Économie et Statistique n° 483-484-485 - 2016 Le recensement rénové : avancées méthodologiques et apports à la connaissance
Quel est l'apport de la taxe d'habitation à l'extrapolation du nombre de résidences principales au Recensement de la population ?
Hugues Lermechin
Depuis la rénovation du recensement au début des années 2000, obligation est faite à l'Insee de publier chaque année les populations légales de toutes les communes. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, qui sont recensées exhaustivement tous les cinq ans, la difficulté réside dans l'actualisation des populations durant la période intercensitaire. L'utilisation des données de la taxe d'habitation (TH) répond pour partie à ce défi et constitue une innovation notable dans le processus de calcul des populations. La TH permet d'estimer le nombre de résidences principales, approchant ainsi la dynamique de population. Elle contribue à calculer chaque année la population de 40 % des communes de moins de 10 000 habitants, occasionnant par là-même l'estimation d'environ 20 % de la population française. La TH apporte-t-elle une réelle plus-value à l'estimation des populations communales et de la population totale concernées par son utilisation ? Si le nombre de résidences principales est surestimé, l'erreur occasionnée est faible. En extrapolant le nombre de résidences principales avec la TH durant cinq années successives, l'erreur est ainsi inférieure à 5 % pour près de trois quart des communes et le nombre total de résidences principales n'est surestimé que de 1 %. En réalité, l'extrapolation n'excédant jamais deux années successives, l'erreur est selon toute vraisemblance moindre les années où la TH participe au calcul des populations. Un effet taille apparaît néanmoins : les plus grandes des petites communes sont plus souvent surestimées. Par ailleurs, les populations légales de sept communes sur dix sont mieux estimées avec la TH, qu'elles ne le seraient par prolongement linéaire des derniers recensements. En outre, la TH restitue finement les ruptures de tendance observées dans l'évolution du parc de logements des communes. C'est à la fois un instrument précis et souple car il s'adapte aux différentes dynamiques d'évolution qui peuvent exister.
Economie et Statistique
No 483-484-485
Paru le :28/04/2016