Bilan démographique 2019 en Bretagne : légère baisse des naissances et des décès

Au 1^er janvier 2020, la population de la Bretagne est estimée à 3 340 400 habitants (figure 1). Au cours de l’année 2019, elle a augmenté de 6 700 habitants, soit une hausse de 0,2 %. La croissance de la population bretonne se poursuit ainsi au même rythme que l’année précédente.

La Bretagne reste la 9^e région la plus peuplée de France. La progression de la population concerne plus particulièrement l’Ille-et-Vilaine (+ 7 200), puis le Morbihan (+ 1 300). Au contraire, la population diminue dans le Finistère (– 800) et les Côtes-d’Armor (– 1 100). Avec 1 082 100 habitants, l’Ille-et-Vilaine devient le 20^e département le plus peuplé de France, devançant les Alpes-Maritimes. Le Finistère, le Morbihan et les Côtes-d’Armor occupent respectivement les 24^e, 30^e et 42^e rangs nationaux.

En 2019, le solde naturel, différence entre les nombres de naissances et de décès, est déficitaire pour la cinquième année consécutive en Bretagne (figure 2). Il se stabilise cependant en s’établissant à – 3 900, après – 3 800 en 2018. L’augmentation de la population bretonne est donc tirée par le seul solde migratoire.

L’Ille-et-Vilaine se distingue également en étant le seul département breton à afficher un solde naturel excédentaire (+ 3 000). À l’inverse, cet indicateur est négatif dans le Morbihan (– 2 000) et surtout dans les Côtes-d’Armor (– 2 600). Enfin, le Finistère présente une légère amélioration de son solde naturel (– 2 300 après – 2 600 en 2018). Dans ce département, les intercommunalités autour de Brest et Quimper présentent un solde naturel toujours excédentaire en 2019 alors que celles plus éloignées de ces deux grandes villes comptabilisaient déjà plus de décès que de naissances en 2010 (figure 3).

En 2019, moins d’un tiers des intercommunalités bretonnes ont un solde naturel positif, comparé à 60 % en 2010. Le déficit naturel continue de se creuser dans le Centre Bretagne et atteint désormais les intercommunalités longeant les littoraux costarmoricain et morbihanais, à l’exception toutefois de la communauté de communes de Blavet Bellevue Océan.

En 2019, 31 400 bébés sont nés en Bretagne, soit 300 de moins qu’en 2018. Cette baisse de 0,9 % est légèrement supérieure à celle enregistrée au niveau national (– 0,8 %). Par département, le nombre de naissances reste stable en Ille-et-Vilaine et dans le Morbihan. Il diminue dans le Finistère (– 1,5 %) et encore plus nettement dans les Côtes-d’Armor (– 3,4 %).

En Bretagne, le nombre de naissances baisse chaque année depuis 2008, année lors de laquelle 37 700 bébés sont nés dans la région. Sur les dix dernières années, le recul atteint ainsi 15 % au niveau régional et même 22 % dans les Côtes-d’Armor. Le nombre de naissances dépend à la fois du nombre de femmes en âge de procréer et de leur fécondité.

La baisse de l’effectif de femmes en âge d’avoir des enfants est la principale cause du recul du nombre de nouveaux-nés : elle est en effet à l’origine d’une diminution de 250 naissances (figure 4). En 2019, 667 000 femmes âgées de 15 à 49 ans résident en Bretagne, soit 2 400 de moins en un an. Plus particulièrement, la classe d’âge 25-29 ans a perdu 1 400 mères potentielles, soit 1,8 % de ses effectifs. Le mouvement de baisse des effectifs féminins d’âge fécond s’observe depuis quinze ans dans les Côtes-d’Armor, le Finistère et le Morbihan alors que l’Ille-et-Vilaine est moins concernée.

Parallèlement, l’indicateur conjoncturel de fécondité se maintient dans la région à 1,79 enfant par femme (1,80 en 2018). Comme observé au niveau national, cette stabilisation intervient après plusieurs années de forte baisse. Le recul a été toutefois plus marqué en Bretagne : alors qu’en 2012 la fécondité bretonne était légèrement supérieure à la moyenne française (2,00 enfants par femme contre 1,99), elle est bien inférieure en 2019 à la moyenne nationale (1,84).

Les Côtes-d’Armor sont toujours le département connaissant la plus forte fécondité en Bretagne (1,93), au contraire du Finistère et de l’Ille-et-Vilaine (1,75). Le Morbihan est le seul département où la fécondité rebondit en 2019 (1,86 après 1,83 en 2018).

L’âge moyen à la maternité, 30,9 ans, reste également stable. Il varie de 30,4 ans dans les Côtes-d’Armor à 31,1 ans en Ille-et-Vilaine. Si l’âge moyen à la maternité est semblable à celui enregistré en France, le calendrier des naissances est différent. Ainsi, la fécondité des Bretonnes est plus élevée entre 25 et 34 ans (1,22 enfant par femme contre 1,17 au niveau national) alors qu’elle est plus faible que pour l’ensemble des Françaises avant 25 ans et à partir de 35 ans.

En Bretagne, 71 % des enfants naissent hors mariage, ce qui constitue la plus forte proportion parmi les régions de France métropolitaine. Cette part atteint 75 % dans les Côtes-d’Armor, qui se placent dans les tout premiers départements métropolitains sur ce critère.

En 2019, 35 300 personnes sont décédées en Bretagne, soit 200 de moins qu’en 2018. Cette baisse de 0,7 % du nombre de décès va à l’encontre de la tendance observée au niveau national (+ 0,5 %), tout comme de celle des dernières années dans la région. Toutefois, la situation est contrastée selon les départements : les décès poursuivent leur hausse dans les Côtes-d’Armor (+ 1,8 %) et le Morbihan (+ 2,1 %), tandis que leur nombre baisse en Ille-et-Vilaine (– 1,5 %) et plus encore dans le Finistère (– 4,0 %).

La baisse des décès s’explique par une diminution des taux de mortalité par âge. Sans cette diminution, près de 1 200 décès supplémentaires auraient pu être constatés (figure 5). En particulier, l’épidémie de grippe, plus courte qu’habituellement et d’intensité modérée, a entraîné un surcroît de 490 décès contre 915 en 2018. Sans ces facteurs, du seul fait de l’arrivée des générations nombreuses du baby-boom à des âges de forte mortalité, les décès auraient plutôt augmenté.

L’espérance de vie reprend sa progression en Bretagne après une année en repli. À sa naissance, un garçon peut ainsi espérer vivre en moyenne jusqu’à 78,7 ans et une fille jusqu’à 85,2 ans. Comparé à la France métropolitaine, l’écart reste toutefois inchangé avec des espérances de vie dans la région inférieures de 1,2 an pour les hommes et de 0,5 an pour les femmes. La progression la plus sensible s’observe dans le Finistère. Ainsi, en dix ans, les hommes ont gagné 2,5 ans d’espérance de vie et les femmes 1,4 an dans ce département, contre respectivement 2,1 et 1,2 ans pour l’ensemble de la région. L’Ille-et-Vilaine est toujours le seul département breton dans lequel les habitants connaissent une espérance de vie supérieure à la moyenne nationale.

La structure de la population bretonne évolue entre autres sous les effets conjugués d’une faible natalité, d’une augmentation de l’espérance de vie et d’un retour dans la région de populations plutôt plus âgées que la moyenne, notamment des retraités.

En 2019, l’âge moyen de la population atteint 42,7 ans en Bretagne, soit 1,3 an de plus qu’en France métropolitaine. Cet écart a légèrement augmenté ces dernières années puisqu’il était de 1,0 an en 2010. Toutefois, la Bretagne se situe toujours dans le milieu du classement des régions sur ce critère de l’âge moyen de la population car l’Île-de-France, très peuplée, a une moyenne d’âge (38,1 ans) bien plus jeune que toutes les régions de province.

Les écarts entre les départements bretons se sont également accrus. Au sein de la région, les Costarmoricains sont les plus âgés en moyenne (45,0 ans), tandis que les Bretilliens sont les plus jeunes (39,7 ans). Le Morbihan, en raison notamment de l’installation plus fréquente de retraités, est le département où le vieillissement de la population s’est le plus accéléré pendant la dernière décennie (44,3 ans en 2019 contre 41,5 ans en 2009).

Les personnes âgées de 60 ans ou plus représentent 29,5 % de la population en Bretagne, à comparer à 26,9 % en France métropolitaine. Cet écart devrait être amené à augmenter dans les années futures. En effet, la comparaison des pyramides des âges (figure 6) montre une surreprésentation des personnes âgées de 55 à 70 ans dans la région. Au contraire, les jeunes adultes âgés de 20 à 34 ans sont sous-représentés, en lien avec le déficit migratoire observé dans la région à ces âges-là. La Bretagne est même la région métropolitaine qui compte la plus faible proportion de personnes de 25 à 34 ans (10,2 % contre 11,6 % en moyenne nationale). La proportion d’enfants de moins de 15 ans est également moindre dans la région (16,9 % contre 17,6 %).

En 2018, 10 770 mariages ont été célébrés en Bretagne, soit une centaine de plus qu’en 2017. Parmi les couples qui se sont mariés en Bretagne, 11,2 % n’habitent pas dans la région. Pour la moitié d’entre eux, ce sont des résidents franciliens. À l’inverse, 4,3 % des couples qui habitent en Bretagne choisissent de se marier dans une autre région. Cette propension à célébrer leur mariage dans un autre lieu que celui de leur résidence principale reflète l’attachement des mariés à leur région d’origine. La loi exige en effet que les mariés possèdent un lien durable avec la commune de mariage : il peut s’agir le plus souvent de la commune de résidence d’au moins un des parents.

En Bretagne, au moment du mariage, les femmes ont en moyenne 37,1 ans et les hommes 39,4 ans. Ces âges moyens sont supérieurs à ceux des nouveaux époux au niveau national (respectivement 36,1 et 38,6 ans). Dans un mariage sur quatre, l’un au moins des deux futurs conjoints a déjà été marié. Parmi les premiers mariages, c’est-à-dire ceux unissant deux personnes jamais mariées précédemment, les nouveaux époux ont déjà un ou plusieurs enfants en commun dans quatre cas sur dix.