Séances 2017-2018 du séminaire inégalités

Ce séminaire est organisé par le département des Ressources et des Conditions de vie des ménages. Il se tient une fois par mois d'octobre à juin à l'Insee. Il est ouvert aux chargés d'études, chercheurs, enseignants, des administrations, universités, centres de recherche ou d'études, ainsi qu'aux étudiants.

L'Insee et la statistique publique
Dernière mise à jour le : 31/10/2018

Le séminaire aborde la question des inégalités sous des angles aussi bien théoriques qu'empiriques. L'un des objectifs est de susciter l'échange et la discussion entre spécialistes de domaines différents et entre disciplines à partir de la présentation de travaux sur des questions comme la justice sociale, la perception des inégalités, l'influence des outils statistiques sur la mesure des inégalités, de travaux qui proposent des explorations plus qualitatives des zones de l'espace social mal couvertes par la statistique, ou encore qui examinent la formation des inégalités dans certains domaines particuliers, comme par exemple l'éducation ou la santé.

Séances 2017-2018

10 novembre 2017 - À quels moments les inégalités entre les femmes et les hommes se forment-elles ?
Les évolutions socioprofessionnelles au fil des naissances

Karine Briard et Emmanuel Valat (Dares)

Résumé :

Un large pan de la littérature économique et sociologique attribue à la parentalité un rôle important dans la formation et la persistance des inégalités professionnelles entre les femmes et les hommes. Les périodes de vie où se créent ces inégalités ne sont en revanche pas clairement identifiées. Se forment-elles davantage avant ou après la naissance du premier enfant ? Les inégalités diminuent-elles lorsque les enfants grandissent ?

À partir de modèles de durée, nous évaluons au fil des naissances l’évolution de la probabilité d’atteindre une position socioprofessionnelle adéquate au regard du niveau d’études, c’est-à-dire de ne pas être déclassé en termes de catégorie socioprofessionnelle, et mesurons les différences observées entre les femmes et les hommes.

Présentation (pdf, 792 Ko )

Discutante : Dominique Meurs, Université Paris Nanterre/EconomiX, Ined & Cepremap

Discussion (pdf, 110 Ko )

8 décembre 2017 - Évaluation des effets redistributifs des politiques socio fiscales : l’exemple du programme présidentiel

Pierre Madec et Xavier Timbeau (OFCE)

Résumé :

Nous avons procédé à l’évaluation des effets redistributifs statiques au premier degré (ou ex ante) des mesures socio-fiscales du programme présidentiel portant directement sur les ménages. Ces mesures sont modélisées hors effets de calendrier et montée en charge et dans le cadre de la législation sociofiscale anticipée en 2022. Parce qu’elle est au premier degré, l’évaluation que nous conduisons doit être interprétée avec prudence et dans les limites qui découlent de notre méthode. Néanmoins, les enseignements d’une telle évaluation sont nombreux. L’exonération de taxe d’habitation pour 80 % des ménages français devrait constituer la principale mesure en faveur du pouvoir d'achat des ménages (+ 0,7 % de leur niveau de vie), ciblé particulièrement sur les « classes moyennes ». Les revalorisations de l’allocation adulte handicapé (AAH), de l’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) et de la prime d’activité (PA) devraient engendrer une baisse significative de la pauvreté et des inégalités (+ 300 euros pour le niveau de vie des ménages des deux premiers déciles). La mise en place d'un PFU, tel qu’il figurait dans le programme présidentiel en juin 2017, devait réduire la fiscalité de l'ordre de 4 milliards d'euros, concentrée sur les ménages les plus aisés ; cette mesure ayant été amendée dans le PLF pour 2018, le coût budgétaire estimé ne peut être comparé aux estimations plus récentes du gouvernement1. La suppression des cotisations salariées maladie et chômage pour les salariés du secteur privé (3,15 points) financée par une hausse de 1,7 point de la CSG devrait, elle, bénéficier à 15 millions de ménages dont la personne de référence est un actif occupé (+ 274 euros par an) et les 11 millions de ménages dont la personne de référence est retraitée devraient voir leur pouvoir d'achat amputé (- 375 euros). Une taxe carbone réalisée sans mécanisme de redistribution impacterait plus fortement les ménages les plus pauvres du fait d'une consommation généralement contrainte, et d'une faible capacité d'investissement dans des logements mieux isolés ou des véhicules plus sobres. De même, les conséquences redistributives de la hausse annoncée de la fiscalité du tabac sont importantes (- 195 euros par an pour les 10 % de ménages les plus modestes).

Présentation (pdf, 294 Ko )

12 janvier 2018 - Disparités de revenus : des inégalités en apparence plus fortes lorsqu’on tient compte des dépenses pré-engagées

Nathan Rémila (Drees) et Michèle Lelièvre (ONPES, Drees)

Résumé :

L’analyse des inégalités et de la pauvreté s’appuie généralement sur le revenu disponible des ménages, c’est-à-dire sur les revenus et les prestations sociales qu’ils perçoivent une fois déduits les impôts directs. En 2011, la part des personnes pour lesquelles ce revenu disponible, rapporté au nombre d’unités de consommation dans le ménage, se situe sous le seuil de pauvreté s’élève à 14 %.

Ce revenu disponible est toutefois utilisé en partie pour des dépenses pré-engagées, difficilement renégociables à court terme. Parmi ces dépenses, les loyers et charges pèsent le plus lourd. Le statut d’occupation du logement dépendant notamment du niveau de vie et de la situation familiale, le poids des dépenses pré-engagées dans le revenu disponible des ménages est ainsi plus marqué pour les ménages pauvres (61 %) et les familles monoparentales (40 %) que pour l’ensemble des ménages (30 %).

En conséquence, raisonner à partir du revenu dit « arbitrable », qui retranche les dépenses préengagées du revenu disponible, permet de s’approcher du ressenti qu’ont les personnes de leurs marges de manoeuvre financières. L’équivalent du taux de pauvreté, c’est-à-dire la part des personnes dont le niveau de vie arbitrable par unité de consommation est inférieur à 60 % du revenu arbitrable s’établit à 23 %. En particulier, après paiement des dépenses pré-engagées, une famille monoparentale sur deux a un niveau de vie arbitrable inférieur à 60 % au niveau de vie arbitrable moyen.

Présentation (pdf, 37 Ko )

Discussion : Jérôme Accardo (Insee)

9 février 2018 - Discrimination à l’embauche selon l’origine : les enseignements d’un testing mené en France métropolitaine dans les grandes entreprises

Emmanuel Valat (Dares), Clémence Berson (Banque de France) et Morgane Laouenan (Centre d’Économie de la Sorbonne)

9 mars 2018 - Quelles évolutions des inégalités territoriales ?

Laurent Davezies (Cnam)

Cette séance est annulée.

13 avril 2018 - Inégalités primaires et redistribution par les cotisations sociales en France, 1976-2010

Thomas Breda (PSE), Antoine Bozio (PSE) et Malka Guillot (Crest)

Présentation (pdf, 2 Mo )

Discussion : Pierre Pora (Insee et Crest)

Discussion (pdf, 322 Ko )

18 mai 2018 - Âge, capacité et politique d'anticipation du vieillissement : une analyse des enjeux juridiques aux États-Unis

Marie Mercat-Bruns (Cnam-LISE CNRS)

Attention : nouvelle implantation de l'Insee à Montrouge.

Le séminaire se tiendra de 10 h 00 à 12 h 00 à l'Insee, salle Closon « white » (RC-B-224) - 88 avenue Verdier - 92541 Montrouge Cedex.

À l'attention des participants venant de l'extérieur : en raison des mesures de sécurité actuelles, l'avis de réunion ainsi qu'une pièce d'identité vous seront demandés à l'accueil.

Plan d'accès à la direction générale de l'Insee

15 juin 2018 - Mobilité sociale intergénérationnelle observée et ressentie

Tiaray Razafindranovona (Insee)

Présentation (pdf, 1 Mo )