Économie et Statistique n° 376-377 - 2004 La réduction du temps de travail

Economie et Statistique
Paru le :Paru le01/06/2005
Cédric Afsa et Pierre Biscourp (un commentaire de Henri Rouilleault - Effets de l'ARTT sur l'emploi et les conditions de vie et de travail : nouveaux matériaux et nouvelles méthodes)
Economie et Statistique- Juin 2005
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L'évolution des rythmes de travail entre 1995 et 2001 : quel impact de l'ARTT ?

Cédric Afsa et Pierre Biscourp (un commentaire de Henri Rouilleault - Effets de l'ARTT sur l'emploi et les conditions de vie et de travail : nouveaux matériaux et nouvelles méthodes)

Le « passage aux 35 heures » ne s'est pas limité à la baisse de la durée légale du travail. La négociation au sein des branches ou des entreprises a, en effet, porté simultanément sur la durée du travail, son organisation, les conditions de travail et les salaires. On analyse ici principalement l'impact des 35 heures sur l'organisation temporelle du travail, et plus précisément sur les rythmes de travail des salariés. Les résultats présentés reposent sur l'exploitation de deux enquêtes portant sur la durée du travail, réalisées par l'Insee auprès des salariés en 1995 et 2001, avant et après les lois « Aubry », et du fichier d'entreprises de suivi des accords de réduction du temps de travail, constitué au sein du ministère du travail. Ces accords, mis en œuvre par les entreprises du secteur privé dans le cadre des lois « Aubry », ont bien affecté les rythmes de travail des salariés. Certes, la norme demeure la répétition de semaines de travail identiques, mais elle connaît un recul dans les entreprises passées aux 35 heures. Environ 5 % des salariés de ces entreprises qui auparavant travaillaient le même nombre de jours par semaine avec les mêmes horaires, sont passés à des rythmes réguliers organisés sur des périodes plus longues que la semaine, ou ont vu leurs jours ou leurs horaires de travail varier de façon erratique. Ces deux types de rythmes ont progressé dans des proportions proches pour les salariés passés aux 35 heures. De plus, l'ampleur de cet impact, tout comme la nature du nouveau rythme instauré, varient selon la position hiérarchique du salarié, son secteur d'activité et la taille de son entreprise. L'irrégularité des jours travaillés se développe davantage dans l'industrie que dans les services. Celle des horaires touche seulement les cadres. À l'inverse, les rythmes réguliers organisés sur plusieurs semaines ne concernent que les autres salariés, et en premier lieu ceux des petites entreprises de l'industrie.

Economie et Statistique

No 376-377

Paru le :01/06/2005