à une montée en gamme de l’offre d’hébergement et les immatriculations de véhicules repartent à la hausse. Enfin, la couverture énergétique de la Bretagne s’améliore et la production d’énergies renouvelables progresse nettement.

Mais la Bretagne doit aussi faire face à des indicateurs économiques moins favorables en 2023 : la création nette d’emplois salariés diminue par rapport à 2022 et le nombre de demandeurs d’emploi augmente de 1,0 %, plus qu’en France. Le nombre de créations d’entreprises est en repli et celui des défaillances de nouveau en forte croissance. Enfin, la conjoncture est très dégradée dans la construction, avec une chute à la fois des autorisations de construction et des mises en chantier.

Insee Conjoncture Bretagne
No 49
Paru le :Paru le13/06/2024

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2023 publiés par l'Insee.

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Commerce extérieur - Nette amélioration du solde des échanges commerciaux en 2023 Bilan économique 2023

Philippe Bonnafous (Direction régionale des douanes de Bretagne)

En 2023, les échanges extérieurs de la Bretagne représentent 2,2 % des exportations françaises et 2,1 % des importations. Après le déficit record en 2022 (-3,2 milliards d’euros) marqué par une importante crise énergétique, le solde commercial s’améliore en 2023 (-2,3 milliards), en lien avec la diminution des importations (15,0 milliards) tandis que les exportations stagnent (12,7 milliards). Le premier poste excédentaire reste celui des produits des industries agroalimentaires. Comme les années précédentes, l’Union européenne – avec l’Allemagne et l’Espagne en tête – représente de très loin la première zone d’échanges hors de France pour la Bretagne. Parmi les fournisseurs, après une progression notable enregistrée en 2022, la part de la Chine se contracte sensiblement.

Insee Conjoncture Bretagne

No 49

Paru le :13/06/2024

Un redressement du solde commercial lié au recul des importations

En Bretagne, les importations reculent de 6,8 % en 2023, après une hausse exceptionnelle de 21,2 % l’année précédente. Elles s’établissent à 15,0 . L’évolution est largement reliée à la baisse de la facture énergétique (-26 %). Les achats de produits pharmaceutiques de base (-25 %) et d’engrais (-50 %) reculent également.

En 2023, les exportations (12,7 Md€) se replient très légèrement dans la région (-1,3 %), après deux années de progression sensible. Cette tendance est en contradiction avec l’évolution enregistrée au niveau national, même si le niveau des exportations est toujours très supérieur à celui d’avant la crise sanitaire en Bretagne (figure 1).

Figure 1Les échanges commerciaux extérieurs de la Bretagne sur la période 2007-2023

(en milliards d’euros)
Les échanges commerciaux extérieurs de la Bretagne sur la période 2007-2023 ((en milliards d’euros))
Année Exportations Importations Solde
2007 9,5 7,9 1,6
2008 10,0 9,0 1,0
2009 7,9 7,6 0,3
2010 9,4 10,0 -0,6
2011 11,4 11,8 -0,4
2012 11,3 11,4 -0,1
2013 10,6 10,5 0,1
2014 10,1 10,6 -0,5
2015 10,6 10,7 -0,1
2016 10,6 10,8 -0,2
2017 11,3 11,6 -0,3
2018 11,4 12,4 -1,0
2019 11,9 12,3 -0,4
2020 10,6 11,2 -0,6
2021 11,6 13,2 -1,6
2022 12,9 16,1 -3,2
2023 12,7 15,0 -2,3
  • Source : Douanes françaises (hors matériel militaire).

Figure 1Les échanges commerciaux extérieurs de la Bretagne sur la période 2007-2023

  • Source : Douanes françaises (hors matériel militaire).

La chute plus forte des importations se traduit par une réduction du déficit commercial qui s’établit à 2,3 Md€. Le taux de couverture (rapport entre les exportations et les importations) progresse. Il se situe à 85 %, contre 80 % en 2022. Depuis 2014, les échanges de biens sont chaque année déficitaires.

La place de la région dans le commerce extérieur de la France est stable

Avec 2,2 % des exportations françaises en 2023, la Bretagne se situe, comme les années précédentes, au 12e rang des régions exportatrices, juste avant les DROM (pris dans leur ensemble) et la Corse. Les importations en Bretagne représentent 2,1 % du total enregistré au niveau national, sans évolution par rapport à 2022.

Le classement par département n’évolue pas en 2023. L’Ille-et-Vilaine figure toujours en tête avec 38 % des exportations et près de 40 % des importations de la région, en cohérence avec son poids économique au sein de la Bretagne (figure 2). Suivent le Finistère, le Morbihan puis les Côtes-d’Armor.

Figure 2Répartition des échanges commerciaux extérieurs de la Bretagne par département en 2023

(en %)
Répartition des échanges commerciaux extérieurs de la Bretagne par département en 2023 ((en %))
Échanges commerciaux Morbihan Ille-et-Vilaine Finistère Côtes-d’Armor
Exportations 21,4 38,1 28,9 11,6
Importations 23,1 39,8 26,9 10,2
  • Source : Douanes françaises (hors matériel militaire).

Figure 2Répartition des échanges commerciaux extérieurs de la Bretagne par département en 2023

  • Source : Douanes françaises (hors matériel militaire).

Des exportations toujours dominées par les produits agroalimentaires

Les produits des industries agroalimentaires (4,7 Md€) restent de loin le premier poste d’exportation de l’économie bretonne, malgré un tassement par rapport à 2022 (-2 %) (figure 3). Le secteur des produits laitiers enregistre une baisse (-9 %) mais reste dynamique, après des performances remarquables en 2022. Le recul des ventes est particulièrement marqué à destination de la Chine et des États-Unis. Un autre secteur traditionnellement porteur, celui de la viande et des produits à base de viande, enregistre également un tassement (-2 %).

Figure 3Répartition des échanges commerciaux extérieurs de la Bretagne par type de produits en 2023

(en %)
Répartition des échanges commerciaux extérieurs de la Bretagne par type de produits en 2023 ((en %))
Produits Exportations Importations
Bretagne France entière Bretagne France entière
Produits agricoles, sylvicoles, de la pêche et de l’aquaculture 5,0 3,2 5,5 2,5
Produits des industries agroalimentaires (IAA) 37,3 10,7 21,7 8,0
Produits pétroliers raffinés et coke 0,0 1,8 6,2 4,1
Équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique 19,7 18,3 18,3 20,8
Matériels de transport 9,3 19,6 8,9 15,5
Produits manufacturés divers 26,8 41,7 38,7 38,3
Hydrocarbures naturels, autres produits des industries extractives, électricité, déchets 1,7 4,1 0,4 10,3
Produits de l’édition et de la communication et produits divers non manufacturés 0,2 0,7 0,2 0,6
  • Note : les parts étant arrondies au plus près de leurs valeurs réelles, leur somme peut être légèrement différente de 100 %.
  • Source : Douanes françaises (hors matériel militaire).

Le solde agricole se dégrade (-191 M€), principalement dans le secteur des céréales qui avait été marqué en 2022 par une envolée des ventes. La baisse sensible des importations de produits de la pêche (-12 %) doit également être soulignée, tout particulièrement en provenance du Royaume-Uni.

L’industrie automobile affiche un rebond, l’excédent commercial des parfums et cosmétiques progresse

Le solde du secteur de l’industrie automobile est excédentaire (+156 M€), suite à une poussée des exportations (+24 %) plus rapide que celle des importations (+14 %). La progression des exportations est particulièrement marquée à destination de l’Italie et de l’Espagne.

La progression des ventes de produits cosmétiques et de parfums explique la hausse de l’excédent commercial pour ce secteur (+267 M€), suivant ainsi la tendance enregistrée au niveau national. La poussée des exportations de matériel électrique (+16 %) et d’équipements mécaniques (+8 %) est également sensible.

Les déficits commerciaux se réduisent dans les secteurs des produits pharmaceutiques et des produits chimiques.

Une baisse des importations largement liée à la chute des prix de l’énergie

En 2022, l’envolée de la facture énergétique avait joué un rôle majeur dans la hausse inédite du déficit commercial. À l’inverse, en 2023, les approvisionnements en produits pétroliers raffinés chutent (-26 %), après deux années de hausses exceptionnelles. Cette évolution est majoritairement liée à la baisse des cours du pétrole, les volumes importés diminuant faiblement malgré l’embargo sur le pétrole russe.

Les importations de biens manufacturés diminuent également (-5 %). Les principales baisses sont enregistrées dans le secteur de la chimie (-18 %), tout particulièrement pour les engrais (-50 %). La réduction des importations de produits pharmaceutiques concerne notamment les échanges avec les États-Unis (-64 %) et la Chine (-50 %). La baisse des importations d’articles d’habillement (-9 %) et de cuir et chaussures (-24 %) s’explique notamment par une diminution de la consommation des ménages de textile-cuir en 2023.

En revanche, la hausse des importations d’automobiles s’explique par la fin des tensions d’approvisionnement, notamment dans le domaine des composants électroniques.

L’Allemagne et l’Espagne sont les premiers partenaires de la Bretagne

L’Union européenne (UE) demeure la principale zone avec laquelle commerce la Bretagne. Elle représente 57 % des exportations de la région en 2023 et 62 % des importations. L’Allemagne reste le premier fournisseur de la Bretagne, avec 13,6 % des importations. En revanche, l’Espagne passe au premier rang pour les exportations (9,5 %) (figure 4). La diminution du déficit commercial avec ce pays s’explique par le redressement du solde dans le secteur de l’industrie automobile, marqué par une progression des exportations conjuguée à une baisse des importations. La tendance est inverse avec l’Allemagne, le solde dans ce secteur enregistrant une forte dégradation. Parmi les autres partenaires prépondérants au sein de l’UE figurent l’Italie, la Belgique et les Pays-Bas.

Figure 4Principaux pays clients et fournisseurs de la Bretagne en 2023

Principaux pays clients et fournisseurs de la Bretagne en 2023
Pays Valeur (en millions d’euros) Part du total (en %)
Exportations
Espagne 1 207 9,5
Allemagne 1 159 9,1
Italie 1 048 8,2
Belgique 959 7,5
Royaume-Uni 873 6,8
Pays-Bas 797 6,3
États-Unis 668 5,2
Singapour 498 3,9
Pologne 463 3,6
Chine 455 3,6
Suisse 211 1,7
Portugal 207 1,6
Importations
Allemagne 2 045 13,6
Espagne 1 630 10,8
Belgique 1 369 9,1
Pays-Bas 1 228 8,2
Chine 1 155 7,7
Italie 938 6,2
Royaume-Uni 480 3,2
États-Unis 440 2,9
Brésil 425 2,8
Pologne 383 2,5
Suède 292 1,9
Portugal 222 1,5
  • Source : Douanes françaises (hors matériel militaire).

Hors UE, la Chine représente le premier déficit commercial de la Bretagne (-700 M€), malgré une amélioration sensible liée à la baisse des importations (-21 %) plus rapide que celle des exportations (-15 %). Cette baisse des importations est particulièrement marquée sur les produits pharmaceutiques, les chaussures et vêtements, ainsi que les préparations alimentaires à base de poissons. Malgré un net recul, la Chine reste toujours le principal fournisseur hors UE. La réduction du déficit avec la Russie s’explique par la baisse des importations de produits pétroliers, dans un contexte de sanctions économiques.

Les autres plus importants déficits commerciaux sont enregistrés avec l’Allemagne (-886 M€), les Pays-Bas (-431 M€), l’Espagne (-418 M€), la Belgique (-410 M€) et le Brésil (-381 M€).

Singapour reste au premier rang des excédents commerciaux avec la Bretagne

Pour la quatrième année consécutive, Singapour figure au premier rang des excédents commerciaux de la Bretagne (+488 M€), malgré une baisse sensible des échanges avec ce pays.

Le Royaume-Uni représente le deuxième excédent commercial (+393 M€). Le solde commercial s’améliore sensiblement en 2023, sous les effets cumulés d’une progression des exportations (+9 %) et d’une baisse des importations (-16 %).

Suivent les États-Unis (+229 M€), la Grèce (+118 M€) et l’Italie (+111 M€).

Publication rédigée par :Philippe Bonnafous (Direction régionale des douanes de Bretagne)

Pour comprendre

Les données chiffrées présentées concernent uniquement les échanges en valeur de marchandises, hors matériel militaire et hors services. L’information est collectée sur la base de l’enquête mensuelle sur les échanges de biens intra-UE (EMEBI) pour les échanges avec les États membres de l’Union européenne et des déclarations en douane (DAU) pour les échanges avec les autres pays (ou « pays tiers »).

Les données régionales et départementales sont établies selon les principes suivants : à l’exportation, c’est le département de départ des marchandises qui est mentionné, c’est-à-dire le lieu initial à partir duquel les marchandises sont exportées et non pas le département du siège social de l’entreprise qui exporte ; à l’importation, c’est le département de destination réelle des marchandises importées qui est indiqué et non le département du siège social de l’importateur.

M€ : million(s) d’euros ; Md€ : milliard(s) d’euros.

Pour en savoir plus

(1) Direction générale des douanes et droits directs, Ouvrir dans un nouvel ongletLe chiffre du commerce extérieur - Bretagne.

(2) Insee, Commerce extérieur, Tableau de bord de l’économie française.

M€ : million(s) d’euros ; Md€ : milliard(s) d’euros.