Insee FocusServices aux particuliers : l’activité reste dynamique en 2014

Catherine Souquet, division Services, Insee

Les services aux particuliers enregistrent une croissance de 1 % en 2014, tirée par la branche des arts, spectacles et activités récréatives (+ 1,2 %). Entre 2000 et 2013, ils ont bénéficié d’une demande globalement soutenue (+ 1,7 % en moyenne annuelle), stimulée par les jeux de hasard et d’argent et les loisirs culturels (bibliothèques, musées...). L’activité du secteur repose sur un tissu de très petites structures et un grand nombre de non-salariés. En 2013, pour la troisième année consécutive, leurs performances économiques s’améliorent.

Insee Focus
No 50
Paru le :Paru le14/12/2015
Catherine Souquet, division Services, Insee
Insee Focus No 50- Décembre 2015

La production croît de 1 % en 2014

En 2014, la production de croît sensiblement au même rythme qu’en 2013 (+ 1 % après + 0,8 % en volume). La branche des arts, spectacles et activités récréatives se montre plus dynamique que celle des autres activités de services (+ 1,2 % contre + 0,7 %). Toutefois, cette croissance ne s’est pas traduite par une augmentation sensible de l’emploi salarié (+ 0,2 %) (figures 1 et 2).

Figure 1Évolution de la production par branche en volume

indice base 100 en 2000
Évolution de la production par branche en volume (indice base 100 en 2000)
Ensemble des services aux particuliers Arts, spectacles et activités récréatives Autres activités de services
2000 100 100 100
2001 105,4 106,1 104,8
2002 106,6 108,0 105,2
2003 108,7 112,8 104,8
2004 109,7 114,3 105,3
2005 111,9 117,0 107,1
2006 116,6 123,3 110,2
2007 119,3 126,4 112,7
2008 119,2 125,4 113,3
2009 120,4 128,0 113,3
2010 125,1 133,9 116,8
2011 123,5 134,6 113,1
2012 123,7 132,8 115,1
2013 124,7 133,7 116,2
2014 125,9 135,3 117,0
  • Note : les évolutions des activités à un niveau plus fin sont présentées dans le fichier « Données complémentaires » en téléchargement (figure complémentaire 1).
  • Champ : France, branches des services aux particuliers.
  • Source : Insee, comptabilité nationale.

Figure 1Évolution de la production par branche en volume

  • Note : les évolutions des activités à un niveau plus fin sont présentées dans le fichier « Données complémentaires » en téléchargement (figure complémentaire 1).
  • Champ : France, branches des services aux particuliers.
  • Source : Insee, comptabilité nationale.

Figure 2Évolution de l'emploi salarié, hors intérim

indice base 100 en 2000
Évolution de l'emploi salarié, hors intérim (indice base 100 en 2000)
Ensemble des services aux particuliers Arts, spectacles et activités récréatives Autres activités de services
2000 100,0 100,0 100,0
2001 99,8 112,6 92,0
2002 100,3 124,9 83,5
2003 98,2 126,1 77,2
2004 98,3 124,9 77,4
2005 99,5 124,3 78,5
2006 105,2 129,5 85,0
2007 106,7 133,3 86,1
2008 109,4 137,3 88,1
2009 111,4 140,5 90,8
2010 112,7 145,0 91,4
2011 112,3 144,6 92,2
2012 111,4 143,6 92,5
2013 111,7 145,0 92,8
2014 112,0
  • Note 1 : les titulaires de contrats d’intérim ne sont pas classés dans les secteurs d’activité qui les emploient effectivement, mais systématiquement dans l’activité de travail temporaire.
  • Note 2 : les évolutions des activités à un niveau plus fin sont présentées dans le fichier « Données complémentaires » en téléchargement (figure complémentaire 2).
  • Champ : France, branches des services aux particuliers.
  • Source : Insee, comptabilité nationale.

Figure 2Évolution de l'emploi salarié, hors intérim

  • Note 1 : les titulaires de contrats d’intérim ne sont pas classés dans les secteurs d’activité qui les emploient effectivement, mais systématiquement dans l’activité de travail temporaire.
  • Note 2 : les évolutions des activités à un niveau plus fin sont présentées dans le fichier « Données complémentaires » en téléchargement (figure complémentaire 2).
  • Champ : France, branches des services aux particuliers.
  • Source : Insee, comptabilité nationale.

Entre 2000 et 2013, la croissance moyenne annuelle des services aux particuliers est légèrement inférieure à celle des services marchands non financiers (+ 1,7 % contre + 2 %). Elle est dynamisée par l’activité des bibliothèques, archives, musées (+ 4,9 %) et des jeux d’argent et de hasard (+ 3,2 %). La production des activités créatives, artistiques et de spectacles (spectacle vivant) et celle des autres services personnels (coiffure, blanchisserie, services funéraires...) augmentent à un rythme plus modéré (respectivement + 1,6 % et + 1,1 %), tandis que la réparation d’ordinateurs et de biens personnels et domestiques recule légèrement (- 0,4 %).

Sur cette même période, l’emploi salarié en équivalent temps plein (ETP) croît deux fois moins vite que la production (+ 0,9 % en moyenne annuelle). Cet écart est surtout dû à la branche des autres activités de services, dont les effectifs baissent (- 0,6 %), malgré une production en hausse (+ 1,2 %). Les bibliothèques (+ 3,4 %) et les activités sportives (+ 3,3 %) affichent les plus fortes progressions en termes d’emplois.

Un tissu d’entrepreneurs individuels

En 2013, le secteur des services aux particuliers compte 450 000 entreprises et réalise un chiffre d’affaires de 54 milliards d’euros (figure 3). Ce secteur emploie 305 000 salariés en équivalent temps plein, auxquels s’ajoutent quelque 200 000 non-salariés (à temps complet ou partiel). Les deux tiers de ces non-salariés travaillent dans les « autres services personnels », la plupart dans la coiffure et les soins de beauté. Le tiers restant se répartit quasiment à égalité entre les arts, spectacles et activités récréatives, les activités sportives et la réparation d’ordinateurs et de biens personnels et domestiques.

Les entrepreneurs individuels sont particulièrement importants dans le secteur des services aux particuliers : ils représentent 83 % des entreprises, 13 % des effectifs salariés et 15 % des ventes (respectivement 55 %, 3 % et 5 % dans le champ des services marchands non financiers). De ce fait, les entreprises sont de taille nettement inférieure à la moyenne du champ (0,7 salarié au lieu de 2,1), malgré l’existence de quelques activités plus concentrées, comme la blanchisserie de gros (22 salariés) ou les jeux de hasard et d’argent (10).

Figure 3Chiffres clés des services aux particuliers en 2013

Chiffres clés des services aux particuliers en 2013
Entreprises Salariés ETP Chiffre d'affaires hors taxe Chiffre d'affaires à l'export Valeur ajoutée Investissements corporels bruts hors apports
(milliers) (milliards d'euros)
De 0 à 9 salariés ETP1 446,0 153,2 20,7 0,2 9,9 1,4
De 10 à 249 salariés ETP 3,8 102,6 12,6 0,5 5,5 0,7
250 salariés ETP ou plus 0,1 49,2 20,6 0,3 5,2 0,5
Ensemble 449,9 305,0 53,9 1,0 20,6 2,8
Ensemble des entreprises des services principalement marchands hors services financiers 1 768,0 3 789,7 733,8 72,0 352,1 81,4
Poids des entreprises du secteur des services aux particuliers2 (en %) 25,4 8,0 7,3 1,4 5,9 3,4
  • 1. Équivalent temps plein. Effectifs hors intérim.
  • 2. Poids des entreprises ayant une activité principale dans le secteur des services aux particuliers par rapport à l'ensemble des entreprises des services principalement marchands hors services financiers.
  • Champ : France, unités légales et entreprises profilées du secteur des services aux particuliers (voir « Sources »).
  • Source : Insee, Ésane.

Les résultats s’améliorent en 2013

Pour la troisième année consécutive, les résultats du secteur s’améliorent en 2013, alors que ceux de l’ensemble des services marchands restent stables (figure 4). Le taux de marge augmente : 27,8 % en 2013 au lieu de 26,5 % en 2012 pour l’ensemble du secteur, et 22,5 % après 20,4 % pour les seules entreprises employeuses. Il en va de même pour la rentabilité financière, en hausse de 4 points (27,4 % en 2013) et la rentabilité économique, de 1,5 point (18,7 %). Ces résultats sont dynamisés par les bonnes performances du secteur des arts, spectacles et activités récréatives : taux de marge en hausse de 2,8 points (à 34,4 % en 2013) et taux de rentabilités économique et financière en progression de 2 et de 4,5 points. Ils sont moins bien orientés dans les autres activités de services, où les taux de marge et de rentabilité économique restent stables (22 % et 19 %).

L’amélioration de la santé financière du secteur des services aux particuliers n’a pas généré de relèvement du taux d’investissement. Celui-ci recule même légèrement en 2013 (- 0,4 point à 13,5 %), sauf dans les unités qui n’ont pas de salarié, où il augmente de près de 2 points. Il marque surtout un net fléchissement dans les activités créatives, artistiques et de spectacle (- 3,2 points à 10,7 %) et les jeux de hasard et d‘argent (- 1,9 point à 4,5 %).

Figure 4Ratios du secteur des services aux particuliers en 2013

en %
Ratios du secteur des services aux particuliers en 2013 (en %)
Services aux particuliers Services marchands1
Organisation et débouchés de la production
Taux d'exportation 1,9 9,8
Taux de valeur ajoutée 38,3 48,0
Intensité capitalistique (en milliers d'euros) 83,9 229,0
Ratios de rentabilité
Taux de marge2 27,8 29,9
Rentabilité économique 18,7 7,9
Rentabilité financière 27,4 6,4
Taux d'endettement 73,8 74,5
Ratios d'investissement
Taux d'investissement 13,5 23,1
Taux d'autofinancement 174,0 179,4
  • 1. Entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
  • 2. Hors sièges sociaux.
  • Champ : France, unités légales et entreprises profilées du secteur des services aux particuliers (voir « Sources »).
  • Source : Insee, Ésane.

Prépondérance des « autres services personnels »

Les « autres services personnels » sont la principale activité du secteur des services aux particuliers. Ils totalisent plus de la moitié des effectifs (54 %), un gros tiers de la valeur ajoutée (39 %) et un quart du chiffre d’affaires (27 %), avec, en tête, la coiffure et les soins de beauté (54 % des ventes), suivis des services funéraires (15 %) (figure 5).

Les jeux de hasard et d’argent viennent en deuxième position en termes de valeur ajoutée et sont d’une taille deux fois inférieure (17 %) à celle des autres services personnels. Leur contribution est très proche de celle des activités sportives, récréatives et de loisirs (clubs de sports, parcs d’attraction et à thèmes...). Les activités créatives, artistiques et de spectacle (spectacle vivant) et la réparation d’ordinateurs et de biens personnels et domestiques (matériels informatiques et de communication) sont d’une dimension à peine inférieure (13 %). En revanche, la contribution des bibliothèques, archives, musées et autres activités culturelles est marginale (1 %).

Figure 5Principales activités du secteur selon la valeur ajoutée en 2013

en %
Principales activités du secteur selon la valeur ajoutée en 2013 (en %)
Activités créatives, artistiques, spectacle 13,0
Bibliothèques, archives, musées et autres 1,4
Jeux de hasard et d'argent 16,9
Activités sportives, récréatives, loisirs 16,5
Réparation ordinateur, de biens personnels et domestiques 13,1
Autres services personnels 39,1
  • Champ : France, unités légales et entreprises profilées du secteur des services aux particuliers (voir « Sources »).
  • Source : Insee, Ésane.

Figure 5Principales activités du secteur selon la valeur ajoutée en 2013

  • Champ : France, unités légales et entreprises profilées du secteur des services aux particuliers (voir « Sources »).
  • Source : Insee, Ésane.

Sources

Deux sources principales :

  • les comptes nationaux annuels (base 2010) pour retracer l’évolution de la production des branches de 2000 à 2013 ;
  • le dispositif statistique Ésane (Élaboration des statistiques annuelles d'entreprises) pour les principales caractéristiques comptables des secteurs en 2012. En 2013, le champ de la source Ésane couvre à la fois des unités légales et des entreprises au sens de la loi de modernisation de l'économie, issues du profilage des grands groupes. En effet, actuellement, tous les groupes n’ont pas encore été profilés. Les évolutions entre 2012 et 2013 sont présentées ici sur la base du champ de 2013.

Le champ de cette étude inclut les micro-entrepreneurs, qui représentent moins de 0,1 % des effectifs et 0,9 % du chiffre d’affaires et de la valeur ajoutée de ce secteur.

Définitions

Le secteur des services aux particuliers comprend les sections R (arts, spectacles et activités récréatives) et S (autres activités de services) de la NAF rév. 2 hors division 94 (associations).

Branche / Branche d'activité :

Une branche (ou branche d'activité) regroupe des unités de production homogènes, c'est-à-dire qui fabriquent des produits (ou produisent des services) qui appartiennent au même item de la nomenclature d'activité économique considérée.

Au contraire, un secteur regroupe des unités statistiques (entreprises, unités légales) classées selon leur activité principale.

Emploi en nombre de personnes / Emploi en équivalent temps plein :

L'emploi peut se mesurer en nombre de personnes ayant travaillé, même pendant une durée limitée.

On peut aussi mesurer les emplois en équivalent temps-plein. C'est le nombre total d'heures travaillées dans l'activité considérée divisé par la moyenne annuelle des heures travaillées dans des emplois à plein temps sur le territoire économique. L'Insee calcule également un taux d'emploi en équivalent temps plein.

Secteur d'activité / Secteur :

Un secteur regroupe des entreprises de fabrication, de commerce ou de service qui ont la même activité principale (au regard de la nomenclature d'activité économique considérée).

L'activité d'un secteur n'est donc pas tout à fait homogène et comprend des productions ou services secondaires qui relèveraient d'autres items de la nomenclature que celui du secteur considéré.

Au contraire, une branche regroupe des unités de production homogènes.

Unité légale / Entreprise-unité légale / Siren :

L'unité légale est une entité juridique de droit public ou privé. Cette entité juridique peut être :

  • une personne morale, dont l'existence est reconnue par la loi indépendamment des personnes ou des institutions qui la possèdent ou qui en sont membres ;
  • une personne physique, qui, en tant qu'indépendant, peut exercer une activité économique.

Elle est obligatoirement déclarée aux administrations compétentes (greffes des tribunaux de commerce, Sécurité sociale, DGFiP...) pour exister. L'existence d'une telle unité dépend du choix des propriétaires ou de ses créateurs (pour des raisons organisationnelles, juridiques ou fiscales). L'unité légale est l'unité principale enregistrée dans Sirene.

Remarque :

Cette définition de l'unité légale ne doit pas être confondue avec celle de l'entreprise, considérée comme unité statistique.

Entreprise :

L'entreprise est la plus petite combinaison d'unités légales qui constitue une unité organisationnelle de production de biens et de services jouissant d'une certaine autonomie de décision, notamment pour l'affectation de ses ressources courantes.

Pour en savoir plus

Mordier B., « Les services marchands aux particuliers s’implantent dans l’espace rural », Insee Première n° 1307, juillet 2010.

« Les services marchands en 2014 - Rapport sur les comptes », Insee, Documents de travail n° E2015/05, juillet 2015.