Économie et Statistique n° 355-356 - 2002 Les entreprises et la baisse du prix des ordinateurs - Le commerce des CD sur Internet - Projections de population à l'horizon 2050

Economie et Statistique
Paru le :Paru le01/12/2002
Pauline Givord
Economie et Statistique- Décembre 2002
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Prévoir l'évolution des taux d'activité aux âges élevés : un exercice difficile

Pauline Givord

Dans tous les pays industrialisés, il est de plus en plus rare d'être actif après 55 ans. Ce déclin de l'activité des plus âgés est particulièrement important en France : il y est aujourd'hui peu fréquent de travailler après 65 ans. Entre 60 et 64 ans, près de 70 % des Français étaient actifs en 1970 ; en 1983, cette proportion est tombée à 35 %, puis elle s'est stabilisée autour de 17 % depuis le milieu des années 1990. Entre 55 et 59 ans, la proportion d'hommes actifs est passée de 83 % à 68 % en trente ans. Dans le cas des femmes, les évolutions sont moins nettes, dans la mesure où la baisse tendancielle de l'activité aux âges élevés est, en partie, compensée par la généralisation de l'activité féminine. Le développement des systèmes de retraite explique, pour une part, cette réduction des taux d'activité aux âges élevés. La montée du chômage observée dans de nombreux pays industrialisés au cours des 30 dernières années a également contribué à l'amplifier, en particulier pour les salariés âgés. En effet, bien que la dégradation du marché du travail ait touché l'ensemble des travailleurs, elle a particulièrement affecté l'emploi des salariés âgés. Depuis la fin des années 1970, nombre d'entre eux ont cessé de travailler bien avant de liquider leurs droits à la retraite. Dans la plupart des pays, et particulièrement en France, ces départs anticipés ont été favorisés par des dispositifs permettant de bénéficier de revenus de remplacement jusqu'à l'âge de la retraite. Ainsi, en France, le nombre de personnes de plus de 55 ans bénéficiant de préretraites ou dispensées de rechercher un emploi varie entre 460 000 et 500 000 au cours de la décennie 1990. Aux effets de flexion conjoncturelle, qui expliquent les fluctuations cycliques des taux d'activité, s'ajouterait donc une flexion « institutionnelle », correspondant à l'institutionnalisation des retraits d'activité précoces en réponse aux difficultés de maintien dans l'emploi des salariés vieillissants...

Economie et Statistique

No 355-356

Paru le :01/12/2002