Économie et Statistique n° 483-484-485 - 2016 Le recensement rénové : avancées méthodologiques et apports à la connaissance
Recensement 2011 et règlement européen : la procédure d'imputation spécifique à trois variables
Pascal Ardilly
La modification du questionnaire des enquêtes annuelles de recensement à partir de 2011, a suscité de nombreux travaux méthodologiques complexes, tels que ceux concernant l'imputation massive de trois variables dans le recensement de 2011 : l'indicateur de résidence antérieure, la période d'achèvement de l'immeuble et l'activité au sens du BIT. Pour les deux premières, le contexte est celui d'un changement de l'information collectée à partir de 2011. À chaque fois, deux méthodes sont proposées. La première est une approche assez simple au moyen d'un modèle, basée sur l'hypothèse d'une distribution uniforme. La seconde, plus compliquée, utilise un calage par commune ou groupe de communes afin de retrouver en moyenne, à partir des données collectées par les enquêtes annuelles en ancienne nomenclature, les structures estimées en utilisant les données collectées par les enquêtes annuelles en nouvelle nomenclature. L'imputation de l'activité BIT (trois modalités : actif occupé / chômeur / inactif), en métropole et dans les DOM, relève de la construction complète d'une nouvelle variable à partir de variables auxiliaires individuelles corrélées à l'activité et disponibles à la fois dans le recensement et dans l'enquête Emploi. Pour cela, malgré une différence dans les modes de collecte qui crée une hétérogénéité que l'on parvient à corriger en partie, on utilise une variable de déclaration d'activité « spontanée » disponible dans les deux sources. Elle permet d'estimer une liaison assez satisfaisante avec l'activité BIT. On calcule dans un premier temps des probabilités de passage d'une modalité d'activité spontanée vers une modalité d'activité BIT. Puis ces probabilités sont ajustées afin de retrouver en moyenne les effectifs des différentes modalités d'activité BIT donnés par l'enquête Emploi dans chaque croisement région / sexe. En particulier, il faut que les taux de chômage BIT par région/ sexe après imputation subissent des perturbations minimales.
Economie et Statistique
No 483-484-485
Paru le :28/04/2016