Insee Flash Bretagne ·
Avril 2021 · n° 71
400 naissances de moins et 500 décès de plus en Bretagne en 2020
En 2020, 31 000 enfants sont nés en Bretagne et 35 700 personnes y sont décédées. Par rapport à 2019, les naissances baissent de nouveau (– 400) alors que les décès sont en hausse (+ 500).
Comparativement à l’ensemble du pays, la diminution des naissances dans la région est de moindre ampleur. La Bretagne est également la région de France métropolitaine avec le plus faible excédent de mortalité et ainsi parmi celles dans lesquelles les impacts démographiques pendant la crise sanitaire de la Covid-19 sont les moins importants.
Au 1er janvier 2021, la population bretonne est estimée à 3 371 200 personnes, soit une hausse de 12 600 habitants en un an (figure 1). Cette croissance de la population de 0,4 % sur l’année 2020 est supérieure à celle observée au niveau national (+ 0,2 %). Sur cette période, le nombre d’habitants continue de progresser fortement en Ille-et-Vilaine (+ 8 900). Il augmente également dans le Morbihan (+ 2 800) et le Finistère (+ 1 100) alors qu’il diminue faiblement dans les Côtes-d’Armor (– 200).
Toutefois, le solde naturel, différence entre le nombre de naissances et de décès, se creuse encore davantage par rapport aux années précédentes : 4 700 décès de plus que de naissances en 2020 contre 3 900 en 2019. Seul le solde naturel de l’Ille-et-Vilaine reste positif (+ 2 800).
tableauFigure 1 – Données démographiques sur les départements bretons
Côtes-d'Armor | Finistère | Ille-et-Vilaine | Morbihan | Bretagne | France métropolitaine | ||
---|---|---|---|---|---|---|---|
Population au 1er janvier | 2021 (p) | 599 118 | 914 301 | 1 094 636 | 763 103 | 3 371 158 | 65 235 843 |
2020 (p) | 599 271 | 913 187 | 1 085 753 | 760 313 | 3 358 524 | 65 123 843 | |
Naissances | 2020 | 5 088 | 7 894 | 11 560 | 6 486 | 31 028 | 696 075 |
2019 | 5 132 | 7 975 | 11 639 | 6 661 | 31 407 | 712 206 | |
Décès | 2020 | 7 709 | 10 533 | 8 738 | 8 759 | 35 739 | 652 897 |
2019 | 7 723 | 10 229 | 8 633 | 8 701 | 35 286 | 597 138 | |
Solde naturel | 2020 | -2 621 | -2 639 | 2 822 | -2 273 | -4 711 | 43 178 |
2019 | -2 591 | -2 254 | 3 006 | -2 040 | -3 879 | 115 068 | |
Espérance de vie des femmes | 2020 (p) | 85,0 | 84,8 | 86,2 | 85,3 | 85,4 | 85,3 |
Espérance de vie des hommes | 2020 (p) | 77,9 | 78,1 | 80,4 | 78,5 | 78,8 | 79,2 |
- (p) : données provisoires
- Source : Insee, recensement de la population, estimations annuelles de population, statistiques de l’état civil.
Moins de naissances, surtout en décembre
En 2020, 31 000 enfants sont nés de mères domiciliées en Bretagne, soit 400 de moins qu’en 2019. Cette baisse des naissances est importante dans le Morbihan (– 200) mais s’observe également dans les trois autres départements bretons. Ce repli de 1,2 % est toutefois moins prononcé qu’en France métropolitaine (– 2,3 %).
En décembre 2020, 2 500 naissances ont été comptabilisées dans la région contre 2 640 lors du même mois en 2019, soit une baisse de 5,2 %, la plus importante observée lors des dix dernières années. L’impact de la crise sanitaire survenue à partir du mois de mars sur les naissances de décembre apparaît toutefois moindre en Bretagne qu’au niveau national (– 7,0 %).
Sur l’ensemble de l’année, la diminution du nombre de naissances par rapport à l’année précédente s’explique d’abord par une baisse de 1,1 % du nombre de femmes âgées de 25 à 39 ans qui, à elles seules, donnent naissance à 85 % des nouveaux-nés. Parallèlement, le nombre moyen d’enfants par femme a légèrement reculé (1,77 en 2020 contre 1,78 en 2019).
Une hausse des décès nettement plus faible en Bretagne
En 2020, 35 700 personnes domiciliées en Bretagne sont décédées, soit 500 de plus qu’en 2019. Cette augmentation du nombre de décès de 1,3 % entre 2019 et 2020 en Bretagne est la plus faible des régions françaises (figure 2). Sur cette même période, le nombre de décès en France métropolitaine a augmenté de 55 800, soit une hausse de 9,3 %.
tableauFigure 2 – Évolution du nombre de décès entre 2019 et 2020 par région
Île-de-France | 19,52 |
---|---|
Auvergne-Rhône-Alpes | 14,86 |
Grand Est | 13,78 |
Bourgogne-Franche Comté | 11,45 |
Hauts-de-France | 10,66 |
France métropolitaine | 9,34 |
Provence-Alpes-Côte d’Azur | 8,06 |
Corse | 5,63 |
Centre-Val de Loire | 5,58 |
Normandie | 5,49 |
Occitanie | 4,67 |
Pays de la Loire | 4,08 |
Nouvelle-Aquitaine | 2,15 |
Bretagne | 1,28 |
- Source : Insee, statistiques de l’état civil.
graphiqueFigure 2 – Évolution du nombre de décès entre 2019 et 2020 par région

- Source : Insee, statistiques de l’état civil.
En Bretagne, l’augmentation la plus forte s’observe dans le Finistère (+ 3,0 %). La hausse est moindre dans le Morbihan et l’Ille-et-Vilaine tandis que le nombre de décès baisse légèrement dans les Côtes-d’Armor.
Sur l’ensemble de la région, cette augmentation de 1,3 % des décès en 2020 est semblable à celle observée en moyenne sur les dix dernières années, en rapport avec le vieillissement de la population.
Bien que les conséquences de l’épidémie de Covid-19 aient été limitées en Bretagne sur l’ensemble de l’année, un impact important sur la saisonnalité des décès a pu être mesuré (figure 3). Début 2020, la mortalité s’est avérée plus faible qu’en 2019, en raison notamment de l’épisode de grippe plus court et moins intense (110 décès contre 490 en 2019). Puis en mars-avril, une hausse de 5,4 % des décès a été enregistrée en Bretagne, en particulier dans les départements du Morbihan (+ 6,9 %) et de l’Ille-et-Vilaine (+ 6,3 %). Ces excédents de mortalité restent toutefois bien inférieurs à ceux observés dans l’ensemble du pays (+ 28 %). Selon l’enquête Epicov, 3,1 % des Bretons avaient eu des contacts avec le virus au mois de mai 2020, contre 4,5 % de la population nationale.
Entre mai et août, la mortalité a diminué par rapport à 2019, sauf dans le Finistère. Ce recul peut s’expliquer par les décès prématurés de personnes fragiles causés par la Covid-19 sur la période de mars-avril. Dans le Finistère, le nombre de décès a fortement augmenté au mois d’août (+ 19 %), en lien probable avec des épisodes de forte chaleur. De septembre à décembre, un surcroît de mortalité de 3,8 % a été observé par rapport à 2019, en particulier en Ille-et-Vilaine (+ 4,8 %).
tableauFigure 3 – Évolution du nombre de décès entre 2019 et 2020 en Bretagne par département et par période
Janvier – Février | Mars – Avril | Mai – Août | Septembre – Décembre | |
---|---|---|---|---|
Côtes-d’Armor | -0,8 | 3,5 | -5,3 | 3,2 |
Finistère | -2,6 | 4,8 | 4,9 | 3,6 |
Ille-et-Vilaine | -4,4 | 6,3 | -1,9 | 4,8 |
Morbihan | -1,7 | 6,9 | -4,2 | 3,4 |
Bretagne | -2,4 | 5,4 | -1,3 | 3,8 |
- Lecture : dans le Morbihan, sur la période mars-avril, il y a eu 6,9 % de décès en plus en 2020 par rapport à 2019.
- Source : Insee, statistiques de l’état civil.
graphiqueFigure 3 – Évolution du nombre de décès entre 2019 et 2020 en Bretagne par département et par période

- Lecture : dans le Morbihan, sur la période mars-avril, il y a eu 6,9 % de décès en plus en 2020 par rapport à 2019.
- Source : Insee, statistiques de l’état civil.
La Covid-19 interrompt la hausse tendancielle de l’espérance de vie
En Bretagne, l’espérance de vie à la naissance des femmes et des hommes, calculée à partir des dernières données de mortalité disponibles, se stabilise en 2020. Elle est de 85,4 ans pour les femmes et de 78,8 ans pour les hommes.
En cette année marquée par la crise sanitaire, la Bretagne est la seule région de France métropolitaine où l’espérance de vie ne diminue pas. Les taux de mortalité par âge calculés en 2020 sont très proches de ceux observés en 2019. Au niveau hexagonal, l’espérance de vie recule de 0,3 an pour les femmes et de 0,6 an pour les hommes. L’espérance de vie des Bretonnes devient ainsi légèrement supérieure à celle de l’ensemble des femmes vivant en France métropolitaine (85,3 ans). En revanche, l’espérance de vie des Bretons reste inférieure de 0,4 an (79,2 ans en France métropolitaine).
Au niveau des départements bretons, l’espérance de vie la plus élevée s’observe en Ille-et-Vilaine. En particulier, celle des Bretilliennes est même la plus élevée de France derrière celle des habitantes du Maine-et-Loire. A contrario, le Finistère est le seul département breton où l’espérance de vie a baissé en 2020, de 0,2 an pour les hommes comme pour les femmes.
Sources
Les statistiques de l’état civil sur les naissances et les décès sont issues d’une exploitation des informations transmises par les mairies à l’Insee. Les naissances et les décès sont comptabilisés au lieu de domicile respectivement de la mère et du défunt (événements dits domiciliés).
Le recensement de la population sert de base aux estimations annuelles de population. Pour les années 2019 et suivantes, les estimations de population sont provisoires : la population du recensement 2018 est actualisée grâce à des estimations du solde naturel et du solde migratoire apparent et d’un ajustement. Cet ajustement a été introduit pour tenir compte de la rénovation du questionnaire en 2018. Une explication détaillée est disponible ici.
Définitions
L’espérance de vie à la naissance est égale à la durée de vie moyenne d’une génération fictive qui connaîtrait tout au long de son existence les conditions de mortalité par âge de l’année considérée.
Taux de mortalité par âge : nombre de décès chez les personnes d’une classe d’âge une année donnée rapporté à la population totale moyenne dans l’année de cette classe d’âge.
Source : Santé publique France - Bulletin de Santé Publique - Octobre 2020
Source : DREES - Études et résultats n° 1167 - Octobre 2020
Source : INED - Population et sociétés n° 587 - Mars 2021
Pour en savoir plus
« 2020 : une hausse des décès inédite depuis 70 ans », Sylvie Le Minez, Valérie Roux (Insee) – Dans : Insee Première, n° 1847 (2021, mars)
« Avec la pandémie de Covid-19, nette baisse de l’espérance de vie et chute du nombre de mariages », Sylvain Papon, Catherine Beaumel (Insee) – Dans : Insee Première, n° 1846 (2021, mars)
« La fécondité baisse moins dans les grandes métropoles », Fabienne Daguet (Insee) – Dans : Insee Première, n° 1838 (2021, fév.)
« Bilan démographique 2019 en Bretagne : légère baisse des naissances et des décès », Muriel Cazenave, Jean-Marc Lardoux (Insee) – Dans : Insee Analyses Bretagne, n° 96 (2020, oct.)
« Avec un excédent de mortalité de 2 % entre début mars et mi-avril, la Bretagne est une des régions les moins touchées », Jean-Marc Lardoux (Insee) – Dans : Insee Analyses Bretagne, n° 93 (2020, juin)