Insee Conjoncture Nouvelle-Aquitaine · Octobre 2022 · n° 34

Léger sursaut de l’activité économique néo-aquitaine Note de conjoncture régionale - 2^e trimestre 2022

Après un début d’année marqué par un léger repli, l’activité économique néo-aquitaine, mesurée par le nombre d’heures rémunérées, se redresse au deuxième trimestre 2022 (figure 1). Avec une augmentation de 4 % par rapport au trimestre précédent (3 % en France métropolitaine), la Nouvelle-Aquitaine se situe au troisième rang des régions, derrière la Corse et Provence-Alpes-Côte d’Azur et juste devant l’Occitanie.

L’accroissement d’activité s’accompagne d’une légère augmentation de l’emploi salarié. Ainsi, avec 4 900 emplois de plus qu’au premier trimestre, la progression modérée des effectifs salariés se poursuit au deuxième trimestre (+ 0,2 %), un peu plus lentement qu’au niveau national (+ 0,4 %). Plusieurs secteurs connaissent toujours des difficultés de recrutement et d’approvisionnement, sans lesquelles cette évolution serait plus marquée. Les effectifs du public étant stables, cette hausse est entièrement imputable au secteur privé, et notamment au tertiaire marchand hors intérim (figure 2).

Le repli amorcé en début d’année se confirme ce trimestre (– 3,4 %) pour l’intérim qui retrouve ainsi son niveau d’avant-crise.

Dans ce contexte de relance économique, les demandes d’emploi diminuent et les offres augmentent. Toutefois, la forte baisse du nombre de chômeurs n’ayant pas du tout travaillé (catégorie A), observée depuis trois trimestres (entre − 5 % et − 6 %), ralentit au deuxième trimestre 2022 (– 1,5 %). Si on ajoute ceux ayant exercé une activité réduite (catégories B et C), le nombre de chômeurs est inférieur de 2,8 % à celui du premier trimestre 2022 et de 8 % à celui d’avant-crise (fin 2019) (figure 3).

Dans ces catégories ABC, le recul trimestriel est légèrement plus marqué pour les femmes que pour les hommes (respectivement – 2,9 % et – 2,6 %) et pour les jeunes de moins de 25 ans (– 4,5 %) même si toutes les tranches d’âge sont concernées par ce repli.

Alors qu’elles reculent au niveau national, les offres d’emploi collectées par Pôle emploi dans la région sont un peu plus nombreuses qu’au trimestre précédent et restent très largement au-dessus de leur niveau d’avant-crise.

Au deuxième trimestre, le taux de chômage reste stable à 6,5 % dans la région, soit quasiment 1 point de moins qu’au niveau national (hors Mayotte).

Le nombre de logements autorisés retrouve au deuxième trimestre son niveau moyen d’avant-crise, après une forte hausse au premier trimestre, due notamment à de nombreuses demandes de permis de construire déposées fin 2021 avant l’application de la nouvelle réglementation « RE2020 » (figure 4). Toutefois, ces autorisations de construire du début de l’année ne se concrétiseront que dans plusieurs mois. Au deuxième trimestre 2022, le nombre de logements commencés est en retrait de 3 % par rapport au précédent, de 1 % par rapport au deuxième trimestre 2021 et retombe sous son niveau d’avant-crise.

Conséquence de ce repli de l’activité, la progression du nombre d’heures rémunérées fléchit en 2022 : elle n’est que de + 1 % au deuxième trimestre après + 2 % au premier, faisant suite à la forte hausse de 10 % fin 2021. Parallèlement, la faible progression de l’emploi observée depuis fin 2021 s’apparente à une stabilisation des effectifs et traduit les difficultés de recrutement persistantes dans ce secteur quel que soit le niveau d’activité. Toutefois, l’emploi salarié y est supérieur de 9 % à celui d’avant-crise.

Au deuxième trimestre, le niveau d’activité progresse aussi dans l’industrie, de 2 % par rapport au trimestre précédent. Toutefois, ce secteur est le seul à demeurer en deçà de son niveau de la même période de 2019, en lien avec la situation dans la fabrication de matériels de transport. Cette branche peine à effacer les effets de ces deux dernières années de crise et reste confrontée à ses conséquences telles que des difficultés persistantes d’approvisionnement. Ainsi, le volume d’heures rémunérées dans l’industrie automobile recule de nouveau au deuxième trimestre et s’en trouve réduit de près d’un quart par rapport au deuxième trimestre 2019. La fabrication des autres matériels de transport ne parvient toujours pas à retrouver son niveau de 2019 malgré une recrudescence d’activité ce trimestre (+ 4 %).

Les effectifs industriels sont stables ou en faible progression dans toutes les grandes branches industrielles.

Dans le tertiaire, après un repli quasi généralisé au trimestre précédent, l’activité est en hausse dans tous les secteurs. La plus forte progression trimestrielle du volume d’heures rémunérées concerne l’hébergement-restauration (+ 30 %) traduisant le démarrage de la saison touristique. Il est suivi par les services administratifs et de soutien (+ 7 %). La levée des contraintes sanitaires se ressent dans les secteurs particulièrement fragilisés ces deux dernières années tels le transport aérien, les agences de voyage ou les activités culturelles et récréatives. Les heures rémunérées y progressent fortement ce trimestre sans pour autant permettre à tous de retrouver le niveau d’avant-crise.

Dans le tertiaire non marchand, l’activité augmente modérément et les effectifs sont globalement stables. Seule l’activité d’hébergement social et d’action sociale voit ses emplois augmenter : + 0,7 % sur un trimestre soit 1 500 emplois supplémentaires.

Le tertiaire marchand hors intérim reste le secteur le plus dynamique, ses effectifs progressent de 0,6 % soit 5 500 emplois créés au cours du deuxième trimestre. Le secteur où la hausse, abstraction faite de la saisonnalité, est la plus sensible est l’hébergement-restauration, tant en évolution relative (+ 2 %) qu’en volume (2 000 emplois supplémentaires). Le regain d’activité permet au chiffre d’affaires de ce secteur de dépasser son niveau du deuxième trimestre 2019 (figure 5).

Au deuxième trimestre 2022, les hôtels néo-aquitains profitent du premier printemps sans restriction sanitaire pour enregistrer 4,3 millions de nuitées, soit seulement 100 000 de moins qu’au printemps 2019. Ce retrait de la fréquentation hôtelière par rapport à 2019 est de 1,3 % dans la région contre 3,5 % en France métropolitaine. Seule la Provence-Alpes-Côte d’Azur enregistre plus de nuitées qu’avant la crise.

La Nouvelle-Aquitaine se place au 4^e rang des régions françaises en nombre de nuitées dans les établissements hôteliers, derrière l’Île-de-France (18,3 millions), la Provence-Alpes-Côte d’Azur (6,7 millions), l’Auvergne-Rhône-Alpes (5,5 millions), et légèrement devant l’Occitanie (4,2 millions).

Toutes les régions profitent d’un retour progressif de la clientèle en provenance de l’étranger. Si cette fréquentation est en deçà de son niveau d’avant-crise en Nouvelle-Aquitaine (– 13,7 % par rapport au deuxième trimestre 2019), la situation s’améliore : les nuitées des touristes étrangers sont quatre fois plus nombreuses au mois de juin 2022 qu’en juin 2021. Espagnols, Britanniques et Allemands constituent les principaux clients étrangers.

La clientèle résidant sur le territoire français soutient la fréquentation des hôtels. En Nouvelle-Aquitaine, leurs nuitées sont en hausse de 1,3 % par rapport au deuxième trimestre 2019.

Comme avant la crise, près de la moitié des nuitées enregistrées en Nouvelle-Aquitaine proviennent de la clientèle d’affaires.

Sur la côte atlantique, les chiffres de fréquentation du printemps présagent une belle saison (+ 1,0 % par rapport à 2019).

La tendance à la baisse des créations d’entreprises, observée tout au long de l’année 2021, s’inverse au premier semestre 2022. Après une timide hausse de 0,8 % au premier trimestre, les créations progressent de 3,4 % au deuxième trimestre grâce aux microentreprises uniquement (figure 6). En effet, elles représentent les deux tiers des créations dans la région, et progressent de 6,7 % alors que les créations reculent de 2,3 % dans les autres catégories d’entreprises.

Les services restent les plus attractifs en matière d’entrepreneuriat avec six créations d’entreprises sur dix et les plus gros contributeurs à la progression de ce trimestre. Bien que les volumes soient faibles, c’est dans l’industrie que la progression au cours de ce trimestre est la plus forte (près de 13 %).

Le nombre de nouvelles entreprises diminue dans la construction, après trois trimestres de hausse. Dans le commerce-transports-hébergement-restauration, le recul se poursuit avec − 5,4 % au deuxième trimestre.

Emploi salarié

Créations d’entreprises

Nomenclature