Insee Flash Guyane ·
Novembre 2025 · n° 212
Les entreprises guyanaises génèrent 1,7 milliard d’euros de valeur ajoutée en 2023 Élaboration des statistiques annuelles d’entreprises 2023
En 2023, les entreprises marchandes guyanaises, hors secteurs agricole et financier, génèrent un chiffre d’affaires de 6,3 milliards d’euros, plaçant le commerce au rang de premier secteur économique de la région. Elles dégagent une valeur ajoutée de 1,7 milliard d’euros. Elles enregistrent un taux de marge de 34,5 %. Le secteur du commerce affiche le taux de marge le plus élevé.
- Les entreprises guyanaises dégagent un chiffre d’affaires de 6,3 milliards d’euros en 2023
- Les charges de personnel représentent près des deux tiers de la valeur ajoutée
- Le taux de marge des entreprises guyanaises s’élève à 34,5 %
- Encadré - Le chiffre d’affaires généré par les entreprises guyanaises s’élève à 3,8 milliards d’euros selon la définition économique de l’entreprise
Les entreprises guyanaises dégagent un chiffre d’affaires de 6,3 milliards d’euros en 2023
En Guyane, les secteurs marchands non agricole et non financier regroupent 8 040 entreprises (champ) en 2023. Au cours de l’année, ces entreprises génèrent un chiffre d’affaires (CA) de 6,3 milliards d’euros (figure 1).
Le chiffre d’affaires des entreprises correspond au total des ventes de marchandises et de biens et services produits. Les entreprises exerçant principalement une activité de commerce réalisent un CA de 2,8 milliards d’euros en 2023, soit 44 % du CA des entreprises de Guyane. Le commerce représente en effet le premier secteur économique de la région en termes de chiffre d’affaires. Le CA des entreprises des autres secteurs implantées en Guyane s’élève à 3,5 milliards d’euros et représente 56 % du CA total.
La production vendue et la production non vendue (lorsque les produits sont stockés ou immobilisés), constituent la production totale. Les ventes de marchandises, la production totale ainsi que les autres produits (d’importance marginale), composent la production globale. Elle s’élève à 6,4 milliards d’euros. Pour atteindre ce niveau de production, les entreprises guyanaises ont dépensé 4,7 milliards d’euros en consommations intermédiaires. Celles-ci se décomposent en 2,1 milliards d’euros d'achats de marchandises, intégrant leurs variations de stock, 630 millions d’euros d'achats de matières premières, dont leurs variations de stock et 2,1 milliards d’euros d’autres achats et charges intermédiaires, comme les achats de sous-traitance.
La différence entre la production globale et les consommations intermédiaires des entreprises mesure la valeur ajoutée (VA). La VA créée par les entreprises guyanaises s’élève à 1,7 milliard d’euros en 2023. Le rapport entre cette richesse dégagée et le chiffre d’affaires donne un taux de valeur ajoutée moyen de 26,3 % pour l’ensemble des entreprises de la région.
tableauFigure 1 – Compte de résultat partiel des entreprises marchandes guyanaises en 2023
| Indicateurs | Montant |
|---|---|
| Ventes de marchandises I | 2 790 |
| Production vendue II | 3 520 |
| Chiffre d’affaires (CA) I + II | 6 300 |
| Production non vendue III | 70 |
| Production totale IV = II + III | 3 590 |
| Autres produits V | 30 |
| Production globale VI = I + IV + V | 6 400 |
| Consommations intermédiaires VII | 4 740 |
| Achats de marchandises plus la variation de stocks | 2 050 |
| Achats de matières premières plus la variation de stocks | 630 |
| Autres achats intermédiaires | 2 060 |
| Valeur ajoutée (VA) VIII = VI - VII | 1 660 |
| Coûts des facteurs IX | 60 |
| Charges de personnel X | 1 030 |
| Excédent brut d’exploitation (EBE) VIII - IX - X | 570 |
- Note : Les sommes peuvent parfois ne pas tomber juste du fait des arrondis.
- Lecture : En 2023, la valeur ajoutée dégagée par les entreprises marchandes guyanaises s’élève à 1 660 millions d’euros.
- Champ : Secteur marchand non agricole et non financier.
- Source : Insee, Esane 2023 (données individuelles).
Les charges de personnel représentent près des deux tiers de la valeur ajoutée
Les charges de personnel constituent la première composante de la VA. Elles s’élèvent en effet à 1,0 milliard d’euros et représentent 61,8 % de la VA. Les charges de personnel couvrent les traitements et salaires bruts versés aux salariés (à hauteur de 79,9 %) ainsi que les cotisations sociales correspondantes (20,1 %).
L’excédent brut d’exploitation (EBE) est l’autre composante principale de la valeur ajoutée. Il représente ce qu’il reste aux entreprises une fois les charges de personnel et les coûts des facteurs déduits, par exemple les impôts sur la production. En 2023, les entreprises guyanaises dégagent un EBE total de 570 millions d’euros. Le chef d'entreprise utilise notamment l'EBE pour rémunérer le capital en versant des intérêts sur les capitaux empruntés aux établissements de crédit et des dividendes aux actionnaires. L’EBE est également une ressource pour financer l’investissement de l’entreprise ou assurer son autofinancement.
Le taux de marge des entreprises guyanaises s’élève à 34,5 %
L’EBE des entreprises rapporté à la valeur ajoutée créée par celles-ci permet d’évaluer leur taux de marge. En 2023, le taux de marge de l’ensemble des entreprises guyanaises s’élève à 34,5 % (figure 2). Dans le commerce, les entreprises affichent le taux de marge le plus élevé (39,3 %), suivies de celles des services marchands (37,1 %) et de la construction (31,6 %). Le secteur de l’industrie présente quant à lui le taux de marge le plus faible (24,0 %).
Le taux de marge des entreprises varie aussi selon qu’elles emploient ou non des salariés. En Guyane, 3 520 des 8 040 entreprises du champ d’étude sont considérées comme employeuses : 22 160 salariés en équivalent temps plein y sont rattachés. Leur taux de marge est plus faible que l’ensemble des entreprises donc que celui des non employeuses. Ces écarts sont plus forts pour les services marchands (-5,2 points), la construction (-4,5 points) et l'industrie (-4,0 points) et très faible pour le commerce (-0,2 points). Ces différences sectorielles s’expliquent notamment par une répartition non homogène des entreprises non employeuses entre les secteurs. En Guyane, elles sont sous-représentées dans le secteur du commerce.
Un taux de marge élevé témoigne d’une capacité importante à dégager des ressources susceptibles de financer l’investissement. En revanche il n’implique pas nécessairement une rentabilité économique forte, qui dépend aussi de l’ampleur des moyens mobilisés.
tableauFigure 2 – Principaux ratios financiers par secteur
| Secteurs économiques | Taux de marge des entreprises | Taux de marge des entreprises employeuses | Rentabilité économique des entreprises |
|---|---|---|---|
| Industrie | 24,0 | 20,0 | 5,8 |
| Construction | 31,6 | 27,1 | 15,3 |
| Commerce | 39,3 | 39,1 | 16,6 |
| Services marchands | 37,1 | 31,9 | 5,9 |
| Ensemble | 34,5 | 30,9 | 8,0 |
- Lecture : Dans le secteur du commerce en Guyane, le taux de marge des entreprises s’élève à 39,3 % en 2023 et à 39,1 % pour celles qui ont le statut d’employeur.
- Champ : Secteur marchand non agricole et non financier.
- Source : Insee, Esane 2023 (données individuelles).
Encadré - Le chiffre d’affaires généré par les entreprises guyanaises s’élève à 3,8 milliards d’euros selon la définition économique de l’entreprise
La loi de modernisation de l’économie (LME) de 2008 définit l’entreprise comme « la plus petite combinaison d’unités légales qui constitue une unité organisationnelle de production de biens et de services jouissant d’une certaine autonomie de décision, notamment pour l’affectation de ses ressources courantes ».
Cette définition élargie de l’entreprise se distingue de sa définition juridique centrée sur l’unité légale qui peut être une entreprise indépendante ou une filiale. Elle permet notamment de tenir compte de l’organisation croissante des entreprises en groupes de sociétés (constitués d’unités légales appartenant à une même entité). Une fois déterminé le contour de l’entreprise profilée avec les unités légales qui la composent, les données comptables sont consolidées en retirant les flux entre unités légales d’une même entreprise. Les données comptables des entreprises indépendantes locales sont ensuite ajoutées à celles des entreprises profilées situées en Guyane pour obtenir les indicateurs de l’ensemble des entreprises au sens économique.
Selon cette approche, le nombre d’entreprises guyanaises s’élève à 7 280 en 2023 (figure 3). Elles génèrent un chiffre d’affaires de 3,8 milliards d’euros. Les entreprises indépendantes concentrent 98 % de ces entreprises et génèrent 69 % du chiffre d’affaires total, tandis que les entreprises profilées représentent 2 % des entreprises et génèrent 31 % du chiffre d’affaires. Les entreprises profilées guyanaises regroupent 560 filiales elles-mêmes implantées dans la région et 50 filiales implantées hors de Guyane [tableau complémentaire 1 ; données]. En outre, 430 filiales implantées en Guyane appartiennent à des entreprises profilées localisées hors de la région [tableau complémentaire 2 ; données]. Leur activité est donc exclue de l’analyse des entreprises locales selon cette définition.
tableauFigure 3 – Dénombrement des entreprises guyanaises et de leur chiffre d’affaires (CA)
| Entreprises guyanaises | Nombre | CA (en millions d’euros) |
|---|---|---|
| Entreprises indépendantes | 7 110 | 2 630 |
| Entreprises profilées | 170 | 1 170 |
| Ensemble des entreprises guyanaises | 7 280 | 3 800 |
- Champ : Entreprises (indépendantes ou profilées) dont le CA relève majoritairement du secteur marchand non agricole et non financier.
- Source : Insee, Esane 2023 (données individuelles).
Champ
Les unités légales, appelées entreprises par souci de simplification, étudiées dans cette publication appartiennent toutes aux secteurs marchands non agricole et non financier. Les micro-entreprises au sens fiscal du terme sont exclues du champ.
Sources
Les résultats de cette étude sont issus du dispositif ESANE.
Définitions
La production non vendue est la somme de la production stockée et de la production immobilisée.
Les consommations intermédiaires correspondent aux biens et services transformés ou entièrement consommés au cours du processus de production. L’usure des actifs fixes utilisés dans le processus de production n’est pas prise en compte ; elle est enregistrée dans la consommation de capital fixe.
Les autres achats et charges intermédiaires correspondent aux charges d'exploitation suivantes : les autres achats et charges externes et les autres charges d'exploitation.
La valeur ajoutée (VA) correspond à la différence entre la production globale et les consommations intermédiaires.
Les charges du personnel sont composées des salaires et traitements et des cotisations sociales.
L’excédent brut d’exploitation (EBE) est égal à la VA diminuée des coûts des facteurs et des charges de personnel.
Le taux de valeur ajoutée correspond au rapport de la VA sur CA.
Le taux de marge correspond au rapport de l’EBE sur la VA.
Les coûts des facteurs correspond la différence entre les impôts et taxes à la production et les subventions d'exploitations.
La rentabilité économique mesure la rentabilité d'exploitation (activité) de l'entreprise indépendamment de son mode de financement. Elle se mesure en rapportant l’excédent brut d’exploitation à la somme des immobilisations brutes corporelles et incorporelles et du besoin de fonds de roulement. Cette somme, est appelée « actif économique » ou « capital économique » : elle représente en effet les moyens engagés par l'entreprise dans les cycles d'exploitation et d'investissement, autrement dit ce dont l’entreprise a besoin pour produire.
L’unité légale est une entité juridique de droit public ou privé. Cette entité peut-être une personne physique ou une personne morale. C’est l'unité principale enregistrée dans Sirene (Système informatisé du répertoire national des entreprises et des établissements).
Une filiale est une unité légale détenue à plus de 50 % par une autre unité légale.
Une entreprise indépendante est une entreprise composée d’une seule unité légale.
Une entreprise profilée, ou construite par profilage, est un ensemble d’unités légales présentes sur le territoire français et détenues majoritairement par l’une d’elles. L’entreprise profilée est localisée dans la région où elle réalise la plus grande part de son chiffre d’affaires.
Pour en savoir plus
(1) Retrouvez davantage de données associées à cette publication en téléchargement.
(2) Clarenc P., « Les entreprises guyanaises génèrent 1,5 milliard d’euros de valeur ajoutée en 2022 », Insee Flash Guyane no 200, décembre 2024.
(3) Clarenc P., « En Guyane, les unités légales génèrent 3,5 milliards d’euros de production marchande en 2021, pour 1,4 milliard d’euros de valeur ajoutée », Insee Analyses Guyane no 65, novembre 2023.

