Après deux années marquées par la crise sanitaire, l’activité touristique montre une belle dynamique et une accélération de la reprise en 2022, avec plus de 11,2 millions de nuitées dans les hôtels, campings et autres hébergements collectifs touristiques (figure 1). La fréquentation reste cependant encore en léger recul par rapport à 2019 (-0,6 %), contrairement à la France métropolitaine (+0,8 %).

En 2022, la fréquentation hôtelière se redresse par rapport à 2020 et 2021 pour s’établir à 6,9 millions de nuitées. Elle reste néanmoins en retrait de 4,0 % par rapport à 2019. Seuls les mois de mai, juillet et août ont enregistré des hausses du nombre de nuitées (figure 2). Les établissements 4 et 5 étoiles sont les principaux bénéficiaires de cette amélioration. En revanche, les hôtels classés moins de 3 étoiles ou non classés voient leur fréquentation diminuer depuis 2019. Tous les départements de Bourgogne-Franche-Comté suivent la même tendance (figure 3).

La quasi-absence de la clientèle chinoise, qui représentait 280 000 nuitées en 2019, explique à elle seule le recul des nuitées non résidentes de -8,1 % par rapport à 2019. Hors nuitées chinoises, la fréquentation étrangère en 2022 est en progression de 6,4 %. Les nuitées européennes sont même en hausse de 12,4 %, portées par les visiteurs belges (+21,1 %) et néerlandais (+40,2 %). La part des nuitées non résidentes se rapproche progressivement de son niveau d’avant-crise et représente près de 30 % du total des nuitées dans la région en 2022. La fréquentation des résidents est en repli de 2,4 % par rapport à 2019 en Bourgogne-Franche-Comté, alors qu’elle progresse de 0,2 % pour l’ensemble de la France métropolitaine.

En Bourgogne-Franche-Comté, le taux d’occupation atteint 55,5 % en 2022 et retrouve son niveau de 2019. Cependant, en trois ans, le parc hôtelier de la région s’est réduit de plus de 8 % d’établissements et le nombre de chambres de près de 6 % (figure 4). Cette contraction de l’offre permet de fait le maintien du taux d’occupation malgré le repli de la fréquentation. Au niveau national, le taux d’occupation s’établit à 60,4 %, en baisse de deux points, sous l’effet d’un recul marqué en Île-de-France, dû notamment à une lente reprise du tourisme d’affaire.

L’hôtellerie de plein air régionale enregistre en 2022 son meilleur résultat des 10 dernières années, avec 3,3 millions de nuitées. Elle dépasse le niveau de 2019 de près de 9 %, soit 270 000 nuitées de plus (figure 5). Ce gain de fréquentation est supérieur à la moyenne de la France métropolitaine (+7,5 %) (figure 1).

La clientèle résidente est le moteur de cette hausse de la fréquentation avec 19,5 % de nuitées supplémentaires par rapport à 2019. Le poids de la clientèle non résidente dans la région est très important, avec près d’une nuitée sur deux contre moins d’une sur trois en France métropolitaine. Très fortement touchée par la crise sanitaire, la fréquentation de la clientèle étrangère s’est redressée sans pour autant retrouver son niveau de 2019 (-2,5 %). Elle ne représente d’ailleurs en 2022 que 46 % de l’ensemble des nuitées contre 51 % trois ans auparavant.

Les Néerlandais demeurent les premiers clients étrangers des campings de la région, malgré un recul de 5,9 % par rapport à 2019. Ils représentent 46 % des nuitées non résidentes en 2022. Les touristes britanniques ont été moins nombreux à venir qu’en 2019 (-35,6 %), leurs restrictions de voyages ayant été levées tardivement. À l’inverse, les Allemands (+21,8 %), les Belges (+11,3 %) et les Suisses (+4,5 %) ont dépassé leur niveau de fréquentation de 2019.

Les emplacements équipés sont de plus en plus attractifs pour des touristes à la recherche de davantage de confort. Avec moins de 20 % des emplacements disponibles, ils réalisent un tiers des nuitées en 2022 et enregistrent un taux d’occupation de 47 % contre 31 % pour les emplacements nus.

Après un premier semestre marqué par des résultats en deçà de 2019, les chiffres d’affaires dans l’hôtellerie se redressent ensuite (figure 6). Sur l’année, ils sont en hausse de 3,1 % par rapport à 2019 dans la région. La reprise est plus marquée en France métropolitaine (+12,4 %). La situation est similaire dans la restauration, avec des chiffres d’affaires en légère progression depuis mai 2022. Comme pour l’hôtellerie, le redressement des chiffres d’affaires sur l’ensemble de l’année est moins soutenu en Bourgogne-Franche-Comté qu’au niveau national, +3,4 % contre +18,3 %. Ces progressions sont néanmoins à relativiser avec la forte inflation que connaissent ces secteurs d’activité (+5,1 %). En revanche, dans les campings, la hausse du chiffre d’affaires (+30,3 %) est largement supérieure à l’inflation. La tendance est identique au niveau national (+28,8 %).