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Insee Conjoncture Réunion · Juillet 2021 · n° 17
Insee Conjoncture RéunionBilan économique 2020 - La Réunion L’activité économique recule nettement, mais le pouvoir d’achat résiste

En 2020, la crise sanitaire de la Covid-19 et les mesures de restrictions mises en œuvre visant à limiter la progression de l’épidémie - confinement, motifs impérieux, etc.  - ont bouleversé l’économie réunionnaise. Le recul de l’activité est net à La Réunion : le PIB baisse en volume de 4,2 % en 2020 après une croissance de 2,2 % en 2019. Cette chute est néanmoins deux fois moins forte qu’au niveau national (- 7,9 %). À La Réunion, le recul du PIB résulte de la conjugaison d’une nette baisse de la consommation des ménages et de celle des administrations publiques, d’un investissement en berne et d’une chute sans précédent des dépenses touristiques. Malgré ce contexte économique défavorable, le pouvoir d’achat des ménages progresse de 2,3 %.

En 2020, l’emploi salarié augmente de 2 % : le secteur privé est le principal moteur de cette croissance avec 4 700 emplois créés (+ 2,6 %). L’emploi salarié privé est préservé par les dispositifs d’activité partielle, limitant la perte de revenus des ménages. Si les salaires versés sur le territoire reculent de 1,2 % en 2020, cette baisse est en partie compensée par les indemnités de chômage partiel. Ainsi, fortement mobilisées dans le cadre des mesures d’urgence économiques et sociales pendant la crise sanitaire, les prestations sociales sont très dynamiques et soutiennent le revenu des ménages.

Insee Conjoncture Réunion
No 17
Paru le :Paru le08/07/2021

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2020 publiés par l'Insee.
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Emploi - L’emploi salarié retrouve sa dynamique fin 2020 Bilan économique 2020

Anne Jonzo (Insee)

En 2020, l’emploi salarié augmente de 2 % à La Réunion, soit une création nette de 5 300 emplois en un an (- 1,1 % au niveau national). Le secteur privé est le principal moteur de cette croissance avec 4 700 emplois créés (+ 2,6 %). Dans le secteur public, 700 emplois sont créés, grâce notamment aux contrats aidés. Secteurs les plus touchés par la crise sanitaire, les transports et l’hébergement-restauration perdent chacun 200 emplois en 2020. Les autres secteurs résistent mieux, notamment les services aux ménages et aux entreprises (+ 1 000 emplois chacun). Offrant une flexibilité aux entreprises dans une période incertaine, l’emploi intérimaire continue de croître (+ 400). De même, l’emploi dans la construction reste particulièrement dynamique (+ 900).

Insee Conjoncture Réunion

No 17

Paru le :08/07/2021

Épargnée d’un deuxième confinement contrairement à l’Hexagone, La Réunion est l’une des rares régions à créer de l’emploi en 2020 (figure 1). Au total, 5 300 emplois salariés sont créés sur l’année, soit + 2 % par rapport à fin 2019 contre - 1,1 % au niveau national (figure 2).

En effet, les créations d’emploi au 2e semestre ont compensé les pertes d’emploi consécutives au confinement du 17 mars au 10 mai. Les entrées en contrat d’apprentissage ont notamment fortement augmenté en 2020, grâce à l’aide exceptionnelle de l’État dans le cadre du dispositif « un jeune une solution » du Plan de relance. Les différentes mesures du plan Petrel, spécifique à La Réunion, ont pu également contribuer à la hausse des embauches par les entreprises.

La dynamique de l’emploi salarié est toutefois moins forte que l’année passée : 11 700 emplois avaient été créés entre fin 2018 et fin 2019, soit + 4,6 % en un an, la croissance la plus forte des régions françaises.

Fin 2020, 269 000 salarié·es travaillent à La Réunion, secteurs privé et public confondus.

Figure 1Évolution régionale de l'emploi salarié totalFrance hors Mayotte : - 1,1 %

Glissement annuel 2020-2019 (en %)
Évolution régionale de l'emploi salarié total (Glissement annuel 2020-2019 (en %))
Zonage Valeur
Île-de-France -1,7
Centre - Val de Loire -1,3
Bourgogne-Franche-Comté -1,5
Normandie -1,0
Hauts-de-France -0,6
Grand Est -1,2
Pays de la Loire -0,6
Bretagne -0,3
Nouvelle-Aquitaine -0,6
Occitanie -1,0
Auvergne-Rhône-Alpes -1,7
Provence-Alpes-Côte d'Azur -0,8
Corse 1,1
Guadeloupe -0,5
Martinique -0,4
Guyane 1,5
La Réunion 2,0
  • Notes : données CVS en fin de trimestre (données provisoires pour le dernier trimestre).
  • Champ : emploi salarié total.
  • Source : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 1Évolution régionale de l'emploi salarié totalFrance hors Mayotte : - 1,1 %

  • Notes : données CVS en fin de trimestre (données provisoires pour le dernier trimestre).
  • Champ : emploi salarié total.
  • Source : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 2Évolution de l'emploi salarié

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi salarié (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Emploi salarié total - La Réunion Emploi salarié total - France hors Mayotte Emploi salarié privé - La Réunion Emploi salarié privé - France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2010 100 100 100 100
1ᵉʳ trim. 2011 100,3 100,2 101,1 100,3
2ᵉ trim. 2011 100,8 100,3 100,9 100,4
3ᵉ trim. 2011 102,1 100,2 102,7 100,4
4ᵉ trim. 2011 103,3 100,3 103,3 100,4
1ᵉʳ trim. 2012 103,2 100,3 103,2 100,4
2ᵉ trim. 2012 104 100,3 103,8 100,3
3ᵉ trim. 2012 103,3 100,1 103,4 100,1
4ᵉ trim. 2012 103,4 100 103,5 99,9
1ᵉʳ trim. 2013 102,6 100 102,2 99,9
2ᵉ trim. 2013 103,9 99,9 103,3 99,7
3ᵉ trim. 2013 104,7 100,1 103,9 99,8
4ᵉ trim. 2013 106,5 100,4 104,7 99,9
1ᵉʳ trim. 2014 107,6 100,4 105,8 99,9
2ᵉ trim. 2014 107,7 100,4 105,9 99,9
3ᵉ trim. 2014 108,4 100,3 107 99,8
4ᵉ trim. 2014 109,8 100,4 107,7 99,8
1ᵉʳ trim. 2015 111 100,4 108,5 99,8
2ᵉ trim. 2015 110,9 100,6 108,2 100
3ᵉ trim. 2015 111,3 100,7 108,9 100,1
4ᵉ trim. 2015 112,3 100,9 110 100,3
1ᵉʳ trim. 2016 112,7 101,1 110,5 100,5
2ᵉ trim. 2016 113,3 101,3 111 100,8
3ᵉ trim. 2016 113,3 101,6 111,2 101,2
4ᵉ trim. 2016 113,5 101,7 111,8 101,3
1ᵉʳ trim. 2017 114,3 102,1 113 101,8
2ᵉ trim. 2017 114,8 102,4 113,3 102,2
3ᵉ trim. 2017 114,5 102,7 113,1 102,6
4ᵉ trim. 2017 114,9 103,1 113,9 103,2
1ᵉʳ trim. 2018 114 103,2 113,8 103,3
2ᵉ trim. 2018 112,9 103,3 112,9 103,5
3ᵉ trim. 2018 112,9 103,4 113 103,7
4ᵉ trim. 2018 112,5 103,7 112,2 104,1
1ᵉʳ trim. 2019 114,7 104,1 115 104,6
2ᵉ trim. 2019 115,3 104,3 115,8 104,8
3ᵉ trim. 2019 116,5 104,5 117,8 105
4ᵉ trim. 2019 117,8 104,9 118,9 105,5
1ᵉʳ trim. 2020 117 102,9 117,9 102,9
2ᵉ trim. 2020 116,4 102 117,5 102,2
3ᵉ trim. 2020 118,6 103,8 120,4 104
4ᵉ trim. 2020 120,2 103,7 122,1 103,8
  • Notes : données CVS en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 2Évolution de l'emploi salarié

  • Notes : données CVS en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

En fin d’année 2020, l’activité économique semble ainsi revenue à une situation presque habituelle à La Réunion. Fin 2020, les embauches sont supérieures de 7 % par rapport à la même période en 2019. Au niveau national, avec le deuxième confinement du 30 octobre au 10 novembre, les embauches diminuent de 27 % sur la même période. Fin décembre 2020, seuls 1,4 % des salariés réunionnais sont en activité partielle, soit quatre fois moins qu’au niveau national.

En avril 2020, au milieu du confinement, l’activité partielle a concerné jusqu’à 37 % des salariés, avant de chuter après la levée du confinement (figure 3). Ces dispositifs d’activité partielle permettent de préserver les emplois, en indemnisant les salariés dont le nombre d’heures rémunérées par les entreprises baisse à cause d’une activité inhabituellement restreinte. En janvier 2021, le volume d’heures rémunérées par les entreprises réunionnaises est supérieur de 3 % à celui observé un an auparavant, alors qu’il baisse de 7 % au niveau national.

Figure 3Activité partielle : nombre de salariés concernés par une demande d'indemnisation

nombre de salariés
Activité partielle : nombre de salariés concernés par une demande d'indemnisation (nombre de salariés)
La Réunion
mars 2020 70 465
avril 2020 84 115
mai 2020 61 345
juin 2020 18 290
juil. 2020 10 055
août 2020 7 035
sept. 2020 7 075
oct. 2020 5 615
nov. 2020 5 775
déc. 2020 5 235
  • Note : données mensuelles brutes, provisoires pendant un an.
  • Source : ASP-DGEFP-Dares - Extraction du SI APART du 19 avril 2021.

Figure 3Activité partielle : nombre de salariés concernés par une demande d'indemnisation

  • Note : données mensuelles brutes, provisoires pendant un an.
  • Source : ASP-DGEFP-Dares - Extraction du SI APART du 19 avril 2021.

Une dynamique de l’emploi portée par le secteur privé

La dynamique de l’emploi du second semestre 2020 est portée par le secteur privé : entre fin 2019 et fin 2020, 4 700 emplois y sont créés (+ 2,6 %).

Cependant, sur un an, les secteurs des transports et de l’hébergement-restauration ont perdu chacun 200 emplois, en raison de la forte baisse de touristes (figure 4). Dans l’hébergement-restauration, en décembre 2020, 9 % des salariés sont en activité partielle, soit six fois plus que la moyenne. De plus, les embauches y sont inférieures de 32 % au 4e trimestre 2020 par rapport à fin 2019 (contre + 7 % pour l’ensemble des secteurs).

Figure 4Emploi salarié total par secteur d'activité - La Réunion

en %
Emploi salarié total par secteur d'activité - La Réunion (en %)
Secteur d'activité Emploi au 31/12/2020 (milliers) Glissement annuel Glissement annuel moyen 2019/2014 ¹
La Réunion La Réunion France hors Mayotte La Réunion France hors Mayotte
Agriculture 3,0 -0,3 0,1 3,3 1,6
Industrie 18,2 1,5 -1,8 1,2 -0,2
Industrie agro-alimentaire 7,1 1,7 -0,3 1,9 1,0
Énergie, eau, déchets, cokéfaction et raffinage 4,2 1,8 -0,3 2,3 -0,1
Biens d'équipement 0,7 -5,6 -2,6 2,2 -0,7
Matériels de transport 0,1 0,0 -2,9 -0,2 -0,5
Autres branches industrielles 6,2 1,8 -2,3 -0,2 -0,6
Construction 15,6 6,3 2,2 2,5 0,8
Tertiaire marchand 120,2 2,0 -2,6 1,8 1,7
Commerce 34,6 0,5 -1,0 1,8 0,8
Transports 12,4 -1,7 -0,8 1,5 0,9
Hébergement - restauration 9,9 -1,9 -11,2 7,7 2,6
Information - communication 3,9 1,1 -0,5 -0,7 2,5
Services financiers 6,4 3,1 -1,1 1,7 0,6
Services immobiliers 2,0 1,4 -1,8 0,3 1,2
Services aux entreprises hors intérim 24,1 4,2 -1,1 2,4 2,5
Intérim 4,8 9,6 -5,3 7,8 6,9
Services aux ménages 22,2 4,5 -4,9 -1,1 -0,2
Tertiaire non marchand 112,0 1,6 0,8 0,9 0,1
Total 269,0 2,0 -1,1 1,4 0,9
  • Notes : données CVS en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • ¹ : glissement annuel qu'aurait connu l'emploi salarié total du secteur, si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Les autres secteurs ont plutôt bien résisté à la crise sanitaire, avec un dernier trimestre favorable. Parmi les plus épargnés, les services aux ménages (essentiellement des associations) et aux entreprises (notamment dans les domaines du nettoyage et de l’entretien) créent chacun 1 000 emplois en un an, en plus des emplois en intérim. Le commerce a pu lui aussi rebondir et crée 200 emplois sur l’année. Dans ce secteur, l’emploi est stimulé par l’ouverture au 4e trimestre d’un vaste centre commercial à Sainte-Marie et d’une nouvelle grande surface de bricolage au Port.

Dans la construction, 900 emplois sont créés sur un an, hors intérim (figure 5). Ce secteur a particulièrement bien résisté au premier confinement en ayant moins recours à l’intérim qu’à l’habitude, ainsi qu’en plaçant largement ses salariés en activité partielle ou en arrêt de travail. Fin mars, 63 % des salariés de la construction étaient concernés par l’activité partielle, 46 % fin avril, 22 % mi-mai à la sortie du confinement. Fin décembre, en revanche, il ne reste que très peu de salariés à être en activité partielle.

L’emploi industriel hors intérim dépasse également son niveau d’avant-crise avec 300 emplois créés en un an.

Figure 5Évolutions trimestrielles de l'emploi salarié total par grand secteur d'activité - La Réunion

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolutions trimestrielles de l'emploi salarié total par grand secteur d'activité - La Réunion (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Construction Industrie Tertiaire marchand hors intérim Tertiaire non marchand
4ᵉ trim. 2010 100 100 100 100
1ᵉʳ trim. 2011 99,5 99,1 101,3 99,1
2ᵉ trim. 2011 100,8 97,9 101 100,7
3ᵉ trim. 2011 102,9 101,2 102,5 101,6
4ᵉ trim. 2011 102,6 100,7 102,9 103,8
1ᵉʳ trim. 2012 103,3 101,3 102,7 104
2ᵉ trim. 2012 100,8 101,3 103,4 105,1
3ᵉ trim. 2012 99,6 101,6 102,8 104,3
4ᵉ trim. 2012 98 101,8 103,3 104,7
1ᵉʳ trim. 2013 94,8 101,8 102 104,8
2ᵉ trim. 2013 93,8 102,3 103 106,5
3ᵉ trim. 2013 91,2 102,6 103,8 107,9
4ᵉ trim. 2013 91,4 102,2 104,5 111,5
1ᵉʳ trim. 2014 93,1 102 105,2 112,5
2ᵉ trim. 2014 93,2 102 104,7 112,8
3ᵉ trim. 2014 93,1 106,1 105,8 113,1
4ᵉ trim. 2014 92 104,6 107,3 115,3
1ᵉʳ trim. 2015 95,9 106,2 107,6 117,2
2ᵉ trim. 2015 94,6 105,7 107,2 117,8
3ᵉ trim. 2015 96,8 106,7 107,9 117,6
4ᵉ trim. 2015 97,5 106,7 109,1 118,5
1ᵉʳ trim. 2016 98,2 107,6 109,9 118,6
2ᵉ trim. 2016 99,4 107,3 110,6 119,8
3ᵉ trim. 2016 99,5 107,6 110,3 119,5
4ᵉ trim. 2016 98,8 108,8 110,8 119,1
1ᵉʳ trim. 2017 98 108,3 111,8 119,4
2ᵉ trim. 2017 98,1 108,7 111,8 120,2
3ᵉ trim. 2017 97,2 108,7 111,4 119,9
4ᵉ trim. 2017 97,5 109,1 111,9 119,8
1ᵉʳ trim. 2018 98,3 109,4 111,6 117,6
2ᵉ trim. 2018 98,5 110,5 109,8 116,5
3ᵉ trim. 2018 98,9 111 109,6 116,3
4ᵉ trim. 2018 99,1 110 109,2 116,8
1ᵉʳ trim. 2019 102,5 109,6 111,9 118,3
2ᵉ trim. 2019 104 110,7 112,3 118,9
3ᵉ trim. 2019 104,7 112,1 114,7 118,8
4ᵉ trim. 2019 104,1 111,3 116,2 120,4
1ᵉʳ trim. 2020 104,8 112,9 115,5 120,6
2ᵉ trim. 2020 104,9 111,3 114,3 119,5
3ᵉ trim. 2020 108,3 111,7 116,8 120,9
4ᵉ trim. 2020 110,7 112,9 118,2 122,3
  • Notes : données CVS en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 5Évolutions trimestrielles de l'emploi salarié total par grand secteur d'activité - La Réunion

  • Notes : données CVS en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Après une chute inédite, l’emploi intérimaire augmente trois trimestres consécutifs

Dans l’ensemble des secteurs (industrie, construction, services), les entreprises réalisent des ajustements de court terme en ayant recours à l’intérim. Après la chute inédite fin mars au moment du premier confinement, l’emploi intérimaire avait retrouvé à la fin du 3e trimestre son niveau de fin 2019 (figure 6). Il continue d’augmenter au 4e trimestre, signe que les entreprises privilégient des embauches sous contrat court plutôt qu’à durée indéterminée pour faire face à un surcroît d’activité dans la période d’incertitude liée à la crise sanitaire. Sur un an, l’intérim augmente de 400 emplois.

Figure 6Évolution trimestrielle de l'emploi intérimaire

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution trimestrielle de l'emploi intérimaire (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
La Réunion France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2010 100 100
1ᵉʳ trim. 2011 114,1 101,1
2ᵉ trim. 2011 112 101,5
3ᵉ trim. 2011 115,8 100,1
4ᵉ trim. 2011 123,4 99,4
1ᵉʳ trim. 2012 107,2 95
2ᵉ trim. 2012 115 92
3ᵉ trim. 2012 110,6 88
4ᵉ trim. 2012 89,3 85,4
1ᵉʳ trim. 2013 86,2 88,2
2ᵉ trim. 2013 104,4 87,2
3ᵉ trim. 2013 117,8 89,8
4ᵉ trim. 2013 120,6 90,3
1ᵉʳ trim. 2014 150,7 89,3
2ᵉ trim. 2014 166,1 91,2
3ᵉ trim. 2014 158,3 88,9
4ᵉ trim. 2014 149 90,1
1ᵉʳ trim. 2015 133,1 89,8
2ᵉ trim. 2015 134,8 93,4
3ᵉ trim. 2015 125,8 97
4ᵉ trim. 2015 136,1 99,6
1ᵉʳ trim. 2016 119,4 99,3
2ᵉ trim. 2016 97,5 102,2
3ᵉ trim. 2016 126,7 105,5
4ᵉ trim. 2016 129,9 110,8
1ᵉʳ trim. 2017 159,8 115,4
2ᵉ trim. 2017 171,7 120,3
3ᵉ trim. 2017 177,2 124,3
4ᵉ trim. 2017 203,6 130,8
1ᵉʳ trim. 2018 214 129,6
2ᵉ trim. 2018 218,6 127,8
3ᵉ trim. 2018 224,3 127,8
4ᵉ trim. 2018 192,6 126,5
1ᵉʳ trim. 2019 203,8 127,4
2ᵉ trim. 2019 207,7 126,9
3ᵉ trim. 2019 215,6 126,5
4ᵉ trim. 2019 216,7 126
1ᵉʳ trim. 2020 143,6 75,2
2ᵉ trim. 2020 185,9 92,5
3ᵉ trim. 2020 229 113,5
4ᵉ trim. 2020 237,6 119,3
  • Notes : données CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi intérimaire en fin de trimestre.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 6Évolution trimestrielle de l'emploi intérimaire

  • Notes : données CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi intérimaire en fin de trimestre.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

L’emploi public se maintient

Fin 2020, à La Réunion, 87 300 personnes travaillent dans le secteur public. Entre mi-2016 et mi-2018, les emplois dans le secteur public avaient fortement diminué, en lien avec la réduction de moitié du nombre de contrats aidés. Mi-2018, l’emploi public renouait avec la croissance. Le confinement du 17 mars au 10 mai 2020 a freiné cette hausse de l’emploi en limitant le renouvellement des contrats à durée limitée, notamment des contrats aidés. À la sortie du confinement, l’emploi public retrouve sa dynamique : fin 2020, il dépasse de 700 son niveau d’avant-crise (soit + 0,8 % par rapport à fin 2019), grâce notamment aux 450 contrats aidés « Parcours emploi compétence » (PEC) supplémentaires par rapport à fin 2019. Ce sont 10 700 personnes qui bénéficient de ces contrats fin 2020.

Fin 2020, 112 000 salariés travaillent dans les services non marchands, soit 1 800 emplois de plus en un an, essentiellement dans les secteurs de la santé et du social. Les services non marchands incluent toutes les activités d’enseignement, d’administration publique, de santé, ou d’action sociale. Si 80 % d’entre elles concernent le secteur public, elles peuvent également être exercées dans le privé : activités de soutien scolaire, enseignement de la conduite, médecin, actions auprès des personnes âgées ou en situation de handicap, etc.

Avertissement

À partir des résultats du premier trimestre 2018, le champ des estimations trimestrielles d'emploi (ETE) localisées, réalisées en partenariat avec l'Acoss et les Urssaf (champ hors intérim) ainsi que la Dares (sur l'intérim), s’est étendu. En 2017, les ETE publiées au niveau localisé (région et département) portaient seulement sur les salariés du secteur marchand - hors agriculture et activité des particuliers employeurs - en France métropolitaine. Depuis 2018, le champ des ETE localisées comprend les départements d’outre-mer (hors Mayotte) et l’ensemble de l’emploi salarié, donc y compris les salariés de la fonction publique, de l’agriculture et de l’ensemble des particuliers employeurs.

De plus, une distinction des emplois « privé » et « public », établie à partir de la catégorie juridique des employeurs, est disponible au niveau régional. Les niveaux de l’emploi « privé » publiés par les Urssaf et par l’Insee diffèrent du fait d’écarts de champ et de concept, et de légères différences peuvent exister sur les taux d’évolution.

Parallèlement, l'introduction de la déclaration sociale nominative (DSN) en remplacement du bordereau récapitulatif de cotisations (BRC) peut entraîner des révisions accrues sur les données, en particulier durant la phase de montée en charge de la DSN.

Publication rédigée par :Anne Jonzo (Insee)

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Pour comprendre

Les estimations trimestrielles de l'emploi salarié sont élaborées à partir de différentes sources :

  • les déclarations de cotisations sociales des établissements faites aux Unions de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations familiales (Urssaf) et Caisses générales de sécurité sociale (CGSS), soit sous forme de bordereaux récapitulatifs de cotisations (BRC), soit de déclarations sociales nominatives (DSN) ;
  • les fichiers de paie pour les personnels de la fonction publique d’État ;
  • les déclarations de cotisations sociales collectées par la mutualité sociale agricole (MSA) ;
  • les déclarations d’emploi des particuliers employeurs provenant de trois formalités administratives : déclaration nominative simplifiée (DNS), chèque emploi service universel (Cesu) et prestation d’accueil du jeune enfant (Paje) ;
  • les déclarations mensuelles des entreprises de travail temporaire (ETT) adressées à Pôle emploi, auxquelles se sont progressivement substituées les déclarations sociales nominatives (DSN) à compter de mi-2016.

Les estimations trimestrielles d’emploi sont susceptibles d’être révisées chaque trimestre.

Définitions

Emploi salarié :

Les salariés sont les personnes qui travaillent, aux termes d’un contrat, pour une autre entité résidente en échange d’un salaire ou d’une rétribution équivalente, avec un lien de subordination.

Estimations d'emploi localisées / ESTEL / Estel :

Le concept central d'Estel est une synthèse ascendante des sources administratives utilisées avec prise en compte de la multi-activité. Estel mesure l'emploi selon un concept « BIT répertorié ».

Intérim / Travail temporaire / Travail intérimaire :

L' intérim (ou travail intérimaire ou travail temporaire) consiste à mettre à disposition provisoire d’entreprises clientes, des salariés qui, en fonction d'une rémunération convenue, sont embauchés et rémunérés à cet effet par l'entreprise de travail temporaire.

Correction des variations saisonnières / CVS / Désaisonnalisation :

La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l’effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.

Nomenclature d'activités française / NAF :

La nomenclature des activités économiques en vigueur en France depuis le 1er janvier 2008 est la nomenclature d'activités française (NAF rév. 2). La NAF a la même structure que de la nomenclature d'activités de la Communauté européenne (NACE rév. 2) mais elle comporte un niveau supplémentaire, spécifique à la France, celui des sous-classes.

La NAF rév. 2 comporte cinq niveaux comprenant respectivement : 21, 88, 272, 615 et 732 postes.

La NAF rév. 2 s'est substituée à la NAF rév. 1 datant de 2003 (entrée en vigueur au 1er janvier 2003). La NAF rév. 1 comporte cinq niveaux ayant respectivement 17, 31, 62, 224, et 712 postes .

La NAF rév. 1 avait succédé à la NAF qui était en vigueur depuis le 1er janvier 1993.

Chômage partiel :

Lorsqu'une entreprise réduit son activité au-dessous de l'horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son activité et qu'elle n'entend pas rompre les contrats de travail qui la lient à ses salariés, elle peut avoir recours au chômage partiel.

Emploi (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

Une personne en emploi au sens du Bureau International du Travail (BIT) est une personne de 15 ans ou plus ayant effectué au moins une heure de travail rémunéré au cours d’une semaine donnée ou absente de son emploi sous certaines conditions de motif (congés annuels, maladie, maternité,etc.) et de durée.

Services aux entreprises :

les services aux entreprises correspondent aux activités scientifiques et techniques, qui regroupent les activités juridiques, comptables, de gestion, d’architecture, d'ingénierie, de contrôle et d'analyses techniques, ainsi qu’aux activités de services administratifs et de soutien, qui regroupent les activités liées à l’emploi (hors intérim), aux agences de voyage, aux activités de location et à la sécurité.

Services aux ménages :

les services aux ménages sont majoritairement composés des activités des organisations associatives. Ils comportent également les activités d’arts et spectacles, des activités récréatives et d’autres services personnels.