Insee Conjoncture Bretagne · Avril 2022 · n° 38

4ᵉ trimestre 2021 : l’emploi continue à progresser, le chômage diminue fortement Note de conjoncture régionale - 4ᵉ trimestre 2021

Depuis la fin des restrictions sanitaires en juin 2021, l’activité est supérieure à son niveau d’avant-crise (figure 1). Mesurée par le nombre d’heures rémunérées par les employeurs (hors chômage partiel), elle dépasse de 3,5 % son niveau de 2019 au 4ᵉ trimestre 2021 en Bretagne. Ce regain d’activité par rapport à la situation avant-crise est plus élevé dans la région qu’au niveau national (+1,7 % par rapport au 4ᵉ trimestre 2019).

En janvier 2022, les mesures sanitaires déployées face à la vague Omicron ont un impact circonscrit sur l’activité salariée [Insee, 2022]. Elle est supérieure de 2,3 % au niveau de janvier 2019 dans la région et à un niveau équivalent en France (+0,1 %). En Bretagne, l’activité dans la construction accélère en janvier 2022 (+ 6,8 % par rapport à janvier 2019). À l’inverse, l’activité industrielle repasse au-dessous du niveau d’avant-crise (−1,6 %), largement freinée par les contraintes de production pesant sur la fabrication de matériel de transport (−25 %).

Entre fin septembre et fin décembre 2021, l’emploi salarié total progresse de 0,7 % en Bretagne, à un rythme plus élevé qu’en France hors Mayotte (+0,4 %) (figure 2). En trois mois, la région compte 8 800 créations nettes d’emplois. La quasi-totalité des emplois créés provient de l’emploi privé qui augmente de 0,9 %, tandis que l’emploi public est quasi stable. L’emploi salarié total augmente de 0,8 % dans le Morbihan (+2 200 emplois), de 0,7 % dans le Finistère (+2 500) et les Côtes-d’Armor (+1 500) et de 0,6 % en Ille-et-Vilaine (+2 700) (figure 3).

Ces évolutions confirment le redressement entamé dès le 3ᵉ trimestre 2020 dans la région. Fin décembre 2021, l’emploi salarié dépasse de 2,8 % son niveau de fin décembre 2019 (+34 500 emplois). En France, la hausse est moins prononcée (+1,5 %). À l’échelle des départements bretons, le Morbihan présente la plus forte progression (+3,5 % soit +8 900 emplois). L’emploi augmente à un rythme proche de celui de la région en Ille-et-Vilaine (+2,6 % soit +12 000) et dans les Côtes-d’Armor (+3,0 % soit +6 000). Dans le Finistère, la hausse de l’emploi est moins soutenue tout en étant supérieure au rythme national (+2,3 % soit +7 700).

Entre fin septembre et fin décembre 2021, le nombre d’intérimaires croît de 4,9 % en Bretagne (+2 200 emplois), après +2,8 % au 3ᵉ trimestre. En France, il progresse davantage (+5,4 %) (figure 4).

Ventilé par secteur utilisateur, l’emploi intérimaire accélère dans l’ensemble des secteurs au 4ᵉ trimestre. Le nombre d’intérimaires augmente de 5,8 % dans l’industrie (après +0,8 % au 3ᵉ trimestre 2021), de 4,7 % dans la construction (après +2,7 %) et le tertiaire marchand (après +4,1 %).

Fin décembre 2021, l’emploi intérimaire breton dépasse de 6,2 % son niveau de fin 2019 (+2 700 emplois). La hausse est similaire au niveau national (+6,3 %). L’Ille-et-Vilaine est le seul département breton où l’intérim demeure au-dessous de son niveau d’avant-crise (−3,4 %).

Par secteur utilisateur, le nombre d’intérimaires dépasse nettement le niveau atteint fin 2019 dans le tertiaire marchand (+7,8 % soit +1 000 emplois). Cette hausse est principalement due au dynamisme dans le secteur du transport-entreposage (+20,8 % soit +800). Les services aux entreprises (+4,8 %) et le commerce (+3,9 %) ont gagné chacun 200 emplois depuis fin 2019. L’industrie recourt davantage à l’intérim (+4,2 % soit +900 emplois), surtout dans l’agroalimentaire qui concentre plus de la moitié de l’intérim industriel breton (+9,2 % soit +1 100). En revanche, l’emploi intérimaire s’effondre dans la fabrication de matériels de transport (−70,4 % soit −1 200), sous l’effet notamment des difficultés d’approvisionnement et des mises à l’arrêt de l’usine Stellantis (ex-PSA) de Rennes-La Janais. Dans la construction, l’emploi intérimaire dépasse pour la première fois le niveau de fin 2019 (+2,8 %).

Entre fin septembre et fin décembre 2021, l’emploi salarié breton dans le tertiaire marchand hors intérim progresse au même rythme qu’au trimestre précédent : +0,7 % (+3 700 emplois) (figure 5). En France, il ralentit de nouveau (+0,5 % au 4ᵉ trimestre après +0,8 %). Dans la région, l’emploi progresse fortement dans l’hébergement-restauration (+3,3 % soit +1 600 emplois), après le recul du 3ᵉ trimestre (−0,6 %).

Depuis fin 2019, l’emploi tertiaire marchand hors intérim augmente de 2,8 % dans la région (+13 900 emplois), davantage qu’au niveau national (+1,6 %). La hausse provient essentiellement des secteurs des services aux entreprises hors intérim (+5,1 % soit +5 300), de l’information-communication (+5,0 % soit +1 500), des services aux ménages (+4,1 % soit +2 300) et du commerce (+2,8 % soit +4 300). À l’inverse, seul le transport demeure en dessous de son niveau d’avant-crise (−0,3 % soit −200).

Au 4ᵉ trimestre 2021, l’emploi progresse de 0,2 % dans le secteur tertiaire non marchand en Bretagne (+700 emplois), alors qu’il recule légèrement au niveau national (−0,1 %). Depuis fin 2019, 9 300 emplois sont créés dans ce secteur, soit une progression de 2,2 % (+1,3 % en France), portée majoritairement par les sous-secteurs de la santé (+4,5 % soit +3 900 emplois depuis fin 2019) et de l’enseignement (+3,9 % soit +3 300).

L’emploi salarié dans l’industrie bretonne ralentit légèrement au 4ᵉ trimestre 2021 : +0,3 % (+600 emplois) après +0,5 % au trimestre précédent. Il se maintient ou augmente dans chaque sous-secteur. En France, l’emploi industriel progresse ce même trimestre (+0,2 %), dans la lignée des trois trimestres précédents.

Fin décembre 2021, l’emploi dans l’industrie bretonne dépasse le niveau atteint fin 2019 de 1,4 % (+2 400 emplois), tandis qu’au niveau national, l’emploi demeure inférieur de 1,1 % à son niveau d’avant-crise. Premier secteur industriel à avoir dépassé son niveau d’avant-crise, l’industrie agroalimentaire, très présente en Bretagne, a créé 1 500 emplois depuis fin 2019 (+2,1 %). À l’inverse, l’emploi reste encore éloigné de son niveau d’avant-crise dans la fabrication de matériels de transport (−4,1 % soit −400 emplois) et la fabrication de biens d’équipement (−1,2 % soit −200), secteurs freinés par les difficultés d’approvisionnement.

Dans la construction, l’emploi progresse de 1,1 % en Bretagne au 4ᵉ trimestre (+900 emplois) après +0,4 % aux deux trimestres précédents. Au niveau national, il augmente de 0,4 % après deux trimestres de quasi-stabilité. Fin décembre 2021, l’emploi dans la construction se situe nettement au-dessus du niveau de fin 2019 dans la région (+6,2 % soit +4 500 emplois) comme en France (+4,7 %).

Dans l’agriculture, l’emploi salarié progresse de 3,0 % au 4ᵉ trimestre, soit 800 emplois de plus en trois mois. Il devient supérieur de 5,8 % à son niveau de fin décembre 2019 (+1 500 emplois). En France, l’emploi augmente de 1,5 % en trois mois et de 2,8 % par rapport à la fin 2019.

En Bretagne, le taux de chômage diminue de 0,6 point au 4ᵉ trimestre 2021 à 5,8 % de la population active (figure 6). Il est inférieur de 0,9 point à son niveau d’avant-crise et à son plus bas niveau depuis le 2ᵉ trimestre 2008. Même si la baisse est similaire dans chaque département breton, le taux de chômage reste différent selon les territoires. Au 4ᵉ trimestre 2021, il s’établit ainsi à 5,2 % en Ille-et-Vilaine, 5,9 % dans le Morbihan, 6,1 % dans le Finistère et 6,3 % dans les Côtes-d'Armor. En France hors Mayotte, le taux de chômage diminue également de 0,6 point à 7,4 % de la population active.

En Bretagne, le nombre de demandeurs d’emploi sans activité (catégorie A) diminue en moyenne de 6,4 % au 4ᵉ trimestre 2021, après cinq trimestres consécutifs de baisse. Le recul est plus prononcé qu’en France hors Mayotte (−5,9 %).

En intégrant les demandeurs d’emploi exerçant une activité réduite (catégories B et C), dont le nombre diminue de 1,4 % sur trois mois, le nombre d’inscrits en catégorie A, B ou C à Pôle emploi au 4ᵉ trimestre 2021 recule de 4,0 % en Bretagne (−3,6 % en France). Tous les départements bretons sont concernés par cette baisse, particulièrement le Morbihan (−4,6 %), comme aux deux trimestres précédents.

Au 4ᵉ trimestre, la baisse du nombre d’inscrits en catégorie A, B ou C concerne en priorité les jeunes de moins de 25 ans (−6,7 %). La demande d’emploi des 25 à 49 ans diminue de 4,1 %, celle des 50 ans ou plus de 2,3 %. En parallèle, le nombre d’inscrits en catégorie A, B ou C depuis plus d’un an, qui représentent 48,7 % des inscrits, recule de 4,1 % au 4ᵉ trimestre.

Depuis le 4ᵉ trimestre 2019, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A recule de 9,8 % en Bretagne (−6,0 % en France). En intégrant les catégories B et C, la demande d’emploi baisse de 3,0 % tandis qu’au niveau national elle diminue de 1,5 %. En deux ans, le Morbihan enregistre le plus fort recul au niveau départemental (−5,4 %). Dans le Finistère et les Côtes-d’Armor, la baisse du nombre de demandeurs d’emploi est identique à la baisse régionale ou s’en approche (respectivement −3,0 % et −3,2 %), tandis qu’elle est moins prononcée en Ille-et-Vilaine (−1,3 %).

Depuis le début de la crise sanitaire, la baisse de la demande d’emploi dans la région concerne davantage les jeunes (−9,2 %) et dans une moindre mesure les 25-49 ans (−3,8 %). À l’inverse, les demandeurs d’emplois sont plus nombreux parmi les seniors (+2,0 %).

En Bretagne, 34 800 logements ont été autorisés à la construction entre janvier et décembre 2021. Ce cumul sur douze mois augmente de 4,3 % par rapport à celui d’octobre 2020 à septembre 2021 (figure 7), dynamisé par l’Ille-et-Vilaine (+11,3 %). Seul le Morbihan présente une baisse (−3,7 %). En France hors Mayotte, la hausse est moindre (+0,5 %).

Sur un an, 8 800 permis de construire de plus ont été délivrés en Bretagne par rapport au cumul de janvier à décembre 2020. Les autorisations de construction progressent ainsi plus largement dans la région (+33,8 %) qu’au niveau national (+19,1 %), particulièrement en Ille-et-Vilaine (+47,0 %).

De janvier à décembre 2021, 26 900 logements ont été mis en chantier en Bretagne. L’activité résiste toujours dans la région (+3,9 % par rapport au cumul d’octobre 2020 à septembre 2021), dans un contexte moins dynamique au niveau national (+1,8 %).

Sur un an, la hausse est nettement plus soutenue en Bretagne (+22,7 % par rapport au cumul de janvier à décembre 2020) qu’en France hors Mayotte (+11,6 %). À l’échelle des départements bretons, les mises en chantier de logements augmentent particulièrement dans les Côtes-d’Armor (+59,2 %) et le Finistère (+39,3 %).

Au 4ᵉ trimestre 2021, la fréquentation des hôtels bretons est quasiment au même niveau qu’en 2019 (−1 %) alors qu’elle demeure nettement en deçà sur l’ensemble du territoire national (−12 %). Ce quasi-retour à la normale en Bretagne masque une situation contrastée au fil des mois. En octobre, la fréquentation dépasse de 3 % celle d’octobre 2019. Elle est au même niveau en novembre puis se replie en décembre (−6 %). Le chiffre d’affaires de l’hôtellerie bretonne s’inscrit dans cette tendance (figure 8).

Dans les restaurants bretons, le chiffre d’affaires faiblit également en fin d’année. Mesuré par rapport au même mois de 2019, il passe de +2 % en octobre à −7 % en décembre. Au niveau national, le chiffre d’affaires dans la restauration se contracte légèrement en fin d’année mais dépasse de façon plus importante le niveau de 2019 (de +6 % en octobre à +1 % en décembre).

Au 4ᵉ trimestre 2021, 9 900 entreprises ont été créées en Bretagne. Les créations progressent de 6,0 % (+1,9 % au niveau national) après la baisse du trimestre précédent (−4,5 % en Bretagne et −3,0 % en France) (figure 9). La hausse des immatriculations de micro-entrepreneurs est plus soutenue dans la région (+7,8 %) qu’au niveau national (+2,8 %).

Par rapport au 4ᵉ trimestre 2019, le nombre d’entreprises créées en Bretagne augmente de 24,4 %, davantage qu’en France (+15,3 %). Dans la région, les immatriculations de micro-entrepreneurs progressent de 23,4 %, hausse similaire à celle des créations de sociétés ou entreprises individuelles (+25,7 %). En France, la progression est plus élevée pour les micro-entrepreneurs (+16,7 %) que pour les autres entreprises nouvellement créées (+13,0 %).

Entre janvier et décembre 2021, 1 000 défaillances d’entreprises ont été enregistrées en Bretagne. Ce nombre augmente de 0,6 % par rapport au cumul observé au trimestre précédent (d’octobre 2020 à septembre 2021). Pour la première fois depuis fin 2019, les défaillances d’entreprises ne diminuent plus dans la région. En France, le cumul sur douze mois est quasi stable par rapport à celui observé au précédent trimestre. Sur un an, la tendance est plus favorable en Bretagne (−22,6 % par rapport au cumul de janvier à décembre 2020) qu’au niveau national (−11,7 %).