Insee Focus ·
Décembre 2025 · n° 370
Les magasins d’équipement du foyer font face à des difficultés structurelles depuis
la fin des années 2000
Entre 2019 et 2021, les magasins d’équipement du foyer ont bien mieux traversé la crise sanitaire que l’ensemble du commerce de détail, avec une hausse des ventes en volume de deux fois supérieure (+13,2 % versus +6,8 %). Cependant, cette situation n’a pas perduré : les ventes ont reculé de 12,3 % entre 2021 et 2024, alors que celles de l’ensemble du commerce de détail ont continué de croître (+3,2 %). Au-delà de la correction post-crise sanitaire, le secteur fait face à des difficultés plus anciennes, perceptibles dès 2009 avec le décrochage du secteur par rapport à l’ensemble du commerce de détail. Il s’accompagne d’une évolution structurelle du tissu économique des magasins au moins depuis 2015 avec deux tendances à l’œuvre : une baisse du nombre de magasins (-6,9 % entre 2015 et 2022) et une augmentation de leur surface moyenne (+10,5 %). La faible croissance de l’activité coïncide avec une faible augmentation de l’emploi. La rentabilité économique se maintient néanmoins sur la période 2012-2023, avec un pic pendant les années de crise sanitaire.
- En 2024, le chiffre d’affaires du commerce de détail d’équipement du foyer représente 10 % de l’ensemble du commerce de détail
- Les ventes de l’équipement du foyer en magasin reculent après avoir bien progressé pendant la crise sanitaire
- Dès 2009, les ventes décrochent par rapport à l’ensemble du commerce de détail
- Le décrochage des ventes du secteur s’accompagne d’une restructuration du parc de magasins
- L’emploi salarié augmente faiblement entre 2012 et 2023
- La rentabilité économique s’améliore malgré le décrochage des ventes
- Encadré – Caractéristiques du secteur du commerce de détail de l’équipement du foyer
En 2024, le chiffre d’affaires du commerce de détail d’équipement du foyer représente 10 % de l’ensemble du commerce de détail
En 2024, le chiffre d’affaires du commerce de détail de l’équipement du foyer en magasin spécialisé s’établit à 59 milliards d’euros, soit 10 % du chiffre d’affaires de l’ensemble du commerce de détail (590 milliards d’euros) (encadré). Il englobe celui du commerce de détail d’articles de quincaillerie-bricolage (42 % du chiffre d’affaires de l’équipement du foyer), de meubles (29 %), d’appareils électroménagers (19 %) et d’articles de décoration de la maison (10 %). Il ne comprend pas les secteurs du commerce de détail dont l’activité principale est la vente de produits liés à l’informatique et à la communication.
Les ventes de l’équipement du foyer en magasin reculent après avoir bien progressé pendant la crise sanitaire
Les ventes de l’équipement du foyer reculent en volume de 12,3 % entre 2021 et 2024, alors que celles de l’ensemble du commerce de détail progressent (+3,0 %) (figure 1). Ce recul provient au premier chef d’un contrecoup baissier au sortir de la crise sanitaire. En effet, le secteur de l’équipement du foyer a notablement progressé durant la crise sanitaire, plus que l’ensemble du commerce de détail (+13,2 % en volume, contre +6,8 %), alors qu’il est sur une croissance tendancielle plus faible depuis la fin des années 2000. Passant plus de temps chez eux, les ménages ont particulièrement investi dans leur intérieur en 2021 [Cochard et al., 2022]. Le repli récent des ventes de l’équipement du foyer s’explique sans doute aussi en partie par l’évolution défavorable du marché immobilier, car un emménagement ou un achat de logement stimule les achats d’articles de maison. Ainsi, entre 2021 et 2024, les ventes en équipement du foyer auraient été pénalisées par le recul de plus de 30 % des transactions de logements anciens [Insee, 2025a].
tableauFigure 1 – Évolution du chiffre d'affaires en volume dans le commerce de détail, l’équipement du foyer et ses sous-secteurs, entre 2005 et 2024
| Année | Équipement du foyer | Quincaillerie-bricolage | Électroménager | Meubles | Décoration | Commerce de détail |
|---|---|---|---|---|---|---|
| 2005 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 |
| 2006 | 105,1 | 106,4 | 108,0 | 102,6 | 103,8 | 103,0 |
| 2007 | 111,4 | 113,7 | 116,1 | 107,2 | 108,8 | 106,9 |
| 2008 | 113,6 | 116,1 | 122,8 | 107,9 | 109,4 | 108,1 |
| 2009 | 109,9 | 113,6 | 123,6 | 100,8 | 105,3 | 108,6 |
| 2010 | 111,9 | 115,9 | 130,1 | 100,1 | 108,2 | 112,3 |
| 2011 | 113,3 | 118,5 | 134,8 | 99,4 | 107,3 | 116,3 |
| 2012 | 111,9 | 117,4 | 136,0 | 96,9 | 104,5 | 118,3 |
| 2013 | 111,2 | 117,0 | 140,9 | 94,5 | 101,4 | 120,4 |
| 2014 | 111,6 | 116,9 | 145,7 | 94,3 | 100,9 | 122,3 |
| 2015 | 113,6 | 118,6 | 152,9 | 95,9 | 100,9 | 126,8 |
| 2016 | 117,5 | 120,3 | 167,1 | 100,2 | 102,7 | 131,1 |
| 2017 | 119,5 | 122,9 | 166,3 | 100,9 | 107,5 | 135,4 |
| 2018 | 120,9 | 123,6 | 175,5 | 100,2 | 109,2 | 139,2 |
| 2019 | 124,1 | 127,5 | 174,2 | 104,8 | 110,5 | 142,4 |
| 2020 | 124,5 | 134,7 | 186,7 | 93,6 | 105,8 | 138,8 |
| 2021 | 140,5 | 152,4 | 209,8 | 105,3 | 120,4 | 152,1 |
| 2022 | 137,2 | 148,1 | 194,4 | 105,1 | 122,5 | 156,9 |
| 2023 | 128,0 | 132,4 | 191,4 | 102,0 | 116,2 | 153,6 |
| 2024 | 123,2 | 125,8 | 204,4 | 94,2 | 111,1 | 156,7 |
- Lecture : Entre 2005 et 2024, le chiffre d’affaires en volume du commerce de détail d’équipement du foyer a augmenté de 23,2 % (indice 123,2 en 2024, base 100 en 2005).
- Champ : France, unités légales du commerce de détail.
- Source : Insee, indice de volume des ventes dans le commerce, base 2021.
graphiqueFigure 1 – Évolution du chiffre d'affaires en volume dans le commerce de détail, l’équipement du foyer et ses sous-secteurs, entre 2005 et 2024

- Lecture : Entre 2005 et 2024, le chiffre d’affaires en volume du commerce de détail d’équipement du foyer a augmenté de 23,2 % (indice 123,2 en 2024, base 100 en 2005).
- Champ : France, unités légales du commerce de détail.
- Source : Insee, indice de volume des ventes dans le commerce, base 2021.
Dès 2009, les ventes décrochent par rapport à l’ensemble du commerce de détail
Outre les effets de la conjoncture immobilière, le recul post-crise sanitaire renvoie possiblement aussi à des difficultés plus structurelles, perceptibles bien avant la crise sanitaire. En effet, depuis 2009, à l’exception du sous-secteur de l’électroménager, les ventes de l’équipement du foyer décrochent par rapport à l’ensemble du commerce de détail.
Jusqu’à fin 2008, la croissance des ventes est plus soutenue dans l’équipement du foyer que dans l’ensemble du commerce de détail : +4,3 % en volume, contre +2,6 % chaque année en moyenne de 2005 à 2008. À partir de 2009, la tendance s’inverse : +0,8 %, contre +2,5 % de 2008 à 2019. Sur l’ensemble de la période 2005-2024, les ventes de l’équipement du foyer progressent deux fois et demie moins que celles de l’ensemble du commerce de détail : +23,2 %, contre +56,7 %.
Sur la même période, les situations diffèrent d’un sous-secteur à l’autre : l’électroménager se démarque nettement avec un doublement des ventes (+104,4 %) ; les ventes dans la quincaillerie-bricolage (+25,8 %) et la décoration (+11,1 %) augmentent légèrement ; le secteur de l’ameublement est le seul où les ventes reculent (-5,8 %). Un premier facteur explicatif tient à l’évolution des prix : alors qu’ils ont nettement augmenté sur la période 2005-2024 dans les secteurs de la quincaillerie-bricolage (+33,4 %) et de l’ameublement (+32,0 %), ils ont au contraire reculé dans l’électroménager (-18,7 %). De même que les innovations de produits, cette baisse a sans doute contribué à stimuler la demande. L’envolée des ventes dans le sous-secteur de l’électroménager s’explique bien sûr d’abord par l’augmentation marquée de la consommation en ces produits dans lesquels le secteur est spécialisé (+71,2 % en volume sur la période 2005-2023). Le petit électroménager a en particulier joué un rôle moteur, porté par de nombreuses innovations. Mais les magasins spécialisés dans l’électroménager ont aussi été portés par l’essor spectaculaire de la consommation de produits électroniques grand public (+220,2 %). En effet, les enseignes d’électroménager commercialisent également cet autre type d’équipements. Le développement rapide du marché des smartphones, en particulier, a sans doute constitué un levier déterminant. Ces évolutions très marquées contrastent avec celles, bien plus modérées, observées entre 2005 et 2023 pour la consommation d’autres produits de l’équipement du foyer, comme la quincaillerie-bricolage (+12,1 %) ou le mobilier (+3,9 %).
Le décrochage des ventes du secteur s’accompagne d’une restructuration du parc de magasins
La structure du tissu économique des magasins d’équipement du foyer se déforme entre 2015 et 2022, avec deux tendances à l’œuvre : une baisse de 6,9 % du nombre de magasins et une augmentation de 10,5 % de leur surface moyenne (figure 2). Ce phénomène n’est pas propre au secteur, mais apparaît plus marqué que dans l’ensemble du commerce de détail (-3,1 % de magasins, +6,1 % de taille moyenne). Il touche aussi bien le rural (-8,8 % de magasins, +18,0 % de taille moyenne) que l’urbain (respectivement -6,5 % et +9,1 %).
tableauFigure 2 – Évolution du nombre de magasins entre 2015 et 2022
| Année | Équipement du foyer | Quincaillerie-bricolage | Électroménager | Meubles | Décoration | Commerce de détail |
|---|---|---|---|---|---|---|
| 2015 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 |
| 2016 | 97,8 | 98,1 | 97,0 | 99,1 | 97,0 | 98,8 |
| 2017 | 94,9 | 95,2 | 94,3 | 97,8 | 93,0 | 96,6 |
| 2018 | 93,1 | 93,4 | 89,9 | 97,0 | 91,0 | 94,9 |
| 2019 | 93,2 | 92,3 | 89,5 | 99,3 | 90,5 | 96,6 |
| 2020 | 93,1 | 92,4 | 87,5 | 100,5 | 89,9 | 96,1 |
| 2021 | 92,7 | 91,9 | 86,2 | 103,2 | 87,7 | 96,5 |
| 2022 | 93,1 | 92,3 | 83,2 | 106,5 | 87,2 | 96,9 |
- Lecture : Entre 2015 et 2022, le nombre de magasins d’équipement du foyer a diminué de 6,9 % (indice 93,1 en 2022, base 100 en 2015).
- Champ : France, magasins du commerce de détail.
- Source : Insee, dispositif Points de vente.
graphiqueFigure 2 – Évolution du nombre de magasins entre 2015 et 2022

- Lecture : Entre 2015 et 2022, le nombre de magasins d’équipement du foyer a diminué de 6,9 % (indice 93,1 en 2022, base 100 en 2015).
- Champ : France, magasins du commerce de détail.
- Source : Insee, dispositif Points de vente.
Cette déformation de structure est particulièrement forte pour l’électroménager (-16,8 % de magasins,+26,0 % de taille moyenne), ainsi que dans une moindre mesure pour la décoration (-12,8 % et +20,4 %) et la quincaillerie-bricolage (-7,7 % et +14,7 %). La concurrence accrue des spécialistes de la vente en ligne est une explication probable de ce phénomène. Pour rester compétitifs, certains détaillants traditionnels d’équipement du foyer ont d’ailleurs développé leur plateforme de vente en ligne : la part de leur chiffre d’affaires issu de la vente en ligne est ainsi passée de 2,7 % à 6,7 % entre 2013 et 2023. Dans ce contexte, l’attractivité et la rentabilité de petites surfaces disposant d’un assortiment plus étroit sont susceptibles d’avoir fortement souffert.
Dans le secteur de l'ameublement, la tendance est inversée : le nombre de magasins augmente de 6,5 %, avec une surface moyenne plus petite de 8,1 %. C’est surtout dans l’urbain que le nombre de magasins augmente (+7,3 %), avec un recul de la surface moyenne de 9,0 %. Cela pourrait être dû à l'essor des enseignes spécialisées dans la literie et les cuisines, qui ont des surfaces de magasin plus petites que les grandes enseignes généralistes de meubles.
Cette déformation du tissu des magasins d’équipement du foyer va de pair avec une évolution défavorable des créations d’entreprises (-38,5 % de 2012 à 2024, contre +1,6 % pour l’ensemble du commerce de détail). En revanche, depuis le décrochage d’activité observé en 2009, les défaillances n’ont pas évolué de manière particulièrement défavorable par rapport à l’ensemble du commerce de détail, y compris jusqu’en 2024. Il reste que les défaillances ne représentent qu’une faible proportion des cessations d’activité sur l’ensemble du commerce de détail (entre 10 % et 20 % selon les secteurs).
L’emploi salarié augmente faiblement entre 2012 et 2023
Entre 2012 et 2023, l’emploi salarié augmente faiblement dans l'équipement du foyer, affichant une croissance plus faible que celle du commerce de détail dans son ensemble : +3,5 %, contre +13,1 % (figure 3). Cette faible hausse recouvre cependant une hétérogénéité sectorielle marquée. Les deux sous-secteurs qui réduisent le plus leur nombre de magasins enregistrent des baisses significatives de l’emploi : -15,5 % dans l’électroménager et -9,5 % dans la décoration. À l'inverse, l’emploi dans les sous-secteurs de la quincaillerie-bricolage et de l’ameublement est en hausse (+16,1 % et +1,5 %). C’est avant la crise sanitaire que se creusent les écarts d’évolution de l’emploi entre l’équipement du foyer et l’ensemble du commerce de détail (respectivement -2,6 % et +7,3 % entre 2012 et 2019).
tableauFigure 3 – Effectif et évolutions de l’emploi salarié en équivalent temps-plein entre 2012 et 2023
| Secteur d’activité | 2012 | 2023 | Évolution 2023/2012 (en %) |
|---|---|---|---|
| Commerce de détail | 1 400,3 | 1 583,4 | 13,1 |
| Équipement du foyer, dont : | 193,2 | 200,0 | 3,5 |
| Quincaillerie-bricolage | 81,1 | 94,2 | 16,1 |
| Électroménager | 27,8 | 23,5 | -15,5 |
| Meubles | 54,2 | 55,0 | 1,5 |
| Décoration | 30,1 | 27,3 | -9,5 |
- Lecture : En 2023, les magasins d’équipement du foyer comptent 3,5 % d’emplois de plus qu’en 2012.
- Champ : France, unités légales du commerce de détail.
- Source : Insee, Ésane, évolutions chaînées.
La rentabilité économique s’améliore malgré le décrochage des ventes
Entre 2012 et 2023, le taux de rentabilité économique de l’équipement du foyer progresse légèrement (+0,7 point) tandis qu’il est en baisse pour l’ensemble du commerce de détail (-2,7 points) (figure 4).
Pour l’un comme l’autre, la rentabilité économique bondit durant la crise sanitaire, de façon plus marquée dans l’équipement du foyer (+7,6 points entre 2019 et 2021) que dans l’ensemble du commerce de détail (+4,2 points). Cette hausse est principalement portée par le dynamisme de l’activité, et plus marginalement par les mesures exceptionnelles prises pendant la crise sanitaire (notamment chômage partiel et subventions d’exploitation). En 2023, la rentabilité reste à un niveau plus élevé qu’avant la crise pour l’équipement du foyer (+1,7 point entre 2019 et 2023), alors qu’elle revient un peu au-dessous dans l’ensemble du commerce de détail (-0,4 point).
tableauFigure 4 – Taux de rentabilité économique de l’équipement du foyer et de l’ensemble du commerce de détail de 2012 à 2023
| Année | Équipement du foyer | Commerce de détail |
|---|---|---|
| 2012 | 9,4 | 12,0 |
| 2013 | 8,5 | 11,7 |
| 2014 | 7,7 | 10,4 |
| 2015 | 9,1 | 10,7 |
| 2016 | 9,9 | 10,4 |
| 2017 | 9,9 | 10,5 |
| 2018 | 8,1 | 9,1 |
| 2019 | 8,4 | 9,6 |
| 2020 | 12,3 | 11,1 |
| 2021 | 16,0 | 13,8 |
| 2022 | 13,8 | 11,2 |
| 2023 | 10,1 | 9,2 |
- Lecture : En 2023, le taux de rentabilité économique de l’équipement du foyer s’élève à 10,1 %.
- Champ : France, unités légales du commerce de détail, hors micro-entrepreneurs.
- Source : Insee, Ésane, évolutions chaînées.
graphiqueFigure 4 – Taux de rentabilité économique de l’équipement du foyer et de l’ensemble du commerce de détail de 2012 à 2023

- Lecture : En 2023, le taux de rentabilité économique de l’équipement du foyer s’élève à 10,1 %.
- Champ : France, unités légales du commerce de détail, hors micro-entrepreneurs.
- Source : Insee, Ésane, évolutions chaînées.
Sur un peu plus d’une décennie, le taux de rentabilité économique de l’ensemble des entreprises de l’équipement du foyer est ainsi devenu supérieur de 0,9 point à celui de l’ensemble du commerce de détail en 2023, alors qu’il lui était inférieur de 2,6 points en 2012.
Les trajectoires des différents sous-secteurs composant l’équipement du foyer divergent cependant considérablement. Le taux de rentabilité économique augmente fortement dans l’électroménager et le meuble (respectivement +7,7 et +10,0 points) (figure 5). L’évolution à la hausse de la décoration est modeste en comparaison (+1,5 point), alors que la baisse est forte pour la quincaillerie-bricolage (-8,7 points).
tableauFigure 5 – Taux de rentabilité économique dans le commerce de détail et ses sous-secteurs de 2012 à 2023
| Secteur d’activité | 2012 | 2023 | Évolution 2023/2012 (en points de pourcentage) |
|---|---|---|---|
| Commerce de détail | 12,0 | 9,2 | -2,7 |
| Équipement du foyer, dont : | 9,4 | 10,1 | 0,7 |
| Quincaillerie-bricolage | 17,9 | 9,2 | -8,7 |
| Électroménager | 0,5 | 8,2 | 7,7 |
| Meubles | 4,6 | 14,7 | 10,0 |
| Décoration | 5,0 | 6,5 | 1,5 |
- Lecture : En 2023, le taux de rentabilité économique du commerce de détail d’équipement du foyer s’élève à 10,1 %, soit 0,7 point de plus qu'en 2012.
- Champ : France, unités légales du commerce de détail, hors micro-entrepreneurs.
- Source : Insee, Ésane, évolutions chaînées.
La forte croissance de la rentabilité économique dans l’électroménager peut être rapprochée de celle de ses ventes, accompagnée d’une forte baisse de l’emploi et du nombre de magasins. La rentabilité observée en début de période était particulièrement faible.
La rentabilité de l'ameublement progresse en dépit d'un recul des ventes en volume, associé à un maintien du nombre de magasins et de l’emploi. Elle découle notamment d’une évolution favorable de la marge commerciale en valeur : ces détaillants n’ont pas compensé les fortes hausses de prix d’achat par la compression de leurs marges, répercutant ce faisant les hausses de prix sur les consommateurs. À l’inverse des autres secteurs, les activités secondaires de service comme la pose de cuisine se sont également développées.
La baisse de rentabilité dans la quincaillerie-bricolage trouve son origine dans la forte progression de l’emploi et des investissements à amortir dans ce secteur, qui absorbent la croissance de la marge commerciale.
Si les trajectoires des différents secteurs de l’équipement du foyer divergent, les niveaux de rentabilité tendent à se rapprocher. L’écart entre les sous-secteurs ayant les taux de rentabilité le plus faible et le plus élevé est passé de 17,4 points en 2012, à 8,2 points en 2023.
Encadré – Caractéristiques du secteur du commerce de détail de l’équipement du foyer
En 2023, le tissu économique du secteur du commerce de détail de l’équipement du foyer en magasin spécialisé rassemble 29 300 unités légales, ce qui représente 6 % de l’ensemble du commerce de détail (y compris micro-entrepreneurs). Ces unités légales sont de tailles très variables : elles peuvent correspondre à un seul magasin ou à un grand nombre de magasins possédés par la même entité juridique. Elles appartiennent plus fréquemment aux secteurs de la décoration (38 %) et de l’ameublement (32 %), et moins fréquemment à ceux de la quincaillerie-bricolage et l’électroménager (respectivement 23 % et 7 %). Ces unités peuvent pratiquer une activité secondaire de vente en ligne, mais les acteurs qui pratiquent principalement la vente à distance sont hors champ.
En 2023, le secteur emploie 200 000 salariés en équivalent temps plein, dont un peu moins de la moitié dans la quincaillerie et le bricolage (94 000), plus d’un quart dans l’ameublement (55 000) et deux fois moins dans la décoration (27 000) et l’électroménager (24 000).
La concentration au sein du commerce de détail des magasins d’équipement du foyer n’est que très légèrement supérieure à celle de l’ensemble du commerce de détail : 1 % des unités légales concentrent 64 % du chiffre d’affaires ; c’est 63 % dans l’ensemble du commerce de détail. Elle est plus forte dans le commerce de détail d’électroménager (84 %) et dans celui de la quincaillerie-bricolage (65 %) que pour l’ameublement (58 %) et la décoration (32 %).
Sources
L’analyse de l’activité s’appuie principalement sur les Indices de chiffre d'affaires et de volume des ventes dans le commerce (base 2021).
Le Dispositif Points de vente, élaboré à partir de différentes sources administratives (informations cadastrales, cotisations foncières des entreprises, taxes sur les surfaces commerciales, etc.) permet d’identifier les magasins et de mesurer leur surface de vente.
Les données relatives à la rentabilité économique et celles sur la ventilation du chiffre d’affaires par forme de ventes sont issues de l’Élaboration des statistiques annuelles d’entreprises (Ésane).
La consommation des ménages par produit est issue des comptes nationaux base 2020.
Méthodes
Cette étude porte sur les unités légales dont l’activité principale est la vente au
détail en magasin spécialisé d’équipement du foyer. Ces unités peuvent utiliser de
façon secondaire d’autres formes de vente, telles que la vente en ligne par exemple,
mais les unités spécialistes de la vente à distance sont exclues du périmètre, a fortiori
les unités étrangères, y compris si elles vendent directement à des consommateurs
français.
L’activité principale est définie à l’échelle des unités légales, c’est-à-dire des
sociétés ou entreprises individuelles, qui peuvent chacune détenir plusieurs établissements.
Définitions
Le commerce de détail d'équipement du foyer en magasin spécialisé (47.5) est un sous-secteur du commerce de détail. Il comprend notamment les magasins spécialisés de bricolage-quincaillerie (47.52), les magasins spécialisés d’électroménager (47.54) et les magasins spécialisés d’ameublement (47.59A). Les autres subdivisions ne réalisent que 10 % du chiffre d’affaires de l’équipement du foyer et sont regroupées sous la dénomination de magasins de « décoration ». Ceux-ci regroupent le commerce de détail en magasin spécialisé de textiles (47.51Z), de tapis, moquettes et revêtements de murs et de sols (47.53Z), et des « autres équipements du foyer » (47.59B), qui englobent notamment les appareils d’éclairage.
Le commerce de détail (code NAF : 47) consiste à vendre des marchandises dans l'état où elles sont achetées (ou après transformations mineures) généralement à une clientèle de particuliers, quelles que soient les quantités vendues.
Le secteur d’activité est défini par l’activité principale des unités considérées, qui peuvent aussi pratiquer des activités secondaires telles que, par exemple, la vente d’équipements d’information et de communication pour les magasins d’électroménager ou les services d’installation des cuisines pour les magasins d’ameublement.
L'évolution d’une grandeur en valeur mesure les changements en termes monétaires, c’est-à-dire, en euros courants. L’évolution en volume traduit la progression à prix constants. Elle englobe à la fois l’évolution des quantités et celle de la qualité.
La rentabilité économique mesure la rentabilité d'exploitation (activité) de l'entreprise indépendamment de son mode de financement. Elle se mesure en rapportant l’excédent brut d’exploitation à la somme des immobilisations brutes corporelles et incorporelles et du besoin en fonds de roulement. La somme au dénominateur est appelée « actif économique » ou « capital économique » : elle représente en effet les moyens engagés par l'entreprise dans les cycles d'exploitation et d'investissement, autrement dit ce dont l’entreprise a besoin pour fonctionner. Ce taux n'est pas affecté par la structure financière de l'entreprise. L'excédent brut d'exploitation est le solde du compte d'exploitation, pour les unités de production. Il est égal à la valeur ajoutée, diminuée de la rémunération des salariés, des autres impôts sur la production et augmentée des subventions d'exploitation.
L'unité légale est une entité juridique de droit public ou privé. Cette entité juridique peut être soit une personne morale (dont l'existence est reconnue par la loi indépendamment des personnes ou des institutions qui la possèdent ou qui en sont membres) soit une personne physique (qui, en tant qu'indépendant, peut exercer une activité économique). Dans cette étude, par abus de langage, le terme « entreprise » est employé pour désigner une unité légale.
Le besoin en fonds de roulement représente le montant qu’une entreprise doit financer afin de couvrir les décalages de flux de trésorerie entre les dépenses et les recettes liées à son activité. Il comptabilise le montant des stocks augmenté de l’encours des créances clients et diminué de l’encours des dettes fournisseurs.
Pour en savoir plus
Insee, « Au deuxième trimestre 2025, les prix des logements anciens se replient de 0,6 % », Informations Rapides no 223, septembre 2025a.
Bonfils J., Ceci-Renaud N., Finot J., Gallot P., Gamrasni A., Lépine N., « Le compte du commerce en 2024 – L’activité rebondit dans le commerce de détail mais se contracte dans le commerce et la réparation d’automobiles », Insee Première no 2058, juin 2025.
Insee, « La situation du commerce en 2024 », Documents de travail no 2025-13, juin 2025b.
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