Insee
Insee Conjoncture Nouvelle-Aquitaine · Juillet 2022 · n° 33
Insee Conjoncture Nouvelle-AquitaineEn Nouvelle-Aquitaine, une reprise économique entravée par une situation sanitaire dégradée et le contexte géopolitique Note de conjoncture régionale - 1er trimestre 2022

Michèle Charpentier, Gwenaël Delamarre, Laurent Zambon (Insee)

Au premier trimestre 2022, la persistance de la pandémie, l’inflation et la guerre entre l’Ukraine et la Russie provoquent un coup de frein sur l’activité économique néo-aquitaine. Celle-ci se contracte dans tous les grands secteurs hormis la construction. De nombreuses branches professionnelles restent confrontées aux conséquences de la pandémie : difficultés d’approvisionnement, pénurie de main-d’œuvre, baisse de la consommation ou augmentation des coûts de production.

Malgré ce contexte défavorable, la croissance de l’emploi salarié se poursuit au même rythme que sur la fin de l’année précédente ; le taux de chômage se stabilise et la création d’entreprises retrouve quelques couleurs.

Insee Conjoncture Nouvelle-Aquitaine
No 33
Paru le :Paru le11/07/2022
Infographie
Publication rédigée par :Michèle Charpentier, Gwenaël Delamarre, Laurent Zambon (Insee)

Persistance de l’épidémie, inflation et conflit en Ukraine cassent la dynamique de fin 2021

Le premier trimestre 2022 est marqué par la persistance de la 5e vague épidémique qui a débuté en novembre et par le début de la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Ces deux phénomènes accentuent la forte hausse des prix et l’augmentation des coûts de production déjà amorcées en 2021 et génèrent un climat d’incertitude. Dans ce contexte, la consommation des ménages est freinée et l’activité économique ralentit.

En Nouvelle-Aquitaine, la baisse de régime est générale au mois de janvier ; puis une amélioration se dessine en février avec un regain d’heures rémunérées dans certaines activités, avant de concerner l’ensemble des secteurs en mars. Sur l’ensemble du trimestre, les heures rémunérées diminuent de 1,9 % par rapport au trimestre précédent, mais le niveau reste supérieur à celui du premier trimestre 2019 (+ 4,4 %) (figure 1). Cette situation est commune à toutes les régions métropolitaines, avec des intensités variables. Au niveau national, bien qu’il soit supérieur de 2,8 % à celui de début 2019, le nombre d’heures rémunérées recule de 1,3 % sur un trimestre.

Figure 1Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de 2019 - Nouvelle-Aquitaine

en %
Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de 2019 - Nouvelle-Aquitaine (en %)
Industrie Construction Hébergement et restauration Autres services principalement marchands Services principalement non marchands Ensemble - Nouvelle-Aquitaine Ensemble - France hors Mayotte
janv. 2020 0,5 3,8 4,1 2,2 1,6 2,0 1,9
févr. 2020 0,4 3,3 4,3 2,2 1,5 2,0 1,7
mars 2020 -10,1 -31,4 -36,1 -11,6 -6,3 -14,0 -13,3
avr. 2020 -26,9 -53,0 -81,8 -30,7 -17,1 -33,4 -33,2
mai 2020 -19,6 -17,4 -73,1 -17,9 -9,7 -20,5 -22,4
juin 2020 -10,1 -2,4 -33,4 -6,4 -2,6 -8,0 -10,3
juil. 2020 -7,7 -1,7 -16,2 -4,3 -1,7 -5,3 -6,8
août 2020 -5,2 1,4 -11,7 -2,6 -0,8 -3,3 -4,5
sept. 2020 -5,6 -1,6 -12,1 -2,1 -0,4 -3,2 -4,4
oct. 2020 -5,3 -1,8 -14,2 -2,0 0,2 -3,1 -4,8
nov. 2020 -5,3 0,7 -59,1 -8,0 -0,5 -8,3 -9,8
déc. 2020 -4,0 -1,6 -59,2 -2,3 1,5 -5,1 -6,7
janv. 2021 -5,0 7,4 -46,0 -0,8 2,4 -2,7 -5,2
févr. 2021 -4,0 3,2 -55,0 -1,1 3,9 -3,4 -5,4
mars 2021 -3,7 5,2 -55,6 -0,4 4,3 -2,9 -5,1
avr. 2021 -5,0 2,8 -60,4 -4,0 2,3 -6,0 -7,8
mai 2021 -5,3 2,5 -41,3 -2,0 2,6 -4,1 -5,7
juin 2021 -2,0 6,1 -8,7 2,3 4,6 1,4 -0,4
juil. 2021 -4,3 1,7 1,5 1,7 3,3 0,7 -0,8
août 2021 -2,9 0,4 0,1 2,1 3,9 1,1 -0,2
sept. 2021 -2,4 4,3 0,5 3,1 4,2 2,1 0,7
oct. 2021 -2,4 4,0 3,8 3,5 3,6 2,4 0,7
nov. 2021 -0,6 5,7 5,8 5,1 4,9 4,0 2,4
déc. 2021 0,7 -0,1 1,8 5,0 4,8 3,5 2,1
janv. 2022 -2,6 8,0 1,2 4,9 4,6 3,4 1,4
févr. 2022 -1,6 5,4 4,1 6,2 5,3 4,3 3,1
mars 2022 -0,8 6,7 5,2 7,3 6,7 5,4 4,0
avr. 2022 -3,5 2,9 4,9 5,0 4,6 3,0 1,6
  • Note : ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré.
  • Source : DSN - traitement provisoire, Insee.

Figure 1Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de 2019 - Nouvelle-Aquitaine

  • Note : ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré.
  • Source : DSN - traitement provisoire, Insee.

Une croissance modérée de l’emploi, tirée par les contrats en alternance

Malgré ce repli de l’économie, l’emploi salarié poursuit sa croissance modérée en Nouvelle-Aquitaine comme en France (respectivement + 0,5 % et + 0,3 % par rapport au dernier trimestre 2021), au même rythme qu’au cours du second semestre 2021.

Dans la région, cette progression représente près de 12 000 emplois supplémentaires. Désormais comptabilisés dans l’emploi salarié total, les emplois sous contrats en alternance (d’apprentissage et de professionnalisation) y contribuent largement. En effet, le recours à ce type de contrat s’est accru au cours des deux dernières années et, fin 2021, ils représentaient un tiers des emplois supplémentaires par rapport à fin 2019.

La croissance de l’emploi salarié est essentiellement portée par les activités tertiaires (figure 2). Très souvent variable d’ajustement, l’intérim subit les effets du ralentissement économique et, pour la première fois en deux ans, le nombre d’emplois intérimaires diminue (- 2,4 % sur un trimestre).

Figure 2Évolution de l'emploi salarié par secteur - Nouvelle-Aquitaine

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2014
Évolution de l'emploi salarié par secteur - Nouvelle-Aquitaine (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2014)
Construction Industrie Tertiaire marchand hors intérim Tertiaire non marchand
4ᵉ trim. 2014 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2015 98,9 99,9 100,1 99,9
2ᵉ trim. 2015 98,2 99,7 100,3 100,1
3ᵉ trim. 2015 97,5 99,4 100,6 100,1
4ᵉ trim. 2015 97,4 99,4 100,8 100,1
1ᵉ trim. 2016 97,1 99,2 101,2 100,4
2ᵉ trim. 2016 97,2 99,0 101,5 100,5
3ᵉ trim. 2016 97,3 99,0 101,8 100,9
4ᵉ trim. 2016 97,0 98,8 101,9 100,8
1ᵉ trim. 2017 97,6 98,6 102,6 100,9
2ᵉ trim. 2017 98,0 98,8 103,1 100,9
3ᵉ trim. 2017 98,5 98,9 103,4 100,7
4ᵉ trim. 2017 98,6 99,3 104,1 100,6
1ᵉ trim. 2018 99,5 99,4 104,9 100,6
2ᵉ trim. 2018 99,5 99,8 105,2 100,3
3ᵉ trim. 2018 100,1 99,9 105,2 99,9
4ᵉ trim. 2018 100,9 100,4 105,9 100,3
1ᵉ trim. 2019 102,0 100,9 106,5 100,5
2ᵉ trim. 2019 102,5 101,0 106,8 100,6
3ᵉ trim. 2019 103,4 101,3 107,4 100,6
4ᵉ trim. 2019 104,0 101,4 108,3 100,7
1ᵉ trim. 2020 103,8 101,4 106,7 100,5
2ᵉ trim. 2020 104,8 100,7 105,3 99,8
3ᵉ trim. 2020 106,0 100,5 107,5 101,1
4ᵉ trim. 2020 107,3 100,2 106,9 101,8
1ᵉ trim. 2021 109,1 100,8 108,2 102,6
2ᵉ trim. 2021 110,5 101,0 110,6 103,2
3ᵉ trim. 2021 111,8 101,4 112,2 102,9
4ᵉ trim. 2021 112,3 102,0 113,1 103,1
1ᵉ trim. 2022 112,5 101,5 114,3 103,8
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 2Évolution de l'emploi salarié par secteur - Nouvelle-Aquitaine

  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Un taux de chômage toujours très bas

Dans certains secteurs, les besoins de main-d’œuvre restent prégnants et les difficultés de recrutement persistent. Conséquence de ces besoins, dans la région, le nombre d’offres d’emploi augmente de 20 % par rapport au dernier trimestre 2021 marqué par des restrictions d’activité pour les fêtes de fin d’année. Parallèlement, les demandeurs d’emploi sont moins nombreux qu’au trimestre précédent : - 2,7 % pour les catégories ABC et - 5,3 % pour la seule catégorie A (n’ayant eu aucune activité). Ce recul est particulièrement marqué pour les jeunes de moins de 25 ans (- 3,5 %) et les demandeurs d’emploi de longue durée (- 4,8 %).

L’augmentation de la population active et la diminution des demandeurs d’emploi permettent au taux de chômage de se stabiliser à 6,5 % au premier trimestre 2022 (figure 3).

Figure 3Taux de chômage

en %
Taux de chômage (en %)
Nouvelle-Aquitaine France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2014 9,7 10,5
1ᵉ trim. 2015 9,7 10,3
2ᵉ trim. 2015 9,9 10,5
3ᵉ trim. 2015 9,7 10,3
4ᵉ trim. 2015 9,6 10,2
1ᵉ trim. 2016 9,6 10,2
2ᵉ trim. 2016 9,5 10,0
3ᵉ trim. 2016 9,3 9,9
4ᵉ trim. 2016 9,4 10,0
1ᵉ trim. 2017 9,0 9,6
2ᵉ trim. 2017 8,9 9,5
3ᵉ trim. 2017 8,8 9,5
4ᵉ trim. 2017 8,4 9,0
1ᵉ trim. 2018 8,6 9,3
2ᵉ trim. 2018 8,4 9,1
3ᵉ trim. 2018 8,3 9,0
4ᵉ trim. 2018 8,1 8,7
1ᵉ trim. 2019 8,1 8,7
2ᵉ trim. 2019 7,8 8,4
3ᵉ trim. 2019 7,7 8,4
4ᵉ trim. 2019 7,5 8,2
1ᵉ trim. 2020 7,2 7,9
2ᵉ trim. 2020 6,8 7,2
3ᵉ trim. 2020 8,3 9,1
4ᵉ trim. 2020 7,3 8,1
1ᵉ trim. 2021 7,4 8,1
2ᵉ trim. 2021 7,2 8,0
3ᵉ trim. 2021 7,2 8,0
4ᵉ trim. 2021 6,6 7,4
1ᵉ trim. 2022 6,5 7,3
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données trimestrielles CVS.
  • Source : Insee, Enquête Emploi et Taux de chômage localisés.

Figure 3Taux de chômage

  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données trimestrielles CVS.
  • Source : Insee, Enquête Emploi et Taux de chômage localisés.

Un début d’année prometteur pour la construction

Dans la construction, la dynamique de l’année 2021 s’étiole. L’effet de rattrapage qui s’était exercé suite au coup de frein en 2020 dû à la pandémie de Covid s’estompe. Le nombre de logements commencés au premier trimestre 2022 est quasiment stable par rapport à la période précédente (figure 4). Toutefois, l’augmentation des permis de construire délivrés au cours de ce trimestre laisse présager un rebond pour les mois à venir.

Avec une activité qui se stabilise et des difficultés de recrutement qui persistent, le niveau d’emploi salarié est équivalent à celui de fin 2021 alors que le nombre d’heures rémunérées progresse de 2 %.

Figure 4Évolution du nombre de logements commencés

indice base 100 en décembre 2014
Évolution du nombre de logements commencés (indice base 100 en décembre 2014)
Nouvelle-Aquitaine France hors Mayotte
déc. 2014 100,0 100,0
janv. 2015 98,9 99,2
févr. 2015 97,2 99,4
mars 2015 95,8 99,3
avr. 2015 94,5 98,3
mai 2015 93,6 97,6
juin 2015 92,0 98,3
juil. 2015 90,6 97,7
août 2015 90,3 98,3
sept. 2015 92,0 98,7
oct. 2015 89,8 98,9
nov. 2015 91,4 100,2
déc. 2015 92,2 101,5
janv. 2016 95,3 101,8
févr. 2016 96,1 103,2
mars 2016 96,4 102,3
avr. 2016 96,1 103,2
mai 2016 98,9 106,0
juin 2016 100,3 106,3
juil. 2016 100,3 106,5
août 2016 101,4 106,6
sept. 2016 99,7 107,1
oct. 2016 103,9 108,3
nov. 2016 104,2 109,1
déc. 2016 105,0 110,1
janv. 2017 103,9 112,2
févr. 2017 107,2 113,0
mars 2017 108,0 116,4
avr. 2017 109,4 117,6
mai 2017 109,7 117,8
juin 2017 112,5 119,4
juil. 2017 114,4 121,6
août 2017 113,6 122,1
sept. 2017 114,1 123,0
oct. 2017 114,1 123,9
nov. 2017 115,2 126,0
déc. 2017 116,6 129,6
janv. 2018 115,0 129,1
févr. 2018 112,2 128,6
mars 2018 112,5 127,5
avr. 2018 111,9 127,7
mai 2018 111,4 127,8
juin 2018 109,4 127,8
juil. 2018 107,2 126,5
août 2018 108,3 125,9
sept. 2018 108,6 125,3
oct. 2018 110,5 125,2
nov. 2018 107,5 123,4
déc. 2018 106,4 119,6
janv. 2019 106,4 119,5
févr. 2019 107,8 119,3
mars 2019 107,2 118,4
avr. 2019 106,9 117,8
mai 2019 106,6 116,6
juin 2019 108,6 115,1
juil. 2019 109,7 115,3
août 2019 108,3 114,9
sept. 2019 107,8 114,7
oct. 2019 103,3 113,7
nov. 2019 104,2 113,8
déc. 2019 106,4 113,8
janv. 2020 110,0 113,8
févr. 2020 109,7 113,6
mars 2020 106,4 111,2
avr. 2020 103,3 106,2
mai 2020 101,9 104,8
juin 2020 100,6 105,4
juil. 2020 102,8 105,1
août 2020 103,6 106,2
sept. 2020 103,9 106,0
oct. 2020 103,9 105,7
nov. 2020 103,6 104,9
déc. 2020 100,8 104,2
janv. 2021 97,2 103,1
févr. 2021 99,2 103,4
mars 2021 103,9 107,3
avr. 2021 106,9 112,2
mai 2021 108,9 114,6
juin 2021 108,0 114,4
juil. 2021 105,3 113,6
août 2021 106,1 113,5
sept. 2021 107,2 113,8
oct. 2021 108,6 114,9
nov. 2021 111,6 116,0
déc. 2021 111,4 116,2
janv. 2022 112,7 116,6
févr. 2022 110,8 116,6
mars 2022 110,8 116,9
avr. 2022 110,8 115,5
mai 2022 111,4 115,2
  • Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Figure 4Évolution du nombre de logements commencés

  • Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
  • Source : SDES, Sit@del2.

L’industrie toujours en retrait par rapport à l’avant-crise

L’industrie ne retrouve toujours pas son niveau d’activité d’avant-crise : les heures rémunérées au premier trimestre 2022 sont en retrait de 1,7 % par rapport au même trimestre 2019. Les secteurs concernés par cette situation sont la fabrication de matériels de transport (- 11 %) et celle d’autres produits industriels (- 2 %), en particulier de produits métalliques (- 12 %). Comme de nombreuses autres activités, elles étaient déjà pénalisées l’année dernière par des difficultés d’approvisionnement en matières premières ou composants à cause de l’épidémie de Covid, difficultés qui risquent de s’accroître avec la guerre en Ukraine.

Malgré un recul généralisé de l’activité industrielle, toutes les grandes branches ont stabilisé leurs effectifs par rapport au trimestre précédent.

De nouvelles difficultés pour l’hébergement-restauration

En Nouvelle-Aquitaine, l’activité s’amenuise également dans les services marchands hors intérim (- 2,3 % par rapport au trimestre précédent) alors que l’emploi salarié y progresse de 1 %. Le plus fort recul concerne de nouveau le secteur de l’hébergement-restauration, avec 8 % d’heures rémunérées de moins qu’au dernier trimestre 2021 en dépit d’une légère augmentation de ses effectifs. La fréquentation des hôtels néo-aquitains au cours du premier trimestre 2022 (2,4 millions de nuitées) est inférieure de 9 % à celle du premier trimestre 2019. Toutefois, la région fait partie de celles qui résistent le mieux avec la Corse, la Bretagne, l’Auvergne-Rhône-Alpes et le Centre-Val de Loire.

Au mois de janvier, l’instauration du pass vaccinal et les incitations au télétravail ont impacté l’activité des hôtels et les nuitées reculent de 20 % par rapport à la même période 2019. Ce déficit représente 59 % de la perte de fréquentation du trimestre. Puis, la levée progressive des mesures de restriction permet de se rapprocher du niveau d’avant-crise (- 4 % en février et - 5 % en mars).

Sur le littoral, les hôtels retrouvent quasiment toute leur clientèle, avec un repli des nuitées de 1 % par rapport au premier trimestre 2019. Le Pays Royannais et le Bassin d’Arcachon enregistrent même un regain d’activité par rapport à la période d’avant-crise. En revanche, le tourisme urbain est toujours en difficulté. Les grandes agglomérations de la région, telles que Poitiers, Bordeaux et Limoges enregistrent des baisses de fréquentation supérieures à la moyenne régionale, dues notamment à la diminution de la clientèle d’affaires et de celle provenant de l’étranger.

Après avoir été contraints de réduire leurs prestations à cause des mesures sanitaires mais aussi faute de personnel, les professionnels du secteur de l’hébergement et de la restauration sont désormais confrontés aux conséquences de l’inflation et du climat d’incertitude créé par le conflit en Ukraine. Malgré un sursaut en mars, le chiffre d’affaires du secteur reste, au premier trimestre, en dessous de son niveau de la même période d’avant-crise (figure 5).

Figure 5Évolution du chiffre d’affaires dans l’hôtellerie et la restauration

en %
Évolution du chiffre d’affaires dans l’hôtellerie et la restauration (en %)
Hôtellerie - Nouvelle-Aquitaine Restauration - Nouvelle-Aquitaine Hôtellerie - France entière Restauration - France entière
janv. 2019 5,6 1,9 4,5 5,4
févr. 2019 8,1 10,4 5,3 11,4
mars 2019 0,8 3,8 2,8 7,5
avr. 2019 9,0 3,8 6,3 7,0
mai 2019 1,7 0,3 -1,4 5,8
juin 2019 7,8 4,8 10,5 8,4
juil. 2019 5,6 3,3 2,3 5,4
août 2019 3,8 4,2 4,8 9,1
sept. 2019 5,5 -0,2 3,5 4,5
oct. 2019 5,1 4,5 0,2 6,5
nov. 2019 -2,5 3,7 0,8 8,8
déc. 2019 -3,0 0,9 5,1 5,0
janv. 2020 4,2 4,5 7,9 8,6
févr. 2020 5,1 -1,1 3,9 3,5
mars 2020 -56,5 -56,4 -59,0 -54,7
avr. 2020 -92,0 -92,8 -89,2 -90,0
mai 2020 -88,0 -74,4 -88,7 -72,9
juin 2020 -59,0 -22,8 -72,1 -28,8
juil. 2020 -20,5 -0,6 -44,5 -7,9
août 2020 -6,7 -1,8 -25,2 -5,7
sept. 2020 -22,5 -4,9 -44,6 -8,7
oct. 2020 -29,0 -13,8 -50,9 -18,6
nov. 2020 -72,6 -66,0 -77,6 -63,3
déc. 2020 -60,2 -57,0 -69,2 -54,6
janv. 2021 -55,4 -60,3 -67,8 -55,9
févr. 2021 -51,6 -62,8 -66,2 -57,9
mars 2021 -51,5 -63,2 -68,8 -59,0
avr. 2021 -73,7 -67,6 -75,0 -60,4
mai 2021 -49,1 -45,9 -62,6 -40,5
juin 2021 -23,0 -9,1 -46,4 -6,8
juil. 2021 4,7 9,7 -19,6 8,2
août 2021 4,2 -1,6 -7,6 3,6
sept. 2021 -2,4 -3,9 -15,8 3,2
oct. 2021 1,0 -1,8 -9,7 6,0
nov. 2021 5,1 -4,3 -7,2 3,2
déc. 2021 -3,8 -7,6 -7,5 1,8
janv. 2022 -18,3 -10,0 -23,9 1,0
févr. 2022 -5,1 -5,2 -6,2 7,5
mars 2022 24,7 4,3 1,9 8,3
  • Note : pour l'année 2019, l’évolution est calculée par rapport au même mois que l’année précédente. À partir de janvier 2020, l’évolution est calculée par rapport au même mois de 2019.
  • Champ : unités légales monorégionales pérennes de 2017 à 2020, dont l'activité principale n'a pas changé durant cette période.
  • Source : DGFiP, Insee.

Figure 5Évolution du chiffre d’affaires dans l’hôtellerie et la restauration

  • Note : pour l'année 2019, l’évolution est calculée par rapport au même mois que l’année précédente. À partir de janvier 2020, l’évolution est calculée par rapport au même mois de 2019.
  • Champ : unités légales monorégionales pérennes de 2017 à 2020, dont l'activité principale n'a pas changé durant cette période.
  • Source : DGFiP, Insee.

Baisse d’activité quasi généralisée dans les services marchands

Le secteur de l’hébergement et de la restauration n’est pas le seul où une reprise significative et durable se fait attendre. Après un redémarrage en dents de scie au cours de l’année 2021, ceux du transports-entreposage et du commerce-réparation automobile accusent une nouvelle baisse d’activité en janvier et février, avant de bénéficier en mars d’un nouveau rebond. C’est le cas notamment pour les transports terrestres où les difficultés de recrutement persistent.

Les activités artistiques, les activités culturelles et les autres services personnels sont également à la peine. La diminution des heures rémunérées y est respectivement de 8 %, 5 % et 6 %.

Bien que supérieure à son niveau d’avant-crise, l’activité dans les services non marchands recule de 1 % par rapport au dernier trimestre 2021 alors que leurs effectifs augmentent presque d’autant. L’emploi progresse dans l’enseignement et l’administration publique et reste stable dans la santé-action sociale.

Léger mieux sur le front des créations d’entreprises, mais davantage de défaillances

Dans la région, après s’être un peu essoufflées en 2021, les créations d’entreprises rebondissent au premier trimestre 2022 (figure 6). Elles augmentent de 1,3 % sur un trimestre (1,0 % au niveau national). Ce regain d’intérêt pour l’entrepreneuriat se porte essentiellement sur la création d’entreprises classiques (+ 2,9 %) et concerne uniquement les services (+ 7 %) et la construction (+ 2 %). En effet, les créations se replient de 3 % dans l’industrie et de 11 % dans le commerce-transports-hébergement-restauration dont les difficultés actuelles freinent certainement des porteurs de projet.

Les défaillances d’entreprises progressent de 7 % sur un trimestre et de 5 % sur un an, sans pour autant atteindre le niveau d’avant-crise.

Figure 6Créations d'entreprises

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2014
Créations d'entreprises (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2014)
Nouvelle-Aquitaine hors micro-entrepreneurs France entière hors micro-entrepreneurs Nouvelle-Aquitaine y compris micro-entrepreneurs France entière y compris micro-entrepreneurs
4ᵉ trim. 2014 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2015 88,9 93,3 95,9 94,6
2ᵉ trim. 2015 93,9 93,3 97,6 94,1
3ᵉ trim. 2015 95,6 97,0 98,3 95,8
4ᵉ trim. 2015 93,3 100,4 99,7 98,6
1ᵉ trim. 2016 98,5 103,9 98,0 99,9
2ᵉ trim. 2016 102,5 107,5 104,6 104,4
3ᵉ trim. 2016 98,9 106,4 97,3 102,9
4ᵉ trim. 2016 108,3 110,4 103,5 104,6
1ᵉ trim. 2017 108,3 110,6 107,7 106,2
2ᵉ trim. 2017 106,9 111,6 108,4 107,1
3ᵉ trim. 2017 112,3 115,1 113,3 115,1
4ᵉ trim. 2017 113,6 117,7 116,1 118,5
1ᵉ trim. 2018 113,0 116,8 122,6 122,9
2ᵉ trim. 2018 112,9 118,5 126,0 126,9
3ᵉ trim. 2018 111,4 116,1 126,2 128,2
4ᵉ trim. 2018 115,3 119,7 130,2 134,0
1ᵉ trim. 2019 121,7 125,6 141,9 145,0
2ᵉ trim. 2019 115,8 124,6 136,8 145,2
3ᵉ trim. 2019 122,1 124,7 147,7 150,0
4ᵉ trim. 2019 120,6 120,8 148,5 153,0
1ᵉ trim. 2020 112,4 114,3 133,6 139,3
2ᵉ trim. 2020 93,2 86,5 110,1 114,0
3ᵉ trim. 2020 137,1 132,3 167,9 178,8
4ᵉ trim. 2020 140,6 134,3 178,6 178,9
1ᵉ trim. 2021 140,1 136,0 175,5 182,7
2ᵉ trim. 2021 138,0 139,4 175,7 178,3
3ᵉ trim. 2021 127,6 135,8 172,5 173,0
4ᵉ trim. 2021 127,0 136,6 169,9 176,3
1ᵉ trim. 2022 130,7 134,9 172,1 178,0
  • Note : données trimestrielles corrigées des variations saisonnières (CVS).
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Figure 6Créations d'entreprises

  • Note : données trimestrielles corrigées des variations saisonnières (CVS).
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).
Avertissement sur l’emploi salarié localisé

Les Estimations trimestrielles d’emploi au premier trimestre 2022 sont davantage révisées sur le passé qu’habituellement, car elles bénéficient de plusieurs changements méthodologiques.

La Caisse nationale de l’Urssaf a, en juin 2021, basculé l’ensemble de son système statistique vers la source des déclarations sociales nominatives (DSN), générant des révisions des séries longues du nombre de postes salariés sur le champ privé hors intérim. Cette révision est maintenant prise en compte dans les séries diffusées par l’Insee. S’y ajoute la révision, habituelle, liée à la mise à jour des modèles calculant les corrections des variations saisonnières.

Par ailleurs, les alternants (en apprentissage ou contrat de professionnalisation) sont désormais inclus explicitement dans la dynamique de l’emploi salarié sur les années récentes. Cela conduit à comptabiliser 240 000 créations d’emplois supplémentaires entre fin 2019 et fin 2021, l’apprentissage ayant fortement augmenté entre fin 2019 et fin 2021.

Enfin, les niveaux d’emploi en séries longues des Estimations trimestrielles d’emploi sont calés sur les Estimations annuelles d’emploi, qui ont été l’objet d’un rebasement au printemps 2022.

Ces différentes révisions sont détaillées dans la note méthodologique sur l’emploi salarié.

Avertissement sur les créations d’entreprises

Les créations d’entreprises sont calculées selon un dispositif rénové depuis la publication portant sur janvier 2022. Il en résulte un relèvement, en niveau, de l’historique des créations d’entreprises. Pour plus de détails, se référer à la documentation sur le sujet.

AVERTISSEMENT SUR LE MARCHÉ DU TRAVAIL

Dans cette publication, le concept d'emploi se réfère aux critères du Bureau international du travail (BIT). Sont comprises dans l'emploi à la fois les personnes ayant travaillé au moins une heure rémunérée pendant une période donnée, mais également les personnes en emploi n’ayant pas travaillé pour certaines raisons (en particulier celles en chômage partiel et en arrêt maladie).

L’introduction de la déclaration sociale nominative (DSN) peut entraîner des révisions accrues sur les données durant la phase de montée en charge du dispositif.

Encadré 1 - Contexte international – L’économie mondiale face aux chocs

Début 2022, les principales économies mondiales ont été confrontées à une situation sanitaire dégradée ainsi qu’au déclenchement de la guerre en Ukraine qui, notamment, a accentué les tensions sur les prix. L’activité économique a ainsi marqué le pas dans les principales économies occidentales, grevée en zone euro par l’inflation et le recul de la consommation des ménages. Au Royaume-Uni et aux États-Unis en revanche, la consommation a progressé, soutenue par les hausses de salaire et la baisse du taux d’épargne des ménages. Au deuxième trimestre, l’activité mondiale aurait progressé à un rythme modéré, affectée par les confinements en Chine et la hausse de l’inflation, et ce malgré l’amélioration de la situation sanitaire en zone euro.

Encadré 2 - Contexte national – En France, l’activité s’est repliée début 2022

Début 2022, l’activité française s’est légèrement repliée (–0,2 % au premier trimestre). La consommation des ménages, en particulier, a nettement reculé (–1,5 %), du fait d’une situation sanitaire dégradée et d’une hausse continue de l’inflation, accentuée fin février par le déclenchement de la guerre en Ukraine (+ 4,5 % d’inflation sur un an en mars après + 2,9 % en janvier). L’emploi, en revanche, a continué de progresser, tout en ralentissant. Il a notamment été porté par l’alternance et de possibles besoins de main-d’œuvre pour pallier les absences liées à la pandémie. Au deuxième trimestre, l’amélioration de la situation sanitaire aurait conduit l’activité à se redresser, tirée par les secteurs ayant pâti de la vague pandémique (hébergement-restauration, services de transport…). La consommation ne se serait reprise que modérément, la hausse de l’inflation continuant de peser sur les décisions d’achat des ménages.

Publication rédigée par :Michèle Charpentier, Gwenaël Delamarre, Laurent Zambon (Insee)
Publication rédigée par :Michèle Charpentier, Gwenaël Delamarre, Laurent Zambon (Insee)

Définitions

Emploi salarié :

Les salariés sont les personnes qui travaillent, aux termes d’un contrat, pour une autre entité résidente en échange d’un salaire ou d’une rétribution équivalente, avec un lien de subordination.

Intérim / Travail temporaire / Travail intérimaire :

L' intérim (ou travail intérimaire ou travail temporaire) consiste à mettre à disposition provisoire d’entreprises clientes, des salariés qui, en fonction d'une rémunération convenue, sont embauchés et rémunérés à cet effet par l'entreprise de travail temporaire.

L'intérim se caractérise donc par une relation triangulaire entre l’entreprise de travail temporaire, l’entreprise cliente et le salarié, et implique la conclusion de deux contrats : un contrat de mise à disposition (entre l’entreprise de travail temporaire et l’entreprise cliente) et un contrat de mission (entre l’entreprise de travail temporaire et le salarié).

Le contrat ne peut être conclu que pour l’exécution d’une tâche précise et temporaire, dénommée mission, et seulement dans les cas énumérés par la loi. Quel que soit le motif pour lequel il est conclu, un tel contrat ne peut avoir ni pour objet ni pour effet de pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise utilisatrice.

Secteur tertiaire / Tertiaire :

Le secteur tertiaire recouvre un vaste champ d'activités qui s'étend du commerce à l'administration, en passant par les transports, les activités financières et immobilières, les services aux entreprises et services aux particuliers, l'éducation, la santé et l'action sociale.

Il est composé du :

  • tertiaire principalement marchand (commerce, transports, activités financières, services rendus aux entreprises, services rendus aux particuliers, hébergement-restauration, immobilier, information-communication) ;
  • tertiaire principalement non-marchand (administration publique, enseignement, santé humaine, action sociale).

Le périmètre du secteur tertiaire est de fait défini par complémentarité avec les activités agricoles et industrielles (secteurs primaire et secondaire).

Chômage partiel :

Lorsqu'une entreprise réduit son activité au-dessous de l'horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son activité et qu'elle n'entend pas rompre les contrats de travail qui la lient à ses salariés, elle peut avoir recours au chômage partiel.

Le système d'indemnisation du chômage partiel permet de gérer une baisse d'activité ponctuelle, limitée dans le temps et ayant pour cadre l'année civile.

Remarque :

Le dispositif du chômage partiel a pour but d'éviter des licenciements : il permet à une entreprise qui subit une perte d'activité de nature économique, technique ou naturelle, de réduire temporairement les horaires de ses effectifs.

Lorsque le chômage partiel se prolonge au-delà de 6 semaines, les salariés dont le contrat de travail est suspendu sont considérés comme étant à la recherche d'un emploi et peuvent être admis au bénéfice de l'allocation d'aide de retour à l'emploi versée par Pôle Emploi ; on parle alors de « chômage partiel total ».

En 2008, afin de tenir compte de la dégradation de la conjoncture économique, l'instruction DGEPF n° 2008/19 du 25 novembre 2008 précise les conditions d'une application dynamique du chômage partiel, qu'il s'agisse, par exemple, de répondre favorablement aux demandes des entreprises en redressement judiciaire, dans la perspective de leur reprise, aux demandes des entreprises de sous-traitance affectées par les difficultés de leurs donneurs d'ordres, ou encore, d'assouplir l'interprétation du caractère temporaire du chômage partiel.

L'instruction rappelle également les autres dispositifs auxquels peuvent recourir les entreprises avant de solliciter l'État pour bénéficier du chômage partiel : aménagement du temps de travail dans le cadre fixé par la loi du 20 août 2008, formation des salariés...

Taux de chômage :

Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...

Remarque :

Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.

Taux de chômage (BIT) :

Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).

Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM / Demandes d'emploi en fin de mois :

Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.

Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD :

Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.

Création d'entreprise / Réactivation d'entreprise :

Une création d'entreprise correspond à la mise en œuvre d'une nouvelle combinaison de facteurs de production avec pour restriction qu'aucune autre entreprise ne soit impliquée dans cet évènement.

Les créations d’entreprises sont en fait des créations d’unités légales. On parle néanmoins de créations d’entreprises en raison de la spécificité de la situation au moment de la création. En effet, au moment de son immatriculation, il n’est pas possible de déterminer si une unité légale est indépendante ou appartient à un groupe. Par défaut, au moment de la création, toute entité est donc indépendante et considérée comme une entreprise.

La statistique mensuelle des créations d'entreprises est constituée à partir du dispositif SIDE (Système d’information sur la démographie d’entreprises). Ce dispositif est alimenté à partir de données du répertoire Sirene, enrichies d’éléments provenant du répertoire statistique Sirus.

Les créations d'entreprises correspondent aux unités légales du répertoire Sirene qui enregistrent un début d'activité relevant de l'un des cas suivants :

  • l'immatriculation d'une nouvelle unité légale avec création d'une nouvelle combinaison de facteurs de production ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de plus d'un an (il n'y a pas de nouvelle immatriculation mais reprise de l'ancien numéro Siren, en général pour un entrepreneur individuel) ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de moins d'un an, mais avec changement d'activité ;
  • la reprise par une unité légale nouvellement immatriculée de tout ou partie des activités et facteurs de production d'une autre unité légale, lorsqu'il n'y a pas de continuité économique entre la situation du cédant et celle du repreneur.

On considère qu'il n'y a pas continuité économique de l'unité légale si, parmi les trois éléments suivants concernant son siège, au moins deux sont modifiés lors de la reprise : l'unité légale contrôlant l'établissement siège, l'activité économique et la localisation.

Depuis les données relatives à janvier 2009, à la suite de la mise en place du régime de l'auto-entrepreneur (renommé micro-entrepreneur, à compter du 19 décembre 2014), les statistiques de créations d'entreprises incluent les demandes de créations enregistrées dans Sirene au titre de ce régime. Ce dénombrement n'inclut pas les entrepreneurs déjà en activité avant le 1er janvier 2009 et qui avaient demandé, à titre dérogatoire au plus tard le 31 mars 2009, à bénéficier du régime micro-social et du versement fiscal libératoire en 2009.

La statistique de créations d'entreprises couvre l'ensemble des activités marchandes hors agriculture.

Remarque :

Depuis le 1er janvier 2007, la notion de création d'entreprise s'appuie sur un concept harmonisé au niveau européen pour faciliter les comparaisons.


Défaillance d'entreprise :

Une unité légale est en situation de défaillance ou de dépôt de bilan à partir du moment où une procédure de redressement judiciaire est ouverte à son encontre.

Cette procédure intervient lorsqu'une unité légale est en état de cessation de paiement, c'est-à-dire qu'elle n'est plus en mesure de faire face à son passif exigible avec son actif disponible.

Remarque :

Il ne faut pas confondre la notion de défaillance et la notion de cessation. La notion de cessation correspond à l'arrêt total de l'activité économique d'une entreprise. Toutes les défaillances ne donnent pas des cessations. Par exemple, un jugement d'ouverture de procédure de défaillance (dépôt de bilan d'une entreprise inscrite dans le cadre d'une procédure judiciaire) ne se résout pas forcement par une liquidation.

Toutes les cessations n'ont pas donné lieu à une défaillance. Par exemple, un entrepreneur individuel peut cesser son activité suite à un départ en retraite.

Logement autorisé :

Un logement autorisé est un logement, non encore réalisé, dont la construction a été autorisée par un permis de construire ou une non-opposition à une déclaration préalable.


Logement commencé :

Un logement est considéré comme commencé (ou mis en chantier) après réception de la déclaration d’ouverture de chantier (DOC) envoyée par le pétitionnaire (ou maître d’ouvrage).

Un chantier est considéré ouvert lorsque les fouilles en rigole ou les fondations sont entreprises pour une partie ou la totalité des constructions autorisées.

Remarque :

Une « fouille en rigole » est un creusement du sol pour permettre la construction à l'emplacement des « semelles » (ces dernières sont les parties basses).

Correction des variations saisonnières / CVS / Désaisonnalisation :

La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l'effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.

Par exemple, les ventes de jouets augmentent toujours fortement entre novembre et décembre, en raison de Noël. Sur les données brutes, cet effet périodique masque l’évolution conjoncturelle sous-jacente pour une année donnée. Une fois la série désaisonnalisée, c’est-à-dire l’effet Noël retiré, les ventes peuvent s’avérer en baisse, signe d’une moins bonne année.