L'essentiel sur... les salaires
Quelle est l’évolution des salaires dans le secteur privé et dans la fonction publique ? Les écarts entre femmes et hommes se réduisent-ils ? Quelles différences de salaires entre territoires ?...
L’essentiel sur… les salaires fournit des éléments de cadrage pour aborder ces questions, à l’aide de chiffres clés représentés de manière visuelle et d’un court commentaire.
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1. Combien les salariés gagnent-ils en moyenne en France ?
En 2023, les salariés du secteur privé gagnent en moyenne 2 730 euros nets par mois en équivalent temps plein (c’est-à-dire pour un volume de travail correspondant à un temps complet). Le salaire diffère selon la catégorie socioprofessionnelle : 4 570 euros nets mensuels en moyenne pour les cadres, contre 1 960 euros pour les employés et 2 030 euros pour les ouvriers.
Dans la fonction publique, les salariés – qu’ils soient fonctionnaires ou non – gagnent en moyenne 2 530 euros nets par mois en équivalent temps plein en 2022. Cette moyenne recouvre des disparités selon le statut et la catégorie hiérarchique des agents. Le salaire net moyen des fonctionnaires s’élève à 2 600 euros et celui des autres agents de la fonction publique (hors personnels médicaux) à 2 340 euros.
tableauSalaires mensuels nets moyens en équivalent temps plein en 2023 dans le secteur privé
Caractéristiques | Salaire |
---|---|
Cadres1 | 4 570 |
Professions intermédiaires | 2 660 |
Employés | 1 960 |
Ouvriers | 2 030 |
Femmes | 2 510 |
Hommes | 2 900 |
Ensemble | 2 730 |
- 1. Y compris chefs d'entreprises salariés.
- Lecture : en 2023, le salaire net moyen en équivalent temps plein des salariés du privé est de 2 730 euros.
- Champ : France hors Mayotte, salariés du privé, y compris bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation ; hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers-employeurs.
- Source : Insee, base Tous salariés 2023.
graphiqueSalaires mensuels nets moyens en équivalent temps plein en 2023 dans le secteur privé

- 1. Y compris chefs d'entreprises salariés.
- Lecture : en 2023, le salaire net moyen en équivalent temps plein des salariés du privé est de 2 730 euros.
- Champ : France hors Mayotte, salariés du privé, y compris bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation ; hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers-employeurs.
- Source : Insee, base Tous salariés 2023.
2. Comment ont évolué les salaires au cours des dernières décennies ?
Entre 1996 et 2023, le salaire net moyen en équivalent temps plein des salariés du secteur privé a augmenté de 13 %, en euros constants (c’est-à-dire corrigé de l’inflation), soit +0,5 % par an en moyenne. Le salaire des ouvriers a progressé de 15,9 % sur cette période, soit plus rapidement que celui des autres catégories socioprofessionnelles (+10,6 % pour les employés, +0,5 % pour les cadres et +1,0 % pour les professions intermédiaires). Les salaires d’une partie des employés et des ouvriers, notamment les moins qualifiés, sont proches du Smic. De ce fait, ils peuvent bénéficier de ses revalorisations, directement ou par un effet de diffusion, au travers notamment d’accords de branches. Les salaires des cadres sont quant à eux davantage sensibles aux chocs conjoncturels, car ils intègrent une part variable liée à la performance individuelle ou collective, en général plus forte que pour les autres catégories socioprofessionnelles.
Sur une période plus récente, entre la crise économique de 2008-2009 et 2023, le salaire net en équivalent temps plein a augmenté en moyenne de 4,7 % en euros constants dans le privé, soit une hausse de 0,3 % en moyenne par an. Entre 2009 et 2022, il est resté quasi stable dans l'ensemble de la fonction publique (+0,1 % sur la période, soit 0,0 % en moyenne par an), avec cependant des évolutions différentes selon les versants : -0,1 % en moyenne par an dans la fonction publique d’État, +0,0 % en moyenne par an dans la fonction publique territoriale et +0,5 % en moyenne par an dans la fonction publique hospitalière, qui a bénéficié des primes exceptionnelles versées durant la crise sanitaire puis des mesures de revalorisations prises dans le cadre des accords du Ségur de la Santé.
tableauÉvolution du salaire net moyen en équivalent temps plein dans le secteur privé
Année | Cadres² | Professions intermédiaires |
Employés | Ouvriers | Ensemble |
---|---|---|---|---|---|
1996 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 |
1997 | 100,5 | 100,1 | 100,7 | 100,9 | 100,6 |
1998 | 100,9 | 100,2 | 101,9 | 101,4 | 101,6 |
1999 | 103,4 | 100,7 | 102,4 | 102,4 | 103,1 |
2000 | 105,2 | 100,7 | 101,8 | 102,6 | 103,6 |
2001 | 106,1 | 100,1 | 102,4 | 103,4 | 104,3 |
2002 | 106,3 | 100,0 | 102,5 | 104,1 | 104,4 |
2003 | 105,6 | 100,0 | 102,4 | 104,6 | 104,5 |
2004 | 105,1 | 99,5 | 102,0 | 105,1 | 104,6 |
2005 | 106,1 | 100,0 | 103,1 | 106,3 | 105,7 |
2006 | 106,4 | 100,5 | 103,4 | 105,8 | 105,9 |
2007 | 108,7 | 101,5 | 104,3 | 107,3 | 107,6 |
2008 | 108,0 | 101,4 | 104,4 | 108,6 | 107,9 |
2009 | 106,3 | 101,4 | 105,6 | 110,9 | 109,3 |
2010 | 107,6 | 101,6 | 105,5 | 110,7 | 109,8 |
2011 | 105,8 | 101,5 | 106,7 | 113,5 | 110,2 |
2012 | 104,8 | 100,3 | 105,9 | 112,8 | 109,7 |
2013 | 103,5 | 99,9 | 106,2 | 112,6 | 109,5 |
2014 | 104,0 | 100,6 | 107,1 | 113,1 | 110,0 |
2015 | 105,1 | 101,1 | 108,1 | 114,4 | 111,3 |
2016 | 105,4 | 101,2 | 108,0 | 114,6 | 111,7 |
2017 | 105,6 | 102,2 | 108,7 | 115,1 | 112,7 |
2018 | 105,4 | 101,7 | 108,7 | 115,3 | 113,1 |
2019 | 104,6 | 103,1 | 110,8 | 117,7 | 114,3 |
2020 | 106,6 | 104,5 | 112,9 | 118,5 | 117,8 |
2021 | 104,7 | 103,3 | 112,1 | 117,4 | 115,6 |
2022 | 103,4 | 102,4 | 111,2 | 116,2 | 114,1 |
2023 | 100,5 | 101,0 | 110,6 | 115,9 | 113,0 |
- 1. Corrigées de l'inflation.
- 2. Y compris chefs d'entreprise salariés.
- Lecture : entre 1996 et 2023, le salaire net moyen en équivalent temps plein dans le secteur privé a augmenté de 13,0 % en euros constants.
- Champ : France hors Mayotte, France métropolitaine jusqu'en 1999, salariés du privé, y compris apprentis, stagiaires, bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation ; hors salariés agricoles et salariés des particuliers-employeurs.
- Source : Insee, bases Tous salariés, séries longues sur les salaires.
graphiqueÉvolution du salaire net moyen en équivalent temps plein dans le secteur privé

- 1. Y compris chefs d'entreprise salariés.
- 2. Corrigées de l'inflation.
- Lecture : entre 1996 et 2023, le salaire net moyen en équivalent temps plein dans le secteur privé a augmenté de 13,0 % en euros constants.
- Champ : France hors Mayotte, France métropolitaine jusqu'en 1999, salariés du privé, y compris apprentis, stagiaires, bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation ; hors salariés agricoles et salariés des particuliers-employeurs.
- Source : Insee, bases Tous salariés, séries longues sur les salaires.
3. Quel est l'écart entre les hauts et les bas salaires ?
En 2022, la moitié des salariés du secteur privé perçoivent moins de 2 090 euros nets par mois en équivalent temps plein. Ce salaire net médian est inférieur de 20 % au salaire moyen, ce qui traduit une plus forte concentration des salaires dans le bas de la distribution. Un salarié sur dix gagne moins de 1 440 euros nets (1ᵉʳ décile, D1), alors que le Smic mensuel net s’établit à 1 329 euros fin 2022. À l’autre extrémité de la distribution, un salarié sur dix perçoit plus de 4 160 euros (9ᵉ décile, D9) ; le ratio interdécile (D9/D1), qui est une mesure de la dispersion des salaires, est donc de 2,9. Un salarié sur cent gagne plus de 9 970 euros nets (99ᵉ centile), soit environ sept fois le Smic.
Dans la fonction publique, le salaire net médian en équivalent temps plein s’établit à 2 260 euros par mois en 2022. L’éventail des salaires y est globalement plus resserré que dans le privé : le 9ᵉ décile (3 670 euros) est 2,4 fois plus élevé que le 1ᵉʳ décile (1 550 euros).
tableauDispersion des salaires mensuels nets en équivalent temps plein en 2022
Quantile | Secteur privé | Fonction publique |
---|---|---|
1ᵉʳ décile | 1 440 | 1 550 |
1ᵉʳ quartile | 1 660 | 1 830 |
Médiane | 2 090 | 2 260 |
3ᵉ quartile | 2 880 | 2 880 |
9ᵉ décile | 4 160 | 3 670 |
- Lecture : en 2022, un salarié dans le privé sur deux perçoit un salaire net mensuel inférieur à 2 090 euros en équivalent temps plein (médiane). Un sur quatre perçoit un salaire mensuel supérieur à 2 880 euros (3ᵉ quartile), un sur dix un salaire mensuel supérieur à 4 160 euros (9ᵉ décile).
- Champ : France hors Mayotte, ensemble des salariés ; hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers-employeurs pour le privé ; hors militaires, apprentis, internes et externes médicaux, assistants maternels et familiaux pour la fonction publique.
- Source : Insee, base Tous salariés 2022, système d'information sur les agents des services publics (Siasp) 2022.
graphiqueDispersion des salaires mensuels nets en équivalent temps plein en 2022

- Lecture : en 2022, un salarié dans le privé sur deux perçoit un salaire net mensuel inférieur à 2 090 euros en équivalent temps plein (médiane). Un sur quatre perçoit un salaire mensuel supérieur à 2 880 euros (3ᵉ quartile), un sur dix un salaire mensuel supérieur à 4 160 euros (9ᵉ décile).
- Champ : France hors Mayotte, ensemble des salariés ; hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers-employeurs pour le privé ; hors militaires, apprentis, internes et externes médicaux, assistants maternels et familiaux pour la fonction publique.
- Source : Insee, base Tous salariés 2022, système d'information sur les agents des services publics (Siasp) 2022.
4. Les écarts de salaire entre les femmes et les hommes se réduisent-ils ?
Dans le secteur privé, les femmes salariées gagnent en moyenne 15,5 % de moins que les hommes en équivalent temps plein, c’est-à-dire pour un même volume de travail (chiffres de 2021). À cet écart de salaire s’ajoutent des inégalités de volume de travail, les femmes étant bien plus souvent à temps partiel et moins souvent en emploi dans l’année que les hommes. Le concept de revenu salarial, ensemble des rémunérations effectivement perçues par le salarié quel que soit son volume de travail dans l'année, tient compte de ces deux sources d’écart : dans le secteur privé, les femmes perçoivent en moyenne un revenu salarial inférieur de 24,5 % à celui des hommes, soit un écart de 9,2 points inférieur à celui observé en 1995 (33,7 %).
Ces inégalités sont moins élevées dans la fonction publique : l’écart de salaire en équivalent temps plein entre les femmes et les hommes y est de 12,7 % et celui de revenu salarial de 15,6 %. Toutefois, ces inégalités s’y contractent moins vite : l’écart de revenu salarial s’y est réduit de 3,1 points entre 1995 et 2021.
tableauÉcarts de rémunération nette moyenne entre les femmes et les hommes
Année | Salaire en équivalent temps plein | Revenu salarial | ||
---|---|---|---|---|
Secteur privé | Fonction publique | Secteur privé | Fonction publique | |
1995 | 22,1 | 14,8 | 33,7 | 18,7 |
1996 | 22,6 | 15,5 | 34,1 | 19,9 |
1997 | 22,2 | 15,3 | 34,0 | 19,4 |
1998 | 21,9 | 14,8 | 34,0 | 19,4 |
1999 | 21,5 | 14,3 | 34,3 | 19,1 |
2000 | 22,2 | 14,6 | 34,5 | 19,2 |
2001 | 22,2 | 14,8 | 34,1 | 18,9 |
2002 | 21,9 | 14,5 | 33,8 | 19,1 |
2003 | 21,6 | 14,6 | 33,4 | 19,3 |
2004 | 21,4 | 14,7 | 32,9 | 19,4 |
2005 | 21,1 | 14,7 | 32,5 | 19,6 |
2006 | 20,8 | 14,8 | 32,0 | 19,7 |
2007 | 21,0 | 14,5 | 31,7 | 19,3 |
2008 | 21,0 | 15,0 | 31,9 | 19,4 |
2009 | 20,4 | 16,7 | 30,5 | 21,1 |
2010 | 20,0 | 16,4 | 29,8 | 19,4 |
2011 | 19,8 | 17,0 | 29,9 | 19,4 |
2012 | 19,7 | 16,4 | 29,5 | 18,5 |
2013 | 19,4 | 16,1 | 28,9 | 19,8 |
2014 | 19,1 | 15,5 | 28,4 | 18,9 |
2015 | 19,1 | 15,1 | 27,8 | 18,3 |
2016 | 18,4 | 14,2 | 27,2 | 17,3 |
2017 | 17,9 | 13,8 | 27,0 | 16,8 |
2018 | 17,5 | 14,0 | 26,5 | 17,2 |
2019 | 16,6 | 14,2 | 25,7 | 17,3 |
2020 | 15,7 | 13,1 | 24,4 | 16,5 |
2021 | 15,5 | 12,7 | 24,5 | 15,6 |
- Note : les salariés sont classés dans le secteur qui correspond à leur poste principal, c'est-à-dire à celui de l'entreprise dans laquelle leur nombre de jours rémunérés est le plus important (ou, en cas d'égalité, leur rémunération nette). Du fait de la fragilité des données de 2003 à 2005, les évolutions sont lissées entre 2002 et 2006.
- Lecture : en 2021, le salaire en EQTP des femmes est inférieur à celui des hommes de 15,5 % pour les salariés travaillant principalement dans le secteur privé et de 12,7 % pour ceux travaillant principalement dans la fonction publique.
- Champ : France métropolitaine de 1995 à 2001, France hors Mayotte à partir de 2002 ; ensemble des salariés hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles, élus et salariés des particuliers-employeurs.
- Source : Insee, panel Tous salariés 2021.
graphiqueÉcarts de rémunération nette moyenne entre les femmes et les hommes

- Note : les salariés sont classés dans le secteur qui correspond à leur poste principal, c'est-à-dire à celui de l'entreprise dans laquelle leur nombre de jours rémunérés est le plus important (ou, en cas d'égalité, leur rémunération nette). Du fait de la fragilité des données de 2003 à 2005, les évolutions sont lissées entre 2002 et 2006.
- Lecture : en 2021, le salaire en EQTP des femmes est inférieur à celui des hommes de 15,5 % pour les salariés travaillant principalement dans le secteur privé et de 12,7 % pour ceux travaillant principalement dans la fonction publique.
- Champ : France métropolitaine de 1995 à 2001, France hors Mayotte à partir de 2002 ; ensemble des salariés hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles, élus et salariés des particuliers-employeurs.
- Source : Insee, panel Tous salariés 2021.
1. Une série vidéo pour faire le tour de la question
Épisode 1 : qu'est-ce que le salaire ?
Version texte de la vidéo (pdf, 38 Ko )
Épisode 2 : comment mesurer les écarts de salaires ?
Version texte de la vidéo (pdf, 37 Ko )
Épisode 3 : la distribution des salaires
Version texte de la vidéo (pdf, 40 Ko )
Épisode 4 : les écarts de salaire femmes-hommes
Version texte de la vidéo (pdf, 39 Ko )
2. Le suivi annuel des salaires
Le suivi annuel des salaires vise à disposer d’un système intégré entre indicateurs macroéconomiques et données individuelles sur la distribution des salaires.
Sources utilisées dans le secteur privé et le secteur public
Le suivi annuel des salaires mobilise principalement les bases Tous Salariés, sources statistiques construites à partir des déclarations sociales ou des données administratives.
Les informations relatives au secteur privé sont issues des déclarations annuelles de données sociales (DADS) et des déclarations sociales nominatives (DSN) qui s’y sont largement substituées depuis 2018. Les informations relatives à la fonction publique sont issues depuis 2009 du système d’information sur les agents des services publics (Siasp), alimenté principalement par les fichiers mensuels de paye de l’État pour les agents civils de la fonction publique de l’État (FPE) et par les DADS pour ceux de la fonction publique territoriale (FPT), de la fonction publique hospitalière (FPH) et de certains établissements publics relevant de la FPE. La déclaration sociale nominative (DSN) s’applique progressivement à la fonction publique, avec une montée en charge entre 2020 et 2022 : elle devient ainsi la source unique de suivi annuel des salaires, commune au privé et au public.
Deux enquêtes statistiques complètent ces sources administratives : l’enquête de l’Insee sur le coût de la main‑d’œuvre et la structure des salaires (Ecmoss) ainsi que l’enquête de la Dares, service statistique du ministère du Travail, sur l'activité et les conditions d’emploi de la main‑d’œuvre (Acemo).
La mesure du salaire net et du salaire brut
La mesure du salaire net est construite à partir du salaire net fiscal renseigné dans les déclarations administratives. Elle ne couvre pas les montants d’épargne salariale placés sur un plan d’épargne d’entreprise qui ne sont pas soumis à l’impôt sur le revenu. Depuis 2013, elle couvre, en tant qu’avantage en nature, les cotisations pour complémentaire santé obligatoire payées par l’employeur (année à partir de laquelle celles‑ci sont devenues imposables et ont donc été intégrées dans le salaire net fiscal).
La mesure du salaire brut est construite à partir de l'assiette de CSG déclarée dans les déclarations sociales. Elle couvre l'ensemble des composantes du salaire brut, en particulier les montants d'épargne salariale (qu'ils soient directement perçus par les salariés ou mis sur un plan d'épargne d'entreprise) et les cotisations patronales pour complémentaire santé obligatoire.
Un indicateur phare : le salaire en EQTP
L’unité statistique considérée est le poste de travail, chaque poste correspondant au cumul sur un an des périodes d’emploi d’un même salarié dans un même établissement. Si un salarié occupe plusieurs postes dans des établissements différents en cours d’année (simultanément ou successivement), chacun de ses postes est pris en considération au prorata de sa durée.
Le salaire en équivalent temps plein (EQTP) est un salaire converti à un temps plein pendant toute l’année, quel que soit le volume de travail effectif. Pour calculer le salaire moyen en EQTP ou sa distribution, tous les postes, y compris ceux à temps partiel, sont pris en compte au prorata de leur volume de travail effectif.
S’agissant des données structurelles, les publications de l’Insee sur les salaires dans le privé et dans le public reposent principalement sur l’analyse du salaire net en EQTP : niveau et évolution moyens, distribution, ventilation par sexe, catégorie socioprofessionnelle (statut dans la fonction publique), secteurs d’activité (types d’établissements dans la fonction publique). Les principales statistiques sont également diffusées pour le salaire brut en EQTP ainsi que pour les salaires horaires bruts et nets.
Des décompositions éclairantes des évolutions de salaires
L’évolution du salaire moyen d'une année sur l’autre peut se décomposer entre les évolutions des salaires et celles des effectifs de groupes de salariés. Les salariés peuvent être répartis en trois groupes selon leurs évènements de carrières sur ces années :
- les salariés dits « en place », c’est-à-dire présents durant les deux années chez le même employeur, qui représentent une majorité de salariés. La rémunération moyenne des personnes en place (RMPP) augmente en général plus rapidement que le salaire moyen de l’ensemble des salariés, dans la mesure où son évolution intègre les gains liés à l’ancienneté et aux progressions de carrière au sein des entreprises ou de la fonction publique ;
- les salariés qui entrent sur le marché du travail au cours de l’une des deux années (les « entrants ») puis, réciproquement, ceux qui en sortent (les « sortants »). En général, l'écart de salaire moyen entre les « entrants » et les « sortants » contribue négativement à l'évolution du salaire moyen de l'ensemble des salariés : cela reflète le fait que les jeunes générations entrantes sont moins rémunérées que celles partant à la retraite (« effet de noria ») ;
- les salariés dits « fluctuants », qui ne sont dans aucune des deux premières catégories.
À titre d’illustration, entre 2018 et 2019, le salaire net moyen en équivalent temps plein des salariés de la fonction publique d’État s’est presque stabilisé en euros constants (-0,1 %). La rémunération des personnes en place a augmenté de 1,5 %, contribuant pour +1,0 point à l'évolution d’ensemble. Cette hausse n’a pas suffi à compenser les baisses pour les autres groupes, et notamment l’écart de salaire moyen entre salariés « entrants » et « sortants », qui contribue pour -0,7 point à l’évolution d’ensemble.
Au-delà des événements de carrière, l’évolution du salaire moyen peut aussi s’expliquer par des effets de modification de la structure des emplois par qualification et/ou secteur d’activité. Sur les dernières décennies, par exemple, l’augmentation tendancielle de la part des cadres, les mieux rémunérés, et la réduction concomitante de la part des professions peu ou pas qualifiées, les moins payées, rehausse mécaniquement le salaire moyen dans le secteur privé.
Un indicateur complémentaire intégrant le volume de travail : le revenu salarial
Le revenu salarial correspond à l’ensemble des rémunérations nettes (c’est‑à‑dire après versement des cotisations sociales, de la CSG et de la CRDS) perçues par une même personne au cours d’une année. Celles-ci ne sont pas rapportées au volume de travail correspondant : deux salariés payés au même taux horaire disposeront par exemple d’un revenu salarial variant du simple au double si l’un a réalisé deux fois plus d’heures de travail que l’autre dans l’année. Les disparités en matière de revenu salarial reflètent ainsi les inégalités de salaire mais également les inégalités de temps de travail.
L’unité considérée pour le calcul du revenu salarial est le salarié (sur une année) et non le poste de travail. Le revenu salarial est calculé à partir du panel Tous salariés, fichier longitudinal construit à partir des bases Tous salariés, qui suit pour un douzième de la population salariée leurs périodes d’emploi, les caractéristiques de leurs employeurs et leurs salaires.
3. Le suivi conjoncturel des salaires
Le suivi conjoncturel des salaires vise à produire des indicateurs macroéconomiques trimestriels retraçant l’évolution récente des salaires. Il s’appuie nécessairement sur des sources disponibles rapidement, qu’il s’agisse de données administratives agrégées trimestriellement ou d’enquêtes trimestrielles. Les principaux indicateurs conjoncturels de suivi des salaires sont le salaire moyen par tête (SMPT) et le salaire mensuel de base (SMB).
Le salaire moyen par tête
Le salaire moyen par tête (SMPT) rapporte les masses salariales brutes versées par l’ensemble des entreprises au nombre de salariés en personnes physiques. Il est calculé dans les comptes nationaux annuels à partir des sources fiscales d’entreprises au numérateur et des Estimations d’emploi au dénominateur. Il est calculé dans les comptes nationaux trimestriels à partir des assiettes de cotisations salariales fournies par la Caisse nationale de l’Urssaf (et les Estimations trimestrielles d’emploi pour les effectifs), environ 60 jours après la fin d’un trimestre. Les assiettes de cotisations salariales couvrent pratiquement l’ensemble des rémunérations, notamment les primes et les heures supplémentaires, mais pas l’épargne salariale (intéressement, participation), que les masses salariales sont censées couvrir. La méthode d’étalonnage‑calage des comptes trimestriels permet de corriger ce biais. L’évolution du SMPT reflète l’évolution des qualifications et de la quotité du travail (effets structurels) et celle de la rémunération des heures supplémentaires et des primes, de la contrepartie des arrêts maladie et du recours au chômage partiel (effets conjoncturels).
Le salaire mensuel de base
Disponible plus rapidement (environ 45 jours après la fin d’un trimestre) mais sur un concept et un champ plus réduits que le SMPT, le salaire mensuel de base est estimé à partir de l’enquête trimestrielle Acemo de la Dares (enquête sur l’activité et les conditions d’emploi de la main‑d’œuvre) qui couvre les entreprises de 10 salariés ou plus, hors agriculture et secteurs non marchands, de France métropolitaine. Dans cette enquête, chaque établissement ou entreprise déclare les salaires de base (c’est‑à‑dire hors primes et hors rémunération pour heures supplémentaires ou complémentaires et hors avantages en nature) de postes de travail considérés comme représentatifs d’au plus douze catégories professionnelles. Contrairement au SMPT, l’évolution du SMB est à structure constante et ne reflète pas l’évolution de la structure des emplois par niveau de qualification, ni ne couvre les composantes les plus conjoncturelles de la rémunération (primes, heures supplémentaires). Le SMB reflète ainsi la tendance sous-jacente des salaires.
L’indice de coût du travail
Autre indicateur conjoncturel, l’indice du coût du travail (ICT), qui a deux volets : l’ICT‑salaires et charges et l'ICT‑salaires seuls. Publié environ 70 jours après la fin du trimestre, il retrace l’évolution du coût de la main‑d’œuvre à des fins de comparaisons internationales. Il est calculé, par application des barèmes en vigueur, à partir des masses salariales (assiettes de cotisations salariales), des effectifs et des exonérations de cotisations déclarés chaque trimestre à la Caisse nationale de l'Urssaf ; au dénominateur le volume horaire de travail est issu d’une exploitation des heures rémunérées dans les déclarations sociales nominatives depuis 2020.
Pour des raisons de disponibilité des données, l’ICT ne suit pas l’évolution de l’épargne salariale ou du forfait social. L’indice intègre en revanche les autres éléments de coût du travail comme les taxes relatives à l’emploi et aux salaires payées par l’employeur (contributions employeurs à l’effort de construction, taxe sur les salaires, fonds national d’aide au logement), les contributions de l’employeur au financement de la formation professionnelle, la taxe d’apprentissage, le versement transport. Il intègre enfin les subventions perçues par l’employeur et notamment le crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) entre 2013 et 2018.
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Données annuelles sur les salaires
- Une datavisualisation interactive des salaires.
- Les chiffres détaillés annuels des salaires en France.
- Des séries longues sur le salaire net annuel moyen (en équivalent temps plein ou à temps complet), les cotisations sociales, le Smic, etc.
- La structure des salaires et du coût de la main-d’œuvre en France.
- Une carte interactive pour visualiser les salaires et revenus d’activité selon les territoires.
Données et analyses conjoncturelles sur les salaires
- Les évolutions trimestrielles des salaires et du coût du travail (ICT).
- Des estimations trimestrielles du salaire moyen par tête (SMPT) par branche d’activité.
(Pour le millésime souhaité, sélectionner « Branches » puis « Salaire moyen par tête »). - Des prévisions sur la dynamique des salaires des prochains trimestres, dans les Notes de conjoncture de l’Insee.
Bases de données sur les salaires
- Pour les experts, des données détaillées au niveau du salarié.
- Pour les chercheurs habilités, un fichier plus complet est accessible sur le réseau Quételet ou via le CASD.
Retrouvez d’autres publications et d’autres données de la Statistique publique sur les salaires sur le site de la Ouvrir dans un nouvel ongletDares et sur les rémunérations dans la fonction publique sur le site de la Ouvrir dans un nouvel ongletDGAFP.