Un non-salarié sur quatre travaille aussi en tant que salarié
En France, fin 2016, 23 % des non-salariés ont aussi une activité salariée ou en ont exercé une au cours de l’année. Ils sont 42 % parmi les micro-entrepreneurs et 15 % parmi les non-salariés classiques. La pluriactivité est plus répandue pour les professions libérales, notamment dans la santé.
L’activité salariée des pluriactifs génère en moyenne plus de revenu que leur activité non salariée. Au total, les pluriactifs ont un revenu d’activité supérieur à celui des non-salariés monoactifs. Ces moyennes masquent des situations très différentes : la moitié des pluriactifs exercent une activité principale, salariée ou non salariée, dont ils retirent un revenu important au regard des autres non-salariés, avec une activité complémentaire plus faiblement rémunératrice. Les autres pluriactifs ont à la fois des revenus non salariés et salariés relativement faibles : il s’agit souvent de personnes exerçant des activités intermittentes ou se lançant dans le non-salariat.
Le temps consacré à l’activité salariée est fortement lié au secteur de l’activité non salariée et au revenu dégagé de celle-ci. Les non-salariés de l’enseignement ou des activités artistiques exercent plus souvent un emploi salarié ponctuel ou à temps partiel.
- 23 % des non-salariés actifs fin 2016 ont également occupé un emploi salarié pendant l’année
- La pluriactivité est plus répandue parmi les professions libérales
- Le revenu d’activité global moyen des pluriactifs est 1,7 fois plus élevé que celui des monoactifs
- Hors micro-entrepreneurs, près d’un quart des pluriactifs ont un revenu non salarié nul ou déficitaire
- La moitié des pluriactifs ont un revenu plutôt élevé, provenant essentiellement d’une de leurs deux activités
- L’autre moitié cumule souvent des revenus salariés et non salariés faibles
- Le volume de travail salarié est fortement lié au niveau de revenu et au secteur de l’activité non salariée
- Encadré - Prise en compte du volume de travail dans le revenu des pluriactifs
23 % des non-salariés actifs fin 2016 ont également occupé un emploi salarié pendant l’année
En France, parmi les 2,8 millions de personnes exerçant une activité non salariée non agricole fin 2016, près d’un quart ont également occupé un emploi salarié dans l’année (figure 1). Les situations de ces 640 000 pluriactifs sont variées : certains cumulent en même temps un emploi salarié et un emploi non salarié alors que d’autres alternent les deux activités pendant l’année, par exemple lorsque l’une est saisonnière. Il peut s’agir également de salariés ayant quitté leur emploi pour créer leur entreprise. Ainsi, en fin d’année 2016, un tiers des pluriactifs n’exercent plus que leur activité non salariée, alors que les autres occupent toujours un emploi salarié. Parmi ces derniers, 71 % ont occupé un emploi salarié pendant toute l’année 2016 sans interruption.
En 2016, 42 % des micro-entrepreneurs et 15 % des non-salariés classiques sont pluriactifs. La création du régime de l’auto-entrepreneur en 2009, particulièrement adapté pour les activités d’appoint, a favorisé le développement des cumuls d’activités salariée et non salariée : en 2008, ils n’étaient que 17 % à occuper un emploi salarié en cours ou en fin d’année.
tableauFigure 1 - Proportion de pluriactifs parmi les non-salariés
Effectifs non salariés fin 2016 (en milliers) | Activité salariée en 2016 (en %) | ||||
---|---|---|---|---|---|
Aucune | Au moins un jour | Dont toute l’année | Dont une partie de l’année | ||
Non-salariés classiques | 1 901 | 85,1 | 14,9 | 6,7 | 8,2 |
Professions libérales | 737 | 79,9 | 20,1 | 9,4 | 10,6 |
Autres entrepreneurs individuels | 472 | 91,5 | 8,5 | 3,4 | 5,1 |
Autres gérants de société | 692 | 86,3 | 13,7 | 6,1 | 7,6 |
Micro-entrepreneurs | 857 | 58,1 | 41,9 | 20,8 | 21,1 |
Professions libérales | 260 | 46,2 | 53,8 | 28,8 | 25,1 |
Autres micro-entrepreneurs | 596 | 63,2 | 36,8 | 17,4 | 19,4 |
Ensemble des non-salariés | 2 757 | 76,7 | 23,3 | 11,1 | 12,2 |
- Lecture : parmi les 1,9 million de non-salariés classiques en activité fin 2016, 85,1 % n’ont eu aucune activité salariée en 2016, 6,7 % ont été salariés toute l’année et 8,2 % ont eu un emploi salarié seulement une partie de l’année.
- Champ : France hors Mayotte, personnes exerçant une activité non salariée au 31 décembre 2016, hors agriculture.
- Source : Insee, base non-salariés 2016.
La pluriactivité est plus répandue parmi les professions libérales
La pluriactivité est plus fréquente parmi les professionnels libéraux : 20 % des non-salariés classiques et 54 % des micro-entrepreneurs exerçant une activité non salariée libérale cumulent celle-ci avec une activité salariée.
Les autres non-salariés occupent beaucoup moins souvent un emploi salarié dans l’année : ils sont 12 % parmi les non-salariés classiques et 37 % parmi les micro-entrepreneurs. Quel que soit le secteur d’activité, la pluriactivité est plus fréquente pour les non-salariés classiques qui choisissent d’exercer leur activité non libérale sous forme de société (14 % des gérants non salariés) plutôt qu’en entreprise individuelle (9 %).
Dans la santé, plus de deux non-salariés pluriactifs sur trois exercent leurs deux activités dans le même domaine, contre un sur quatre dans les autres secteurs.
Le revenu d’activité global moyen des pluriactifs est 1,7 fois plus élevé que celui des monoactifs
Les pluriactifs ont en moyenne un revenu d’activité non salariée inférieur à celui des non-salariés n’ayant pas occupé d’emploi salarié en 2016 : hors micro-entrepreneurs, les pluriactifs perçoivent en moyenne 2 830 euros par mois de leur activité non salariée, contre 3 540 euros pour les monoactifs. Cependant, en ajoutant les salaires qu’ils perçoivent, le revenu global des non-salariés classiques pluriactifs dépasse nettement celui des monoactifs : il atteint 5 880 euros par mois, soit 1,7 fois plus que celui des monoactifs. En effet, 40 % du revenu d’activité global des professionnels libéraux pluriactifs provient de leur activité salariée, et cette part dépasse 70 % pour les autres non-salariés classiques (figure 2).
L’écart de revenu d’activité global est encore plus important pour les micro-entrepreneurs : alors que les monoactifs gagnent en moyenne 510 euros par mois, les pluriactifs perçoivent un revenu total de 2 310 euros, dont plus de 80 % provient de leur activité salariée.
tableauFigure 2 - Revenus mensuels moyens des pluriactifs et des monoactifs toute l’année
Non salarié | Salarié | Total | ||
---|---|---|---|---|
Non-salariés classiques | monoactifs toute l’année | 3 540 | 3 540 | |
pluriactifs | 2 830 | 3 040 | 5 880 | |
Professions libérales | monoactifs toute l’année | 5 520 | 5 520 | |
pluriactifs | 4 190 | 2 860 | 7 050 | |
Autres entrepreneurs individuels | monoactifs toute l’année | 1 790 | 1 790 | |
pluriactifs | 990 | 2 300 | 3 290 | |
Autres gérants de société | monoactifs toute l’année | 2 790 | 2 790 | |
pluriactifs | 1 280 | 3 690 | 4 970 | |
Micro-entrepreneurs | monoactifs toute l’année | 510 | 510 | |
pluriactifs | 360 | 1 950 | 2 310 | |
Professions libérales | monoactifs toute l’année | 680 | 680 | |
pluriactifs | 460 | 2 200 | 2 660 | |
Autres micro-entrepreneurs | monoactifs toute l’année | 460 | 460 | |
pluriactifs | 300 | 1 780 | 2 080 |
- Lecture : en moyenne, le revenu d’activité global des non-salariés classiques exerçant une profession libérale et pluriactifs est de 7 050 euros par mois en 2016 : 4 190 euros retirés de leur activité non salariée et 2 860 euros de leur activité salariée.
- Champ : France hors Mayotte, personnes exerçant une activité non salariée au 31 décembre 2016, hors agriculture et hors taxés d’office.
- Source : Insee, base non-salariés 2016.
graphiqueFigure 2 - Revenus mensuels moyens des pluriactifs et des monoactifs toute l’année
Hors micro-entrepreneurs, près d’un quart des pluriactifs ont un revenu non salarié nul ou déficitaire
Ces niveaux moyens de revenu masquent néanmoins de fortes disparités entre les pluriactifs. Hors micro-entrepreneurs, 10 % des professionnels libéraux pluriactifs, 25 % des entrepreneurs individuels et 44 % des gérants de société déclarent un revenu d’activité non salariée nul ou déficitaire sur l’année. Cette part est beaucoup plus faible parmi les monoactifs : 4 % des professionnels libéraux et moins de 9 % des autres entrepreneurs individuels et gérants. Lorsque l’entreprise est déficitaire, le revenu du non-salarié n’est pas connu, ce qui conduit probablement à surestimer le revenu global moyen des pluriactifs relativement à celui des monoactifs. À l’inverse, les gérants majoritaires de société peuvent choisir de réinvestir les bénéfices réalisés dans leur entreprise ou de se verser des dividendes plutôt qu’une rémunération.
Par ailleurs, l’activité salariée des pluriactifs est parfois brève, le salaire mensuel perçu pendant cette période n’est alors pas représentatif de la situation de l’individu sur toute l’année : si l’on considère les revenus perçus sur l’année sans les rapporter au volume de travail, l’écart moyen de revenu global entre monoactifs et pluriactifs est plus réduit (encadré).
La moitié des pluriactifs ont un revenu plutôt élevé, provenant essentiellement d’une de leurs deux activités
Neuf profils de pluriactifs se dégagent (figure 3). Trois profils sont caractérisés par des salaires élevés au regard des autres non-salariés pluriactifs, avec en complément une activité non salariée faiblement rémunératrice. Ils regroupent près d’un tiers des pluriactifs ; ils sont souvent cadres et la quasi-totalité d’entre eux occupe un emploi salarié proche du temps plein. Ils dirigent en parallèle une micro-entreprise, ce régime étant particulièrement adapté aux individus consacrant peu de temps à leur activité non salariée. Se distinguent également les chefs d’entreprise avec des salaires très élevés qui sont aussi gérants non salariés, généralement sans se verser de rémunération pour cette activité complémentaire.
À l’inverse, trois autres profils sont caractérisés par un revenu d’activité non salariée relativement élevé, auquel s’ajoute un complément plus faible provenant de l’activité salariée ; ils concernent un pluriactif sur six. C’est souvent le cas des médecins et professions paramédicales qui exercent dans un établissement de santé en parallèle de leur activité libérale. Les autres non-salariés pluriactifs dans cette situation travaillent fréquemment dans des activités spécialisées (avocats, conseil) et sont ponctuellement salariés dans l’enseignement supérieur.
tableauFigure 3 - Caractérisation des profils de non-salariés pluriactifs
Effectifs pluriactifs (en milliers) | Activité non salariée | Activité salariée | |||
---|---|---|---|---|---|
Secteurs ou catégories surreprésentés¹ | Revenu non salarial² | Secteurs ou catégories surreprésentés¹ | Revenu salarial² | ||
Revenus salariés élevés | 191 | ||||
Salariés à temps plein avec activité de micro-entrepreneur en complément | 97 | Micro-entrepreneurs + | – – | /// | ++ |
Activité salariée importante (hors temps plein) et micro-entrepreneur en complément | 61 | Micro-entrepreneurs + | – – | /// | + |
Dirigeants salariés à temps plein, également gérants non salariés avec un revenu nul | 33 | Gérants de société ++ Commerce et artisanat commercial + |
– – | Chefs d’entreprise ++ Commerce et artisanat commercial + |
++ |
Revenus non salariés élevés | 107 | ||||
Médecins libéraux et hospitaliers | 49 | Médecins et dentistes ++ | ++ | Santé humaine et action sociale + | + |
Paramédicaux libéraux et hospitaliers | 33 | Professions paramédicales ++ | + | Santé humaine et action sociale + | – |
Non-salariés à revenu élevé avec activité salariée ponctuelle dans l'enseignement | 25 | Activités spécialisées, scientifiques et techniques ++ | + | Enseignement ++ | – – |
Revenus faibles | 342 | ||||
Micro-entrepreneurs avec faible activité salariée | 211 | Micro-entrepreneurs + | – – | /// | – |
Non-salariés classiques à revenu modeste, avec activité salariée en complément | 67 | Gérants de société + Commerce et artisanat commercial + | – | Ouvriers + | – |
Transition salariat puis non-salariat | 64 | /// | – – | Ouvriers + | – |
Ensemble des non-salariés pluriactifs | 640 |
- Note : ces profils ont été déterminés grâce à une classification ascendante hiérarchique.
- 1. Les caractéristiques des individus appartenant au profil sont comparées à celles de l’ensemble des non-salariés pluriactifs pour déterminer si elles sont surreprésentées (+) ou largement surreprésentées (++) au sein du profil.
- 2. Les revenus médians perçus par les individus appartenant au profil sont positionnés par rapport aux quartiles de la distribution des revenus de l’ensemble des non-salariés : de – – pour les revenus inférieurs au premier quartile à ++ pour ceux supérieurs au troisième quartile.
- Lecture : 107 000 pluriactifs (soit un sur six) ont des revenus d'activité non salariée élevés. Parmi eux, 49 000 pluriactifs appartiennent au profil des « médecins libéraux et hospitaliers ». Ils exercent très souvent leur activité non salariée en tant que médecins ou dentistes et en retirent un revenu très élevé ; leur activité salariée est souvent exercée dans la santé humaine et l’action sociale et leur procure un revenu élevé.
- Champ : France hors Mayotte, non-salariés actifs fin 2016 ayant occupé un emploi salarié en cours ou en fin d’année 2016, hors agriculture.
- Source : Insee, base non-salariés 2016.
L’autre moitié cumule souvent des revenus salariés et non salariés faibles
La pluriactivité peut également être un moyen de compenser une activité principale peu rémunératrice. Deux autres profils conjuguent souvent des revenus plus faibles que les autres à la fois de leur activité salariée et de leur activité non salariée ; ils concernent quatre pluriactifs sur dix. Ils sont majoritairement micro-entrepreneurs avec une activité intermittente ou saisonnière en plus d’occuper des emplois salariés avec un faible temps de travail, notamment dans les services personnels. Ils peuvent également exercer une activité non salariée classique dont ils dégagent un revenu souvent nul ou faible.
Enfin, le dernier profil rassemble les 10 % de pluriactifs qui ont débuté leur activité non salariée en 2016, après avoir quitté leur emploi salarié pendant l’année. Il peut s’agir d’une reconversion professionnelle ou encore d’un désir d’indépendance : 40 % d’entre eux restent dans le même domaine d’activité. Leur revenu non salarié est faible au cours de cette première année d’activité tronquée ; ils sont par ailleurs jeunes, près de la moitié d’entre eux ayant 30 ans ou moins.
Le volume de travail salarié est fortement lié au niveau de revenu et au secteur de l’activité non salariée
L’intensité de l’activité salariée caractérise fortement les différents profils de pluriactifs. Ainsi, 60 % d’entre eux ont un volume d’activité salariée plutôt faible, soit parce que cette activité n’a duré que quelques mois au cours de l’année, soit parce qu’elle représente un nombre d’heures par mois peu élevé. 40 % des pluriactifs ont au contraire une activité salariée importante, souvent proche d’un temps complet exercé pendant toute l’année. Si ce second groupe concentre 95 % des trois profils de pluriactifs caractérisés par des salaires élevés mais des revenus non salariés plutôt faibles, le premier rassemble près de 90 % des cinq derniers profils de pluriactifs ; les médecins se trouvant dans une situation intermédiaire.
Une analyse toutes choses égales par ailleurs permet de mesurer l’effet propre de chaque caractéristique de l’activité non salariée sur le volume de l’activité salariée (figure 4). Travailler dans la santé favorise l’exercice d’une activité salariée en parallèle : en particulier, pour les médecins et dentistes, la probabilité d’avoir une activité salariée importante est supérieure de 29 points à celle des non-salariés travaillant dans le commerce, toutes choses égales par ailleurs. Dans les activités artistiques et l’enseignement, où l’emploi non salarié est souvent intermittent, il est plus fréquent d’avoir une activité salariée courte. En revanche, certaines activités non salariées nécessitent d’y consacrer un temps important et laissent peu de place à un emploi salarié en sus de celles-ci, notamment en cas de gestion d’un commerce physique devant rester ouvert régulièrement (commerce, coiffure, hébergement-restauration), en cas d’activité intense et régulière (dans la construction par exemple) ou d’activité nécessitant un fort investissement financier initial (taxis).
Le niveau de revenu dégagé de l’activité non salariée est fortement corrélé au fait d’occuper également un emploi salarié pendant l’année : avoir déclaré un revenu non salarié nul ou déficitaire augmente de 21 points la probabilité d’avoir une activité salariée importante, par rapport aux non-salariés situés dans la tranche médiane de revenus. À l’inverse, les plus hauts revenus non salariés ont plus de chances de n’avoir aucune activité salariée pendant l’année.
Les non-salariés débutant dans l’année ont plus souvent exercé en cours d’année une activité salariée courte (que la plupart cessent lorsqu’ils se mettent à leur compte) ; la probabilité d’être monoactif augmente avec l’ancienneté dans l’activité non salariée, et elle est, toutes choses égales par ailleurs, plus forte après 60 ans.
tableauFigure 4 - Effets moyens des caractéristiques des non-salariés sur la probabilité d’avoir une activité salariée
Aucune activité salariée | Volume d’activité salariée¹ | ||
---|---|---|---|
Faible | Important | ||
Secteur d’activité | |||
Industrie (hors artisanat commercial) | -4 | 2 | 2 |
Construction | 1 | 0 | -1 |
Commerce et artisanat commercial | Réf. | Réf. | Réf. |
Taxis et VTC | 0 | 1 | -1 |
Autres activités de transports et d’entreposage | -5 | 3 | 2 |
Information et communication | -12 | 6 | 6 |
Activités financières et d'assurance | -8 | 2 | 5 |
Activités immobilières | -4 | 1 | 3 |
Activités spécialisées, scientifiques et techniques | -13 | 7 | 7 |
Services administratifs et de soutien | -10 | 6 | 5 |
Hébergement et restauration | -1 | 1 | 0 |
Arts, spectacles et activités récréatives | -16 | 9 | 7 |
Enseignement | -25 | 17 | 8 |
Coiffure et soins de beauté | 0 | 1 | -2 |
Autres services personnels | -6 | 4 | 2 |
Médecins et dentistes | -43 | 14 | 29 |
Professions paramédicales, sages-femmes et autres services de santé | -17 | 9 | 8 |
Catégorie de non-salarié | |||
Micro-entrepreneurs | -10 | 4 | 6 |
Entrepreneurs individuels | Réf. | Réf. | Réf. |
Gérants de société | -3 | 1 | 2 |
Revenu non salarié² | |||
Nul ou déficitaire | -25 | 4 | 21 |
Inférieur au 1er quintile | -18 | 2 | 15 |
Entre le 1er et le 2e quintile | -9 | 3 | 6 |
Entre le 2e et le 3e quintile | Réf. | Réf. | Réf. |
Entre le 3e et le 4e quintile | 6 | -4 | -3 |
Supérieur au 4e quintile | 8 | -5 | -4 |
Ancienneté de l'activité | |||
Inférieure à 1 an | -18 | 19 | -1 |
De 1 à moins de 2 ans | -5 | 5 | 0 |
De 2 à moins de 5 ans | -2 | 2 | 0 |
De 5 à moins de 10 ans | Réf. | Réf. | Réf. |
10 ans ou plus | 2 | -1 | -1 |
Sexe | |||
Femmes | 1 | 2 | -3 |
Hommes | Réf. | Réf. | Réf. |
Tranche d’âge | |||
Moins de 30 ans | -2 | 5 | -2 |
De 30 à 44 ans | -2 | 2 | 0 |
De 45 à 59 ans | Réf. | Réf. | Réf. |
60 ans ou plus | 11 | -3 | -7 |
- Note : résultats issus d’un modèle polytomique non ordonné.
- 1. Groupes issus d’une classification ascendante hiérarchique. Une activité salariée est importante lorsqu’elle est proche d’un temps plein exercé pendant toute l’année.
- 2. Quintiles de la distribution du revenu d’activité de l’ensemble des non-salariés, hors revenus nuls.
- Lecture : toutes choses égales par ailleurs, exercer son activité non salariée dans l'industrie réduit en moyenne de 4 points la probabilité d’être monoactif, par rapport à l’exercer dans le commerce ou l’artisanat commercial.
- Champ : France hors Mayotte, personnes exerçant une activité non salariée au 31 décembre 2016, hors agriculture.
- Source : Insee, base non-salariés 2016.
Encadré - Prise en compte du volume de travail dans le revenu des pluriactifs
Deux approches sont possibles pour calculer les revenus (salarié et non salarié) des pluriactifs. La première, utilisée dans cette étude (figure 2), consiste à calculer un revenu annualisé en rapportant le revenu perçu dans l’année à la durée de l’activité. La seconde consiste à considérer la somme des revenus perçus dans l’année sans les corriger par la durée de l’activité. On prend ainsi en compte à la fois le niveau de revenu journalier, prix d’une unité de travail, et le volume de travail : on parle alors de revenu non salarial et de revenu salarial.
Avec cette seconde approche, le revenu d’activité moyen perçu par les non-salariés classiques monoactifs est de 42 020 euros en 2016. Les pluriactifs retirent en moyenne 54 120 euros de leurs activités : un revenu non salarial de 30 290 euros associé à un revenu salarial de 23 830 euros. L’écart de revenu global moyen entre pluriactifs et monoactifs est de 29 % avec cette seconde approche, contre 66 % avec la première. Pour les micro-entrepreneurs, l’écart demeure très important avec cette approche : 5 770 euros en moyenne pour ceux qui ont été exclusivement non-salariés en 2016 contre 19 830 euros pour ceux qui ont également occupé un emploi salarié, dont ils tirent 81 % de leur revenu global.
Sources
La base non-salariés est issue de deux sources administratives, gérées par l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale (Acoss) et par la caisse centrale de la Mutualité sociale agricole (CCMSA). Ces deux organismes collectent les cotisations sociales et la CSG-CRDS assises sur les rémunérations des non-salariés. Cette étude se limite aux non-salariés en activité au 31 décembre, hors secteur agricole.
Les emplois salariés occupés et les salaires perçus par les non-salariés sont obtenus à partir des déclarations annuelles de données sociales, du système d’information sur les agents des services publics et des déclarations des particuliers-employeurs. Tous les emplois donnant lieu à au moins un euro de rémunération sont pris en compte.
Définitions
Non-salariés : ensemble des personnes affiliées à un régime de protection sociale des travailleurs non salariés, qu’ils soient artisans, commerçants, industriels ou professionnels libéraux. Sont concernés, d’une part, les micro-entrepreneurs (ME) et, d’autre part, les non-salariés « classiques » (i.e. hors ME). Ces derniers sont pour l’essentiel des entrepreneurs individuels ou des gérants majoritaires de sociétés à responsabilité limitée (SARL). Le régime du micro-entrepreneur est accessible uniquement si le chiffre d’affaires reste au-dessous de seuils fixés ; il offre des formalités de création d’entreprise allégées ainsi qu’un mode de calcul et de paiement simplifié des cotisations et contributions sociales. Les dirigeants « assimilés salariés » (gérants minoritaires de SARL, dirigeants de sociétés par actions simplifiées, de sociétés anonymes…) ne font pas partie du champ.
Pluriactifs : dans cette étude, ensemble des non-salariés actifs en fin d’année qui occupent également au moins un emploi salarié en cours ou en fin d’année. Ils s’opposent aux monoactifs, c’est-à-dire aux non-salariés actifs en fin d’année qui n’ont eu aucune activité salariée pendant l’année.
Revenu d’activité : rémunération issue de l’activité non salariée, déduction faite des cotisations sociales payées dans l’année mais pas des contributions sociales (CSG, CRDS). Il est calculé à partir du revenu professionnel imposable auquel sont réintégrés certains allègements fiscaux et cotisations sociales facultatives : chiffre d’affaires des micro-entrepreneurs après abattement pour frais professionnels, bénéfice net des entrepreneurs individuels classiques, rémunération des gérants majoritaires incluant une partie des dividendes perçus. En cas d’exercice déficitaire, le revenu des entrepreneurs individuels est considéré comme nul.
Le revenu est rapporté à la durée d’affiliation dans l’année, proxy de la durée travaillée. Il peut correspondre à une activité à temps complet ou à temps partiel. Le concept de salaire le plus proche est le salaire net annualisé (c’est-à-dire rapporté à la durée de paie), augmenté des contributions sociales (CSG, CRDS). Le revenu global des pluriactifs est la somme de ces deux revenus.
Pour en savoir plus
Salembier L., « Les revenus d’activité des non-salariés en 2017 – Troisième année de hausse du revenu moyen », Insee Première n° 1781, novembre 2019.