Insee Conjoncture Hauts-de-France · Avril 2022 · n° 30

L’intérim bondit, le chômage recule au 4^e trimestre 2021 Note de conjoncture régionale - 4ᵉ trimestre 2021

Au 4^e trimestre 2021, le niveau de l’emploi salarié s’établit à 2 073 300 en Hauts-de-France, en hausse de 9 700 par rapport au trimestre précédent (+ 0,5 %, contre + 0,4 % au niveau national), soit la 6ᵉ progression consécutive depuis le 3ᵉ trimestre 2020 (figure 1). Cette dynamique est portée exclusivement par le secteur privé avec + 10 200 emplois (+ 0,7 % contre + 0,6 % en France hors Mayotte), tandis que le secteur public fléchit de 500 postes (– 0,1 % contre – 0,2 % au niveau national). Ce trimestre, le Nord et l’Oise enregistrent la plus forte croissance (+ 0,6 %), devant le Pas-de-Calais (+ 0,5 %) et la Somme (+ 0,3 %). Seul l’Aisne perd des emplois (– 200, soit une légère baisse de 0,1 %). Depuis le 4^e trimestre 2019, dernier trimestre avant la crise liée à la Covid‑19, l’emploi régional a gagné 33 800 postes, soit une augmentation de 1,7 % (contre + 1,5 % en France). À l’exception de l’Aisne, tous les départements de la région progressent encore.

Stables au trimestre précédent (+ 0,1 %), les effectifs salariés intérimaires s’élèvent au 4^e trimestre 2021 à 75 400, en augmentation de 5,1 % avec 3 700 nouvelles missions supplémentaires (contre + 5,4 % en France) (figure 2). Par ce recours très marqué aux emplois intérimaires, les employeurs cherchent à pallier les nombreuses absences de salariés en raison de la recrudescence de l’épidémie en fin d’année. Si l’intérim recule dans la Somme (– 1,1 %), il progresse dans les autres départements : de + 3,9 % dans l’Oise à + 8,7 % dans le Pas-de-Calais.

L’emploi salarié dans les services marchands (hors intérim) progresse de 0,6 % au 4^e trimestre 2021 (contre + 0,5 % en France) (figure 3). Il s’agit de la 4^e hausse consécutive depuis le début de l’année 2021. Avec 4 900 salariés supplémentaires ce trimestre, le tertiaire marchand emploie désormais 863 000 personnes (+ 2,6 % par rapport à fin 2019). Ce trimestre, trois départements contribuent à cette dynamique : l’Oise (+ 1,1 %), le Nord (+ 0,7 %) et la Somme (+ 0,6 %). Si les emplois du tertiaire marchand restent stables dans le Pas-de-Calais, ils reculent très légèrement dans l’Aisne (– 0,1 %).

Dans la région, tous les secteurs des services marchands contribuent à cette hausse à l’exception des activités immobilières. Les activités de commerce voient leurs effectifs augmenter de 1,0 % ce trimestre, soit 2 600 emplois supplémentaires. Le transport et entreposage et les activités scientifiques et techniques gagnent chacun plus de 900 emplois (respectivement + 0,8 % et + 0,4 %). À l’inverse, le secteur de l’immobilier perd quant à lui 210 emplois, soit une baisse de 1,3 %.

Après une baisse observée au 3^e trimestre 2021 (– 0,1 %), le secteur de la construction repart à la hausse ce trimestre avec un gain de 200 emplois (+ 0,2 %, contre + 0,4 % en France). Ce secteur comptabilise ainsi 112 700 salariés fin 2021, soit une hausse de 3,7 % depuis fin 2019. Dynamique dans quatre départements (de + 0,1 % dans la Somme à + 0,5 % dans le Pas-de-Calais), la construction recule toutefois dans l’Oise pour le 2^e trimestre consécutif (– 0,7 %).

L’emploi industriel augmente de nouveau (+ 0,1 % au 4^e trimestre 2021, contre – 1,0 % en France) et gagne ainsi 300 emplois. L’industrie emploie 281 300 salariés fin 2021, en recul de 1,7 % par rapport au niveau d’avant-crise. Ce trimestre, la croissance est portée principalement par le secteur agroalimentaire (+ 1,0 %) et celui de la fabrication d’autres produits industriels (+ 0,1 %). L’emploi diminue dans les autres secteurs industriels, notamment dans le secteur des matériels de transport (– 0,7 %).

Au 4ᵉ trimestre 2021, en lien avec la hausse de l’emploi salarié et en particulier de l’intérim, le taux de chômage en Hauts-de-France diminue de 0,7 point (– 0,6 point au niveau national). Cette baisse fait suite à une augmentation de 0,2 point lors du trimestre précédent, tandis qu’il était stable au niveau national. Le taux de chômage s’établit désormais à 8,9 % (contre 7,4 % en France), soit le taux le plus élevé de France métropolitaine, juste devant l’Occitanie avec 8,8 %. Par rapport à fin 2019, il recule de 1,2 point dans les Hauts-de-France (– 0,8 point au niveau national).

Ce trimestre, le chômage diminue fortement dans tous les départements de la région : – 0,5 point dans le Nord (9,4 %), – 0,6 point dans l’Aisne (10,8 %), – 0,7 point dans l’Oise (7,4 %) et – 1,0 point dans la Somme (8,5 %). C’est le Pas-de-Calais (8,3 %) qui enregistre la baisse du taux de chômage la plus élevée (– 1,1 point). Par rapport à fin 2019, le chômage est orienté à la baisse dans tous les départements. Ainsi, il a diminué de 0,7 point dans l’Aisne et l’Oise, de 1,0 point dans la Somme et de 1,3 point dans le Nord. Le Pas-de-Calais connaît l’évolution la plus favorable avec – 1,6 point.

Localement, le chômage recule le plus ce trimestre dans les zones d’emploi du bassin minier et quelques zones voisines, en particulier dans celles de Lens (– 1,2 point) et Douai (– 1,1 point), mais aussi dans celles de Béthune, Saint-Omer et Cambrai (– 1,0 point) (figure 4). À l’opposé, la diminution reste contenue dans les zones de Soissons et de Château-Thierry (– 0,4 point).

En niveau, les zones d’emploi de Maubeuge et Valenciennes conservent les taux de chômage les plus élevés de la région (respectivement 12,2 % et 12,0 %), tandis que les zones d’emploi d’Arras (6,0 %) et de Berck (6,2 %) demeurent les mieux loties.

Au 4^e trimestre 2021, les Hauts-de-France comptent en moyenne 544 010 demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégories A, B ou C. La diminution de leur effectif s’accélère, avec 4,0 % d’inscrits en moins (– 22 860 personnes). Cette évolution est proche de celle observée au niveau national sur la même période (– 3,8 %).

La baisse du nombre de demandeurs d’emploi de catégories ABC s’accentue dans l’ensemble des départements des Hauts-de-France. C’est dans l’Oise que le recul est le plus important (– 4,4 %). Le Nord, la Somme et le Pas-de-Calais connaissent des évolutions assez proches, avec des baisses respectives de 4,2 %, 4,1 % et 4,0 %. L’Aisne affiche une baisse légèrement moindre, avec seulement – 3,0 % d’inscrits.

La région dénombre 321 720 demandeurs d’emploi tenus de rechercher un emploi et sans activité (catégorie A), soit un recul de 6,8 % par rapport au trimestre précédent, supérieur à celui observé au niveau national (6,2 % de moins).

En Hauts-de-France, le nombre de demandeurs d’emploi de catégories ABC inscrits depuis moins d’un an se réduit de 3,3 % par rapport au 3^e trimestre 2021, une évolution similaire à la moyenne métropolitaine. La baisse de la demande d’emploi de longue durée se confirme pour le 3^e trimestre consécutif avec – 4,7 % (– 4,3 % au niveau national). Dans la région, il y a désormais moins de 275 000 demandeurs d’emploi de longue durée, le plus bas niveau observé depuis début 2015. La part des demandeurs d’emploi de longue durée évolue peu ce trimestre, avec – 0,3 point par rapport au trimestre précédent. Ils représentent désormais 50,5 % des demandeurs d’emploi contre 49,3 % en France métropolitaine.

Dans la région, la baisse du nombre de demandeurs d’emploi de catégories ABC est plus marquée chez les hommes que chez les femmes (– 4,6 % contre – 3,5 %). En outre, le marché du travail favorable profite surtout aux plus jeunes. Ainsi, le nombre de demandeurs d’emploi âgés de moins de 25 ans diminue de 5,3 % ce trimestre. Cette baisse est la 6^e de suite pour cette tranche d’âge. L’embellie bénéficie également aux plus âgés (– 4,3 % d’inscrits chez les 25-49 ans et – 2,5 % chez les 50 ans et plus).

Au cours de l’année 2021, 31 200 logements ont été autorisés à la construction dans les Hauts-de-France, soit 3,6 % de plus en glissement du cumul annuel sur un trimestre (+ 0,4 % en France hors Mayotte) (figure 5). Le nombre de logements autorisés à la construction est en baisse dans le Nord et la Somme, de respectivement 6,6 % et 8,3 %. À l’inverse, il augmente dans l’Aisne (+ 9,5 %), le Pas-de-Calais (+ 17 %) et l’Oise (+ 21 %).

Comme les logements autorisés, les logements commencés sont également en hausse en décembre 2021 dans les Hauts-de-France : 24 900 logements en un an, soit 7,2 % de plus en glissement du cumul annuel sur un trimestre, contre + 1,5 % au niveau national. Le nombre de logements commencés est en forte hausse dans tous les départements sauf dans le Nord, où il baisse de 1,9 %. Il augmente le plus fortement dans la Somme (+ 37 %), puis dans le Pas-de-Calais et l’Oise (+ 14 %).

Au 4^e trimestre 2021, la surface de plancher des locaux autorisés à la construction diminue de 1,1 % dans la région par rapport au trimestre précédent (+ 2,2 % en France). Cette surface augmente fortement de 16 % dans l’Aisne, tandis qu’elle stagne ou diminue dans les autres départements, en particulier dans la Somme (– 12 %).

Par ailleurs, la surface de plancher des locaux commencés au cours des 12 derniers mois augmente de 14 % dans les Hauts-de-France, contre une baisse de 0,6 % au niveau national. Cela est notamment dû à la forte hausse observée dans l’Oise (surface 2,7 fois plus élevée) où se construisent de vastes entrepôts. Cette surface diminue dans le Pas-de-Calais (– 14 %) et augmente plus modérément dans les autres départements.

Au cours du dernier trimestre de l’année 2021, l’hôtellerie des Hauts-de-France enregistre 2 millions de nuitées. Grâce à un doublement de la fréquentation par rapport au même trimestre de 2020, l’activité des hôtels se rapproche fortement de son niveau d’avant-crise (– 8 % de nuitées par rapport à 2019, après – 16 % au 3^e trimestre). Toutefois, ce rattrapage est légèrement freiné en fin d’année par la dégradation de la situation sanitaire (– 9 % en décembre contre – 7 % en octobre). Au final, le rebond régional est proche de celui de France de province (– 7 % de nuitées par rapport au dernier trimestre de 2019), alors que l’Île-de-France contribue au retard plus important de France métropolitaine (– 12 %).

Dans la région, si les nuitées résidentes ont quasiment retrouvé leur volume de 2019 (– 2 % par rapport au 4^e trimestre 2019), les nuitées non résidentes restent encore en net retrait (– 33 %). Comme partout en France, les Britanniques tardent à revenir (– 49 %). Les touristes belges et néerlandais délaissent encore la région (respectivement – 27 % et – 20 %), alors qu’en moyenne, en France métropolitaine, ils sont plus présents qu’en 2019 (+ 0,7 % et + 15 %).

Au niveau départemental, ce sont les hôtels de l’Oise qui profitent le plus de cette amélioration (– 3,6 % de nuitées par rapport à 2019), suivis de ceux du Pas-de-Calais (– 5,3 %). L’hôtellerie du Nord, de l’Aisne et de la Somme (– 9,7 %, – 11 % et – 12 %) éprouve plus de difficultés.

Après un net repli aux 2^e et 3^e trimestres, les créations d’entreprises diminuent légèrement au 4^e trimestre 2021, avec 16 200 entreprises créées dans les Hauts-de-France, soit une baisse de 0,2 % par rapport au trimestre précédent, contre une hausse de 1,9 % au niveau national (figure 6). Cette baisse est uniquement portée par les créations hors micro-entreprises (– 1,3 %, contre + 0,6 % au niveau national), les micro-entrepreneurs étant quant à eux plus nombreux (+ 0,4 %, contre + 2,8 % au niveau national). En cumul annuel, 67 300 entreprises ont été créées dans les Hauts-de-France, soit 0,4 % de moins qu’au 3^e trimestre 2021. Les hausses dans l’Aisne (+ 2,0 %), l’Oise (+ 0,3 %) et le Pas-de-Calais (+ 0,2 %) ne permettent pas de compenser les baisses observées dans le Nord (– 1,4 %) et la Somme (– 0,8 %).

Après une baisse quasi continue depuis début 2019, le nombre de défaillances d’entreprises est en hausse dans la région : 2 000 défaillances en un an, soit 5,7 % de plus que le volume observé au trimestre précédent (contre + 0,1 % en France). Le nombre de défaillances diminue encore ce trimestre dans la Somme (– 10 %) et se stabilise dans le Pas-de-Calais (– 0,2 %). En revanche, il augmente dans les autres départements, notamment dans l’Aisne (+ 14 %).