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Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes · Juin 2022 · n° 32
Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-AlpesBilan économique 2021 - Auvergne-Rhône-Alpes Un retour progressif à la normale

Après une année 2020 profondément marquée par les conséquences économiques et sociales de la pandémie de la Covid-19, 2021 marque un début de retour à la normale pour un certain nombre de secteurs, quand d’autres peinent à retrouver leur niveau d’avant-crise. En Auvergne-Rhône-Alpes, l’emploi salarié rebondit ainsi vigoureusement, dépassant le volume d’emplois de 2019. Parallèlement, le chômage recule sur tout le territoire régional, et le nombre de demandeurs d’emploi n’exerçant aucune activité professionnelle recule. Le regain de l’économie se mesure aussi dans le domaine de la construction, très dynamique, bien que la promotion immobilière n’ait pas encore retrouvé son volume d’avant-crise. Tous secteurs confondus, le nombre de créations d’entreprises continue de battre des records, tandis que les défaillances d’entreprises sont à un très bas niveau, conséquence du déploiement massif d’aides de l’État en réponse aux conséquences économiques de la crise sanitaire.

La distribution de crédits, qui avait d’ailleurs connu une année 2020 exceptionnelle sous l’effet de l’importante souscription de prêts garantis par l’État, retrouve en 2021 une progression plus conforme à celle des années précédant la crise. En revanche, le marché automobile reste atone, à un niveau très bas, plombé par les pénuries de composants. Le transport aérien et le tourisme, durement affectés par les limitations de déplacements en 2020, rebondissent en 2021 mais restent loin de leurs niveaux d’avant-crise.

Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes
No 32
Paru le :Paru le21/06/2022

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2021 publiés par l'Insee.
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Énergie-Climat – En 2021, La consommation et la production d’électricité retrouvent leur niveau d’avant-crise Bilan économique 2021

Fabien Mulot, François-Xavier Robin, Dreal Auvergne-Rhône-Alpes

L’année 2021, conforme aux normales climatiques, connaît cependant de fortes fluctuations en matière de températures et de précipitations. La pollution continue à diminuer grâce à des conditions météorologiques plutôt favorables et à un trafic routier encore faible. Avec la reprise d’activité, la consommation et la production d’électricité retrouvent des niveaux comparables à ceux de 2019.

Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes

No 32

Paru le :21/06/2022

Une année météorologique normale mais d’importantes fluctuations

Après une année 2020 sèche, chaude et ensoleillée en Auvergne-Rhône-Alpes, 2021 a été plus conforme aux normales 1981-2010 en matière de précipitations, d’ensoleillement et de température (figure 1).

Figure 1 Écart à la normale 2011-2021 de l'ensoleillement, de la pluviométrie et de la température

Écart à la normale 2011-2021 de l'ensoleillement, de la pluviométrie et de la température - Lecture : en 2017, les quantités de précipitations sont de 742 mm contre une moyenne 1981-2010 (normale) de 905 mm, soit un ratio de 0,82. En 2018, la température minimal moyenne est de 7,6 °C, soit un écart à la normal (6,2°C) de 1,4°C.
Année Écart à la normale 2011-2021 de la durée d’ensoleillement Écart à la normale 2011-2021 des quantités de précipitations Écart à la normale 2011-2021 de la température maximale
2011 1,12 0,85 1,64
2012 1,03 1,03 0,45
2013 0,92 1,11 -0,54
2014 0,97 1,14 1,30
2015 1,12 0,89 1,56
2016 0,97 1,01 0,68
2017 1,08 0,83 1,24
2018 1,00 0,98 1,79
2019 1,12 0,96 1,71
2020 1,12 0,85 2,17
2021 1,03 1,03 0,35
  • Lecture : en 2017, les quantités de précipitations sont de 742 mm contre une moyenne 1981-2010 (normale) de 905 mm, soit un ratio de 0,82. En 2018, la température minimal moyenne est de 7,6 °C, soit un écart à la normal (6,2°C) de 1,4°C.
  • Sources : Météo France et Infoclimat.

Figure 1 Écart à la normale 2011-2021 de l'ensoleillement, de la pluviométrie et de la température

  • Lecture : en 2017, les quantités de précipitations sont de 742 mm contre une moyenne 1981-2010 (normale) de 905 mm, soit un ratio de 0,82. En 2018, la température minimal moyenne est de 7,6 °C, soit un écart à la normal (6,2°C) de 1,4°C.
  • Sources : Météo France et Infoclimat.

Cependant, cette moyenne annuelle masque de fortes fluctuations tout au long de l’année. Ainsi, les températures ont été particulièrement élevées au cours des mois de février, juin et septembre, classés parmi les dix plus chauds depuis 1900, alors que mai et novembre ont été plutôt froids. La fin décembre a été exceptionnellement douce. Les précipitations ont été également très hétérogènes sur l’année. Après un déficit de février à avril, la fin du printemps et le début de l’été ont été très humides, avec un excédent pluviométrique de 60 % en juillet.

La baisse de la pollution se poursuit

En 2021, les dispositifs d’information ou d’alerte pollution sont activés durant 25 jours, la plus faible durée depuis 2011 (figure 2).

Figure 2Nombre de jours d'activation des dispositifs d'information ou d'alerte pollution PM10, O3, NO2, SO2 en Auvergne-Rhône-Alpes

En nombre de jours
Nombre de jours d'activation des dispositifs d'information ou d'alerte pollution PM10, O3, NO2, SO2 en Auvergne-Rhône-Alpes (En nombre de jours)
Année Nombre de jours d'activation
2011 92
2012 76
2013 85
2014 53
2015 59
2016 43
2017 38
2018 30
2019 47
2020 31
2021 25

Figure 2Nombre de jours d'activation des dispositifs d'information ou d'alerte pollution PM10, O3, NO2, SO2 en Auvergne-Rhône-Alpes

Les PM10 (particules fines d’un diamètre inférieur à 10 micromètres) sont le principal polluant, responsables de 19 jours d’activation entre février et avril puis en novembre-décembre. La plus grande partie des émissions de PM10 est liée aux appareils de chauffage, puis aux véhicules, lors d’événements anticycloniques.

L’ozone est le second polluant responsable de l’activation du dispositif d’information ou d’alerte. Sa formation est amplifiée par les fortes chaleurs, avec, en 2021, six activations en juin et août.

La diminution du nombre de jours d’alerte par rapport aux années précédentes s’explique principalement par deux facteurs. D’une part, le trafic routier reste plus faible en 2021 qu’avant la crise sanitaire. D’autre part, les conditions météorologiques plutôt favorables, avec un mois de février chaud qui a limité l’utilisation des appareils de chauffage, mais également des températures estivales plus basses que la normale, avec notamment moins d’épisodes caniculaires favorisant les épisodes de pollutions.

La consommation d’électricité revient à un niveau d’avant-crise

En Auvergne-Rhône-Alpes, la consommation d’électricité rebondit en 2021 (+ 6,4 %) après la forte baisse constatée en 2020 (– 5,6 %), due en partie à la crise sanitaire. Avec une consommation de 65,95 TWh en 2021, la région retrouve le niveau de 2019 (65,7 TWh).

Les volumes consommés par l’industrie sont également en forte augmentation par rapport à 2020 (+ 13,6 %), avec une augmentation annuelle de 1,5 TWh, rejoignant un niveau comparable à 2019.

Une forte progression du photovoltaïque et de l’éolien

La région est une importante zone de production d’électricité. En 2021, toutes filières confondues, la production est de 118,7 TWh, soit une augmentation de 8,4 % par rapport à 2020 et de 2,2 % par rapport à 2019. Auvergne-Rhône-Alpes est la deuxième région (après Centre-Val de Loire) pour l’exportation d’électricité. Ainsi, 52,8 TWh sont exportés vers les régions et pays limitrophes en 2021, soit 44 % de la production régionale.

En Auvergne-Rhône-Alpes, 71 % de l’électricité est produite par le nucléaire, 27 % par les filières renouvelables et 2 % par le thermique à combustibles fossiles.

La région possède le parc renouvelable le plus important de France métropolitaine, avec 23 % de la puissance installée nationale et 26 % (soit 32 153 GWh) de la production d’électricité renouvelable en 2021, du fait de l’importance de la production hydraulique (figure 3).

Figure 3Production et puissance installée des filières électriques renouvelables en Auvergne-Rhône-Alpes

Production et puissance installée des filières électriques renouvelables en Auvergne-Rhône-Alpes - Lecture : en 2021, la production d’électricité hydraulique a été de 28 424 GWh en Auvergne-Rhône-Alpes, en progression de 7 % par rapport à 2020, La région représente 45 % de cette production en France. La puissance installée dans la région est 11 452 MW. Elle a reculé de 3 % en 2020 et représente 56 % des capacités de production françaises.
Filière Production (en GWh) Évolution 2021/2020 (en %) Poids en France (en %) Puissance installée (en MW) Évolution 2021/2020 (en %) Poids en France (en %)
Éolien 1 322 +16 4 685 +17 4
Photovotaique 1 463 +10 10 1 493 +25 11
Hydraulique 28 424 +7 45 11 452 -3 45
Bioénergies 944 +23 9 191 +2 9
Total 32 153 +8 26 13 821 0 23
Total hors hydraulique 3 729 +15 6 2 369 +21 7
  • Lecture : en 2021, la production d’électricité hydraulique a été de 28 424 GWh en Auvergne-Rhône-Alpes, en progression de 7 % par rapport à 2020, La région représente 45 % de cette production en France. La puissance installée dans la région est 11 452 MW. Elle a reculé de 3 % en 2020 et représente 56 % des capacités de production françaises.
  • Source : RTE (panomara d ‘électricité renouvable).

L’essentiel de l’électricité renouvelable provient en effet des barrages, qui représentent 88 % de la production d’électricité renouvelable de la région en 2021. Près de la moitié (45 %) de l’électricité hydraulique produite au niveau national provient d’Auvergne-Rhône-Alpes. Malgré une légère baisse de la puissance installée, la production d’hydroélectricité est importante en 2021 (28 TWh, la plus forte valeur depuis 2013).

Hors hydraulique, le parc renouvelable continue à se développer, avec une puissance installée qui progresse de 20,9 % en 2021, permettant une augmentation de la production de 15,2 %.

La production d’électricité photovoltaïque s’accroît de 10 % par rapport à 2020 et s’établit à 1 463 GWh. Cette augmentation s’explique par le retour à la normale d’avant-crise, mais aussi par une forte croissance de la puissance installée (+ 25 %) (figure 4).

Figure 4Évolution de la puissance installée en électricité photovoltaïque

En MW
Évolution de la puissance installée en électricité photovoltaïque (En MW) - Lecture : en 2021, la puissance installée en électricité photovoltaïque est de 1 493 MW en Auvergne-Rhône-Alpes et de 13 067 MW en France métropolitaine.
Année Auvergne-Rhône-Alpes France Métropolitaine
2009 23 190
2010 116 878
2011 298 2 584
2012 410 3 727
2013 474 4 366
2014 583 5 297
2015 647 6 196
2016 703 6 773
2017 775 7 656
2018 930 8 546
2019 1 069 9 436
2020 1 190 10 387
2021 1 493 13 067
  • Lecture : en 2021, la puissance installée en électricité photovoltaïque est de 1 493 MW en Auvergne-Rhône-Alpes et de 13 067 MW en France métropolitaine.
  • Source : RTE.

Figure 4Évolution de la puissance installée en électricité photovoltaïque

  • Lecture : en 2021, la puissance installée en électricité photovoltaïque est de 1 493 MW en Auvergne-Rhône-Alpes et de 13 067 MW en France métropolitaine.
  • Source : RTE.

La production d’électricité éolienne s’accroît également (1 322 GWh en 2021), à la suite d’une croissance du parc de 17 % (figure 5). Cette filière reste cependant modeste dans la région, puisqu’elle ne représente que 4 % de la production nationale d’électricité éolienne.

Figure 5Évolution de la puissance installée en électricité éolienne

En MW
Évolution de la puissance installée en électricité éolienne (En MW) - Lecture : en 2020, la puissance installée en électricité éolienne est de 685 MW en Auvergne-Rhône-Alpes et de 18 783 MW en France métropolitaine.
Année Auvergne-Rhône-Alpes France Métropolitaine
2009 271 4 573
2010 280 5 762
2011 334 6 714
2012 357 7 536
2013 357 8 157
2014 376 9 313
2015 402 10 324
2016 443 11 761
2017 500 13 550
2018 552 15 133
2019 552 16 494
2020 583 17 616
2021 685 18 783
  • Lecture : en 2020, la puissance installée en électricité éolienne est de 685 MW en Auvergne-Rhône-Alpes et de 18 783 MW en France métropolitaine.
  • Source : RTE.

Figure 5Évolution de la puissance installée en électricité éolienne

  • Lecture : en 2020, la puissance installée en électricité éolienne est de 685 MW en Auvergne-Rhône-Alpes et de 18 783 MW en France métropolitaine.
  • Source : RTE.

La production d’électricité issue de la bioénergie renouvelable, c’est-à-dire de la biomasse, est de 944 GWh, en hausse de 23 % par rapport à 2020, la puissance installée progressant de 2 %.

Les fortes progressions de production par rapport à 2020 s’expliquent principalement par une année 2020 atypique, où la production avait anormalement chuté à cause de la crise sanitaire.

Publication rédigée par :Fabien Mulot, François-Xavier Robin, Dreal Auvergne-Rhône-Alpes