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Insee Conjoncture Corse · Janvier 2023 · n° 42
Insee Conjoncture CorseL’activité économique résiste au 3e trimestre 2022 dans un contexte assombri Note de conjoncture régionale - 3e trimestre 2022

Marie-Pierre Nicolai (Insee)

Au 3e trimestre 2022, l’activité économique régionale se situe bien au-dessus de son niveau estival de 2019. La croissance de l’emploi insulaire ralentit avec + 0,3 % par rapport au trimestre précédent et retrouve ainsi sa tendance d’avant crise sanitaire. Les déclarations d’embauches sont stimulées par une saison touristique bien orientée. Toutefois, le nombre de demandeurs d’emploi et le taux de chômage tressaillent légèrement ce trimestre. Les créations d’entreprises retrouvent leur vigueur antérieure à la période COVID-19. En revanche, dans le secteur de la construction, à l’atonie des mises en chantier s’ajoute le repli trimestriel des autorisations de construire.

Par ailleurs, après un mois de juin dynamique, la fréquentation de plein été s’infléchit dans l’hôtellerie et le transport de voyageurs pour repasser en deçà de son niveau d’avant crise en août.

Insee Conjoncture Corse
No 42
Paru le :Paru le23/01/2023

Au 3e trimestre, les ralentissements de l’activité mondiale et l’inflation généralisée caractérisent l’environnement international. Les mesures budgétaires gouvernementales mises en place face à la poussée inflationniste, en particulier sur l’énergie, visent à compenser le fléchissement de la croissance et la tension persistante sur l’offre. Le PIB français progresse malgré tout de 0,2 %, après une croissance de 0,5 % au trimestre précédent.

L’activité économique toujours tonique au 3e trimestre

En région, sur la base du suivi des heures de travail rémunérées, l’activité garde le cap, supérieure de 3,0 % à son niveau du 3e trimestre 2019 (figure 1). De même, la tendance nationale est en hausse de 3,0 %.

Sur ces mêmes bases, l’activité insulaire dépasse de 5,7 % son niveau d’avant crise sanitaire dans l’hébergement-restauration. Dans la construction, l’excédent atteint 4,7 % d’heures rémunérées. Il s’élève à 3,0 % dans le commerce et à 2,1 % dans la fabrication des denrées alimentaires-boissons&tabac.

En fin d’année, l’activité économique ne faiblit pas, les heures rémunérées sont encore nettement supérieures à leur niveau de 2019 en octobre et novembre (+ 4,9 % et + 4,1 %).

Figure 1Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de 2019 - Corse

en %
Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de 2019 - Corse (en %)
Industrie Construction Hébergement et restauration Autres services principalement marchands Services principalement non marchands Ensemble - Corse Ensemble - France hors Mayotte
janv. 2020 4,6 6,1 6,7 0,6 4,0 2,7 1,9
févr. 2020 1,2 3,9 6,9 0,9 3,9 2,3 1,7
mars 2020 -21,6 -32,1 -36,5 -19,8 -8,7 -22,0 -13,3
avr. 2020 -45,6 -64,2 -86,1 -47,8 -19,4 -51,5 -33,2
mai 2020 -30,6 -19,5 -87,1 -34,8 -12,9 -38,6 -22,4
juin 2020 -17,5 -4,3 -60,5 -21,0 -4,6 -24,5 -10,3
juil. 2020 -11,6 1,4 -30,1 -13,1 -1,1 -13,7 -6,8
août 2020 -8,6 16,4 -21,7 -10,1 -1,6 -10,6 -4,5
sept. 2020 -7,8 0,2 -21,4 -8,4 -0,4 -8,9 -4,4
oct. 2020 -6,4 0,5 -18,9 -6,4 -0,1 -6,3 -4,8
nov. 2020 -14,3 1,6 -59,1 -16,8 -1,5 -15,4 -9,8
déc. 2020 -13,0 -2,0 -63,9 -9,1 1,4 -11,6 -6,7
janv. 2021 -9,0 7,6 -52,1 -6,9 4,5 -6,8 -5,2
févr. 2021 -9,3 5,4 -54,7 -7,1 6,5 -7,2 -5,4
mars 2021 -9,7 5,3 -59,1 -7,5 6,2 -8,3 -5,1
avr. 2021 -10,3 3,6 -70,0 -15,1 3,3 -16,5 -7,8
mai 2021 -8,5 4,0 -49,7 -10,1 5,5 -12,8 -5,7
juin 2021 -4,1 4,8 -13,7 -4,0 5,5 -3,7 -0,4
juil. 2021 -3,6 5,7 -5,2 -2,4 5,5 -1,3 -0,8
août 2021 -3,7 3,9 -4,4 -2,5 4,2 -2,0 -0,2
sept. 2021 -1,8 4,5 -1,5 -1,4 4,4 -0,1 0,7
oct. 2021 -0,9 5,9 9,2 1,1 2,7 2,9 0,7
nov. 2021 -0,6 4,9 13,0 2,6 3,7 3,7 2,4
déc. 2021 -3,4 -0,2 7,2 1,8 4,9 1,9 2,1
janv. 2022 1,4 9,4 10,5 2,2 5,6 4,3 1,4
févr. 2022 0,7 8,3 10,4 3,8 9,5 5,5 3,1
mars 2022 0,9 7,0 9,5 4,9 9,4 5,9 4,1
avr. 2022 -0,2 3,8 6,9 2,7 7,3 3,7 2,2
mai 2022 3,0 5,0 9,3 2,7 7,5 4,7 3,8
juin 2022 2,9 5,7 9,2 2,5 8,5 4,9 4,6
juil. 2022 0,7 5,5 6,3 1,1 5,8 3,2 1,7
août 2022 0,9 3,9 4,8 0,7 7,7 2,6 3,6
sept. 2022 2,2 4,0 6,0 1,0 7,4 3,1 3,8
oct. 2022 0,6 5,7 15,1 2,5 5,8 4,9 2,8
nov. 2022 -0,2 4,3 12,9 2,6 7,1 4,1 3,8
  • Note : ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré.
  • Source : DSN - traitement provisoire, Insee.

Figure 1Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de 2019 - Corse

  • Note : ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré.
  • Source : DSN - traitement provisoire, Insee.

L’emploi régional retrouve sa tendance d’avant crise

Au 3e trimestre 2022, l’emploi salarié régional augmente de + 0,3 % par rapport au trimestre précédent, et suit une dynamique proche de celle du niveau national (+ 0,4 %) (avertissement) (figure 2). Consolidé à un niveau de 6,1 % supérieur à celui d’avant-crise, l’emploi régional retrouve désormais son rythme de croissance de la période pré-COVID-19.

La région totalise ainsi 128 300 emplois fin septembre. La progression est davantage marquée dans le secteur privé (+ 0,4 %) que dans le secteur public (+ 0,1 %).

Figure 2Évolution de l'emploi salarié

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2014
Évolution de l'emploi salarié (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2014)
Emploi salarié total - Corse Emploi salarié total - France hors Mayotte Emploi salarié privé - Corse Emploi salarié privé - France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2014 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2015 100,1 100,0 100,0 100,0
2ᵉ trim. 2015 100,4 100,2 100,4 100,2
3ᵉ trim. 2015 100,7 100,3 100,8 100,3
4ᵉ trim. 2015 100,8 100,4 100,7 100,5
1ᵉ trim. 2016 101,1 100,6 101,3 100,7
2ᵉ trim. 2016 101,6 100,8 102,1 101,0
3ᵉ trim. 2016 101,8 101,1 102,5 101,3
4ᵉ trim. 2016 101,2 101,2 102,3 101,4
1ᵉ trim. 2017 102,1 101,6 103,6 101,9
2ᵉ trim. 2017 102,9 102,0 104,5 102,4
3ᵉ trim. 2017 102,3 102,1 103,9 102,6
4ᵉ trim. 2017 103,1 102,5 105,1 103,2
1ᵉ trim. 2018 104,2 102,7 107,0 103,5
2ᵉ trim. 2018 105,2 102,8 108,2 103,7
3ᵉ trim. 2018 104,9 102,8 107,7 103,7
4ᵉ trim. 2018 104,6 103,1 107,2 104,1
1ᵉ trim. 2019 106,2 103,6 109,5 104,8
2ᵉ trim. 2019 107,0 103,9 110,2 105,0
3ᵉ trim. 2019 107,4 104,3 110,7 105,6
4ᵉ trim. 2019 107,2 104,6 110,6 106,0
1ᵉ trim. 2020 106,7 102,5 109,7 103,2
2ᵉ trim. 2020 101,0 101,9 102,1 102,7
3ᵉ trim. 2020 106,1 103,9 108,5 104,8
4ᵉ trim. 2020 108,5 103,8 111,7 104,6
1ᵉ trim. 2021 108,7 104,4 112,1 105,5
2ᵉ trim. 2021 109,1 105,7 112,7 107,0
3ᵉ trim. 2021 110,6 106,7 114,7 108,3
4ᵉ trim. 2021 111,9 107,2 116,4 109,1
1ᵉ trim. 2022 112,9 107,6 117,5 109,6
2ᵉ trim. 2022 113,6 108,0 118,2 110,0
3ᵉ trim. 2022 113,9 108,4 118,7 110,7
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 2Évolution de l'emploi salarié

  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Ce rythme de croissance se confirme dans le tertiaire marchand hors intérim avec + 0,3 % par rapport au 2e trimestre 2022. Après la baisse des effectifs salariés du précédent trimestre, l’hébergement & restauration porte la plus forte augmentation en été (+ 2,1 %). L’emploi est également bien orienté dans les activités financières et d’assurance (+ 0,9 %). Dans le secteur du commerce & réparations automobiles, il progresse plus modérément (+ 0,4 %). En revanche, la situation est moins favorable à l’emploi dans le secteur de l’information et communication et dans les activités immobilières (respectivement - 0,6 % et - 0,4 %).

Enfin, l’emploi recule de façon plus marquée dans les autres activités de service (- 1,4 %) et le transport & entreposage (- 1,2 %), principaux secteurs expliquant cette inflexion.

Dans la construction, les effectifs salariés progressent de 1,0 % ce trimestre sur l’île.

L’industrie marque le pas. L’emploi baisse de 0,8 % après un 2e trimestre particulièrement dynamique. En effet, il se contracte dans le secteur de la fabrication de denrées alimentaires, boissons et tabac (- 1,8 %), ainsi que dans les activités de production d’énergie, eau et gestion des déchets (- 0,6 %). Il se replie aussi dans la fabrication d’autres produits industriels (- 0,2 %). Il se stabilise néanmoins dans la fabrication de matériels de transport, après quatre trimestres de baisse.

Dans le tertiaire non marchand, l’emploi progresse de 0,3 % par rapport au 2e trimestre 2022. Les effectifs s’étoffent légèrement dans l’hébergement médico-social et l’action sociale (+ 0,6 %) mais ils diminuent dans les activités de santé humaine (- 0,8 %).

Toujours instable, l’intérim rebondit de 5,5 % ce trimestre avec 620 salariés fin septembre.

Avertissement sur l’emploi salarié

L’introduction de la Déclaration sociale nominative (DSN) en remplacement du bordereau récapitulatif de cotisations (BRC) a pu transitoirement affecter les comportements déclaratifs des entreprises. Durant la phase de montée en charge de la DSN, des adaptations ont été réalisées dans la chaîne de traitement statistique des estimations d’emploi afin de tenir compte de ces changements. En particulier, au troisième trimestre 2022, une bascule vers la source DSN a été opérée pour la fonction publique de l’État. Ce changement de source a pu entraîner une rupture de la saisonnalité de la mesure de l’emploi public ; les ruptures les plus nettes ont été neutralisées, mais certaines moins évidentes et plus légères peuvent subsister.

Un troisième trimestre favorable aux recrutements

Au 3e trimestre 2022, hors contrats d’intérim, les Déclarations Préalables à l’Embauche (DPAE) excèdent de 6 % leur niveau de 2019 (figure 3). Le haut niveau de recrutements dans le secteur de l’hébergement & restauration en particulier tire cette progression avec + 7,8 % de DPAE par rapport au 3e trimestre 2019. Les intentions d’embauche dépassent encore de 4,5 % leur niveau d’avant crise dans la construction. Elles sont également toniques dans le commerce (+ 2,4 %). Quoique moins nombreuses en volume, c’est dans les transports&entreposage qu’elles augmentent le plus (+ 29 %). Les intentions d’embauche restent bien orientées jusqu’au mois de novembre, où elles dépassent encore de 39 % le niveau de 2019.

Figure 3Nombre de déclarations préalables à l’embauche en 2019, 2020, 2021, 2022

nombre de DPAE
Nombre de déclarations préalables à l’embauche en 2019, 2020, 2021, 2022 (nombre de DPAE)
2019 2020 2021 2022
Janv. 4 704 4 657 3 893 5 350
fév. 3 711 4 113 3 284 4 200
mars 5 690 4 230 4 337 5 659
avril 10 995 1 618 5 398 11 488
mai 10 353 2 801 11 186 12 267
juin 10 628 10 509 13 515 11 990
juil. 11 943 12 909 11 827 11 794
août 5 625 5 550 5 830 6 228
sept. 6 723 6 373 7 216 7 727
oct. 5 621 5 329 5 869 6 263
nov. 4 424 3 384 5 040 4 710
dec. 4 016 2 968 3 997
  • Source : Urssaf-Acoss, déclarations préalables à l’embauche 2019, 2020, 2021, 2022.

Figure 3Nombre de déclarations préalables à l’embauche en 2019, 2020, 2021, 2022

  • Source : Urssaf-Acoss, déclarations préalables à l’embauche 2019, 2020, 2021, 2022.

Le nombre de demandeurs d’emploi frémit au 3e trimestre…

Au 3e trimestre 2022, 18 640 demandeurs d’emploi en fin de mois (DEFM) sont inscrits à pôle emploi en catégorie A, B, C en Corse (données corrigées des variations saisonnières). Leur nombre augmente de 0,3 % par rapport au trimestre précédent dans un contexte de stabilité nationale.

En un an, la baisse du nombre d’inscriptions reste cependant plus importante en Corse qu’en France (- 11,4 % contre - 7,3 %).

Le nombre de demandeurs âgés de 25 ans à 49 ans demeure en baisse (- 0,6 %) tandis que ceux âgés de moins de 25 ans grossissent nettement leurs rangs (+ 3,2 %). De même, le nombre d’inscrits de 50 ans ou plus progresse de 0,9 %.

En outre, la tendance baissière s’accentue ce trimestre chez les demandeurs inscrits depuis un an ou plus avec - 5,5 %.

En Corse, le nombre de demandeurs inscrits en catégorie A s’oriente à la hausse (+ 2,5 %) alors qu’il est stable au niveau national (- 0,1 %). Cette tendance régionale met un terme à quatre trimestres consécutifs de repli. Sur un an, cet effectif baisse néanmoins de 12,7 % dans l’île, dans un contexte national également en net recul de 11,2 %.

…tout comme le taux de chômage

Au 3e trimestre 2022, en Corse, le taux de chômage localisé s’établit à 6,1 % de la population active. Plutôt stable par rapport au 2e trimestre (+ 0,1 point), il diminue de 0,8 point sur un an. Ainsi, il se situe bien en dessous du taux de chômage national. En France hors Mayotte, le chômage demeure à 7,3 % de la population active, inférieur de 0,5 point à son niveau du 3e trimestre 2021 (figure 4). De surcroît, il reste l’un des plus faibles des régions avec la Bretagne et les Pays de Loire (respectivement 6 % et 6,1 %).

Figure 4Taux de chômage

en %
Taux de chômage (en %)
Corse France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2014 10,5 10,5
1ᵉ trim. 2015 10,5 10,3
2ᵉ trim. 2015 10,6 10,5
3ᵉ trim. 2015 10,4 10,3
4ᵉ trim. 2015 10,2 10,2
1ᵉ trim. 2016 10,2 10,2
2ᵉ trim. 2016 10,0 10,0
3ᵉ trim. 2016 9,8 9,9
4ᵉ trim. 2016 10,0 10,0
1ᵉ trim. 2017 9,6 9,6
2ᵉ trim. 2017 9,5 9,5
3ᵉ trim. 2017 9,6 9,5
4ᵉ trim. 2017 9,0 9,0
1ᵉ trim. 2018 9,4 9,3
2ᵉ trim. 2018 8,9 9,1
3ᵉ trim. 2018 8,6 9,0
4ᵉ trim. 2018 8,5 8,7
1ᵉ trim. 2019 8,7 8,7
2ᵉ trim. 2019 8,0 8,4
3ᵉ trim. 2019 7,8 8,4
4ᵉ trim. 2019 7,8 8,2
1ᵉ trim. 2020 7,6 7,9
2ᵉ trim. 2020 7,5 7,1
3ᵉ trim. 2020 9,2 9,0
4ᵉ trim. 2020 7,0 8,1
1ᵉ trim. 2021 6,8 8,2
2ᵉ trim. 2021 7,1 7,9
3ᵉ trim. 2021 6,9 8,0
4ᵉ trim. 2021 6,2 7,4
1ᵉ trim. 2022 6,3 7,3
2ᵉ trim. 2022 6,0 7,4
3ᵉ trim. 2022 6,1 7,3
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données trimestrielles CVS.
  • Source : Insee, Enquête Emploi et Taux de chômage localisés.

Figure 4Taux de chômage

  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données trimestrielles CVS.
  • Source : Insee, Enquête Emploi et Taux de chômage localisés.

Des créations d’entreprises toniques mais un retour des procédures de défaillances

En Corse, le niveau des créations d’entreprises dépasse désormais largement celui d’avant crise. Au 3e trimestre 2022, 1 598 entreprises sont créées (données corrigées des variations saisonnières), soit un rebond de 14,5 % par rapport au trimestre précédent. Cette progression, portée par la vigueur des micro-entreprises (+ 13,3 %), s’inscrit dans la tendance nationale (+ 9,1 %) (figure 5).

Contrairement au précédent trimestre, les créations augmentent nettement dans la construction sur l’île (+ 35,6 %), dans le commerce-transport-hébergement-restauration (+ 23,3 %) et les services (+ 8,0 %). Seule, l’industrie affiche un léger repli de 2,0 % par rapport au 2e trimestre.

Le nombre d’entreprises nouvelles dépasse de 18,7 % son niveau du 3e trimestre 2019 (+ 25,4 % au niveau national). Le succès du statut des microentreprises (+ 67,0 %) ne faiblit pas tandis que les créations d’entreprises classiques demeurent 14,7 % au-dessous de leur niveau d’avant crise.

Figure 5Créations d'entreprises

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2014
Créations d'entreprises (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2014)
Corse hors micro-entrepreneurs France entière hors micro-entrepreneurs Corse y compris micro-entrepreneurs France entière y compris micro-entrepreneurs
4ᵉ trim. 2014 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2015 81,3 93,3 92,5 94,7
2ᵉ trim. 2015 79,4 93,4 94,2 94,2
3ᵉ trim. 2015 86,4 97,0 95,4 95,8
4ᵉ trim. 2015 88,3 100,4 97,2 98,6
1ᵉ trim. 2016 95,1 104,0 101,5 100,0
2ᵉ trim. 2016 98,7 107,6 99,0 104,4
3ᵉ trim. 2016 100,4 106,5 99,4 103,1
4ᵉ trim. 2016 100,9 110,5 100,5 104,6
1ᵉ trim. 2017 103,6 110,6 104,6 106,2
2ᵉ trim. 2017 107,0 111,8 104,5 107,3
3ᵉ trim. 2017 101,7 115,3 101,8 115,3
4ᵉ trim. 2017 122,8 117,7 116,0 118,5
1ᵉ trim. 2018 107,5 116,9 113,7 122,9
2ᵉ trim. 2018 113,2 118,6 115,0 127,2
3ᵉ trim. 2018 118,3 116,2 115,0 128,5
4ᵉ trim. 2018 123,8 119,7 121,6 133,9
1ᵉ trim. 2019 143,2 125,6 130,1 145,0
2ᵉ trim. 2019 142,1 124,8 124,6 145,6
3ᵉ trim. 2019 150,0 124,9 135,0 150,3
4ᵉ trim. 2019 146,4 120,9 138,9 152,9
1ᵉ trim. 2020 129,2 114,3 121,4 139,2
2ᵉ trim. 2020 72,1 86,6 76,4 114,4
3ᵉ trim. 2020 159,1 132,6 153,9 179,2
4ᵉ trim. 2020 153,6 134,3 151,4 178,6
1ᵉ trim. 2021 135,1 135,9 141,0 182,5
2ᵉ trim. 2021 123,0 139,5 144,8 178,8
3ᵉ trim. 2021 120,6 136,2 149,2 173,5
4ᵉ trim. 2021 122,6 136,6 148,8 176,1
1ᵉ trim. 2022 124,7 134,4 164,5 177,3
2ᵉ trim. 2022 110,2 136,9 140,0 172,8
3ᵉ trim. 2022 127,9 144,5 160,3 188,5
  • Note : données trimestrielles corrigées des variations saisonnières (CVS).
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Figure 5Créations d'entreprises

  • Note : données trimestrielles corrigées des variations saisonnières (CVS).
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Par ailleurs, les défaillances d’entreprises, dont les procédures ont fait l’objet de report en période de crise sanitaire, sont à nouveau traitées peu à peu. Avec 193 procédures en cumul sur 12 mois, elles repartent donc à la hausse au 3e trimestre 2022 (+ 21,4 %). Ce volume représente toutefois la moitié des défaillances de la même période de 2019. La Corse enregistre une augmentation nette de 39 % de ces procédures par rapport au même trimestre de 2021. Au niveau national, la tendance est identique, en cumul annuel, les défaillances progressent de 11,2 % au cours du trimestre et de 36 % sur un an.

Les autorisations de construire amorcent un repli

Fin septembre 2022, 4 900 permis sont validés en cumul sur 12 mois. Les autorisations de construire cumulées sur un an reculent de 2,7 % au 3e trimestre par rapport au trimestre précédent (figure 6).

La Haute-Corse, qui regroupe les 2/3 des autorisations, impulse encore la tendance trimestrielle régionale. Dans ce département, les permis de construire baissent de 4,2 % et contrastent avec leur légère hausse en Corse-du-Sud (+ 0,8 %).

Sur un an, le rebond reste néanmoins important, nettement plus fort en Corse (+ 33,0 %) qu’en France hors Mayotte (+ 10,2 %).

Figure 6Évolution du nombre de logements autorisés à la construction

indice base 100 en décembre 2014
Évolution du nombre de logements autorisés à la construction (indice base 100 en décembre 2014)
Corse France hors Mayotte
déc. 2014 100,0 100,0
janv. 2015 94,4 99,7
févr. 2015 91,7 99,1
mars 2015 100,0 98,0
avr. 2015 100,0 99,1
mai 2015 100,0 98,4
juin 2015 100,0 99,6
juil. 2015 94,4 99,4
août 2015 97,2 100,5
sept. 2015 97,2 101,5
oct. 2015 105,6 102,3
nov. 2015 133,3 104,7
déc. 2015 202,8 106,2
janv. 2016 202,8 106,6
févr. 2016 216,7 108,4
mars 2016 213,9 108,8
avr. 2016 222,2 110,1
mai 2016 216,7 112,6
juin 2016 219,4 113,0
juil. 2016 213,9 114,3
août 2016 208,3 115,7
sept. 2016 211,1 118,4
oct. 2016 208,3 119,2
nov. 2016 180,6 120,4
déc. 2016 119,4 121,8
janv. 2017 130,6 122,7
févr. 2017 125,0 123,0
mars 2017 133,3 125,6
avr. 2017 127,8 125,4
mai 2017 136,1 126,4
juin 2017 144,4 127,8
juil. 2017 172,2 129,4
août 2017 172,2 129,9
sept. 2017 172,2 130,3
oct. 2017 169,4 130,9
nov. 2017 169,4 129,8
déc. 2017 166,7 129,4
janv. 2018 161,1 129,8
févr. 2018 155,6 130,5
mars 2018 147,2 128,9
avr. 2018 150,0 129,0
mai 2018 155,6 128,7
juin 2018 158,3 127,0
juil. 2018 136,1 125,4
août 2018 136,1 124,9
sept. 2018 155,6 123,8
oct. 2018 161,1 123,6
nov. 2018 175,0 123,3
déc. 2018 180,6 121,6
janv. 2019 183,3 121,0
févr. 2019 188,9 119,1
mars 2019 191,7 118,3
avr. 2019 194,4 118,6
mai 2019 186,1 117,9
juin 2019 177,8 117,7
juil. 2019 177,8 118,3
août 2019 180,6 117,1
sept. 2019 163,9 115,7
oct. 2019 158,3 116,4
nov. 2019 147,2 116,5
déc. 2019 138,9 118,3
janv. 2020 133,3 119,1
févr. 2020 127,8 120,4
mars 2020 127,8 120,2
avr. 2020 116,7 114,6
mai 2020 105,6 110,4
juin 2020 102,8 109,2
juil. 2020 102,8 106,4
août 2020 100,0 105,7
sept. 2020 100,0 105,7
oct. 2020 97,2 103,9
nov. 2020 94,4 104,1
déc. 2020 88,9 103,0
janv. 2021 88,9 102,1
févr. 2021 94,4 101,8
mars 2021 91,7 102,7
avr. 2021 97,2 108,3
mai 2021 102,8 112,9
juin 2021 102,8 115,0
juil. 2021 100,0 118,3
août 2021 102,8 119,5
sept. 2021 102,8 121,4
oct. 2021 102,8 121,8
nov. 2021 111,1 121,8
déc. 2021 111,1 122,4
janv. 2022 116,7 123,5
févr. 2022 113,9 126,5
mars 2022 116,7 129,8
avr. 2022 130,6 131,0
mai 2022 133,3 132,7
juin 2022 138,9 133,1
juil. 2022 136,1 133,4
août 2022 136,1 136,5
sept. 2022 136,1 133,8
oct. 2022 133,3 130,6
nov. 2022 130,6 128,6
  • Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Figure 6Évolution du nombre de logements autorisés à la construction

  • Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Au 3e trimestre 2022, avec 3 200 logements commencés en cumul annuel, le nombre de mises en chantier poursuit la baisse amorcée au 3e trimestre 2021, avec - 3,5 % par rapport au trimestre précédent et - 16,9 % par rapport à la même période de 2021 (figure 7).

En Corse-du-Sud, le nombre de chantiers débutés sur 12 mois recule de 7,1 % ce trimestre tandis que celui de Haute-Corse est plutôt stable (- 0,4 %). Par rapport à septembre 2021, la baisse est plus marquée dans le département du sud de l’île (- 28,4 %) contre un repli modéré dans celui du nord (- 4,7 %).

Figure 7Évolution du nombre de logements commencés

indice base 100 en décembre 2014
Évolution du nombre de logements commencés (indice base 100 en décembre 2014)
Corse France hors Mayotte
déc. 2014 100,0 100,0
janv. 2015 88,2 99,2
févr. 2015 85,3 99,3
mars 2015 79,4 99,3
avr. 2015 82,4 98,3
mai 2015 85,3 97,5
juin 2015 85,3 98,3
juil. 2015 88,2 97,7
août 2015 94,1 98,3
sept. 2015 88,2 98,6
oct. 2015 82,4 98,8
nov. 2015 82,4 100,1
déc. 2015 82,4 101,4
janv. 2016 85,3 101,7
févr. 2016 94,1 103,1
mars 2016 97,1 102,1
avr. 2016 97,1 103,1
mai 2016 97,1 105,8
juin 2016 100,0 106,1
juil. 2016 100,0 106,3
août 2016 97,1 106,5
sept. 2016 108,8 106,9
oct. 2016 138,2 108,2
nov. 2016 141,2 109,0
déc. 2016 141,2 110,0
janv. 2017 144,1 112,1
févr. 2017 138,2 112,9
mars 2017 141,2 116,3
avr. 2017 141,2 117,5
mai 2017 141,2 117,7
juin 2017 135,3 119,3
juil. 2017 138,2 121,4
août 2017 135,3 122,0
sept. 2017 126,5 122,8
oct. 2017 100,0 123,8
nov. 2017 108,8 125,9
déc. 2017 111,8 129,5
janv. 2018 114,7 129,0
févr. 2018 114,7 128,6
mars 2018 111,8 127,4
avr. 2018 111,8 127,5
mai 2018 111,8 127,7
juin 2018 114,7 127,6
juil. 2018 111,8 126,4
août 2018 111,8 125,7
sept. 2018 111,8 125,1
oct. 2018 114,7 125,0
nov. 2018 111,8 123,2
déc. 2018 117,6 119,4
janv. 2019 114,7 119,4
févr. 2019 120,6 119,3
mars 2019 126,5 118,4
avr. 2019 126,5 118,0
mai 2019 129,4 116,8
juin 2019 129,4 115,3
juil. 2019 138,2 115,5
août 2019 141,2 115,2
sept. 2019 141,2 115,0
oct. 2019 141,2 114,1
nov. 2019 141,2 114,4
déc. 2019 141,2 114,4
janv. 2020 141,2 114,4
févr. 2020 135,3 114,1
mars 2020 126,5 111,7
avr. 2020 123,5 106,7
mai 2020 123,5 105,2
juin 2020 120,6 105,8
juil. 2020 111,8 105,5
août 2020 108,8 106,6
sept. 2020 108,8 106,3
oct. 2020 102,9 106,1
nov. 2020 102,9 105,1
déc. 2020 102,9 104,2
janv. 2021 102,9 103,2
févr. 2021 102,9 103,4
mars 2021 102,9 107,2
avr. 2021 105,9 112,2
mai 2021 105,9 114,5
juin 2021 108,8 114,6
juil. 2021 108,8 113,7
août 2021 108,8 113,4
sept. 2021 111,8 113,8
oct. 2021 111,8 114,7
nov. 2021 111,8 115,5
déc. 2021 105,9 116,0
janv. 2022 102,9 116,4
févr. 2022 100,0 116,0
mars 2022 102,9 116,2
avr. 2022 100,0 114,9
mai 2022 100,0 114,7
juin 2022 97,1 114,3
juil. 2022 97,1 113,6
août 2022 97,1 113,4
sept. 2022 94,1 113,1
oct. 2022 91,2 112,0
nov. 2022 88,2 112,0
  • Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Figure 7Évolution du nombre de logements commencés

  • Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Cœur de saison en demi-teinte dans le transport de voyageurs

Au 3e trimestre 2022, le transport de passagers dépasse son niveau d’avant crise de 0,8 % (figure 8). Ce rattrapage sur 2019 incombe exclusivement au transport aérien qui gagne 3,4 % de voyageurs alors que le maritime affiche un repli de 1,5 %.

Les flux aériens sont nettement excédentaires par rapport à 2019 en juillet (+ 11,6 %) et dans une bien moindre mesure en août (+ 0,6 %). Dans le même temps, après un mois de juillet tonique (+ 5,5 %), le maritime se situe en deçà en août (- 6,6 %). Le transport de voyageurs reflète, à l’image des hébergements insulaires, une inflexion de la fréquentation touristique en cœur de saison. Ce moindre attrait semble en lien avec les vagues de canicule et les intempéries que la Corse a connues au mois d’août. Au mois de septembre, les transports de voyageurs restent inférieurs de 2,1 % à leur niveau de 2019 avec un repli des déplacements par avion comme par bateau.

Toutefois, l’excédent des mois d’octobre et novembre (respectivement + 10,1 % et + 10,9 %) augure une belle arrière-saison dans les deux modes de transport par rapport aux mêmes mois de 2019.

Figure 8Évolution du trafic de passagers

nombre de passagers
Évolution du trafic de passagers (nombre de passagers)
Aérien 2019 Maritime 2019 Aérien 2022 Maritime 2022
Janvier 135 692 83 840 117 892 72 377
Février 121 552 77 079 122 064 82 330
Mars 152 302 105 141 144 897 85 078
Avril 336 602 239 918 479 455 210 431
Mai 401 360 260 949 441 574 264 729
Juin 551 325 474 185 511 786 429 191
Juillet 669 764 732 444 747 628 772 912
Août 766 412 1 044 542 771 004 975 667
Septembre 501 549 462 424 486 342 457 082
Octobre 317 182 226 388 355 214 306 188
Novembre 154 227 101 544
Décembre 153 265 112 752
  • Source : Observatoire régional des transports de la Corse.

Figure 8Évolution du trafic de passagers

  • Source : Observatoire régional des transports de la Corse.

Au 3e trimestre 2022, les volumes de fret transportés par voie maritime s’établissent à 581 500 tonnes, soit une stabilité par rapport au précédent trimestre (- 0,1 % en cumul sur douze mois).

Le trafic de marchandises progresse de 2,3 % (soit + 13 200 tonnes) par rapport au 3e trimestre 2019 (figure 9). Dans le même temps, les échanges s’intensifient avec l’étranger (+ 19 %), mais se contractent légèrement (- 1,3 %) avec la France.

Figure 9Trafic trimestriel de marchandises de 2019 à 2022 en tonnage

en tonnes
Trafic trimestriel de marchandises de 2019 à 2022 en tonnage (en tonnes)
Etranger Francais
1er trimestre 2019 89 747 444 443
2e trimestre 2019 111 273 479 033
3e trimestre 2019 100 969 467 352
4e trimestre 2019 74 175 462 965
1er trimestre 2020 85 759 376 552
2e trimestre 2020 62 562 346 792
2e trimestre 2020 83 090 428 088
4e trimestre 2020 97 977 396 654
1er trimestre 2021 87 632 384 810
2e trimestre 2021 101 681 424 090
3e trimestre 2021 113 957 469 282
4e trimestre 2021 109 685 436 514
1er trimestre 2022 132 025 419 017
2e trimestre 2022 101 761 477 506
3e trimestre 2022 120 175 461 349
  • Note : Volume en tonnage du transport de marchandises – Échanges avec la France et avec l'étranger.
  • Source : Observatoire régional des transports de la Corse.

Figure 9Trafic trimestriel de marchandises de 2019 à 2022 en tonnage

  • Note : Volume en tonnage du transport de marchandises – Échanges avec la France et avec l'étranger.
  • Source : Observatoire régional des transports de la Corse.

Un été ambivalent dans les hôtels et campings

Au 3e trimestre 2022, la fréquentation touristique dans les hôtels de la région, est inférieure de 1,0 % à celle du 3e trimestre 2019 (figure 10). Ce niveau inférieur est lié à une frilosité de la clientèle en provenance de l’étranger (les non-résidents, - 11,4 % par rapport à 2019), malgré la fréquentation plus soutenue des touristes venant de France (les résidents, + 3,4 %).

Ainsi, le niveau de fréquentation de juillet, 3,3 % plus élevé que celui enregistré en 2019, est porté par une clientèle domiciliée en France très présente (+ 9 %) qui compense la moindre présence des non-résidents (- 8,6 % par rapport à l’avant-crise).

Par rapport à 2019, la situation se dégrade au cours des mois suivants, avec un recul global du nombre de nuitées en août (- 1,7 %) et en septembre (- 4,7 %). Comme pour le transport de passagers, le mois d’octobre est prometteur, la fréquentation dans les hôtels s’établit 1,7 % au-dessus du niveau d’octobre 2019.

Figure 10Évolution de la fréquentation dans les hôtels

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2014
Évolution de la fréquentation dans les hôtels (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2014)
Corse France entière
4ᵉ trim. 2014 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2015 99,5 100,3
2ᵉ trim. 2015 99,6 100,5
3ᵉ trim. 2015 102,0 101,0
4ᵉ trim. 2015 102,1 100,3
1ᵉ trim. 2016 102,3 100,7
2ᵉ trim. 2016 102,7 99,7
3ᵉ trim. 2016 105,1 98,5
4ᵉ trim. 2016 106,0 99,5
1ᵉ trim. 2017 106,3 100,1
2ᵉ trim. 2017 107,9 101,8
3ᵉ trim. 2017 109,6 103,5
4ᵉ trim. 2017 110,1 104,6
1ᵉ trim. 2018 109,9 105,5
2ᵉ trim. 2018 111,0 105,8
3ᵉ trim. 2018 111,4 106,5
4ᵉ trim. 2018 111,1 106,8
1ᵉ trim. 2019 111,5 106,6
2ᵉ trim. 2019 109,8 107,3
3ᵉ trim. 2019 108,2 107,4
4ᵉ trim. 2019 108,2 107,7
1ᵉ trim. 2020 107,4 86,7
2ᵉ trim. 2020 75,2 61,6
3ᵉ trim. 2020 61,1 50,0
4ᵉ trim. 2020 57,6 35,1
1ᵉ trim. 2021 56,2 42,8
2ᵉ trim. 2021 69,8 50,1
3ᵉ trim. 2021 82,0 55,6
4ᵉ trim. 2021 86,6 67,5
1ᵉ trim. 2022 88,5 77,4
2ᵉ trim. 2022 104,4 94,2
3ᵉ trim. 2022 105,7 100,8
  • Notes : données trimestrielles brutes. Chaque point représente le cumul des 4 derniers trimestres en base 100 au 4ᵉ trimestre 2014.
  • Source : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme (CRT).

Figure 10Évolution de la fréquentation dans les hôtels

  • Notes : données trimestrielles brutes. Chaque point représente le cumul des 4 derniers trimestres en base 100 au 4ᵉ trimestre 2014.
  • Source : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme (CRT).

Le niveau de fréquentation des campings dépasse de 4,4 % celui de 2019 sur l’ensemble de la saison (avril à septembre). Néanmoins l’hôtellerie de plein air subit de plein fouet l’inflexion aoûtienne. Après un 2e trimestre en rebond de 23,0 % par rapport à l’avant-crise, la fréquentation des campings se repositionne à - 0,3 % du niveau de 2019 au 3e trimestre 2022. Impactés par les intempéries, départs anticipés et annulations, les campings pâtissent au mois d’août de la désaffection des résidents comme non-résidents. Enfin, l’amélioration est très nette en septembre avec une reprise des nuitées à un niveau supérieur de 2,3 % à celui d’avant-crise, essentiellement grâce à l’afflux de campeurs résidant en France.

Encadré 1 - Contexte international – L’économie mondiale en ralentissement

Au troisième trimestre 2022, l’activité économique a ralenti dans la plupart des pays européens et s’est même contractée au Royaume-Uni. Le rebond ponctuel de l’activité en Chine et aux États-Unis masque quant à lui une dynamique plus générale de ralentissement économique depuis plusieurs trimestres. Les économies occidentales demeurent confrontées à des niveaux d’inflation élevés, toutefois en repli fin 2022 suite au recul des prix de marché de l’énergie depuis l’été. Les difficultés de production dans certains secteurs, en lien avec les prix énergétiques, l’augmentation du coût du crédit sous l’effet des resserrements monétaires et le manque de dynamisme de la demande mondiale pourraient contraindre l’activité économique début 2023.

Encadré 2 - Contexte national – En France, ralentissement en cours

Le PIB français a ralenti au troisième trimestre 2022 (+ 0,2 % après + 0,5 %). L’activité dans les services n’a en effet plus bénéficié des effets de rattrapage ayant porté son rebond au trimestre précédent, tandis que dans l’industrie, la production d’électricité a continué de baisser. L’emploi a néanmoins conservé son dynamisme du premier semestre, porté par l’essor de l’apprentissage. Malgré les mesures de soutien au revenu des ménages, leur consommation est demeurée atone, dans un contexte où l’inflation est restée au second semestre 2022 autour de 6 % sur un an. En fin d’année, les difficultés persistantes du parc nucléaire, l’effet ponctuel des grèves dans les raffineries et la hausse des coûts de production dans certains secteurs énergo-intensifs pourraient conduire à un léger fléchissement de l’activité française.

Publication rédigée par :Marie-Pierre Nicolai (Insee)

Définitions

Emploi salarié :

Les salariés sont les personnes qui travaillent, aux termes d’un contrat, pour une autre entité résidente en échange d’un salaire ou d’une rétribution équivalente, avec un lien de subordination.

Intérim / Travail temporaire / Travail intérimaire :

L' intérim (ou travail intérimaire ou travail temporaire) consiste à mettre à disposition provisoire d’entreprises clientes, des salariés qui, en fonction d'une rémunération convenue, sont embauchés et rémunérés à cet effet par l'entreprise de travail temporaire.

L'intérim se caractérise donc par une relation triangulaire entre l’entreprise de travail temporaire, l’entreprise cliente et le salarié, et implique la conclusion de deux contrats : un contrat de mise à disposition (entre l’entreprise de travail temporaire et l’entreprise cliente) et un contrat de mission (entre l’entreprise de travail temporaire et le salarié).

Le contrat ne peut être conclu que pour l’exécution d’une tâche précise et temporaire, dénommée mission, et seulement dans les cas énumérés par la loi. Quel que soit le motif pour lequel il est conclu, un tel contrat ne peut avoir ni pour objet ni pour effet de pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise utilisatrice.

Secteur tertiaire / Tertiaire :

Le secteur tertiaire recouvre un vaste champ d'activités qui s'étend du commerce à l'administration, en passant par les transports, les activités financières et immobilières, les services aux entreprises et services aux particuliers, l'éducation, la santé et l'action sociale.

Il est composé du :

  • tertiaire principalement marchand (commerce, transports, activités financières, services rendus aux entreprises, services rendus aux particuliers, hébergement-restauration, immobilier, information-communication) ;
  • tertiaire principalement non-marchand (administration publique, enseignement, santé humaine, action sociale).

Le périmètre du secteur tertiaire est de fait défini par complémentarité avec les activités agricoles et industrielles (secteurs primaire et secondaire).

Chômage partiel :

Lorsqu'une entreprise réduit son activité au-dessous de l'horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son activité et qu'elle n'entend pas rompre les contrats de travail qui la lient à ses salariés, elle peut avoir recours au chômage partiel.

Le système d'indemnisation du chômage partiel permet de gérer une baisse d'activité ponctuelle, limitée dans le temps et ayant pour cadre l'année civile.

Remarque :

Le dispositif du chômage partiel a pour but d'éviter des licenciements : il permet à une entreprise qui subit une perte d'activité de nature économique, technique ou naturelle, de réduire temporairement les horaires de ses effectifs.

Lorsque le chômage partiel se prolonge au-delà de 6 semaines, les salariés dont le contrat de travail est suspendu sont considérés comme étant à la recherche d'un emploi et peuvent être admis au bénéfice de l'allocation d'aide de retour à l'emploi versée par Pôle Emploi ; on parle alors de « chômage partiel total ».

En 2008, afin de tenir compte de la dégradation de la conjoncture économique, l'instruction DGEPF n° 2008/19 du 25 novembre 2008 précise les conditions d'une application dynamique du chômage partiel, qu'il s'agisse, par exemple, de répondre favorablement aux demandes des entreprises en redressement judiciaire, dans la perspective de leur reprise, aux demandes des entreprises de sous-traitance affectées par les difficultés de leurs donneurs d'ordres, ou encore, d'assouplir l'interprétation du caractère temporaire du chômage partiel.

L'instruction rappelle également les autres dispositifs auxquels peuvent recourir les entreprises avant de solliciter l'État pour bénéficier du chômage partiel : aménagement du temps de travail dans le cadre fixé par la loi du 20 août 2008, formation des salariés...

Taux de chômage :

Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...

Remarque :

Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.

Taux de chômage (BIT) :

Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).

Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM / Demandes d'emploi en fin de mois :

Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.

Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD :

Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.

Création d'entreprise / Réactivation d'entreprise :

Une création d'entreprise correspond à la mise en œuvre d'une nouvelle combinaison de facteurs de production avec pour restriction qu'aucune autre entreprise ne soit impliquée dans cet évènement.

Les créations d’entreprises sont en fait des créations d’unités légales. On parle néanmoins de créations d’entreprises en raison de la spécificité de la situation au moment de la création. En effet, au moment de son immatriculation, il n’est pas possible de déterminer si une unité légale est indépendante ou appartient à un groupe. Par défaut, au moment de la création, toute entité est donc indépendante et considérée comme une entreprise.

La statistique mensuelle des créations d'entreprises est constituée à partir du dispositif SIDE (Système d’information sur la démographie d’entreprises). Ce dispositif est alimenté à partir de données du répertoire Sirene, enrichies d’éléments provenant du répertoire statistique Sirus.

Les créations d'entreprises correspondent aux unités légales du répertoire Sirene qui enregistrent un début d'activité relevant de l'un des cas suivants :

  • l'immatriculation d'une nouvelle unité légale avec création d'une nouvelle combinaison de facteurs de production ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de plus d'un an (il n'y a pas de nouvelle immatriculation mais reprise de l'ancien numéro Siren, en général pour un entrepreneur individuel) ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de moins d'un an, mais avec changement d'activité ;
  • la reprise par une unité légale nouvellement immatriculée de tout ou partie des activités et facteurs de production d'une autre unité légale, lorsqu'il n'y a pas de continuité économique entre la situation du cédant et celle du repreneur.

On considère qu'il n'y a pas continuité économique de l'unité légale si, parmi les trois éléments suivants concernant son siège, au moins deux sont modifiés lors de la reprise : l'unité légale contrôlant l'établissement siège, l'activité économique et la localisation.

Depuis les données relatives à janvier 2009, à la suite de la mise en place du régime de l'auto-entrepreneur (renommé micro-entrepreneur, à compter du 19 décembre 2014), les statistiques de créations d'entreprises incluent les demandes de créations enregistrées dans Sirene au titre de ce régime. Ce dénombrement n'inclut pas les entrepreneurs déjà en activité avant le 1er janvier 2009 et qui avaient demandé, à titre dérogatoire au plus tard le 31 mars 2009, à bénéficier du régime micro-social et du versement fiscal libératoire en 2009.

La statistique de créations d'entreprises couvre l'ensemble des activités marchandes hors agriculture.

Remarque :

Depuis le 1er janvier 2007, la notion de création d'entreprise s'appuie sur un concept harmonisé au niveau européen pour faciliter les comparaisons.


Défaillance d'entreprise :

Une unité légale est en situation de défaillance ou de dépôt de bilan à partir du moment où une procédure de redressement judiciaire est ouverte à son encontre.

Cette procédure intervient lorsqu'une unité légale est en état de cessation de paiement, c'est-à-dire qu'elle n'est plus en mesure de faire face à son passif exigible avec son actif disponible.

Remarque :

Il ne faut pas confondre la notion de défaillance et la notion de cessation. La notion de cessation correspond à l'arrêt total de l'activité économique d'une entreprise. Toutes les défaillances ne donnent pas des cessations. Par exemple, un jugement d'ouverture de procédure de défaillance (dépôt de bilan d'une entreprise inscrite dans le cadre d'une procédure judiciaire) ne se résout pas forcement par une liquidation.

Toutes les cessations n'ont pas donné lieu à une défaillance. Par exemple, un entrepreneur individuel peut cesser son activité suite à un départ en retraite.

Logement autorisé :

Un logement autorisé est un logement, non encore réalisé, dont la construction a été autorisée par un permis de construire ou une non-opposition à une déclaration préalable.


Logement commencé :

Un logement est considéré comme commencé (ou mis en chantier) après réception de la déclaration d’ouverture de chantier (DOC) envoyée par le pétitionnaire (ou maître d’ouvrage).

Un chantier est considéré ouvert lorsque les fouilles en rigole ou les fondations sont entreprises pour une partie ou la totalité des constructions autorisées.

Remarque :

Une « fouille en rigole » est un creusement du sol pour permettre la construction à l'emplacement des « semelles » (ces dernières sont les parties basses).

Correction des variations saisonnières / CVS / Désaisonnalisation :

La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l'effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.

Par exemple, les ventes de jouets augmentent toujours fortement entre novembre et décembre, en raison de Noël. Sur les données brutes, cet effet périodique masque l’évolution conjoncturelle sous-jacente pour une année donnée. Une fois la série désaisonnalisée, c’est-à-dire l’effet Noël retiré, les ventes peuvent s’avérer en baisse, signe d’une moins bonne année.