Des revenus d’activité bien plus dispersés pour les non-salariés que pour les salariés
En 2017, un actif perçoit en moyenne 22 930 euros par an de ses activités professionnelles salariées ou non salariées. Ce revenu d’activité est stable en euros constants après trois années consécutives de hausse.
Les non-salariés ont un revenu supérieur de 66 % en moyenne à celui des salariés du secteur privé ; ils sont davantage présents parmi les hauts comme parmi les bas revenus.
Les femmes gagnent en moyenne 25 % de moins que les hommes. Les différentes activités professionnelles peuvent être cumulées ; dans ce cas, l’activité non salariée constitue le plus souvent un complément de revenus. En revanche, lorsque l’activité non salariée est l’activité principale, elle représente en moyenne 80 % des revenus.
- Un actif perçoit en moyenne 22 930 euros de ses activités professionnelles en 2017
- Le temps de travail sur l’année est un facteur important de disparité
- Le revenu d’activité est plus dispersé parmi les plus jeunes et les moins diplômés
- Les écarts femmes-hommes dépendent du niveau de revenu et de la nature de l’employeur
- Les non-salariés davantage présents parmi les plus hauts et plus bas revenus, reflet d’une plus grande diversité des situations professionnelles
- Le revenu d’activité est stable en 2017
Un actif perçoit en moyenne 22 930 euros de ses activités professionnelles en 2017
En 2017, le revenu d’activité s’établit en moyenne à 22 930 euros par an (figure 1). Cette moyenne varie selon le statut (salarié ou non) et, pour les salariés, selon que leur employeur relève du secteur public ou du privé. Ainsi, les individus qui tirent la majorité de leurs revenus d’une activité non salariée (les « non-salariés »), perçoivent en moyenne un revenu supérieur de 66 % à ceux dont la majorité des revenus provient d’une activité salariée dans le secteur privé (les « salariés du privé »), et de 52 % à celui des personnes principalement salariées de la fonction publique (les « salariés de la fonction publique »). Cet écart est en partie dû au fait que les revenus d’activité des indépendants couvrent souvent des dépenses liées à leur activité professionnelle (définitions).
Par ailleurs, les femmes gagnent en moyenne 25 % de moins que les hommes. Le revenu d’activité augmente avec l’âge jusqu’à 60 ans : celui des 55-59 ans est ainsi en moyenne 3,8 fois supérieur à celui des moins de 25 ans. Il croît aussi avec le niveau de diplôme : les diplômés de niveau Bac+3 ou plus gagnent 2,3 fois plus que les actifs n’ayant pas le Bac.
tableauFigure 1 - Revenu d’activité moyen en 2017
Ensemble | 22 930 |
---|---|
Femmes | 19 590 |
Hommes | 26 050 |
Moins de 25 ans | 7 790 |
De 25 à 39 ans | 20 560 |
De 40 à 49 ans | 27 320 |
De 50 à 54 ans | 28 700 |
De 55 à 59 ans | 29 340 |
60 ans ou plus | 26 440 |
Diplôme inférieur au baccalauréat | 17 750 |
Bac à Bac+2 | 23 710 |
Bac+3 ou plus | 39 960 |
Non-salariés | 35 660 |
Salariés du secteur privé | 21 460 |
Salariés de la fonction publique | 23 400 |
- Note : les statistiques par tranche d’âge sont calculées sur un sous-échantillon du panel afin d’assurer la représentativité des différentes générations.
- Lecture : en 2017, les femmes gagnent, en moyenne, 19 590 euros.
- Champ : France hors Mayotte, ensemble des salariés (hors salariés agricoles, apprentis, stagiaires et salariés des particuliers employeurs) et ensemble des non-salariés (hors non-salariés agricoles, taxés d’office et micro-entrepreneurs économiquement inactifs).
- Source : Insee, Panel tous actifs.
graphiqueFigure 1 - Revenu d’activité moyen en 2017

- Note : les statistiques par tranche d’âge sont calculées sur un sous-échantillon du panel afin d’assurer la représentativité des différentes générations.
- Lecture : en 2017, les femmes gagnent, en moyenne, 19 590 euros.
- Champ : France hors Mayotte, ensemble des salariés (hors salariés agricoles, apprentis, stagiaires et salariés des particuliers employeurs) et ensemble des non-salariés (hors non-salariés agricoles, taxés d’office et micro-entrepreneurs économiquement inactifs).
- Source : Insee, Panel tous actifs.
Le temps de travail sur l’année est un facteur important de disparité
Le revenu d’activité dépend du niveau de revenu par unité de travail et du volume de travail réalisé au cours de l’année. Faute d’information directe sur le volume de travail des non-salariés, la décomposition du revenu selon ces dimensions n’est toutefois possible que pour les salaires. Presque un tiers de l’écart de revenu salarial moyen entre femmes et hommes s’explique notamment par des différences de volume de travail (privé et public confondus). La croissance des revenus d’activité avec l’âge traduit l’expérience professionnelle, mais reflète aussi des inégalités de recours au temps partiel et de temps de travail dans l’année : l’insertion des plus jeunes sur le marché du travail se fait souvent en cours d’année, avec parfois des allers-retours entre emploi et chômage et des périodes courtes d’emploi. De même, les départs en retraite en cours d’année ainsi que le maintien partiel d’activités professionnelles cumulées avec la retraite expliquent que les personnes de 60 ans ou plus ont des revenus d’activité plus faibles que les actifs de 55-59 ans.
Le revenu d’activité est plus dispersé parmi les plus jeunes et les moins diplômés
Un actif sur dix gagne moins de 2 700 euros par an (1ᵉʳ décile, D1) et un sur dix plus de 41 570 euros (9ᵉ décile, D9 ; figure 2). Les mieux rémunérés perçoivent donc au moins 15 fois plus que les moins rémunérés (rapport interdécile D9/D1). La dispersion diminue fortement avec l’âge. Le rapport interdécile (D9/D1) est le plus faible parmi les 50-54 ans (8) et, à l’inverse, le plus fort parmi les 15-24 ans (28). En effet, les périodes très courtes d’emploi ou les emplois à temps partiel (notamment les emplois étudiants) sont plus fréquents chez les jeunes actifs.
Le revenu d’activité est également davantage hétérogène parmi les moins diplômés, mais uniquement dans la moitié basse de l’échelle des revenus d’activité (rapport D5/D1). Ce constat est inverse pour les actifs les plus diplômés : les disparités de revenus sont plus fortes dans la moitié haute de l’échelle (rapport D9/D5).
tableauFigure 2a - Distribution du revenu d’activité en 2017
1ᵉʳ décile (D1) | Médiane (D5) | 9ᵉ décile (D9) | |
---|---|---|---|
Ensemble | 2 700 | 19 360 | 41 570 |
Femmes | 2 330 | 17 680 | 35 860 |
Hommes | 3 180 | 21 060 | 47 280 |
Moins de 25 ans | 640 | 5 250 | 18 200 |
De 25 à 39 ans | 4 020 | 19 070 | 35 550 |
De 40 à 49 ans | 6 290 | 22 540 | 47 350 |
De 50 à 54 ans | 6 680 | 22 930 | 50 400 |
De 55 à 59 ans | 6 160 | 23 240 | 51 770 |
60 ans ou plus | 1 190 | 17 300 | 55 930 |
Diplôme inférieur au baccalauréat | 3 070 | 17 510 | 30 180 |
Bac à Bac+2 | 6 620 | 21 630 | 39 690 |
Bac+3 ou plus | 11 220 | 31 150 | 70 220 |
Non-salariés | 1 510 | 19 010 | 82 850 |
Salariés du secteur privé | 2 520 | 18 360 | 39 820 |
Salariés de la fonction publique | 4 990 | 22 220 | 38 840 |
- Note : les statistiques par tranche d’âge sont calculées sur un sous-échantillon du panel afin d’assurer la représentativité des différentes générations.
- Lecture : en 2017, 10 % des femmes perçoivent un revenu d’activité inférieur à 2 330 euros (D1), 50 % perçoivent un revenu d’activité inférieur à 17 680 euros (D5) et 10 % perçoivent un revenu d’activité supérieur à 35 860 euros (D9).
- Champ : France hors Mayotte, ensemble des salariés (hors salariés agricoles, apprentis, stagiaires et salariés des particuliers employeurs) et ensemble des non-salariés (hors non-salariés agricoles, taxés d’office et micro-entrepreneurs économiquement inactifs).
- Source : Insee, Panel tous actifs.
graphiqueFigure 2a - Distribution du revenu d’activité en 2017

- Note : les statistiques par tranche d’âge sont calculées sur un sous-échantillon du panel afin d’assurer la représentativité des différentes générations.
- Lecture : en 2017, 10 % des femmes perçoivent un revenu d’activité inférieur à 2 330 euros (D1), 50 % perçoivent un revenu d’activité inférieur à 17 680 euros (D5) et 10 % perçoivent un revenu d’activité supérieur à 35 860 euros (D9).
- Champ : France hors Mayotte, ensemble des salariés (hors salariés agricoles, apprentis, stagiaires et salariés des particuliers employeurs) et ensemble des non-salariés (hors non-salariés agricoles, taxés d’office et micro-entrepreneurs économiquement inactifs).
- Source : Insee, Panel tous actifs.
Les écarts femmes-hommes dépendent du niveau de revenu et de la nature de l’employeur
Les écarts de revenus d’activité entre femmes et hommes sont plus marqués aux extrémités de l’échelle : le 1ᵉʳ décile de la distribution des revenus d’activité des femmes est inférieur de 27 % à celui des hommes, et le 9ᵉ décile de 24 %. Au milieu de l’échelle de revenu d’activité, cet écart est moins prononcé (16 % pour la médiane). Les femmes sont par ailleurs moins présentes parmi les plus hautes rémunérations, quels que soient le statut et la nature de l’employeur (figure 3). Ces écarts sont plus marqués parmi les salariés : si les femmes représentent en moyenne 44 % des salariés du secteur privé et 65 % des salariés de la fonction publique, elles ne sont respectivement que 28 % et 44 % parmi les 10 % des salariés les mieux rémunérés de chacun de ces deux secteurs. Parmi les non-salariés, la proportion de femmes au-delà du dernier décile (32 %) est plus proche de la moyenne (37 %).
tableauFigure 3 – Part des femmes selon le décile de revenu d’activité et la nature de l’employeur en 2017
Non-salariés | Salariés du privé | Salariés de la fonction publique | |
---|---|---|---|
Inférieur à D1 | 41,4 | 54,2 | 62,6 |
D1 à D2 | 39,5 | 52,8 | 67,6 |
D2 à D3 | 38,4 | 54,4 | 74,4 |
D3 à D4 | 36,9 | 54,3 | 73,8 |
D4 à D5 | 36,8 | 47,4 | 72,7 |
D5 à D6 | 36,2 | 41,1 | 70,0 |
D6 à D7 | 35,5 | 37,3 | 66,2 |
D7 à D8 | 36,8 | 36,3 | 63,3 |
D8 à D9 | 38,9 | 34,7 | 57,8 |
Supérieur à D9 | 32,2 | 27,7 | 44,1 |
- Note : déciles calculés pour chaque sous-population (non-salariés, salariés du privé, salariés de la fonction publique).
- Lecture : parmi les 10 % de salariés du privé les mieux rémunérés (c’est-à-dire ceux dont le revenu d’activité est supérieur au 9ᵉ décile (D9) dans le secteur privé, 39 820 euros), 28 % sont des femmes.
- Champ : France hors Mayotte, ensemble des salariés (hors salariés agricoles, apprentis, stagiaires et salariés des particuliers employeurs) et ensemble des non-salariés (hors non-salariés agricoles, taxés d’office et micro-entrepreneurs économiquement inactifs).
- Source : Insee, Panel tous actifs.
graphiqueFigure 3 – Part des femmes selon le décile de revenu d’activité et la nature de l’employeur en 2017

- Note : déciles calculés pour chaque sous-population (non-salariés, salariés du privé, salariés de la fonction publique).
- Lecture : parmi les 10 % de salariés du privé les mieux rémunérés (c’est-à-dire ceux dont le revenu d’activité est supérieur au 9ᵉ décile (D9) dans le secteur privé, 39 820 euros), 28 % sont des femmes.
- Champ : France hors Mayotte, ensemble des salariés (hors salariés agricoles, apprentis, stagiaires et salariés des particuliers employeurs) et ensemble des non-salariés (hors non-salariés agricoles, taxés d’office et micro-entrepreneurs économiquement inactifs).
- Source : Insee, Panel tous actifs.
Les non-salariés davantage présents parmi les plus hauts et plus bas revenus, reflet d’une plus grande diversité des situations professionnelles
La dispersion des revenus diffère aussi nettement selon le statut et la nature de l’employeur. Un non-salarié sur dix gagne moins de 1 510 euros par an (D1) et un sur dix plus de 82 850 euros (D9). La dispersion des revenus d’activité est ainsi bien plus marquée pour les non-salariés (rapport interdécile D9/D1 de 55), que pour les salariés du secteur privé (16) et de la fonction publique (8). Cette dispersion 3,7 fois plus élevée parmi les non-salariés que parmi les salariés s’explique par des situations professionnelles plus hétérogènes, notamment entre micro-entrepreneurs à faibles revenus – dont le régime impose des plafonds de chiffre d’affaires – et non-salariés classiques exerçant les métiers parmi les plus rémunérateurs (médecins, dentistes, juristes, comptables …). Depuis dix ans, la dispersion des revenus d’activité des non-salariés a très fortement augmenté, surtout parmi les plus faibles revenus (rapport interdécile D5/D1 de 13 en 2017 contre 5 en 2007), principalement du fait du développement des micro-entreprises ; elle reste stable parmi les salariés (rapport D5/D1 de 7 pour les salariés du privé et 4 pour les salariés de la fonction publique). Pour ces derniers, la dispersion (rapport D9/D1) est deux fois plus faible dans le public que dans le privé, où le volume de travail sur l’année (pour les revenus les plus faibles) et, dans une moindre mesure, le salaire par unité de travail (pour les niveaux les plus élevés) sont plus hétérogènes.
Les non-salariés sont surreprésentés aux extrémités de l’échelle des revenus (figure 4). Alors que la part des non-salariés dans l’ensemble est de 7 %, elle est de 11 % parmi les 10 % d’actifs les moins bien rémunérés et de 19 % parmi les 10 % les mieux rémunérés. À l’inverse, les salariés de la fonction publique sont plus présents dans la moitié haute de l’échelle, entre la médiane et le neuvième décile (26 %), mais sont nettement sous-représentés parmi les plus hauts revenus (16 % au-delà du 9ᵉ décile) et dans la moitié basse de l’échelle, au-dessous de la médiane (15 %).
tableauFigure 4 - Statut et nature de l’employeur selon le décile de revenu d’activité en 2017
Non-salariés | Salariés du secteur privé | Salariés de la fonction publique | |
---|---|---|---|
Inférieur à D1 | 10,9 | 75,8 | 13,3 |
D1 à D2 | 9,4 | 77,2 | 13,4 |
D2 à D3 | 8,1 | 77,1 | 14,8 |
D3 à D4 | 6,2 | 80,1 | 13,7 |
D4 à D5 | 3,7 | 76,2 | 20,1 |
D5 à D6 | 3,4 | 69,6 | 27 |
D6 à D7 | 3,4 | 68 | 28,6 |
D7 à D8 | 4,3 | 66,2 | 29,5 |
D8 à D9 | 6,8 | 65,8 | 27,4 |
Supérieur à D9 | 19,5 | 64,6 | 15,9 |
- Note : déciles de la distribution des revenus d’activité de l’ensemble des actifs.
- Lecture : parmi les 10 % d’actifs les mieux rémunérés (c’est-à-dire ceux dont le revenu d’activité est supérieur au 9ᵉ décile (D9) de l’ensemble des actifs, 41 570 euros), 65 % sont salariés dans le privé, 16 % dans la fonction publique et 19 % sont non-salariés.
- Champ : France hors Mayotte, ensemble des salariés (hors salariés agricoles, apprentis, stagiaires et salariés des particuliers employeurs) et ensemble des non-salariés (hors non-salariés agricoles, taxés d’office et micro-entrepreneurs économiquement inactifs).
- Source : Insee, Panel tous actifs.
graphiqueFigure 4 - Statut et nature de l’employeur selon le décile de revenu d’activité en 2017

- Note : déciles de la distribution des revenus d’activité de l’ensemble des actifs.
- Lecture : parmi les 10 % d’actifs les mieux rémunérés (c’est-à-dire ceux dont le revenu d’activité est supérieur au 9ᵉ décile (D9) de l’ensemble des actifs, 41 570 euros), 65 % sont salariés dans le privé, 16 % dans la fonction publique et 19 % sont non-salariés.
- Champ : France hors Mayotte, ensemble des salariés (hors salariés agricoles, apprentis, stagiaires et salariés des particuliers employeurs) et ensemble des non-salariés (hors non-salariés agricoles, taxés d’office et micro-entrepreneurs économiquement inactifs).
- Source : Insee, Panel tous actifs.
De nombreux actifs cumulent différentes activités professionnelles. En 2017, plus de 40 % des actifs exerçant une activité en tant que micro-entrepreneurs et 15 % en tant que non-salariés classiques occupent aussi un emploi salarié. Le revenu non salarial constitue alors le plus souvent un complément : l’activité non salariée est l’activité principale dans seulement 37 % des situations de cumul. Pour ces non-salariés, les revenus salariaux représentent en moyenne 20 % du revenu d’activité ; cette part est moindre pour les non-salariés les mieux rémunérés (figure 5).
tableauFigure 5 - Part des revenus salariaux pour les actifs exerçant une activité non salariée à titre principal et une activité salariée à titre secondaire en 2017
Inférieur à D1 | 23,4 |
---|---|
D1 à D2 | 21,6 |
D2 à D3 | 21,4 |
D3 à D4 | 21,0 |
D4 à D5 | 20,3 |
D5 à D6 | 20,6 |
D6 à D7 | 20,9 |
D7 à D8 | 21,3 |
D8 à D9 | 19,5 |
Supérieur à D9 | 13,4 |
- Note : sont considérés comme « non-salariés » les actifs dont l’activité non salariée est la source principale de revenus, indépendamment du temps de travail passé dans cette activité. Dans cette figure, les déciles sont calculés pour les seuls actifs exerçant une activité non salariée à titre principal et une activité salariée à titre secondaire.
- Lecture : parmi les actifs exerçant en 2017 une activité non salariée à titre principal et une activité salariée à titre secondaire, pour les 10 % les moins bien rémunérés, les revenus salariaux représentent en moyenne 23 % de l’ensemble des revenus d’activité.
- Champ : France hors Mayotte, ensemble des salariés (hors salariés agricoles, apprentis, stagiaires et salariés des particuliers employeurs) et ensemble des non-salariés (hors non-salariés agricoles, taxés d’office et micro-entrepreneurs économiquement inactifs).
- Source : Insee, Panel tous actifs.
graphiqueFigure 5 - Part des revenus salariaux pour les actifs exerçant une activité non salariée à titre principal et une activité salariée à titre secondaire en 2017

- Note : sont considérés comme « non-salariés » les actifs dont l’activité non salariée est la source principale de revenus, indépendamment du temps de travail passé dans cette activité. Dans cette figure, les déciles sont calculés pour les seuls actifs exerçant une activité non salariée à titre principal et une activité salariée à titre secondaire.
- Lecture : parmi les actifs exerçant en 2017 une activité non salariée à titre principal et une activité salariée à titre secondaire, pour les 10 % les moins bien rémunérés, les revenus salariaux représentent en moyenne 23 % de l’ensemble des revenus d’activité.
- Champ : France hors Mayotte, ensemble des salariés (hors salariés agricoles, apprentis, stagiaires et salariés des particuliers employeurs) et ensemble des non-salariés (hors non-salariés agricoles, taxés d’office et micro-entrepreneurs économiquement inactifs).
- Source : Insee, Panel tous actifs.
Le revenu d’activité est stable en 2017
Le revenu d’activité moyen est stable en 2017 en euros constants, après une croissance de 0,7 % par an en moyenne entre 2014 et 2016 (figure 6a). Auparavant, il avait diminué entre 2010 et 2013, de 0,5 % par an en moyenne. En 2017, il augmente pour les non-salariés (+ 0,9 % en euros constants) et les salariés de la fonction publique (+ 0,6 %), alors qu’il baisse pour les salariés du privé (- 0,3 %). Sur dix ans, l’écart de revenu d’activité moyen entre non-salariés et salariés s’est réduit de 40 %, surtout avant 2013. Les revenus des non-salariés ont en effet diminué, notamment en raison de la crise économique puis du développement d’activités faiblement rémunérées sous le statut de micro-entrepreneur ; depuis, l’écart de revenu d’activité est stable. L’évolution en 2017 est plus favorable pour les femmes (+ 0,3 %) que pour les hommes (- 0,3 %), prolongeant la tendance des années précédentes (figure 6b). L’écart moyen de revenus d’activité entre femmes et hommes, de 25 % en 2017, s’est ainsi réduit de 5 points en dix ans.
Ces évolutions doivent être interprétées avec prudence : d’une année sur l’autre, la moyenne de revenu d’activité n’est pas calculée sur la même population. Par exemple, lorsque la conjoncture s’améliore, certaines personnes plus jeunes ou moins qualifiées peuvent reprendre une activité. Elles perçoivent alors un revenu inférieur à la moyenne (effet de sélection) et travaillent seulement une partie de l’année (effet entrées/sorties), ce qui peut faire baisser le revenu d’activité moyen. De même, lorsque le cumul emploi-retraite se développe, par exemple sous forme de micro-entrepreneuriat, le niveau du revenu moyen diminue.
tableauFigure 6a - Évolution du revenu d’activité annuel moyen
Ensemble | Non-salariés | Salariés de la fonction publique | Salariés du privé | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2006 | 22 171 | 42 500 | 23 380 | 20 135 | ||||
2007 | 22 510 | 43 421 | 23 584 | 20 512 | ||||
2008 | 22 449 | 42 227 | 23 402 | 20 613 | ||||
2009 | 22 549 | 39 444 | 23 712 | 20 780 | ||||
2010 | 22 455 | 38 123 | 23 385 | 20 770 | ||||
2011 | 22 387 | 37 310 | 23 231 | 20 743 | ||||
2012 | 22 321 | 22 684 | 35 621 | 37 998 | 23 073 | 23 084 | 20 752 | 21 060 |
2013 | 22 500 | 35 470 | 22 920 | 20 984 | ||||
2014 | 22 642 | 35 027 | 23 121 | 21 159 | ||||
2015 | 22 780 | 35 113 | 23 201 | 21 306 | ||||
2016 | 22 938 | 35 337 | 23 261 | 21 520 | ||||
2017 | 22 930 | 35 658 | 23 403 | 21 459 |
- Note : en 2009, un changement de système d’information (Siasp) provoque une légère rupture de série pour les salaires versés dans la fonction publique. Depuis le 1ᵉʳ janvier 2013, les cotisations patronales pour complémentaire santé obligatoire (CPCSO) ne sont plus exonérées d’impôt sur le revenu et entrent de ce fait dans le calcul des salaires. Depuis le 1ᵉʳ janvier 2013 également, la définition du revenu non salarié a changé : il intègre dorénavant, pour les gérants d’entreprises assujetties à l’impôt sur les sociétés, les dividendes et la déduction fiscale forfaitaire de 10 % pour frais professionnels. Une estimation du montant des cotisations CPCSO d’une part, du revenu non salarié selon sa nouvelle définition d’autre part, a été effectuée pour l’année 2012 afin de permettre la comparaison entre le revenu d’activité en 2012 et le revenu d’activité en 2013.
- Champ : France hors Mayotte, ensemble des salariés (hors salariés agricoles, apprentis, stagiaires et salariés des particuliers employeurs) et ensemble des non-salariés (hors non-salariés agricoles, taxés d’office et micro-entrepreneurs économiquement inactifs).
- Source : Insee, Panel tous actifs.
graphiqueFigure 6a - Évolution du revenu d’activité annuel moyen

- Note : en 2009, un changement de système d’information (Siasp) provoque une légère rupture de série pour les salaires versés dans la fonction publique. Depuis le 1ᵉʳ janvier 2013, les cotisations patronales pour complémentaire santé obligatoire (CPCSO) ne sont plus exonérées d’impôt sur le revenu et entrent de ce fait dans le calcul des salaires. Depuis le 1ᵉʳ janvier 2013 également, la définition du revenu non salarié a changé : il intègre dorénavant, pour les gérants d’entreprises assujetties à l’impôt sur les sociétés, les dividendes et la déduction fiscale forfaitaire de 10 % pour frais professionnels. Une estimation du montant des cotisations CPCSO d’une part, du revenu non salarié selon sa nouvelle définition d’autre part, a été effectuée pour l’année 2012 afin de permettre la comparaison entre le revenu d’activité en 2012 et le revenu d’activité en 2013.
- Champ : France hors Mayotte, ensemble des salariés (hors salariés agricoles, apprentis, stagiaires et salariés des particuliers employeurs) et ensemble des non-salariés (hors non-salariés agricoles, taxés d’office et micro-entrepreneurs économiquement inactifs).
- Source : Insee, Panel tous actifs.
Sources
Le Panel Tous Actifs permet de suivre les périodes d’emploi salarié et d’emploi non salarié pour un échantillon représentatif (1/12e) de la population en France. Il combine des informations issues de plusieurs sources sociales :
- pour les périodes d’emploi salarié, les déclarations annuelles de données sociales (DADS) et les fichiers de paie des agents de l’État, progressivement remplacés par les déclarations sociales nominatives (DSN) ;
- pour les périodes d’emploi non salarié, les déclarations sociales des indépendants et les fichiers administratifs propres aux travailleurs non salariés gérés par l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale (Acoss) et la caisse centrale de la Mutualité sociale agricole (CCMSA), organismes qui recouvrent les cotisations et contributions sociales des non-salariés.
Ces sources administratives, déjà mobilisées par l’Insee pour construire plusieurs sources statistiques (Base annuelle tous salariés, Panel tous salariés, Bases et Panel non-salariés), sont ici combinées pour renseigner sur les périodes d’emploi salarié et non salarié d’un même individu.
Définitions
Le revenu d’activité est défini comme la somme des revenus tirés d’activités salariées ou non perçus par un même individu au cours de l’année. Le champ de cette étude est l’ensemble des actifs ayant perçu un revenu d’activité au cours de l’année, y compris ceux qui amorcent ou cessent leur activité en cours d’année. Ce champ diffère de celui des Estimations d’emploi, appréciées en fin d’année. En particulier, celles-ci estiment à 9,1 % la part d’emploi non salarié fin 2017 sur le champ non agricole, contre 7,6 % dans cette étude.
Les actifs sont considérés « non-salariés » si la majorité de leurs revenus en 2017 provient d’une activité non salariée. Dans le cas contraire, ils sont alors considérés comme « salariés », du secteur privé ou de la fonction publique selon le secteur de leur poste principal, c’est-à-dire de l’entreprise pour laquelle leur nombre de jours rémunérés dans l’année (ou le cas échéant leur rémunération) est le plus élevé.
Si on ordonne une distribution de salaires, de revenus, de chiffres d'affaires, etc., les déciles sont les valeurs qui partagent cette distribution en dix parties d’effectifs égaux.
Ainsi, pour une distribution de salaires :
- le premier décile (noté généralement D1) est le salaire au-dessous duquel se situent 10 % des salaires ;
- le neuvième décile (noté généralement D9) est le salaire au-dessous duquel se situent 90 % des salaires.
Le premier décile est, de manière équivalente, le salaire au-dessus duquel se situent 90 % des salaires ; le neuvième décile est le salaire au-dessus duquel se situent 10 % des salaires.
Les rapports interdéciles permettent de mesurer les inégalités d’une distribution :
- le rapport des déciles D9/D1 met en évidence l'écart entre le haut (9e décile) et le bas de la distribution (1er décile) ;
- le rapport D9/D5 compare le haut de la distribution à la valeur médiane ;
- le rapport D5/D1 compare la médiane au bas de la distribution.
La rémunération issue de l’activité non salariée est estimée déduction faite des cotisations sociales, mais pas des contributions sociales (CSG pour sa part non déductible et CRDS). Elle est calculée à partir du revenu professionnel imposable auquel sont réintégrés certains allègements fiscaux et cotisations sociales facultatives : chiffre d’affaires des micro-entrepreneurs après abattement pour frais professionnels (dépendant du type d’activité exercée), bénéfice net des entrepreneurs individuels classiques, rémunération des gérants majoritaires (incluant à partir de 2013, pour les gérants d’entreprises assujetties à l’impôt sur les sociétés, une partie des dividendes et la déduction fiscale forfaitaire de 10 % pour frais professionnels). En cas d’exercice déficitaire, le revenu des entrepreneurs individuels des secteurs non agricoles est considéré comme nul. Les non-salariés classiques ne déclarant pas leur revenu sont taxés d’office par l’Acoss pour le recouvrement des cotisations et sont exclus du champ de cette étude. Pour pouvoir être comparé et sommé au revenu non salarié, le revenu issu des activités salariées est également net de cotisations sociales et augmenté de la CSG non déductible et de la CRDS.
De manière générale, la comparaison des revenus des salariés et des non-salariés est délicate dans la mesure où le revenu tiré d’une activité non salariée couvre une part des dépenses courantes ou d’investissement que les non-salariés doivent entreprendre pour l’exercice de leur activité, ainsi que la part de risque que ce statut comporte.
Pour en savoir plus
Salembier L., Théron G., « Les revenus d’activité des non-salariés en 2018 - Une nouvelle hausse du revenu moyen, favorisée par des mesures législatives », Insee Première n° 1817, septembre 2020.
Emploi, chômage, revenus du travail , coll. « Insee Références », juillet 2020.
Georges-Kot S. « Écarts de rémunération femmes-hommes : surtout l’effet du temps de travail et de l’emploi occupé », Insee Première n° 1803, juin 2020.
Emploi et revenus des indépendants , coll. « Insee Références », avril 2020.
Théron G., « Un non-salarié sur quatre travaille aussi en tant que salarié », Insee Première n° 1785, décembre 2019.