Dans les principales économies de la zone euro, les conséquences des hausses des taux directeurs depuis mi-2022 se manifestent sur le crédit aux entreprises. Ces hausses génèrent un resserrement des critères d’octroi de crédit pour les entreprises non financières et une baisse de la demande de prêts, notamment de prêts pour investissement. Les banques françaises semblent moins percevoir ce recul que leurs homologues européennes : la baisse de la demande de prêts pour investissement y est jugée moins prononcée et les données d’enquêtes suggèrent un léger rebond au troisième trimestre 2023, la demande restant toujours en baisse. Les crédits bancaires d’investissement restent dynamiques, mais sont en ralentissement par rapport à fin 2022. La perception du resserrement des conditions de crédit avec retard par les banques françaises pourrait s’expliquer par des caractéristiques du marché du crédit différentes de celles des autres pays de la zone euro : en particulier, la proportion des prêts à taux fixes et de longue durée dans le passif des entreprises non financières serait plus élevée en France. Toutefois, l’investissement des entreprises ralentit en France au troisième trimestre 2023, ce qui pourrait refléter le durcissement des conditions de crédit...