Insee Flash Ile-de-France ·
Avril 2021 · n° 56L’Île‑de‑France en 2020 : une hausse des décès inédite, une baisse des naissances
qui s'accentue Bilan démographique
Au 1er janvier 2021, l’Île‑de‑France compte environ 12,3 millions d’habitants. En 2020, le nombre de naissances a davantage diminué que les années précédentes, tandis que le nombre de décès a fortement augmenté. L’excédent naturel de l’Île‑de‑France reste toutefois le plus important des régions de France métropolitaine et demeure le moteur de la croissance démographique francilienne. En 2020, 33 000 mariages ont été célébrés, en net recul par rapport à 2019. En raison de la pandémie, l’espérance de vie des Franciliennes recule à la neuvième place au niveau national.
- 12,3 millions d'habitants au 1er janvier 2021
- Le solde naturel, seul moteur de la croissance francilienne
- Un net recul des naissances en 2020
- L’indicateur de fécondité de nouveau en baisse
- Fort excès de décès lié à la pandémie et chute de l’espérance de vie
- Une forte chute des mariages due au contexte sanitaire
12,3 millions d'habitants au 1er janvier 2021
Au 1er janvier 2021, la population de l’Île‑de‑France est estimée à 12 324 300 habitants. Au cours de l’année 2020, la population a augmenté de 32 700 habitants, soit un rythme de 0,3 % très légèrement inférieur à celui entre 2017 et 2020 mais légèrement moins soutenu qu’entre 2011 et 2017 (+ 0,4 %) (figure 1).
tableauFigure 1 – Données démographiques concernant l’Île‑de‑France (par département) et la France métropolitaine
Population | Naissances | Décès | Indicateur conjoncturel de fécondité des femmes de 15 à 49 ans en 2020 | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Estimation au 1ᵉʳ janvier 2021 | Évolution annuelle moyenne 2017‑2021 (en %) | Évolution annuelle moyenne 2011‑2017 (en %) | En 2020 | Évolution 2019‑2020 (en %) | En 2020 | Évolution 2019‑2020 (en %) | ||
Paris | 2 142 400 | - 0,5 | - 0,5 | 26 200 | - 4,3 | 16 400 | 18,5 | 1,51 |
Hauts-de-Seine | 1 633 100 | 0,4 | 0,3 | 21 500 | - 3,5 | 11 800 | 18,0 | 1,73 |
Seine-Saint-Denis | 1 669 300 | 0,7 | 1,0 | 27 600 | - 3,0 | 11 100 | 24,2 | 2,23 |
Val-de-Marne | 1 418 600 | 0,5 | 0,7 | 19 600 | - 4,0 | 10 400 | 19,1 | 1,90 |
Seine-et-Marne | 1 432 500 | 0,5 | 0,8 | 18 200 | - 1,9 | 10 900 | 17,4 | 1,96 |
Yvelines | 1 452 900 | 0,3 | 0,3 | 18 100 | - 2,1 | 11 100 | 18,3 | 2,05 |
Essonne | 1 315 500 | 0,4 | 0,9 | 18 400 | - 0,7 | 9 700 | 20,5 | 2,15 |
Val-d’Oise | 1 260 000 | 0,6 | 0,7 | 19 000 | - 3,7 | 9 200 | 21,4 | 2,21 |
Île‑de‑France | 12 324 300 | 0,3 | 0,4 | 168 600 | - 3,0 | 90 600 | 19,5 | 1,89 |
France métropolitaine | 65 235 800 | 0,2 | 0,3 | 696 100 | - 1,9 | 652 900 | 9,1 | 1,80 |
- Lecture : la population de l’Île‑de‑France est estimée à 12 324 300 habitants au 1ᵉʳ janvier 2021.
- Sources : Insee, estimations de population et statistiques de l'état civil réalisées fin février 2021.
Le solde naturel, seul moteur de la croissance francilienne
Au cours de l’année 2020, la population progresse dans toute la région sauf à Paris (- 11 700 habitants) qui perd régulièrement des habitants depuis 2012. C’est en Seine-Saint-Denis que la hausse de la population est la plus forte (+ 11 500 habitants). La population francilienne a augmenté uniquement sous l’effet de l’excédent naturel (+ 78 000), le solde migratoire restant déficitaire.
Un net recul des naissances en 2020
En 2020, 168 600 bébés sont nés en Île‑de‑France, soit 5 300 de moins qu’en 2019 (- 3,0 %). La baisse est plus forte en toute fin d’année. Ce recul des naissances est plus prononcé qu’en France métropolitaine (- 1,9 %). Avec la région Grand Est, l’Île‑de‑France est la deuxième région où la baisse des naissances a été la plus prononcée, derrière la Corse (- 5,8 %). Cette baisse s’observait également les années précédentes mais à un rythme moins important qu’en 2020 (- 0,8 % par an en moyenne de 2015 à 2019) (figure 2).
Le nombre de naissances dépend à la fois du nombre de femmes en âge de procréer et de leur fécondité. La population féminine de 20 à 40 ans, âges où les femmes sont les plus fécondes, diminue peu depuis 2015. Le recul du nombre de naissances ces dernières années s’explique donc principalement par la baisse de la fécondité. L’âge moyen des mères à la naissance reste le plus élevé des régions de France métropolitaine : il atteint 32 ans contre 31,1 ans pour l’ensemble des régions.
tableauFigure 2 – Évolution du nombre de naissances, de décès et du solde naturel depuis 1990 en Île‑de‑France
Naissances | Décès | Solde naturel | |
---|---|---|---|
1990 | 168 228 | 78 146 | 90 082 |
1991 | 169 443 | 78 870 | 90 573 |
1992 | 166 119 | 77 958 | 88 161 |
1993 | 161 772 | 78 595 | 83 177 |
1994 | 160 554 | 76 557 | 83 997 |
1995 | 163 008 | 77 573 | 85 435 |
1996 | 163 662 | 77 466 | 86 196 |
1997 | 162 011 | 74 783 | 87 228 |
1998 | 164 920 | 74 787 | 90 133 |
1999 | 167 295 | 74 745 | 92 550 |
2000 | 174 175 | 73 568 | 100 607 |
2001 | 172 996 | 73 695 | 99 301 |
2002 | 173 524 | 73 239 | 100 285 |
2003 | 173 511 | 77 918 | 95 593 |
2004 | 175 282 | 68 457 | 106 825 |
2005 | 176 521 | 70 501 | 106 020 |
2006 | 182 758 | 69 072 | 113 686 |
2007 | 179 264 | 69 082 | 110 182 |
2008 | 180 668 | 70 340 | 110 328 |
2009 | 181 557 | 70 502 | 111 055 |
2010 | 184 525 | 71 258 | 113 267 |
2011 | 182 284 | 70 873 | 111 411 |
2012 | 181 229 | 72 529 | 108 700 |
2013 | 180 271 | 72 113 | 108 158 |
2014 | 182 719 | 70 506 | 112 213 |
2015 | 179 762 | 74 539 | 105 223 |
2016 | 177 983 | 74 621 | 103 362 |
2017 | 175 799 | 75 562 | 100 237 |
2018 | 174 439 | 75 571 | 98 868 |
2019 | 173 893 | 75 788 | 98 105 |
2020 | 168 636 | 90 583 | 78 053 |
- Lecture : en 2020, 168 600 naissances et 90 600 décès ont eu lieu en Île‑de‑France. Le solde naturel, différence entre les deux, s’établit à 78 000 environ.
- Source : Insee, statistiques de l'état civil réalisées fin février 2021.
graphiqueFigure 2 – Évolution du nombre de naissances, de décès et du solde naturel depuis 1990 en Île‑de‑France
L’indicateur de fécondité de nouveau en baisse
En 2020, l’indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) s’établit à 1,89 enfant par femme après 1,93 en 2019. Il se situe au-dessous du seuil de renouvellement des générations (2,10). L’indicateur de fécondité diminue depuis dix ans même si la baisse s’était atténuée en 2019. Il était d’environ 2 enfants par femme entre 2010 et 2015. Malgré cette baisse, l’ICF en Île‑de‑France reste plus élevé qu’en France métropolitaine (1,80), plaçant toujours la région parmi les régions les plus fécondes.
Au sein de la région, les différences entre départements se maintiennent. À Paris, l’ICF est de 1,51 (un des plus bas de France métropolitaine devant la Lozère) contre 2,23 en Seine-Saint-Denis (département le plus fécond avec le Val-d’Oise). Ces écarts reflètent la structure socio-démographique de chaque territoire. Dans la capitale, un ménage sur deux est composé d’une seule personne alors qu’en Seine-Saint-Denis, comme en grande couronne, un ménage sur six est une famille de trois enfants ou plus.
Fort excès de décès lié à la pandémie et chute de l’espérance de vie
En 2020, 90 600 personnes sont décédées en Île‑de‑France : c’est 14 800 de plus qu’en 2019, soit une hausse de 20 %. La région capitale est la région de France métropolitaine la plus touchée par ce surcroît de mortalité. La hausse relative des décès liée à l’épidémie de Covid-19 est plus de trois fois plus importante que celle liée à la grippe en 2015 (+ 4 000 personnes, soit + 5,7 % par rapport à 2014). C’est en Seine-Saint-Denis, dans le Val-d’Oise et dans l’Essonne que le surcroît de mortalité a été le plus élevé en 2020 (respectivement + 24 %, + 21 % et + 21 %).
En 2020, en Île‑de‑France, l’espérance de vie à la naissance est désormais de 84,7 ans pour les femmes et de 79,6 ans pour les hommes. Les femmes ont perdu 1,4 an d’espérance de vie par rapport à 2019 et les hommes 1,7 an. Cette baisse est quatre fois plus importante qu’en 2015 (- 0,3 an pour les femmes comme pour les hommes) où la grippe hivernale avait été très meurtrière. Elle est également plus forte qu’au niveau national (- 0,3 an pour les femmes, - 0,6 an pour les hommes).
L’épidémie ayant fortement impacté l’Île‑de‑France, l’espérance de vie de ses habitants n’est plus parmi les plus longues de France métropolitaine : elle passe de la troisième à la neuvième place pour les femmes et de la première à la sixième place pour les hommes.
Une forte chute des mariages due au contexte sanitaire
En 2020, les Franciliens ont été moins nombreux à se marier : 33 300 mariages ont été célébrés (22 % de ceux de France métropolitaine), soit 13 000 de moins qu’en 2019 (- 28 %). Cela s’explique par l’interdiction des célébrations de mariage durant le confinement du printemps suivie d’une autorisation mais avec limitation stricte du nombre d’invités. Cette baisse est toutefois légèrement moins forte qu’en France métropolitaine (- 31 %). L’Île‑de‑France est la deuxième région où la baisse est la moins forte, derrière Provence-Alpes-Côte d’Azur (- 26 %).
Sources
Les données proviennent des statistiques d’état civil. Pour 2020, il s’agit de données provisoires issues de données arrêtées fin février.
Définitions
Le solde naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d’une période. Lorsque le solde naturel est positif, on parle d’excédent naturel ; lorsqu’il est négatif, on parle de déficit naturel.
Le solde migratoire est la différence entre le nombre de personnes qui sont entrées sur le territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours d’une période.
L’indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) mesure le nombre d’enfants qu’aurait une femme tout au long de sa vie, si les taux de fécondité observés à chaque âge l’année considérée demeuraient inchangés.
L’espérance de vie à la naissance représente la durée de vie moyenne d’une génération fictive qui connaîtrait tout au long de son existence les conditions de mortalité par âge de l’année considérée.
Pour en savoir plus
Bayardin V., Moreau E., Mosny E., Roger S., « Une hausse de 20 % des décès en Île‑de‑France en 2020 », Insee Analyses Île‑de‑France n° 132, avril 2021.
Beaumel C., Papon S., « Bilan démographique 2020 révisé - Avec la pandémie de Covid-19, nette baisse de l’espérance de vie et chute du nombre de mariages », Insee Première n° 1846, mars 2021.
Bayardin V., Jabot D., « Démographie de l’Île‑de‑France en 2019 - L’excédent naturel reste le plus important des régions métropolitaines », Insee Flash Île‑de‑France n° 54, janvier 2021.
Allard T., Bayardin V., Mosny E., « L’Île‑de‑France, région la plus touchée par le surcroît de mortalité pendant le confinement », Insee Analyses Île‑de‑France n° 118, juin 2020.