Insee Conjoncture BretagneBilan économique 2019 - Bretagne

Une situation économique solide en 2019

En 2019, la solidité de la situation économique de la Bretagne se confirme, dans un contexte national en léger ralentissement. Avec près de 19 000 emplois créés dans la région en 2019, la progression des effectifs salariés (+ 1,5 %) est de nouveau plus forte que dans l’ensemble du pays (+ 1,1 %). Le taux de chômage diminue et les demandeurs d’emploi sont moins nombreux. Les créations d’entreprises atteignent un nouveau record et les chefs d’entreprise font état d’une situation globalement favorable. Le bilan par domaine d’activité est plus contrasté. L’essor de la fréquentation touristique et du transport aérien se poursuit tandis que la construction de logements s’oriente à la baisse. Dans l’agriculture, le bilan est de nouveau en demi-teinte.

Cependant, début 2020, la crise sanitaire affecte considérablement l’activité économique du pays, qui recule d’environ un tiers pendant le confinement par rapport à une situation normale. En avril 2020, on observe une hausse inédite du nombre de demandeurs d’emploi et une forte chute des créations d’entreprises.

Insee Conjoncture Bretagne
No 29
Paru le :Paru le18/06/2020
Serge Le Guen (Insee), Stéphane Moro (Direccte)
Insee Conjoncture Bretagne No 29- Juin 2020

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2019 publiés par l'Insee.
Retrouvez les bilans des autres régions ici.

Cette année, la situation exceptionnelle de la pandémie dans les premiers mois de 2020 introduit une rupture avec la dynamique de 2019 et remet en question les éventuelles prévisions réalisées précédemment. Ainsi, ces bilans rendent également compte de la crise, uniquement sur la période de confinement.

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Emploi salarié – Près de 19 000 emplois supplémentaires en Bretagne en 2019 Bilan économique 2019

Serge Le Guen (Insee), Stéphane Moro (Direccte)

En 2019, près de 19 000 emplois salariés sont créés dans l’économie bretonne. Sur les dix dernières années, cette hausse relative de l’emploi (+ 1,5 %) est la deuxième plus importante après celle de 2017 (+ 1,7 %). L’emploi salarié est plus dynamique dans la région qu’au niveau national (+ 1,1 %). La reprise de l’emploi industriel, amorcée plus tôt en Bretagne qu’à l’échelle nationale, se confirme en 2019. L’emploi dans la construction progresse également et confirme son redressement depuis 2017. Le tertiaire marchand continue de porter les créations d’emplois (+ 2,5 %), en particulier dans l’hébergement-restauration, l’information-communication et les services aux entreprises hors intérim. L’emploi intérimaire progresse de 2,0 %, alors qu’il est quasiment stable au niveau national. Dans le tertiaire non marchand, l’emploi évolue peu, en Bretagne comme dans le reste de la France.

Insee Conjoncture Bretagne

No 29

Paru le :18/06/2020

Avertissement

L’introduction de la Déclaration sociale nominative (DSN) en remplacement du bordereau récapitulatif de cotisations (BRC) peut transitoirement affecter les comportements déclaratifs des entreprises. Durant la phase de montée en charge de la DSN, des adaptations sont réalisées dans la chaîne de traitement statistique des estimations d’emploi afin de tenir compte de ces changements. Ces modifications sont susceptibles de générer des révisions accrues sur les données. Par ailleurs, depuis le premier trimestre 2017, les données sont établies en coproduction avec l'Acoss (champ hors intérim) et la Dares (sur l’intérim).

En 2019, l’emploi salarié total augmente de 1,5 % en Bretagne, ce qui correspond à 18 800 créations nettes d’emplois depuis fin 2018 (figure 1). La croissance de l’emploi est plus élevée dans la région qu’en France (+ 1,1 %) et rejoint quasiment celle de 2017, la plus dynamique des dix dernières années (+ 1,7 % en Bretagne, + 1,4 % au niveau national). En 2019, la Bretagne se place au 4e rang des régions métropolitaines en matière de progression de l’emploi (figure 2). Dans les principaux secteurs de l’économie, l’évolution de l’emploi dans la région est plus favorable ou du même ordre qu’au niveau national.

Figure 1Emploi salarié total par secteur d'activité - Bretagne

en %
Emploi salarié total par secteur d'activité - Bretagne (en %)
Secteur d'activité Emploi au 31/12/2019 (en milliers) Glissement annuel Glissement annuel moyen 2018/2013 ¹
Bretagne Bretagne France hors Mayotte Bretagne France hors Mayotte
Agriculture 25,6 2,7 1,1 1,1 0,7
Industrie 175,4 1,0 0,3 0,2 -0,5
Industrie agro-alimentaire 72,1 1,0 1,5 1,1 0,8
Energie, eau, déchets, cokéfaction et raffinage 12,9 0,9 0,7 -0,7 -0,0
Biens d'équipement 19,0 1,2 0,2 1,0 -1,0
Matériels de transport 9,9 2,6 0,4 -2,2 -1,0
Autres branches industrielles 61,4 0,6 -0,2 -0,4 -0,8
Construction 73,9 3,0 3,3 -0,2 -0,6
Tertiaire marchand 543,3 2,5 1,6 1,8 1,4
Commerce 155,5 1,6 1,2 0,7 0,6
Transports 62,7 2,6 1,2 0,9 0,6
Hébergement - restauration 49,1 4,8 4,4 2,4 1,9
Information - communication 30,8 4,6 2,5 2,1 2,3
Services financiers 32,9 1,2 0,5 0,7 0,5
Services immobiliers 8,8 2,1 0,2 3,2 0,8
Services aux entreprises hors intérim 102,2 4,3 2,6 3,0 2,1
Intérim 44,8 2,0 -0,3 6,6 7,0
Services aux ménages 56,5 0,1 0,4 0,7 -0,1
Tertiaire non marchand 418,7 0,2 0,3 0,3 0,2
Total 1 236,8 1,5 1,1 0,9 0,7
  • Notes : données CVS en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • ¹ : glissement annuel qu'aurait connu l'emploi salarié total du secteur, si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 2Évolution régionale de l'emploi salarié totalFrance hors Mayotte : 1,1 %

Glissement annuel 2019-2018 (en %)
Évolution régionale de l'emploi salarié total (Glissement annuel 2019-2018 (en %))
Zonage Valeur
Île-de-France 1,6
Centre - Val de Loire 0,6
Bourgogne-Franche-Comté 0,1
Normandie 0,5
Hauts-de-France 0,7
Grand Est 0,1
Pays-de-la-Loire 1,4
Bretagne 1,5
Nouvelle Aquitaine 1,0
Occitanie 1,8
Auvergne-Rhône-Alpes 1,0
Provence-Alpes-Côte d'Azur 1,3
Corse 1,9
Guadeloupe 2,9
Martinique 1,8
Guyane 3,0
La Réunion 4,2
0,0
  • Notes : données CVS en fin de trimestre (données provisoires pour le dernier trimestre).
  • Champ : emploi salarié total.
  • Source : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 2Évolution régionale de l'emploi salarié totalFrance hors Mayotte : 1,1 %

  • Notes : données CVS en fin de trimestre (données provisoires pour le dernier trimestre).
  • Champ : emploi salarié total.
  • Source : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

L’industrie bretonne continue de créer des emplois

En Bretagne, l’emploi dans l’industrie croît de 1,0 % en 2019, soit 1 700 emplois supplémentaires. Le volume d’emplois dans l’industrie retrouve son niveau de 2011, après une quasi-stabilité en 2018 (figure 3). L’emploi industriel est orienté à la hausse depuis 2016 dans la région, alors qu’en France, il n’a redémarré qu’en 2018 (+ 0,3 % en 2019, + 0,4 % en 2018).

Figure 3Évolutions trimestrielles de l'emploi salarié total par grand secteur d'activité - Bretagne

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolutions trimestrielles de l'emploi salarié total par grand secteur d'activité - Bretagne (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Construction Industrie Tertiaire marchand hors intérim Tertiaire non marchand
4ᵉ trim. 2010 100 100 100 100
1ᵉʳ trim. 2011 100,7 100,2 100,8 100,5
2ᵉ trim. 2011 100 100,2 100,8 100,5
3ᵉ trim. 2011 100 100,5 101 100,3
4ᵉ trim. 2011 99,8 100,6 101,2 100,3
1ᵉʳ trim. 2012 99,3 100,2 101,6 100,5
2ᵉ trim. 2012 98,8 100,1 101,4 100,7
3ᵉ trim. 2012 98,1 99,9 101,5 101,1
4ᵉ trim. 2012 97,9 99,5 101,4 100,7
1ᵉʳ trim. 2013 97,1 99,2 101,2 100,8
2ᵉ trim. 2013 96,3 98,4 100,7 100,8
3ᵉ trim. 2013 96,1 98,6 100,9 102
4ᵉ trim. 2013 95,1 98,3 101,2 102,1
1ᵉʳ trim. 2014 94,4 98 101,5 102,9
2ᵉ trim. 2014 93,6 98,1 101,6 102,9
3ᵉ trim. 2014 92,7 98,2 101,4 102,7
4ᵉ trim. 2014 91,9 98,2 101,8 103
1ᵉʳ trim. 2015 91,3 98 102 103,4
2ᵉ trim. 2015 90,7 98 102,3 103,8
3ᵉ trim. 2015 90,5 98,3 102,8 103,5
4ᵉ trim. 2015 90,7 98,2 103,1 103,3
1ᵉʳ trim. 2016 90,6 98,7 103,8 103,5
2ᵉ trim. 2016 90,6 98,7 104,2 103,8
3ᵉ trim. 2016 90,6 98,6 104,5 103,4
4ᵉ trim. 2016 90,5 98,6 104,9 103,4
1ᵉʳ trim. 2017 91,1 98,7 105,4 103,5
2ᵉ trim. 2017 91,9 99,2 106 103,6
3ᵉ trim. 2017 91,6 99,3 106,6 103,3
4ᵉ trim. 2017 92,5 99,3 107,1 103,4
1ᵉʳ trim. 2018 93 99,4 107,6 103,6
2ᵉ trim. 2018 93,3 99,1 108,2 103,7
3ᵉ trim. 2018 93,8 99,1 108,6 103,4
4ᵉ trim. 2018 94,3 99,4 108,9 103,8
1ᵉʳ trim. 2019 95,2 99,8 109,7 103,8
2ᵉ trim. 2019 95,7 99,9 110,2 104
3ᵉ trim. 2019 96,3 100,2 110,6 103,9
4ᵉ trim. 2019 97,2 100,4 111,6 104
  • Notes : données CVS en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 3Évolutions trimestrielles de l'emploi salarié total par grand secteur d'activité - Bretagne

  • Notes : données CVS en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Décliné par département, l’emploi industriel est stable en Ille-et-Vilaine (+ 0,1 %, après – 0,3 % en 2018) (figure 4). Il augmente dans les trois autres départements.

Figure 4Emploi salarié total par département et par grand secteur d'activité - Bretagne

en %
Emploi salarié total par département et par grand secteur d'activité - Bretagne (en %)
Emploi au 31/12/2019 (en milliers) Glissement annuel
Agriculture Industrie Construction Tertiaire marchand dont Intérim Tertiaire non marchand Total
Côtes-d'Armor 198,2 4,1 1,3 3,1 1,8 7,4 0,3 1,4
Finistère 330,7 3,8 1,4 2,8 2,3 5,1 0,6 1,6
Ille-et-Vilaine 453,8 2,6 0,1 2,9 3,2 0,6 0,0 1,7
Morbihan 254,0 -1,7 1,5 3,2 1,9 -3,0 -0,0 1,2
Bretagne 1 236,8 2,7 1,0 3,0 2,5 2,0 0,2 1,5
  • Notes : données CVS en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Les industries agroalimentaires bretonnes gagnent 700 emplois en 2019, soit une hausse de 1,0 %, inférieure à celle du niveau national (+ 1,5 %). Au niveau départemental, l’emploi agroalimentaire reste dynamique dans les Côtes-d’Armor (+ 1,8 %). Dans le Finistère, après une baisse de 1,4 % en 2018 liée aux restructurations dans la filière de la volaille, l’emploi repart à la hausse (+ 1,4 %) et retrouve son niveau de 2017. En Ille-et-Vilaine et dans le Morbihan, il augmente légèrement (+ 0,5 %).

L’emploi dans la fabrication de biens d’équipement progresse de 1,2 % en 2019, soit 200 emplois supplémentaires. Dans les autres branches industrielles, il augmente de 0,6 % (+ 360 emplois).

Dans le secteur de l’énergie, eau, déchets, cokéfaction et raffinage, l’emploi croît à nouveau (+ 0,9 %) après s’être stabilisé en 2018.

Le nombre d’emplois dans la fabrication de matériels de transport est en forte hausse (+ 2,6 % soit 250 emplois), nettement plus qu’au niveau national (+ 0,4 %). La baisse observée en Ille-et-Vilaine (– 230 emplois, soit – 4,7 %) est nettement compensée par la forte augmentation dans le Morbihan (+ 350 emplois, soit + 13,8 %).

L’emploi dans la construction continue de progresser

Le secteur de la construction crée 2 100 emplois en 2019, correspondant à une progression de 3,0 %, en accélération par rapport à 2018 et 2017 (hausses d’environ 2 %). Ce secteur confirme ainsi sa reprise après huit années de baisse, de 2009 à 2016. La hausse constatée dans la région en 2019 est similaire à celle du niveau national (+ 3,3 %).

L’emploi dans le secteur augmente de façon homogène dans chaque département breton, de 2,8 % dans le Finistère à 3,2 % dans le Morbihan.

Près des trois quarts des créations d’emploi dans le tertiaire marchand

Dans le tertiaire marchand, l’emploi augmente de 2,5 % en 2019. Il croît à un rythme plus élevé qu’au cours des cinq dernières années (+ 1,8 % en moyenne entre 2013 et 2018) et qu’au niveau national (+ 1,6 % en 2019). Sur un an, 13 300 emplois ont été créés dans la région, soit 71 % des créations observées dans l’ensemble des secteurs. En 2019, l’emploi tertiaire et sa composante intérimaire (+ 2,0 %) augmentent de façon similaire (encadré). Hors intérim, la hausse de l’emploi tertiaire s’établit à + 2,6 %, soit près de 12 500 emplois supplémentaires.

L’emploi de nouveau en hausse dans le commerce

En 2019, l’emploi salarié dans le commerce poursuit sa progression (+ 1,6 % après + 1,5 % en 2018). Dans ce secteur, 2 300 emplois ont été créés en un an. Le rythme de croissance est plus élevé en Bretagne que dans l’ensemble de la France (+ 1,2 %). La hausse de l’emploi dans le commerce est cependant beaucoup plus marquée dans le Morbihan (+ 2,6 %) et en Ille-et-Vilaine (+ 1,9 %) que dans le Finistère (+ 0,9 %) et les Côtes-d’Armor (+ 0,4 %).

Dynamisme dans l’hébergement-restauration, l’information-communication et les services aux entreprises

Le secteur de l’hébergement et de la restauration progresse fortement en 2019. Il crée 2 200 emplois, soit une progression de 4,8 %, un peu plus soutenue qu’au niveau national (+ 4,4 %). Cette augmentation s’observe de façon assez similaire dans chaque département breton.

Dans l’information et la communication, l’emploi progresse de 4,6 % (+ 1 300 emplois), après + 3,7 % en 2018. L’accélération vaut également au niveau national (+ 4,3 % après + 2,8 %). L’Ille-et-Vilaine porte la hausse régionale avec 1 200 emplois supplémentaires (+ 6,0 %). Ce département compte fin 2019 plus de 20 000 emplois dans ce secteur, profitant notamment du développement de l’écosystème numérique dans la métropole rennaise.

Les services aux entreprises, hors intérim, contribuent de nouveau fortement au dynamisme des services marchands. Ce secteur gagne 4 200 emplois en Bretagne en 2019, soit une progression de 4,3 %, plus soutenue qu’au niveau national (+ 2,6 %). La hausse est nettement plus forte en Ille-et-Vilaine (+ 5,7 %) que dans les trois autres départements (de + 3,0 % à + 3,6 %).

L’emploi dans les transports croît de 2,6 % en 2019 (+1 600 emplois), à un rythme plus élevé que dans l’ensemble du pays (+ 1,2 %). Au sein de la région, il progresse davantage en Ille-et-Vilaine (+ 3,8 %) et dans le Morbihan (+ 2,3 %) que dans le Finistère (+ 2,0 % en 2019 après – 0,6 % en 2018 et – 1,7 % en 2017) et les Côtes-d’Armor (+ 0,7 %).

Dans les activités immobilières, l’emploi augmente de 2,1 % (+ 1,6 % en 2018), alors qu’il est stable en France (+ 0,2 % en 2019 après une baisse de 0,8 % en 2018). Dans les services aux ménages, l’emploi est quasi stable, comme en 2018 ; il augmente légèrement au niveau national (+ 0,4 %). L’emploi dans les services financiers augmente de 1,2 % dans la région, tandis qu’il progresse de 0,5 % dans l’Hexagone.

Légère progression de l’emploi dans le tertiaire non marchand

Dans le , l’emploi progresse de 0,2 % en 2019, soit près de 1 000 emplois supplémentaires. Cette progression est similaire à la moyenne des cinq dernières années. Au niveau national, la progression est du même ordre (+ 0,3 % en 2019). L’emploi non marchand augmente dans le Finistère (+ 0,6 %) et dans les Côtes-d’Armor (+ 0,3 %) alors qu’il est stable en Ille-et-Vilaine et dans le Morbihan.

Encadré – La légère hausse de l’intérim en 2019 renforce l’emploi dans l’industrie agroalimentaire

L’évolution de l’activité intérimaire est sensible aux variations de l’activité économique. Ainsi, même s’il ne représente en Bretagne que 5,5 % des emplois des secteurs concurrentiels non agricoles à la fin de l’année 2019, l’intérim constitue un indicateur avancé de l’emploi. Lors d’opérations de réduction d’effectifs salariés, les postes des intérimaires sont en général les premiers supprimés. Inversement, dans un contexte de reprise de l’activité, les entreprises recourent souvent à l’intérim avant des phases éventuelles de recrutement.

En 2019, l’emploi intérimaire a progressé de 2,0 %, alors qu’il est resté quasiment stable au niveau national (– 0,3 %). On dénombre 44 780 intérimaires dans la région à la fin de l’année 2019, soit un niveau proche du plus haut atteint, fin 2017 (figure 5). Mesuré en équivalent temps plein (ETP) et en moyenne sur l’année 2019, le volume de l’activité intérimaire s’est accru de 2,8 % par rapport au volume moyen de 2018.

Figure 5Évolution trimestrielle de l'emploi intérimaire

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution trimestrielle de l'emploi intérimaire (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Bretagne France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2007 103,8 109,5
1ᵉʳ trim. 2008 112 115,4
2ᵉ trim. 2008 101,7 106,7
3ᵉ trim. 2008 98,8 101,1
4ᵉ trim. 2008 89,3 87
1ᵉʳ trim. 2009 78,5 75,7
2ᵉ trim. 2009 81,3 76
3ᵉ trim. 2009 81,6 79,8
4ᵉ trim. 2009 85,2 84
1ᵉʳ trim. 2010 93,2 88,1
2ᵉ trim. 2010 100,1 91,7
3ᵉ trim. 2010 100,8 95,6
4ᵉ trim. 2010 100 100
1ᵉʳ trim. 2011 99,9 101,1
2ᵉ trim. 2011 100,8 101,5
3ᵉ trim. 2011 97,9 100,1
4ᵉ trim. 2011 98,4 99,4
1ᵉʳ trim. 2012 95,4 95
2ᵉ trim. 2012 90,3 92
3ᵉ trim. 2012 86,4 88
4ᵉ trim. 2012 86,9 85,4
1ᵉʳ trim. 2013 88,3 88,2
2ᵉ trim. 2013 81,8 87,2
3ᵉ trim. 2013 89,1 89,8
4ᵉ trim. 2013 91,3 90,3
1ᵉʳ trim. 2014 89,2 89,3
2ᵉ trim. 2014 92,9 91,2
3ᵉ trim. 2014 90,8 88,9
4ᵉ trim. 2014 91,2 90,1
1ᵉʳ trim. 2015 90,8 89,8
2ᵉ trim. 2015 94,1 93,4
3ᵉ trim. 2015 94,5 97
4ᵉ trim. 2015 98,8 99,6
1ᵉʳ trim. 2016 97,1 99,3
2ᵉ trim. 2016 98,9 102,2
3ᵉ trim. 2016 106,7 105,5
4ᵉ trim. 2016 106,7 110,9
1ᵉʳ trim. 2017 112,9 115,4
2ᵉ trim. 2017 119,4 120,3
3ᵉ trim. 2017 120,9 124,3
4ᵉ trim. 2017 129 130,9
1ᵉʳ trim. 2018 125,4 129,5
2ᵉ trim. 2018 123,9 127,8
3ᵉ trim. 2018 123 127,8
4ᵉ trim. 2018 125,7 126,7
1ᵉʳ trim. 2019 127,1 127,3
2ᵉ trim. 2019 126,2 126,9
3ᵉ trim. 2019 127,3 126,5
4ᵉ trim. 2019 128,1 126,2
  • Notes : données CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi intérimaire en fin de trimestre.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 5Évolution trimestrielle de l'emploi intérimaire

  • Notes : données CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi intérimaire en fin de trimestre.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Avec une augmentation du nombre d’intérimaires de 7,4 %, les Côtes-d’Armor enregistrent, comme l’année précédente, la plus forte hausse entre les 4es trimestres 2018 et 2019. La progression en termes d’ETP moyen sur l’année, qui s’y élève à 5,5 %, est également la plus importante des départements bretons. L’augmentation du nombre d’intérimaires dans le Finistère est également sensible (+ 5,2 %). Elle est plus modérée en Ille-et-Vilaine (+ 0,6 %) ; cependant, le volume de l’activité intérimaire en ETP moyen sur l’année s’accroît de 5,3 % dans ce département. Dans le Morbihan, le nombre d’intérimaires (– 3 %) et le volume de l’intérim (– 1,2 %) sont orientés à la baisse.

La hausse de l’activité intérimaire en 2019 a peu d’incidence sur l’évolution globale du nombre d’emplois salariés dans la région. Parmi les 18 800 salariés supplémentaires, 17 950 ont été créés par des emplois directs alors que moins de 900 ont été générés par l’intérim.

L’emploi intérimaire est resté stable dans l’ensemble de l’industrie. Dans l’industrie agroalimentaire, qui emploie à elle seule un quart des intérimaires de la région, l’emploi intérimaire augmente de 6,4 %. Ainsi, la progression de 1,0 % de l’emploi agroalimentaire direct atteint 1,8 % en ajoutant l’intérim. À l’inverse, hors secteur agroalimentaire, le gain de 0,9 % de l’emploi direct dans l’industrie est ramené à 0,3 % en intégrant l’intérim. En effet, près de 700 emplois intérimaires y ont été supprimés, notamment dans la fabrication de produits en caoutchouc et en plastique, dans la métallurgie ou dans la fabrication d’équipements électriques, électroniques, informatiques.

La hausse de 1,8 % du nombre d’intérimaires dans la construction est moins soutenue que celle de l’emploi direct. En conséquence, le gain de 3,0 % de l’emploi direct de ce secteur est ramené à 2,8 % en y affectant l’intérim. Dans le secteur tertiaire marchand, le recours à l’intérim est plus faible et l’évolution positive de l’emploi intérimaire (+ 3 %) n’a pas d’effet sur celle de l’emploi salarié dans son ensemble (+ 2,6 % avec ou hors intérim). La hausse du nombre d’intérimaires est toutefois notable dans les activités de services aux entreprises (+ 6,8 % soit près de 200 intérimaires supplémentaires).

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Pour comprendre

  • Auparavant, les estimations trimestrielles d'emploi, publiées au niveau localisé (région et département) portaient seulement sur les salariés du secteur marchand – hors agriculture et activités des particuliers employeurs – en France métropolitaine. Depuis 2018, le champ des estimations localisées est étendu à l'ensemble de l'emploi salarié et aux départements d'outre-mer (hors Mayotte). Par rapport à la situation antérieure, sont donc ajoutés les salariés de la fonction publique, de l'agriculture et de l'ensemble des particuliers employeurs.
  • Les estimations trimestrielles régionales et départementales sont construites selon une méthodologie identique à celle employée au niveau national : les évolutions trimestrielles sont calculées à partir de données administratives, qui sont ensuite recalées pour chaque zone géographique sur les estimations annuelles au 31 décembre.
  • La source principale des évolutions d’emploi provient de la statistique établie par les Urssaf à partir des déclarations des établissements versant des cotisations sociales. En ce qui concerne l’emploi intérimaire, l’indicateur est élaboré par la Dares (ministère du Travail, de l'Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social), à partir des déclarations mensuelles des entreprises de travail temporaire adressées à Pôle emploi.

Définitions

Emploi salarié :

Les salariés sont les personnes qui travaillent, aux termes d’un contrat, pour une autre entité résidente en échange d’un salaire ou d’une rétribution équivalente, avec un lien de subordination.

Estimations d'emploi localisées / ESTEL / Estel :

A partir de 2009, les estimations d'emploi annuelles sont calculées à partir du dispositif Estel (Estimations d'emploi localisées), qui se fondent sur l'utilisation des sources administratives en niveau.

Pour les salariés, il s'agit des Déclarations Annuelles de Données Sociales (DADS « grand format ») contenant, en plus des DADS stricto sensu, les données du fichier de paye des agents de l'État et celles des particuliers employeurs).

Pour les non salariés agricoles, les sources mobilisées sont les fichiers de la Mutualité Sociale Agricole (MSA) et pour les non salariés non agricoles, les fichiers de l'Agence Centrale des Organismes de Sécurité Sociale (ACOSS) qui est la Caisse Nationale des Unions de Recouvrement des Cotisations de Sécurité Sociale et d'Allocations Familiales (URSSAF).

Le concept central d'Estel est une synthèse ascendante des sources administratives utilisées avec prise en compte de la multi-activité. Estel mesure l'emploi selon un concept « BIT répertorié » : l'emploi est mesuré sur la dernière semaine de l'année et tout emploi déclaré est comptabilisé.

Le passage à Estel permet la production des estimations d'emploi annuelles à un niveau géographique et sectoriel plus fin que l'ancien système (celui de la zone d'emploi croisée avec le niveau A38 de la nouvelle nomenclature d'activités au lieu du niveau départemental) ; de plus on disposera chaque année de la double localisation au lieu de résidence et au lieu de travail pour les salariés et d'informations sur le sexe et la tranche d'âge quinquennale des travailleurs salariés et non salariés.

Intérim / Travail temporaire / Travail intérimaire :

L' intérim (ou travail intérimaire ou travail temporaire) consiste à mettre à disposition provisoire d’entreprises clientes, des salariés qui, en fonction d'une rémunération convenue, sont embauchés et rémunérés à cet effet par l'entreprise de travail temporaire.

L'intérim se caractérise donc par une relation triangulaire entre l’entreprise de travail temporaire, l’entreprise cliente et le salarié, et implique la conclusion de deux contrats : un contrat de mise à disposition (entre l’entreprise de travail temporaire et l’entreprise cliente) et un contrat de mission (entre l’entreprise de travail temporaire et le salarié).

Le contrat ne peut être conclu que pour l’exécution d’une tâche précise et temporaire, dénommée mission, et seulement dans les cas énumérés par la loi. Quel que soit le motif pour lequel il est conclu, un tel contrat ne peut avoir ni pour objet ni pour effet de pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise utilisatrice.

Correction des variations saisonnières / CVS / Désaisonnalisation :

La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l'effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.

Par exemple, les ventes de jouets augmentent toujours fortement entre novembre et décembre, en raison de Noël. Sur les données brutes, cet effet périodique masque l’évolution conjoncturelle sous-jacente pour une année donnée. Une fois la série désaisonnalisée, c’est-à-dire l’effet Noël retiré, les ventes peuvent s’avérer en baisse, signe d’une moins bonne année.

Nomenclature d'activités française / NAF :

La nomenclature des activités économiques en vigueur en France depuis le 1er janvier 2008 est la nomenclature d'activités française (NAF rév. 2). La NAF a la même structure que de la nomenclature d'activités de la Communauté européenne (NACE rév. 2) mais elle comporte un niveau supplémentaire, spécifique à la France, celui des sous-classes.

La NAF rév. 2 comporte cinq niveaux comprenant respectivement : 21, 88, 272, 615 et 732 postes.

La NAF rév. 2 s'est substituée à la NAF rév. 1 datant de 2003 (entrée en vigueur au 1er janvier 2003). La NAF rév. 1 comporte cinq niveaux ayant respectivement 17, 31, 62, 224, et 712 postes .

La NAF rév. 1 avait succédé à la NAF qui était en vigueur depuis le 1er janvier 1993.

Ce secteur comprend l’administration publique, l’enseignement, la santé et l’action sociale.

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