France, portrait social Édition 2015
France, portrait social s'adresse à tous ceux qui souhaitent mieux connaître la société française. Cet ouvrage transversal de la collection « Insee Références » offre un large panorama de la situation sociale de la France.
Partage des revenus et du pouvoir de décision dans les couples : un panorama européen
Sophie Ponthieux
Dans tous les pays de l'Union européenne, la majorité des couples d'âge actif déclarent que leurs revenus sont totalement mis en commun. Les différences sont toutefois considérables quant à l'ampleur de cette majorité : au plus bas, en Finlande, cette mise en commun totale concerne seulement 53 % des couples, contre environ 90 % à l'autre extrême, en Espagne, au Portugal ou en Pologne. Entre les deux, cette proportion s'établit entre 70 % et 75 % dans la plupart des pays ; elle est plus basse, 63%, en France. Quel que soit le pays, la mise en commun totale est plus fréquente parmi les couples mariés et lorsque seul un des conjoints occupe un emploi ; elle est moins fréquente dans les couples dont les conjoints ont un niveau d'éducation élevé ou ceux dont le niveau de vie se situe dans le haut de la distribution. Que les revenus soient totalement mis en commun ou qu'ils soient gérés au moins partiellement séparément, la majorité des femmes et des hommes considèrent que, dans leur couple, les décisions « importantes » sont prises de façon équilibrée, c'est-à-dire que le pouvoir de décision est partagé, et qu'ils sont toujours libres de leurs choix de dépenses personnelles. Pour les décisions de dépenses relatives au foyer, c'est aussi l'équilibre qui domine, sauf pour les achats de la vie de tous les jours qui sont considérés plutôt du ressort des femmes « dans près de la moitié des pays » ; et dans une moindre mesure, c'est aussi le cas pour les dépenses importantes concernant les enfants. Pour ces décisions de dépenses et pour les décisions importantes en général, il y a peu de différences entre les couples qui mettent tous les revenus en commun et ceux qui séparent au moins partiellement leurs revenus. Il n'en va pas de même lorsqu'il s'agit de pouvoir décider de dépenses personnelles : excepté au Luxembourg, les proportions de femmes et d'hommes qui se disent toujours libres de décider sont plus élevées lorsque les revenus sont au moins partiellement séparés.
Insee Références
Paru le :04/11/2015