Insee Flash Nouvelle-Aquitaine · Octobre 2025 · n° 127

Premier employeur des départements de Charente et Charente-Maritime réunis La base de défense Rochefort-Saintes-Cognac-La Rochelle

La base de défense Rochefort-Saintes-Cognac-La Rochelle hors site de La Rochelle (BdD RSC), créée en 2011 du regroupement des bases aériennes 721 de Rochefort, 722 de Saintes et 709 de Cognac, forme un complexe implanté principalement sur le département de la Charente-Maritime et pour une partie en Charente. En plus des trois bases aériennes, la BdD RSC comprend des effectifs des Armées localisées à La Rochelle, non pris en compte dans cette étude.

Avec 5 370 militaires en 2023, la base de défense est le premier employeur des départements de Charente et Charente-Maritime réunis, devant le centre hospitalier de La Rochelle. Environ 400 employés issus de la société civile, exerçant principalement des métiers administratifs et de restauration, ainsi que des enseignants détachés de l’Éducation Nationale, travaillent aussi dans la BdD RSC mais ne sont pas comptabilisés dans l'étude (pour comprendre).

Plusieurs Armées évoluent au sein de la base de défense même si l’Armée de l’Air et de l’Espace (AAE) est prépondérante avec 97 % des personnels, 2 % relevant de la Marine Nationale et 1 % de l’Armée de Terre et du service de santé des Armées. Du fait de la présence de trois écoles de formation, les 2 930 élèves militaires représentent plus de la moitié des effectifs (55 %), principalement basés à Rochefort et à Saintes, suivis des militaires de carrière (38 %) puis des réservistes (7 %). Un emploi de militaire sur quatre est occupé par une femme, une proportion proche du niveau national dans l’AAE (23 %) et plus élevée que dans l’ensemble des armées (17 %). La moyenne d’âge de la base de défense est de 28 ans (37 ans pour les militaires de carrière, 21 ans pour les élèves et 42 ans pour les réservistes). Un militaire de carrière sur cinq réside en caserne contre 93 % des élèves.

Les militaires de la base sont accompagnés de 2 040 conjoints et 2 470 enfants, dont une partie vit encore dans le foyer familial, soit un total de 9 880 habitants.

En plus des militaires et de leurs familles qui dépendent directement de la base de défense, celle-ci génère 260 emplois indirects concernant des familles supplémentaires (figure 1). En effet, elle a dépensé 21,9 millions d’euros en 2023 auprès d'entreprises en Charente, en Charente-Maritime et dans leurs départements limitrophes (nommés « territoire d’observation » dans cette étude) pour subvenir à son fonctionnement courant et à ses travaux d’infrastructures, participant donc à la vie économique locale. Ces emplois se situent majoritairement dans des établissements locaux d’entretien des bâtiments et des espaces verts (59 %) puis dans des établissements de construction (26 %) et de l’industrie alimentaire notamment (5 %).

Viennent s’ajouter les emplois générés par les dépenses courantes de consommation des militaires et des salariés assurant les dépenses de fonctionnement de la base, ainsi que de leurs familles proches (conjoints et enfants). Cela représente 1 450 emplois dits induits. Au total, ce sont donc 1 710 emplois générés en plus des 5 370 emplois militaires présents, portant à 7 080 le nombre d’emplois salariés liés à la base de défense.

En Charente et Charente-Maritime, 2,2 % de l’ensemble des emplois sont liés à la base de défense. Ainsi, la présence de trois militaires dans la base de défense génère un emploi dans l’économie locale.

La population concernée (pour comprendre) par l’activité de la base de défense représente l’équivalent de 14 050 habitants dans le territoire d'observation, avec 9 880 habitants dépendant directement de la base (militaires et familles proches), auxquels s’ajoutent les salariés et leurs familles liés aux emplois indirects (620 habitants) et aux emplois induits (3 550 habitants). La base de défense a ainsi un lien fort avec les départements de la Charente et Charente-Maritime, avec 1,3 % de leur population liée à cette base.

La zone d’influence (pour comprendre), où l’économie locale engendrée par la présence de la base de défense est la plus forte, s’étend sur 140 communes (figure 2). Elle regroupe 95 % des emplois en lien avec la présence de la base de défense dans le territoire d'observation, soit 6 710 emplois. Cela représente 9 % des emplois de la zone.

La zone d'influence concentre également 81 % des habitants en lien avec la base de défense, soit 11 440 personnes (5 % des habitants de la zone). Ils comprennent 8 960 militaires et membres de leurs familles proches auxquels s’ajoutent 2 480 habitants concernés par les emplois générés notamment par les dépenses courantes de consommation des militaires et de leurs familles (effet induit) et dans une moindre mesure, par les dépenses de fonctionnement de la base de défense (effet indirect). Les communes bénéficiant de ce fait le plus des retombées économiques sont celles d’implantation de chacune des trois bases aériennes de la base de défense puis celles situées autour d’elles.

Du fait de leur taille respective, l’impact économique local est plus marqué pour la base aérienne de Rochefort, puis celle de Cognac et enfin celle de Saintes.