Économie et Statistique n° 367 - 2003 Un modèle macroéconométrique pour la zone euro - La modération salariale en France - Ralentissement de la productivité et réallocations d'emplois - Travail et pauvreté en Russie

Economie et Statistique
Paru le :Paru le01/02/2004
Rozenn Desplatz, Stéphanie Jamet, Vladimir Passeron et Fabrice Romans
Economie et Statistique- Février 2004
Consulter
Sommaire

La modération salariale en France depuis le début des années 1980

Rozenn Desplatz, Stéphanie Jamet, Vladimir Passeron et Fabrice Romans

Depuis le début des années 1980, la croissance des salaires réels en France a fortement ralenti par rapport à celle des années précédentes. L'économie française est entrée dans une phase dite de « modération salariale ». Mieux l'éclairer vise un double objectif : d'une part, évaluer l'ampleur de cette modération salariale à travers plusieurs indicateurs macroéconomiques des salaires ; d'autre part, chercher à analyser si cette modération s'est accentuée à la fin des années 1990, au cours de la dernière phase haute de la conjoncture. Pour cela, les liens traditionnels entre les salaires nominaux, les prix, et le chômage sont d'abord réexaminés. La contribution à la modération salariale d'autres déterminants est ensuite étudiée : les revalorisations du Smic, la réduction du temps de travail et certains effets de structure et de champ. Il en ressort que la modération salariale à l'oeuvre depuis le début des années 1980 a pour origine principale la montée du chômage mais aussi la désindexation des salaires et les moindres revalorisations du Smic. Depuis 1998, la modération salariale s'est légèrement accentuée, ce qui s'explique essentiellement par l'effet des 35 heures. Si les salaires de base ont connu une modération supplémentaire, le constat est toutefois moins vrai pour l'ensemble des rémunérations salariales, ce qui peut s'expliquer par des effets de structure et de champ : la dynamique spécifique des salaires dans les petites entreprises, les primes et heures supplémentaires, la rupture dans la progression du temps partiel, ou la hausse du niveau de qualification.

Economie et Statistique

No 367

Paru le :01/02/2004