Revenu, niveau de vie et pauvreté en 2016 Enquête Revenus fiscaux et sociaux (ERFS) - Insee Résultats
Les niveaux de vie en 2016 La prime d’activité soutient l’évolution du niveau de vie des plus modestes
Julie Argouarc’h, Sébastien Picard, division Revenus et patrimoine des ménages, Insee
En 2016, en France, le niveau de vie médian de la population s’élève à 20 520 euros annuels, soit un montant supérieur de 0,9 % à celui de 2015 en euros constants. Il retrouve son niveau d’avant-crise. Les 10 % de personnes les plus modestes ont un niveau de vie inférieur à 11 040 euros annuels. Les 10 % les plus aisées ont un niveau de vie au moins 3,4 fois supérieur, au-delà de 37 570 euros. En 2016, les niveaux de vie augmentent davantage dans le bas et le milieu de la distribution. Les ménages les plus modestes ont notamment bénéficié de la mise en place de la prime d’activité en janvier 2016. Les niveaux de vie sont en revanche stables dans le haut de la distribution et diminuent même pour les 5 % les plus aisés.
Après une stabilité en 2015, les inégalités globales diminuent légèrement en 2016. L’indice de Gini passe de 0,292 à 0,288.
En 2016, 8,8 millions de personnes vivent au-dessous du seuil de pauvreté monétaire, qui s’élève à 1 026 euros par mois. Le taux de pauvreté s’établit à 14,0 % de la population, après 14,2 % en 2015. L’intensité de la pauvreté est stable à 19,7 %.
La situation vis-à-vis de la pauvreté reste très liée au statut d’activité. En 2016, 38,3 % des chômeurs vivent au-dessous du seuil de pauvreté contre 6,4 % des salariés. Le taux de pauvreté varie également fortement selon la situation familiale : 34,8 % des personnes vivant dans une famille monoparentale sont pauvres en 2016.
- En 2016, le niveau de vie médian retrouve son niveau d'avant-crise
- En 2016, la hausse du niveau de vie est plus sensible pour les plus modestes
- Les inégalités de niveau de vie diminuent légèrement
- Le taux de pauvreté est de 14,0 % en 2016
- 38,3 % des chômeurs vivent au-dessous du seuil de pauvreté
- Les familles monoparentales sont les plus exposées à la pauvreté
- Encadré - La prime d’activité remplace le RSA activité et la prime pour l’emploi
En 2016, le niveau de vie médian retrouve son niveau d'avant-crise
En 2016, selon l’enquête Revenus fiscaux et sociaux (sources), le niveau de vie médian des personnes vivant dans un ménage de France métropolitaine est de 20 520 euros, soit 1 710 euros par mois. Ce montant partage la population en deux, la première moitié ayant moins et la seconde ayant plus. Pour un couple avec deux enfants de moins de quatorze ans, ce montant correspond à un revenu disponible de 43 090 euros par an, soit 3 591 euros par mois.
En 2016, le niveau de vie médian (D5) est en hausse de 0,9 % en euros constants (figure 1), sa plus forte progression depuis 2008. Cette hausse reste cependant mesurée par rapport à l’évolution annuelle moyenne antérieure à la crise (+ 1,4 % entre 1996 et 2008). Le niveau de vie médian a diminué continûment de 2009 à 2013, avant de repartir légèrement à la hausse en 2014 et 2015 (respectivement + 0,2 % et + 0,4 %). La hausse plus franche de 2016 le rétablit pour la première fois à son niveau d’avant-crise, en 2008.
tableauFigure 1 - Évolution de quantiles de niveau de vie entre 1996 et 2016
Base 100 en 1996 | D1 | D3 | Médiane (D5) | D7 | D9 | C95 |
---|---|---|---|---|---|---|
1996 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 |
1997 | 100,5 | 99,7 | 100,2 | 100,4 | 100,1 | 100,5 |
1998 | 104,8 | 102,3 | 102,3 | 102,0 | 102,0 | 102,4 |
1999 | 107,4 | 103,8 | 103,9 | 103,7 | 105,3 | 107,0 |
2000 | 109,0 | 106,1 | 105,8 | 105,4 | 108,5 | 110,3 |
2001 | 112,6 | 108,8 | 108,4 | 107,9 | 110,0 | 112,2 |
2002 | 116,6 | 111,8 | 111,2 | 110,5 | 112,6 | 115,3 |
2003 | 116,1 | 112,2 | 110,9 | 109,6 | 110,8 | 113,5 |
2004 | 116,5 | 111,9 | 110,4 | 109,4 | 109,4 | 113,0 |
2005 | 116,7 | 113,1 | 112,2 | 110,4 | 111,2 | 116,1 |
2006 | 118,1 | 114,5 | 113,8 | 112,5 | 114,6 | 118,6 |
2007 | 120,5 | 116,8 | 116,2 | 115,1 | 116,2 | 120,4 |
2008 | 123,3 | 120,3 | 118,2 | 116,0 | 118,5 | 122,2 |
2009 | 121,8 | 119,8 | 118,7 | 117,4 | 119,4 | 122,5 |
2010 | 120,2 | 118,2 | 118,1 | 117,2 | 119,0 | 124,1 |
2011 | 119,1 | 117,6 | 118,0 | 117,7 | 121,5 | 126,5 |
2012 | 117,7 | 117,0 | 116,9 | 116,6 | 119,1 | 122,6 |
2013 | 119,4 | 117,1 | 116,8 | 115,8 | 117,1 | 119,7 |
2014 | 119,1 | 117,7 | 117,0 | 115,3 | 116,3 | 117,6 |
2015 | 119,4 | 117,1 | 117,5 | 116,0 | 117,9 | 120,2 |
2016 | 121,2 | 118,7 | 118,5 | 117,0 | 117,9 | 120,4 |
- Lecture : les déciles D1 à D9 partagent la population en dix : 10 % des personnes ont un niveau de vie inférieur à D1, 20 % à D2, etc. Le vingtile C95 est le niveau de vie plancher des 5 % de personnes les plus aisées. En 2016, le niveau de vie médian (D5) augmente de 0,9 % en euros constants.
- Champ : France métropolitaine, personnes vivant dans un ménage dont le revenu déclaré est positif ou nul et dont la personne de référence n'est pas étudiante.
- Sources : Insee-DGI, enquêtes Revenus fiscaux et sociaux rétropolées de 1996 à 2004 ; Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA, enquêtes Revenus fiscaux et sociaux de 2005 à 2016.
graphiqueFigure 1 - Évolution de quantiles de niveau de vie entre 1996 et 2016
En 2016, la hausse du niveau de vie est plus sensible pour les plus modestes
En 2016, la tendance est inverse à celle de 2015, année marquée par une progression du niveau de vie surtout pour les plus aisés. L’augmentation du niveau de vie est plus forte pour les trois premiers déciles : entre + 1,4 % et + 1,5 % en 2016. Ces trois déciles restent toutefois sensiblement inférieurs à leur niveau de 2008. Les ménages les plus modestes ont bénéficié de la mise en place de la prime d’activité au 1er janvier 2016 en remplacement du revenu de solidarité active (RSA) activité et de la prime pour l’emploi (encadré). En revanche, l’impact de la revalorisation exceptionnelle de 2 % du RSA au 1er septembre est neutralisé par le changement de ses modalités de revalorisation et par les réformes des allocations logement (bibliographie).
La hausse du niveau de vie est nette en 2016 jusqu’au septième décile : elle est d’au moins 0,9 % pour chaque décile. Les ménages de niveau de vie intermédiaire bénéficient principalement d’une baisse d’impôt sur le revenu en raison du renforcement du mécanisme de la décote, dont l’augmentation des plafonds permet soit de diminuer le montant de l’impôt, soit de ne plus en payer.
Dans le haut de la distribution, à partir du huitième décile et jusqu’au 95e centile, les niveaux de vie sont stables. Les 20 % des ménages les plus aisés acquittent en moyenne des montants d’impôt sur le revenu plus élevés, en raison du dynamisme de leurs revenus en 2015. Leurs allocations familiales diminuent avec l’instauration depuis le 1er juillet 2015 de la modulation des montants d’allocations sous conditions de ressources qui joue à plein en 2016. Le niveau de vie diminue au-dessus du 95e centile en raison de la baisse notable des revenus du patrimoine, en particulier ceux générés par les assurances-vie du fait de la baisse des taux obligataires.
Les inégalités de niveau de vie diminuent légèrement
En 2016, les principaux indicateurs d’inégalités montrent une faible baisse des inégalités (figure 2). L’indice de Gini est en repli de 0,4 point de pourcentage (0,288 en 2016 au lieu de 0,292 en 2015). Cette baisse est plus marquée que celle estimée par simulation en octobre 2017, qui était de – 0,2 point de pourcentage. Le rapport interdécile, qui mesure le rapport entre le neuvième décile, niveau de vie plancher des 10 % les plus aisés, et le premier décile, plafond des 10 % les plus modestes, est aussi en baisse (– 0,05 point pour atteindre 3,40). Enfin, en 2016, les 20 % de personnes les plus modestes disposent de 8,9 % de la somme des niveaux de vie (+ 0,1 point), les 20 % les plus aisées de 37,9 % (– 0,4 point). Le rapport entre la masse des niveaux de vie détenue par les 20 % de personnes les plus aisées et celle détenue par les 20 % les plus modestes s’établit donc à 4,27 et diminue de 0,08 point.
Les inégalités de niveau de vie ont connu des variations substantielles dans les années d’après crise : d’abord à la hausse en 2010 et 2011 puis à la baisse en 2012 et 2013. Depuis, les variations sont d’ampleur plus limitée. En 2016, les inégalités retrouvent leur niveau de 2013 mais, mesurées par l’indice de Gini, elles restent toutefois légèrement supérieures à leur niveau d’il y a vingt ans (0,282 en 1996).
tableauFigure 2 – Indicateurs d’inégalités de niveau de vie de 1996 à 2016
Rapport interdécile D9/D1 | Ratio (100-S80)/S20 | Indice de Gini (échelle de droite) | |
---|---|---|---|
1996 | 3,50 | 4,21 | 0,282 |
1997 | 3,48 | 4,19 | 0,282 |
1998 | 3,41 | 4,11 | 0,279 |
1999 | 3,43 | 4,21 | 0,287 |
2000 | 3,48 | 4,27 | 0,289 |
2001 | 3,42 | 4,23 | 0,289 |
2002 | 3,38 | 4,13 | 0,284 |
2003 | 3,34 | 4,13 | 0,283 |
2004 | 3,29 | 4,12 | 0,284 |
2005 | 3,34 | 4,27 | 0,289 |
2006 | 3,40 | 4,34 | 0,294 |
2007 | 3,37 | 4,32 | 0,292 |
2008 | 3,37 | 4,33 | 0,292 |
2009 | 3,43 | 4,37 | 0,293 |
2010 | 3,46 | 4,55 | 0,302 |
2011 | 3,57 | 4,62 | 0,305 |
2012 | 3,54 | 4,57 | 0,302 |
2013 | 3,43 | 4,29 | 0,288 |
2014 | 3,42 | 4,32 | 0,289 |
2015 | 3,45 | 4,35 | 0,292 |
2016 | 3,40 | 4,27 | 0,288 |
- Note : les données de 1996 à 2011 sont rétropolées pour permettre une comparaison temporelle et peuvent donc différer de celles diffusées par ailleurs sur www.insee.fr (voir Chiffres-clés) présentant les séries longues avec des ruptures de série en 2010 et 2012.
- Lecture : les 20 % de personnes les plus modestes (S20) disposent en 2016 de 8,9 % de la somme des niveaux de vie, les 20 % les plus aisés perçoivent 37,9 % de la somme des niveaux de vie (complément à 100 de S80), soit 4,27 fois plus [ratio(100-S80)/S20].
- Champ : France métropolitaine, personnes vivant dans un ménage dont le revenu déclaré est positif ou nul et dont la personne de référence n'est pas étudiante.
- Sources : Insee-DGI, enquêtes Revenus fiscaux et sociaux rétropolées de 1996 à 2004 ; Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA, enquêtes Revenus fiscaux et sociaux de 2005 à 2016.
graphiqueFigure 2 – Indicateurs d’inégalités de niveau de vie de 1996 à 2016
Le taux de pauvreté est de 14,0 % en 2016
En 2016, 8,8 millions de personnes vivent au-dessous du seuil de pauvreté monétaire, qui s’élève à 1 026 euros par mois (figure 3). À titre de comparaison, au 1er avril 2016, pour une personne seule, le minimum vieillesse s’élève à 801 euros par mois et le RSA à 525 euros (535 euros au 1er septembre), sachant que d’autres prestations complètent souvent le revenu de ces allocataires. Ainsi, en 2016, 59,3 % des ménages percevant le minimum vieillesse vivent au-dessus du seuil de pauvreté mais seulement 35,3 % des ménages bénéficiaires du RSA.
Le taux de pauvreté monétaire s’élève en 2016 à 14,0 % de la population, en baisse de 0,2 point par rapport à 2015. Ce résultat est proche de l’estimation avancée du taux de pauvreté réalisée en octobre 2017, qui anticipait une diminution de 0,3 point. La baisse du taux de pauvreté s’explique là encore principalement par la mise en place de la prime d’activité.
En 2016, l’intensité de la pauvreté reste stable à 19,7 % : le niveau de vie médian des personnes pauvres évolue comme celui de l’ensemble de la population (+ 0,9 % après + 1,1 % en 2015). Il est de 824 euros par mois en 2016 (contre 817 euros en 2015 en euros constants). De 1996 à 2004, le taux de pauvreté baisse nettement, passant de 14,7 % à 12,8 %, puis remonte jusqu’en 2011 pour quasiment retrouver son niveau de 1996 (14,6 %). Globalement, il recule légèrement de 2011 à 2016 (– 0,6 point sur la période). Dans le même temps, l’intensité de la pauvreté diminue de 1996 à 2002 pour atteindre 17,7 %, après 20,3 % en 1996. Depuis 2003, elle oscille entre 19,0 % et 20,0 %, à l’exception d’un point haut en 2012.
tableauFigure 3 - Indicateurs de pauvreté
2012 | 2013 | 2014 | 2015 | 2016 | |
---|---|---|---|---|---|
Seuil à 60 % de la médiane | |||||
Nombre de personnes pauvres (en milliers) | 8 760 | 8 563 | 8 732 | 8 875 | 8 783 |
Taux de pauvreté (en %) | 14,2 | 13,8 | 14,0 | 14,2 | 14,0 |
Seuil de pauvreté (en euros 2016/mois) | 1 012 | 1 010 | 1 012 | 1 017 | 1 026 |
Niveau de vie médian des personnes pauvres (en euros 2016/mois) | 796 | 808 | 808 | 817 | 824 |
Intensité de la pauvreté (en %) | 21,3 | 20,0 | 20,2 | 19,7 | 19,7 |
Seuil à 50 % de la médiane | |||||
Nombre de personnes pauvres (en milliers) | 5 231 | 4 917 | 4 964 | 5 020 | 4 997 |
Taux de pauvreté (en %) | 8,5 | 7,9 | 8,0 | 8,0 | 8,0 |
Seuil de pauvreté (en euros 2016/mois) | 843 | 842 | 844 | 847 | 855 |
Niveau de vie médian des personnes pauvres (en euros 2016/mois) | 685 | 697 | 691 | 707 | 707 |
Intensité de la pauvreté (en %) | 18,7 | 17,2 | 18,1 | 16,5 | 17,3 |
- Lecture : en 2016, au seuil de 60 % de la médiane, 14,0 % de la population vit avec un niveau de vie au-dessous du seuil de pauvreté (taux de pauvreté). La moitié des personnes pauvres a un niveau de vie inférieur à 824 euros par mois, soit 19,7 % de moins que le seuil de pauvreté (intensité de la pauvreté).
- Champ : France métropolitaine, personnes vivant dans un ménage dont le revenu déclaré est positif ou nul et dont la personne de référence n'est pas étudiante.
- Sources : Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA, enquêtes Revenus fiscaux et sociaux de 2012 à 2016.
38,3 % des chômeurs vivent au-dessous du seuil de pauvreté
Le niveau de vie médian des chômeurs au sens du Bureau international du travail (BIT) est quasiment stable (– 0,1 %). Leur taux de pauvreté reste élevé en 2016 (38,3 %) (figure 4). Il est en hausse de 0,7 point. Cette hausse du taux de pauvreté des chômeurs intervient dans un contexte de baisse du taux de chômage (– 0,3 point en 2016) mais avec un nombre croissant de personnes au chômage depuis deux ans ou plus (+ 2,7 % en 2016) arrivant en fin de droit.
Le taux de pauvreté des actifs occupés est a contrario faible (7,7 %). Le niveau de vie médian des indépendants progresse trois fois plus que celui des salariés (respectivement de + 2,0 % et + 0,6 %). Leur taux de pauvreté est stable ; il reste cependant près de trois fois plus élevé que celui des salariés (17,5 % contre 6,4 %).
Le taux de pauvreté des retraités reste peu élevé (7,4 %) et ne connaît pas d’évolution significative entre 2015 et 2016. Leur niveau de vie médian augmente de 1,8 % en 2016, soit deux fois plus que pour l’ensemble de la population. Ce dynamisme tient essentiellement à un effet de structure : les nouveaux retraités perçoivent en général des pensions plus élevées que ceux qui décèdent au cours de l’année. Cette hausse du niveau de vie des retraités ne concerne cependant pas les plus modestes en 2016, dont le niveau de vie moyen stagne (– 0,1 % pour les retraités faisant partie des 10 % les plus modestes).
Le taux de pauvreté des autres inactifs reste à un niveau élevé (31,1 %), il diminue néanmoins de 1,0 point.
Le taux de pauvreté des enfants de moins de 18 ans est stable à 19,8 % (baisse de 0,1 point non significative).
tableauFigure 4 - Niveau de vie et taux de pauvreté selon le statut d'activité
2015 | 2016 | |||||||
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Répartition de la population (en %) | Niveau de vie médian (en euros 2016) | Personnes pauvres (en milliers) | Taux de pauvreté (en %) | Répartition de la population (en %) | Niveau de vie médian (en euros 2016) | Personnes pauvres (en milliers) | Taux de pauvreté (en %) | |
Actifs de 18 ans ou plus | 45,3 | 21 840 | 3 079 | 10,8 | 45,4 | 21 960 | 3 072 | 10,8 |
Actifs occupés | 40,7 | 22 550 | 1 987 | 7,8 | 40,8 | 22 720 | 1 979 | 7,7 |
Salariés | 36,0 | 22 540 | 1 475 | 6,5 | 35,9 | 22 680 | 1 443 | 6,4 |
Indépendants | 4,7 | 22 730 | 512 | 17,3 | 4,9 | 23 190 | 536 | 17,5 |
Chômeurs | 4,6 | 14 090 | 1 092 | 37,6 | 4,6 | 14 070 | 1 093 | 38,3 |
Inactifs de 18 ans ou plus | 32,3 | 19 590 | 3 005 | 14,9 | 32,4 | 19 900 | 2 947 | 14,5 |
Retraités | 22,4 | 21 120 | 1 028 | 7,3 | 22,7 | 21 510 | 1 048 | 7,4 |
Autres inactifs (dont étudiants) | 9,9 | 15 290 | 1 977 | 32,1 | 9,7 | 15 420 | 1 899 | 31,1 |
Enfants de moins de 18 ans | 22,4 | 18 400 | 2 791 | 19,9 | 22,2 | 18 500 | 2 764 | 19,8 |
Ensemble de la population | 100,0 | 20 340 | 8 875 | 14,2 | 100,0 | 20 520 | 8 783 | 14,0 |
- Champ : France métropolitaine, personnes vivant dans un ménage dont le revenu déclaré est positif ou nul et dont la personne de référence n'est pas étudiante.
- Sources : Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA, enquêtes Revenus fiscaux et sociaux 2015 et 2016.
Les familles monoparentales sont les plus exposées à la pauvreté
La situation des familles face à la pauvreté diffère selon la composition familiale (figure 5). Ne bénéficiant des revenus d’activité ou de remplacement que d’un seul parent, celui de la mère dans plus de 80 % des cas, les familles monoparentales disposent du niveau de vie médian le plus faible (14 650 euros par an). Leurs membres sont quatre fois plus souvent pauvres que les personnes vivant dans un ménage composé d’un couple avec un ou deux enfants (34,8 % contre 8,6 %). Néanmoins, leur niveau de vie de médian croît davantage en 2016 que pour l’ensemble de la population (+ 1,3 % contre + 0,9 %), en partie grâce à la prime d’activité. Cette dernière représente 1,9 % en moyenne de leur revenu disponible, soit davantage que le RSA activité et la prime pour l’emploi cumulés en 2015 (1,1 %).
À l’inverse, les couples sans enfant sont les moins exposés à la pauvreté. Le taux de pauvreté est encore plus faible pour les couples dont la personne de référence a 65 ans ou plus (respectivement 7,7 % pour les couples sans enfant dont la personne de référence a moins de 65 ans et 5,3 % pour les couples dont la personne de référence est plus âgée).
tableauFigure 5 - Niveau de vie et taux de pauvreté selon la composition du ménage
2015 | 2016 | |||||||
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Répartition de la population (en %) | Niveau de vie médian (en euros 2016) | Personnes pauvres (en milliers) | Taux de pauvreté (en %) | Répartition de la population (en %) | Niveau de vie médian (en euros 2016) | Personnes pauvres (en milliers) | Taux de pauvreté (en %) | |
Personne de référence du ménage de moins de 65 ans | 79,4 | 20 120 | 7 916 | 15,9 | 78,9 | 20 240 | 7 825 | 15,8 |
Personnes seules | 9,3 | 18 390 | 1 113 | 19,1 | 9,4 | 18 490 | 1 152 | 19,5 |
Familles monoparentales | 9,6 | 14 460 | 2 098 | 34,9 | 9,4 | 14 650 | 2 054 | 34,8 |
Couples sans enfant | 12,5 | 25 190 | 544 | 7,0 | 12,6 | 25 510 | 610 | 7,7 |
Couples avec un ou deux enfants | 32,7 | 21 900 | 1 919 | 9,4 | 32,7 | 22 180 | 1 772 | 8,6 |
Couples avec trois enfants ou plus | 12,1 | 16 550 | 1 783 | 23,6 | 12,0 | 16 870 | 1 794 | 23,9 |
Autres types de ménages | 3,2 | 18 160 | 459 | 23,3 | 2,8 | 17 330 | 443 | 24,9 |
Personne de référence du ménage de 65 ans ou plus | 20,6 | 21 110 | 959 | 7,4 | 21,1 | 21 540 | 958 | 7,3 |
Personnes seules | 6,5 | 18 630 | 426 | 10,4 | 6,7 | 19 140 | 461 | 11,0 |
Couples | 12,5 | 22 390 | 457 | 5,9 | 12,8 | 22 890 | 422 | 5,3 |
Autres types de ménages | 1,6 | 20 240 | 76 | 7,5 | 1,6 | 20 560 | 75 | 7,5 |
Ensemble de la population | 100,0 | 20 340 | 8 875 | 14,2 | 100,0 | 20 520 | 8 783 | 14,0 |
- Champ : France métropolitaine, personnes vivant dans un ménage dont le revenu déclaré est positif ou nul et dont la personne de référence n'est pas étudiante.
- Sources : Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA, enquêtes Revenus fiscaux et sociaux 2015 et 2016.
Encadré - La prime d’activité remplace le RSA activité et la prime pour l’emploi
La prime d’activité a été créée par la loi d’août 2015 relative au dialogue social et à l’emploi. Depuis le 1er janvier 2016, elle remplace la composante dite « activité » du revenu de solidarité active (RSA), ainsi que la prime pour l’emploi (PPE).
En 2015, 4,6 % des ménages de France métropolitaine percevaient le RSA activité et 15,9 % la PPE. Ces deux dispositifs bénéficiaient au total à 19,6 % des ménages alors que la prime d’activité est perçue par 11,1 % des ménages en 2016.
Les conditions d’attribution de la prime d’activité sont plus restreintes que celles de la PPE. Elles sont en revanche proches de celles du RSA activité, sauf pour les jeunes de 18 à 24 ans. L’accès au RSA activité était limité aux jeunes parents isolés ou ayant travaillé au moins deux ans au cours des trois dernières années, alors que la prime d’activité est ouverte à tous les jeunes sans condition particulière. Ainsi, en 2016, 37,2 % des ménages dont la personne de référence a moins de 25 ans et n’est pas étudiante en bénéficient, tandis que 5,3 % bénéficiaient du RSA activité en 2015. La prime d’activité représente en outre une part de leur revenu disponible deux fois supérieure à celle représentée par le RSA activité et la PPE réunis (5,3 % contre 2,6 % pour ceux qui en bénéficient). Cette éligibilité élargie concourt à la baisse du taux de pauvreté des jeunes.
La prime d’activité cible davantage les ménages les plus modestes en leur assurant un gain plus important en cas d’activité : 61,2 % des ménages bénéficiaires se situent en deçà du troisième décile de niveau de vie contre 50,7 % des ménages bénéficiaires du RSA activité ou de la PPE en 2015. En outre, la prime d’activité représente une part plus importante du revenu disponible des bénéficiaires que le RSA activité et la PPE réunis : par exemple, respectivement 7,9 % et 4,1 % pour les ménages se situant entre le premier et le deuxième décile.
Sources
Les statistiques présentées ici sont issues des enquêtes Revenus fiscaux et sociaux (ERFS) rétropolées de 1996 à 2004 et des enquêtes Revenus fiscaux et sociaux de 2005 à 2016. En 2016, l’enquête s’appuie sur un échantillon représentatif d’environ 51 600 ménages de France métropolitaine, issu de l’enquête Emploi de l’Insee, sur leurs déclarations fiscales, ainsi que sur les prestations sociales qu’ils ont perçues. Le champ retenu est celui des personnes vivant en France métropolitaine et appartenant à des ménages ordinaires dont la personne de référence n’est pas étudiante et dont le revenu déclaré est positif ou nul. Il exclut donc notamment les personnes résidant en institution ainsi que les personnes sans domicile et recouvre une population de 62,7 millions de personnes fin 2016.
Depuis 1996, les ERFS comportent deux ruptures de séries, en 2010 et 2012, avec deux enquêtes disponibles pour chaque millésime. Afin de pouvoir apprécier l’évolution des inégalités et de la pauvreté monétaire sur longue période, une rétropolation des principaux indicateurs sur les niveaux de vie, les inégalités et la pauvreté a été réalisée. Les montants en euros (quantiles de niveaux de vie, masses de niveaux de vie, seuils de pauvreté et niveaux de vie médians des personnes pauvres) ont été chaînés à partir de leurs taux d’évolution entre deux ERFS successives et comparables. Les taux de pauvreté et l’indice de Gini ont été rétropolés selon une méthode similaire à partir des variations en points.
Définitions
Niveau de vie : revenu disponible du ménage divisé par le nombre d’unités de consommation. Les unités de consommation (UC) sont calculées selon l’échelle d’équivalence dite de l’OCDE modifiée, qui attribue 1 UC au premier adulte du ménage, 0,5 UC aux autres personnes de 14 ans ou plus et 0,3 UC aux enfants de moins de 14 ans. Le niveau de vie est donc le même pour toutes les personnes d’un même ménage. Le niveau de vie médian, qui partage la population en deux, est tel que la moitié des personnes disposent d’un niveau de vie inférieur et l’autre moitié d’un niveau de vie supérieur.
Ménage : ensemble des occupants d’un même logement sans que ces personnes soient nécessairement unies par des liens de parenté (en cas de cohabitation par exemple). Un ménage peut être composé d’une seule personne. Ne font pas partie des ménages les personnes vivant dans des habitations mobiles ou dans des communautés.
Revenu disponible : il comprend les revenus déclarés à l’administration fiscale (revenus d’activité, retraites et pensions, indemnités de chômage et certains revenus du patrimoine), les revenus financiers non déclarés, qui sont ici imputés (produits d’assurance-vie, livrets exonérés, plans d’épargne en actions, livrets d’épargne populaire, comptes épargne logement, plans épargne logement), les prestations sociales perçues et, jusqu’en 2015, la prime pour l’emploi. Tous ces revenus sont nets des impôts directs (impôt sur le revenu, taxe d’habitation, contribution sociale généralisée, contribution à la réduction de la dette sociale et autres prélèvements sociaux sur les revenus du patrimoine). Ce revenu disponible est ainsi proche du concept de revenu disponible brut au sens de la comptabilité nationale, mais son champ est moins étendu (notamment pas de loyer imputé aux ménages propriétaires occupants).
Indice de Gini : indice mesurant le degré d’inégalité d’une distribution (ici, le niveau de vie) pour une population donnée. Il varie entre 0 et 1, la valeur 0 correspondant à l’égalité parfaite (tout le monde a le même niveau de vie), la valeur 1 à l’inégalité extrême (une personne a tout le revenu et les autres n’ont rien).
Pauvreté monétaire : une personne est considérée comme pauvre lorsque son niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté. Ce seuil est calculé par rapport à la médiane de la distribution nationale des niveaux de vie. Le seuil à 60 % du niveau de vie médian est privilégié en Europe. Le taux de pauvreté correspond à la proportion de personnes dont le niveau de vie est inférieur à ce seuil, soit 1 026 euros par mois en France métropolitaine en 2016.
Intensité de la pauvreté : indicateur qui permet d’apprécier à quel point le niveau de vie de la population pauvre est éloigné du seuil de pauvreté. L’Insee mesure cet indicateur comme l’écart relatif entre le niveau de vie médian de la population pauvre et le seuil de pauvreté.
Pour en savoir plus
André M. et alii, « Les réformes des prestations et prélèvements intervenues en 2016 opèrent une légère redistribution au bénéfice des 20 % les plus modestes », in « France, portrait social », Insee Références, édition 2017.
Argouarc’h J. et Cazenave-Lacrouts M.-C. « Les niveaux de vie en 2015 », Insee Première n° 1665, septembre 2017.
Beck S. et Vidalenc J, « Une photographie du marché du travail en 2016 - Le chômage recule de 0,3 point sur un an », Insee Première n° 1648, mai 2017.
Calvo M., « Ouvrir dans un nouvel ongletEn 2016, le nombre d’allocataires de minima sociaux diminue pour la première fois depuis 2008 », Études et Résultats n° 1072, Drees, juillet 2018.
Chantel C. et alii, « Ouvrir dans un nouvel ongletPrestations versées par les Caf : instauration de la prime d’activité et hausse de 6,2 % du nombre de foyers allocataires en 2016 », l’e-ssentiel Cnaf n° 171-2017, juin 2017.
Schmitt K. et Sicsic M., « Estimation avancée du taux de pauvreté et des indicateurs d’inégalités », Insee Focus n° 96, octobre 2017.
« Revenu, niveau de vie et pauvreté en 2015 - Enquête Revenus fiscaux et sociaux (ERFS) » Insee Résultats, février 2018.
« Ouvrir dans un nouvel ongletLes retraités et les retraites - édition 2018 », Panoramas de la Drees, mai 2018.
Chiffres-clés, sous-thèmes « Revenus – Niveaux de vie – Pouvoir d’achat » et « Pauvreté – Précarité », septembre 2018.
Sources
Enquête Revenus fiscaux et sociaux (ERFS)
Une présentation générale de l'enquête Revenus fiscaux et sociaux / ERFS est accessible dans la rubrique « Définitions, Méthodes et Qualité » du site insee.fr.
Une présentation générale du dispositif sur les revenus localisés sociaux et fiscaux (Filosofi) et des Revenus fiscaux localisés (RFL) est accessible dans la rubrique « Définitions, Méthodes et Qualité » du site insee.fr. Ces sources interviennent uniquement dans la partie séries longues / Niveau de vie et revenu disponible, tableau 7 - Très hauts revenus.
Historique des changements méthodologiques
À l'origine quadriennales, les enquêtes « revenus fiscaux » sont, depuis 1996, reconduites chaque année grâce à un processus d'appariement mis en place entre les données de l'enquête emploi et celles des fichiers fiscaux.
Depuis lors, l'enquête a été améliorée à plusieurs reprises. La première de ces améliorations, courant à partir de 2002 (année de revenu), a consisté à adapter l'enquête « revenus fiscaux » (ERF) à l'enquête emploi devenue trimestrielle.
La seconde, opérée à partir de l'année de revenu 2005 et qui a donné lieu à une nouvelle dénomination « enquête revenus fiscaux et sociaux » (ERFS), porte sur l'intégration des prestations sociales réelles (auparavant estimées sur barème) et la prise en compte plus complète des revenus du patrimoine. Les enquêtes revenus fiscaux 1996 à 2004 ont été rétropolées afin de constituer une nouvelle série d'enquêtes Revenus fiscaux et sociaux (ERFS) sans rupture.
Par ailleurs, pour le millésime 2011, la méthode d'imputation des revenus financiers absents de la déclaration fiscale a été revue et s'appuie désormais sur l'enquête Patrimoine 2010. Auparavant, dans les ERFS de 2005 à 2010, ces revenus étaient imputés à partir de l'enquête Patrimoine 2004. Néanmoins, une nouvelle version de l'ERFS 2010 a également été produite avec l'enquête Patrimoine 2010, afin de pouvoir apprécier les évolutions entre 2010 et 2011 à méthode constante, notamment dans les tableaux de séries longues.
À partir de l'ERFS 2013, un changement méthodologique a été introduit sur l'impôt qui intervient dans le calcul du revenu disponible : c'est maintenant l'impôt payé en N sur les revenus de l'année N-1 qui est pris en compte dans le calcul du revenu disponible de l'année N (et non plus l'impôt payé l'année suivante sur les revenus de l'année en cours).
Dans l'ERFS 2013, outre ce changement de millésime d'impôts, d'autres améliorations importantes ont été introduites.
La première a été la prise en compte des évolutions introduites dans l'enquête Emploi en continu de 2013 (qui constitue le socle de l'ERFS), visant notamment à mieux cerner certaines populations difficiles à appréhender par l'enquête, comme les étudiants.
Deux changements fiscaux importants ont été introduits à compter de 2013 :
- D'une part, les majorations de pensions de retraite pour avoir élevé trois enfants ou plus sont désormais prises en compte dans le revenu déclaré à l'administration fiscale.
- D'autre part, l'avantage en nature constitué par la participation des employeurs aux contrats collectifs de complémentaire santé est maintenant intégré dans les salaires déclarés à l'administration.
Ces ressources sont désormais comptabilisées dans le revenu disponible calculé dans l'ERFS.
A partir de l’ERFS 2015, l'imputation s'appuie sur l'enquête Patrimoine 2014-15, dont les informations plus récentes permettent une meilleure cohérence avec les portefeuilles actuels de produits financiers détenus par les ménages. La méthode d'imputation a été revue afin d'intégrer les améliorations de l'enquête Patrimoine. Notamment, les montants d'actifs déclarés par les ménages sont plus fiables, désormais recueillis directement et non plus sous forme d'intervalles. Cela engendre une estimation des revenus financiers plus proche de la réalité, en particulier pour l'assurance vie.
Une nouvelle version des ERFS 2012, 2013 et 2014 a été produite avec l'enquête Patrimoine 2014-15, afin de pouvoir apprécier les évolutions depuis 2012 à méthode constante.
Définitions
Il s'agit de l'activité au sens du BIT selon l'interprétation communautaire, telle qu'elle est définie dans l'enquête Emploi de l'Insee. Dans tous les tableaux, la variable d'activité présentée a pour modalités : « Salarié », « Indépendant », « Chômeur », « Retraité », « Autre inactif ».
Cette variable a été recalculée dans l'ERFS en mobilisant également le statut (issu de l'enquête Emploi) et la catégorie socioprofessionnelle (également recalculée dans l'ERFS, voir plus bas).
Cependant, la variable activité au sens du BIT de l'enquête Emploi est impactée par le changement de périodicité de l'enquête en 2002 (passage d'une enquête annuelle à une enquête en continu). En outre, cette variable a connu d'autres modifications, notamment en 2007, destinées à rapprocher sa construction de la définition retenue dans l'interprétation communautaire. Ces deux éléments expliquent la présence de certaines ruptures observées à ces dates dans les séries longues.
Avec le passage à la NAF rév. 2 (nomenclature d'activités française révisée au 1er janvier 2008), la nomenclature économique de synthèse (NES) associée à la NAF rév. 1 disparaît en tant que telle. En effet, cette nomenclature strictement française ne permettait pas de comparaisons internationales car elle ne s'emboîtait pas dans l'arborescence de la CITI et de la NACE.
La NAF rév. 2 contient deux niveaux agrégés « standard » : les sections et divisions en, respectivement, 21 et 88 postes. Ces niveaux sont communs à la nomenclature internationale d'activités CITI rév. 4, à la nomenclature européenne d'activités NACE rév. 2 et à la NAF rév. 2.
Il était toutefois nécessaire de disposer de niveaux de regroupements supplémentaires pour répondre aux besoins de l'analyse économique et de la diffusion en matière de données de synthèse.
Sept niveaux d'agrégation sont ainsi associés à la NAF rév. 2, dénommés « A xx » où xx représente le nombre de postes du niveau. Ils constituent la nomenclature agrégée (NA) :
· A 10 : niveau international, regroupement de sections ;
· A 17 : niveau français intermédiaire entre les niveaux A 10 et A 38.
Au niveau des sections (A 21), l'industrie manufacturière est détaillée en cinq postes et, inversement, certaines activités de services sont regroupées.
· A 21 : sections, niveau standard de l'arborescence de la NAF rév. 2 ;
· A 38 : niveau international, intermédiaire entre sections et divisions ;
· A 64 : niveau européen, intermédiaire entre les niveaux A 38 et divisions (A 88), provisoire ;
· A 88 : divisions, niveau standard de l'arborescence de la NAF rév. 2 ;
· A 129 : niveau français intermédiaire entre les niveaux divisions (A 88) et groupes.
Le Bureau international du travail (BIT) est un organisme rattaché à l’ONU et chargé des questions générales liées au travail dans le monde. Il réside à Genève. Il harmonise les concepts et définitions relatifs au travail, à l’emploi et au chômage.
Il s'agit de la variable de catégorie socioprofessionnelle telle qu'elle est définir dans l'enquête Emploi.
Certaines catégories sont cependant recalculées en fonction de la part de certains revenus dans l'ensemble des revenus d'activité et de remplacement perçus. Au sein des inactifs, cela impacte en particulier la répartition entre les "Retraités" et les "Autres inactifs".
Un chômeur au sens du BIT est une personne âgée de 15 ans ou plus qui répond simultanément à trois conditions : être sans emploi durant une semaine donnée ; être disponible pour prendre un emploi dans les deux semaines ; avoir cherché activement un emploi au cours des quatre dernières semaines ou en avoir trouvé un qui commence dans moins de trois mois.
Les démarches actives considérées sont variées : étudier des annonces d’offres d’emploi, se rendre à un salon professionnel, mobiliser son réseau social ou prendre des conseils auprès de France Travail, etc.
Si on ordonne une distribution de salaires, de revenus, de chiffres d'affaires, etc., les déciles sont les valeurs qui partagent cette distribution en dix parties d’effectifs égaux.
Ainsi, pour une distribution de salaires :
- le premier décile (noté généralement D1) est le salaire au-dessous duquel se situent 10 % des salaires ;
- le neuvième décile (noté généralement D9) est le salaire au-dessous duquel se situent 90 % des salaires.
Le premier décile est, de manière équivalente, le salaire au-dessus duquel se situent 90 % des salaires ; le neuvième décile est le salaire au-dessus duquel se situent 10 % des salaires.
La population active au sens du Bureau International du Travail (BIT) comprend les personnes en emploi au sens du BIT et les chômeurs au sens du BIT.
Définition internationale, adoptée en 1982 par une résolution du Bureau international du travail (BIT).
Impôt sur le revenu, taxe d'habitation, contribution sociale généralisée (CSG), contribution à la réduction de la dette sociale (CRDS), prélèvement libératoire sur valeurs mobilières et autres prélèvements sociaux sur les revenus du patrimoine.
Les inactifs sont les personnes âgées de 15 ans ou plus qui ne sont ni en emploi ni au chômage.
L'indice (ou coefficient) de Gini est un indicateur synthétique permettant de rendre compte du niveau d'inégalité pour une variable et sur une population donnée. Il varie entre 0 (égalité parfaite) et 1 (inégalité extrême). Entre 0 et 1, l'inégalité est d'autant plus forte que l'indice de Gini est élevé.
Il est égal à 0 dans une situation d'égalité parfaite où la variable prend une valeur identique sur l’ensemble de la population. À l'autre extrême, il est égal à 1 dans la situation la plus inégalitaire possible, où la variable vaut 0 sur toute la population à l’exception d’un seul individu.
Les inégalités ainsi mesurées peuvent porter sur des variables de revenus, de salaires, de niveau de vie, etc.
L'intensité de la pauvreté permet d'apprécier à quel point le niveau de vie de la population pauvre est éloigné du seuil de pauvreté. Comme Eurostat, l'Insee mesure cet indicateur comme l'écart relatif entre le niveau de vie médian de la population pauvre et le seuil de pauvreté. Plus cet indicateur est élevé et plus la pauvreté est dite intense, au sens où le niveau de vie des plus pauvres est très inférieur au seuil de pauvreté.
Formellement, il est calculé de la manière suivante : (seuil de pauvreté - niveau de vie médian de la population pauvre) / seuil de pauvreté.
Estimation de l'équivalent monétaire de l'avantage que procure au ménage la propriété de sa résidence principale, net de la taxe foncière.
Les minima sociaux visent à assurer un revenu minimal à une personne (ou à sa famille) en situation de précarité. Ces prestations sont non contributives, c'est-à-dire versées sans contrepartie de cotisations.
Le revenu de solidarité active (RSA), l'allocation aux adultes handicapés (AAH), l'allocation spécifique de solidarité (ASS) et l'allocation spécifique aux personnes âgées (Aspa) sont les principaux minima sociaux.
Ce type de prestations est versé sous conditions de ressources et permettent aux bénéficiaires de parvenir au niveau du minimum concerné.
Le niveau de vie est égal au revenu disponible du ménage divisé par le nombre d'unités de consommation (UC). Le niveau de vie est donc le même pour tous les individus d'un même ménage.
Le niveau de vie correspond à ce qu’Eurostat nomme « revenu disponible équivalent ».
Les unités de consommation sont généralement calculées selon l'échelle d'équivalence dite de l'OCDE modifiée qui attribue 1 UC au premier adulte du ménage, 0,5 UC aux autres personnes de 14 ans ou plus et 0,3 UC aux enfants de moins de 14 ans.
Nombre d'enfants célibataires dans le logement sans limite d'âge :
- T : Ensemble
- 0 : Aucun enfant
- 1 : Un enfant
- 2 : Deux enfants
- 3 : Trois enfants ou plus
Un enfant fiscalement à charge est un enfant de la personne de référence ou de son conjoint dans l’enquête emploi retrouvé à charge dans une déclaration fiscale du ménage.
Un individu (ou un ménage) est considéré comme pauvre lorsqu'il vit dans un ménage dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté. En France et en Europe, le seuil est le plus souvent fixé à 60 % du niveau de vie médian.
L'Insee, comme Eurostat et les autres pays européens, mesure en effet la pauvreté monétaire de manière relative alors que d'autres pays (comme les États-Unis ou le Canada) ont une approche absolue.
Dans l'approche en termes relatifs, le seuil de pauvreté est déterminé par rapport à la distribution des niveaux de vie de l'ensemble de la population. Eurostat et les pays européens utilisent en général un seuil à 60 % de la médiane des niveaux de vie. La France privilégie également ce seuil, mais publie des taux de pauvreté selon d'autres seuils (40 %, 50 % ou 70 %), conformément aux recommandations du rapport du Cnis sur la mesure des inégalités.
Les pensions et retraites comprennent les retraites au sens strict, les pensions alimentaires et les rentes viagères ainsi que les pensions d’invalidité.
Les prestations sociales (ou transferts sociaux) sont des transferts versés (en espèces ou en nature) à des individus ou à des familles afin de réduire la charge financière que représente la protection contre divers risques.
Elles sont associées à six grandes catégories de risques :
- La vieillesse et la survie (pensions de retraite, pensions de réversion, prise en charge de la dépendance).
- La santé (prise en charge totale ou partielle de frais liés à la maladie, à l'invalidité, aux accidents du travail et aux maladies professionnelles).
- La maternité-famille (prestations familiales : prestations liées à la maternité, allocations familiales, aides pour la garde d'enfants).
- La perte d'emploi (indemnisation du chômage) et les difficultés d'insertion ou de réinsertion professionnelle.
- Les difficultés de logement (aides au logement).
- La pauvreté et l'exclusion sociale (minima sociaux : revenu minimum d'insertion- RSA, minimum vieillesse, etc.).
Les rapports interdéciles des revenus sont utilisés pour mettre en évidence les disparités (ou écarts) entre les plus riches et les plus pauvres.
Les revenus d'activité comprennent les salaires, les bénéfices agricoles, les bénéfices industriels et commerciaux, les bénéfices non commerciaux et les indemnités de chômage.
C'est le revenu porté sur le formulaire n° 2042 (formulaire fiscal de déclaration de revenus).
Il correspond à la somme des revenus catégoriels (nets de cotisations sociales), diminuée des pensions alimentaires versées. C'est un revenu net de CSG déductible précomptée. Les revenus exceptionnels et les plus-values mentionnées sur la n°2042 en sont exclus.
C'est le revenu à la disposition du ménage pour consommer et épargner.
Il comprend le revenu déclaré augmenté des prestations sociales, de la prime pour l’emploi et des revenus financiers imputés, et diminué de :
- l'impôt sur le revenu ;
- l'impôt sur les revenus de valeurs mobilières soumises à prélèvement libératoire ;
- la taxe d'habitation sur la résidence principale ;
- la CSG, de la CRDS et les prélèvements sociaux sur les revenus du patrimoine ;
- la CSG imposable (ou non déductible) et de la CRDS sur les revenus d'activité ou de remplacement.
Il s'agit de l'ensemble des revenus d'activité, de remplacement et du patrimoine avant toute imposition.
C'est donc le revenu déclaré augmenté de la CSG déductible sur les revenus d'activité et de remplacement afin de reconstituer un revenu avant toute imposition. Sont ajoutés les revenus financiers non déclarés mais imputés.
C'est le revenu effectivement encaissé.
C'est le revenu déclaré augmenté des revenus financiers imputés (non déclarés) et diminué :
- de la part de CSG non déductible (ou imposable) et de la CRDS (toujours non déductible), sur les revenus d'activité et de remplacement (qui sont précomptées par l'employeur) ;
- des contributions sociales (CSG, CRDS et prélèvements sociaux) sur les revenus financiers soumis au prélèvement forfaitaire libératoire (déclarés ou imputés) ;
- de l'impôt prélevé à la source sur les produits de placements à revenus fixes (prélèvement libératoire).
Revenus fonciers et revenus de valeurs et de capitaux mobiliers, hors plus values. Les revenus du patrimoine ne sont que partiellement couverts dans la déclaration fiscale : plusieurs types de revenus du patrimoine sont exonérés d'impôts (épargne réglementée notamment) ou en partie seulement appréhendés dans les déclarations. Ils sont complétés, à partir de 2005, dans la nouvelle série sur les revenus fiscaux et sociaux par des revenus imputés (produits d'assurance-vie, livrets jeune, PEA, LEP, CEL, PEL, autres livrets exonérés).
- T : Ensemble
- 1 : Accédant à la propriété
- 2 : Propriétaire (non accédant) du logement, ou de la maison où se trouve le logement y compris en indivision
- 3 : Locataire d'un logement HLM
- 4 : Locataire ou sous-locataire d'un logement loué vide non-HLM
- 5 : Locataire ou sous-locataire d'un logement loué meublé ou d'une chambre d'hôtel
- 6 : Logé gratuitement par des parents, des amis ou l'employeur (y compris le cas des personnes occupant un logement qu'elles ont vendu en viager, etc.) ; usufruitier (sans nue-propriété), y compris en viager
Le taux de pauvreté monétaire correspond à la proportion d'individus (ou de ménages) étant en situation de pauvreté monétaire.
Dans le cadre de la diffusion des résultats de l'Enquête Revenus fiscaux et sociaux, la variable « type de ménage » est recalculée pour être conforme au concept « ménage » dans le recensement de la population.
En effet, les familles monoparentales et les couples avec enfant(s), mais sans enfant célibataire, sont considérés comme des ménages complexes.
Pour en savoir plus
« Les revenus et le patrimoine des ménages », Insee Références, édition 2018.
« Fiches thématiques - Niveaux de vie et redistribution », France, portrait social, édition 2018, collection Insee Références.
« Fiches Niveaux de vie », Tableaux de l'Économie Française, édition 2017, collection Insee Références.
« Les nouvelles mesures des revenus dans les enquêtes Revenus fiscaux et sociaux », Les revenus et le patrimoine des ménages, collection Insee Références, mai 2009.
« Ouvrir dans un nouvel ongletRapport du groupe de travail du Cnis « Niveaux de vie et inégalités sociales » », Conseil national de l'information statistique (Cnis) n° 103, mars 2007.
« La prise en compte des revenus du patrimoine dans la mesure des inégalités », Économie et Statistique n° 414, janvier 2009.
« Indicateurs d'inégalités sociales », France, portrait social édition 2008, collectionInsee Références.