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Insee Analyses Normandie · Septembre 2025 · n° 146
Insee Analyses NormandieMoins de naissances, moins de jeunes en âge d’être scolarisés : l’Eure face au défi démographique

Camille Hurard, Catherine Pesin (Insee)

La France est actuellement confrontée à un vieillissement marqué de sa population, et le département de l’Eure ne fait pas exception. La population euroise en âge d’être scolarisée dans le premier ou le second degré – soit entre 3 et 18 ans – a connu une baisse notable sur la période 2016-2022 (-3,5 %). Cette évolution résulte d’une diminution du nombre de femmes en âge d’avoir des enfants et du repli de l’indice conjoncturel de fécondité. Ce déclin démographique pourrait se poursuivre dans les années à venir et entraîner une baisse de 40 000 jeunes à l’horizon 2050, dont la moitié dès 2030. Le département de l’Eure pourrait ainsi voir sa population de 3 à 18 ans se contracter de plus de 30 % d’ici 2050. La diminution pourrait même atteindre près de 40 %, l’équivalent de 50 000 jeunes de moins, dans l’hypothèse d’une poursuite de la baisse des naissances. Au niveau infra-départemental, les territoires de Seine Normandie Agglomération et Sud Eure – Pays de Conches du département pourraient être les plus touchés, à l’inverse du Roumois – Le Neubourg qui pourrait mieux résister.

Insee Analyses Normandie
No 146
Paru le :Paru le09/09/2025

Cette étude fait partie d’une série de publications sur la « Démographie dans l’Eure ».

Entre 2011 et 2024, le nombre de naissances a diminué de 29 % dans l’Eure

Depuis 2011, le nombre de naissances diminue dans l’Eure, malgré un léger rebond en 2016, puis entre 2020 et 2022 pendant la pandémie du Covid-19 (figure 1). Entre 2011 et 2024, le nombre de nouveaux-nés est passé de 7 700 à 5 500 par an, soit une baisse de 29 %. Ce recul, observé dans l’Eure comme au niveau national, est dû aux effets conjugués de la diminution du nombre de femmes « en âge d’avoir des enfants » (-9 % entre 2000 et 2024) et de l’. En baisse depuis 2013, l’ICF s’établit à 1,75 enfant par femme dans l’Eure en 2024 contre 1,59 en France métropolitaine. L’Eure reste malgré tout le département normand où l’ICF est le plus élevé, même si, avec la Manche, il a été confronté à la plus forte baisse au cours des dix dernières années (-0,46 point contre -0,37 en Normandie ainsi qu’en France métropolitaine).

Figure 1Évolutions du nombre de naissances et du nombre de femmes en âge de procréer dans l’Eure

(base 100 en 2000)
Évolutions du nombre de naissances et du nombre de femmes en âge de procréer dans l’Eure ((base 100 en 2000))
Année Nombre de naissances Femmes de 15 à 50 ans Femmes de 20 à 40 ans
2000 100,0 100,0 100,0
2001 98,5 99,9 99,6
2002 97,9 99,9 99,5
2003 98,0 99,8 99,7
2004 98,1 99,8 99,3
2005 100,4 99,8 99,0
2006 100,6 99,4 98,3
2007 101,5 99,2 98,3
2008 104,9 99,4 98,5
2009 104,8 99,4 98,9
2010 104,8 98,9 98,7
2011 105,2 97,9 97,7
2012 104,3 97,5 96,8
2013 99,9 97,2 95,8
2014 98,4 96,9 94,8
2015 94,2 96,6 93,8
2016 94,8 95,8 92,5
2017 89,6 95,0 91,3
2018 87,4 94,0 90,6
2019 83,9 93,5 89,1
2020 84,0 93,0 89,7
2021 84,4 92,0 88,8
2022 84,8 91,7 89,0
2023 77,3 91,4 88,4
2024 74,7 91,0 87,6
  • Sources : Insee, État Civil, Estimations de population (données provisoires en 2024).

Figure 1Évolutions du nombre de naissances et du nombre de femmes en âge de procréer dans l’Eure

  • Sources : Insee, État Civil, Estimations de population (données provisoires en 2024).

Les effets de la baisse des indicateurs précités sur la population en âge d’être scolarisée (de 3 à 18 ans) ne sont pas encore visibles pour toutes les tranches d’âge. Globalement, le nombre d’enfants de 3 à 18 ans a augmenté entre 2006 et 2022 (+7 %), une hausse qui fait suite au pic de naissances observé entre les années 2008 et 2012 dans le département. Toutefois, la tendance commence à s’inverser puisque, au cours de la période 2016-2022, la population des 3-18 ans a baissé de 3,5 %. Les effets du déclin des naissances se font déjà sentir sur la population des 3 à 10 ans qui composent 99 % des effectifs scolarisés en école primaire. Après avoir augmenté jusqu’en 2016, le nombre d’enfants de cette tranche d’âge est passé de 65 500 à 60 700 dans le département, soit une baisse de 7,3 % en l’espace de 6 ans. Les 33 500 Eurois âgés de 11 à 14 ans représentent 92 % des élèves scolarisés en collège. Cette population a augmenté sur toute la période (+14,7 % entre 2006 et 2022), malgré un net ralentissement entre 2016 et 2022 (+1,2 %). La population des jeunes dont l’âge est compris entre 15 et 18 ans (30 700 rassemblant 86 % des élèves scolarisés en lycée) n’a augmenté que de 3,3 % entre 2006 et 2022. Là encore, la tendance est au ralentissement voire à une légère baisse : entre 2016 et 2022, la population des 15 à 18 ans a baissé de 0,2 %. Si la population en âge d’être scolarisée dans le second degré n’a pas encore amorcé sa décroissance, elle devrait être touchée dans les prochaines années avec la baisse de la natalité qui produira ses effets de façon décalée, d’abord chez les collégiens puis les lycéens.

La population des 3 à 18 ans de l’Eure pourrait baisser de 40 000 d’ici 2050

Dans le scénario « central », les projections de population se basent sur les tendances passées et observées en 2018 en matière de fécondité, mortalité et migrations (pour comprendre). Si celles-ci se poursuivaient, la population des 3 à 18 ans pourrait chuter de 40 000 personnes dans l’Eure d’ici 2050 (figure 2). Le département pourrait ainsi voir sa population de jeunes en âge d’être scolarisés diminuer de près d’un tiers (-31 %). L’essentiel de cette décroissance pourrait avoir lieu entre 2018 et 2040, période à l’issue de laquelle cette classe d’âge aurait déjà diminué de 37 000 individus (-29 %).

Déjà amorcé, le déclin démographique de la tranche d’âge des 3 à 10 ans pourrait se poursuivre avec une baisse de 27 % entre 2018 et 2030. Dans ce contexte, cette population passerait de 64 500 à 47 300 individus. Sur la même période, la population des 11 à 14 ans pourrait initier une baisse de 10 % de ses effectifs, soit 3 400 jeunes de moins. Sur la période 2018-2030, la population des 15 à 18 ans serait la seule épargnée (+1,2 %) et pourrait ne débuter sa décroissance qu’à partir de 2029. Entre 2030 et 2040, la baisse devrait se poursuivre et affecterait les trois tranches d’âge. La diminution pourrait perdre en intensité pour les 3 à 10 ans avec -8 % (-3 900 individus), alors qu’elle pourrait s’accentuer pour les 11 à 14 ans, atteignant -21 % (-6 100). Avec les effets décalés de la baisse de la natalité, la population des 15 à 18 ans pourrait, quant à elle, fortement baisser avec -23 % soit 7 200 jeunes en moins sur ces dix années. Pendant la décennie suivante, la population des 3 à 18 ans se stabiliserait pour atteindre un effectif proche de 90 000 personnes en 2050. Au global, la baisse pourrait avoisiner les 40 000 jeunes de 3 à 18 ans entre 2018 et 2050 et se décomposerait en une perte de 22 000 enfants de 3 à 10 ans, 10 000 enfants de 11 à 14 ans et 8 000 jeunes âgés de 15 à 18 ans.

Figure 2Projections de la population des 3-18 ans par tranches d’âge selon le scénario central dans le département de l’Eure à l’horizon 2050

(en nombre)
Projections de la population des 3-18 ans par tranches d’âge selon le scénario central dans le département de l’Eure à l’horizon 2050 ((en nombre))
Années Total 3-18 ans 3-10 ans 11-14 ans 15-18 ans
2018 128 776 64 464 33 084 31 228
2019 128 578 63 696 33 063 31 819
2020 127 423 62 516 33 268 31 639
2021 126 254 61 104 33 561 31 589
2022 124 911 59 538 33 619 31 754
2023 123 621 58 024 33 719 31 878
2024 122 154 56 323 33 642 32 189
2025 120 281 54 715 33 058 32 508
2026 118 172 52 972 32 543 32 657
2027 116 109 51 350 31 989 32 770
2028 113 771 49 880 31 226 32 665
2029 111 194 48 502 30 565 32 127
2030 108 592 47 280 29 664 31 648
2031 106 066 46 150 28 804 31 112
2032 103 622 45 302 27 910 30 410
2033 101 430 44 683 26 990 29 757
2034 99 311 44 219 26 179 28 913
2035 97 420 43 877 25 426 28 117
2036 95 767 43 644 24 855 27 268
2037 94 339 43 502 24 430 26 407
2038 93 143 43 437 24 060 25 646
2039 92 143 43 412 23 765 24 966
2040 91 434 43 412 23 566 24 456
2041 90 927 43 413 23 445 24 069
2042 90 532 43 385 23 411 23 736
2043 90 247 43 361 23 407 23 479
2044 90 037 43 316 23 418 23 303
2045 89 876 43 244 23 417 23 215
2046 89 745 43 138 23 413 23 194
2047 89 608 42 989 23 422 23 197
2048 89 425 42 783 23 429 23 213
2049 89 187 42 520 23 446 23 221
2050 88 881 42 213 23 448 23 220
  • Champ : Population âgée de 3 à 18 ans du département de l’Eure.
  • Source : Insee, Omphale 2022 (scénario central).

Figure 2Projections de la population des 3-18 ans par tranches d’âge selon le scénario central dans le département de l’Eure à l’horizon 2050

  • Champ : Population âgée de 3 à 18 ans du département de l’Eure.
  • Source : Insee, Omphale 2022 (scénario central).

Quel que soit le scénario, la population des jeunes devrait nettement diminuer

Le scénario central s’appuie sur le prolongement des tendances démographiques observées en 2018 et ne tient pas compte des évolutions les plus récentes qui ont pu infléchir les trajectoires (pour comprendre). La chute de l’ICF est en effet nettement plus forte qu’envisagée dans le scénario central. Afin de mieux tenir compte de ces nouvelles tendances, deux scénarios alternatifs permettent de nuancer les niveaux de population projetés par le scénario central.

Le premier scénario alternatif dit « de fécondité basse » ramènerait progressivement l’ICF de 1,87 enfant par femme en 2018 à 1,60 en 2030 (contre 1,80 dans le scénario central). Ce scénario apparaît plus en adéquation avec le contexte actuel de baisse de natalité. Il mènerait à un déclin de 50 000 jeunes de 3 à 18 ans en 2050, soit une baisse supplémentaire de 10 000 jeunes par rapport au scénario central (figure 3). Le second scénario alternatif dit « de migration haute » aurait l’effet inverse et atténuerait la baisse. Celle-ci s’établirait alors à 34 000 jeunes de 3 à 18 ans à l’horizon 2050 (+6 000 jeunes par rapport au scénario central). Ce scénario s’appuie sur une hausse des migrations avec l’étranger et reste plausible au vu des évolutions revues à la hausse au cours des dernières années pour le solde migratoire entre la France et l’étranger [Thélot, 2025 ; pour en savoir plus (4)]. Par ailleurs, le récent regain d’attractivité du département, notamment auprès des Franciliens, pourrait aussi jouer un rôle positif sur les évolutions démographiques de la population des 3-18 ans [Alleaume et al., 2025 ; pour en savoir plus (5)].

Même si les différents scénarios ne commencent à diverger qu’à partir de 2030, les écarts pourraient être importants pour les plus jeunes dès 2040. À cet horizon, la décroissance de la population des 3 à 10 ans pourrait être ainsi comprise entre -40 % dans l’hypothèse d’une fécondité plus basse, et -29 % dans celle d’une migration plus haute (respectivement -25 900 et -18 600 individus). Celle des 11 à 14 ans oscillerait entre -33 % et -26 % (de -11 000 à -8 800) et celle des 15-18 ans entre -23 % et -20 % (de -7 100 à -6 300).

Figure 3Projections de la population des 3-18 ans du département de l’Eure selon différents scénarios à l’horizon 2050

(en nombre)
Projections de la population des 3-18 ans du département de l’Eure selon différents scénarios à l’horizon 2050 ((en nombre))
Années Migration haute Central Fécondité basse
2018 128 776 128 776 128 776
2019 128 575 128 578 128 578
2020 127 413 127 423 127 423
2021 126 241 126 254 126 254
2022 124 951 124 911 124 911
2023 123 696 123 621 123 622
2024 122 242 122 154 122 162
2025 120 404 120 281 120 287
2026 118 374 118 172 118 175
2027 116 400 116 109 116 030
2028 114 178 113 771 113 521
2029 111 756 111 194 110 697
2030 109 333 108 592 107 782
2031 107 022 106 066 104 864
2032 104 794 103 622 101 954
2033 102 859 101 430 99 228
2034 101 008 99 311 96 491
2035 99 392 97 420 93 981
2036 98 050 95 767 91 705
2037 96 945 94 339 89 654
2038 96 094 93 143 87 823
2039 95 444 92 143 86 194
2040 95 086 91 434 84 839
2041 94 920 90 927 83 690
2042 94 845 90 532 82 678
2043 94 842 90 247 81 856
2044 94 904 90 037 81 197
2045 95 010 89 876 80 685
2046 95 121 89 745 80 272
2047 95 199 89 608 79 931
2048 95 232 89 425 79 627
2049 95 181 89 187 79 341
2050 95 051 88 881 79 060
  • Champ : Population âgée de 3 à 18 ans du département de l’Eure.
  • Source : Insee, Omphale 2022.

Figure 3Projections de la population des 3-18 ans du département de l’Eure selon différents scénarios à l’horizon 2050

  • Champ : Population âgée de 3 à 18 ans du département de l’Eure.
  • Source : Insee, Omphale 2022.

D’ici 2050, le repli pourrait être plus fort dans le sud et l’est de l’Eure…

À l’horizon 2050, au niveau infra-départemental découpé ici en huit territoires (pour comprendre), le déclin de la population des jeunes de 3 à 18 ans devrait être plus prononcé dans les territoires de Seine Normandie Agglomération, Sud Eure – Pays de Conches, Évreux Portes de Normandie et Seine Eure qui perdraient entre 30 % et 41 % de leur population de jeunes (figure 4). Ces quatre territoires, parmi les plus peuplés du département, subiraient aussi les pertes les plus lourdes en volume : un total de -27 000 jeunes, soit plus des deux tiers de la baisse totale des effectifs de -40 000 jeunes dans l’Eure. Dans cette partie du département, la tranche d’âge la plus touchée serait celle des 3 à 10 ans avec des baisses de 34 % pour Seine Eure et de 48 % pour Seine Normandie Agglomération.

Les secteurs de Pont-Audemer – Val de Risle, Bernay Terres de Normandie et du Vexin Normand – Lyons Andelle seraient un peu moins impactés par la baisse. Le recul pourrait être compris entre -30 % et -27 % de la population de jeunes âgés de 3 à 18 ans. Le territoire du Roumois - Le Neubourg pourrait être, quant à lui, le moins touché par ce déclin démographique avec une baisse de -18 % à l’horizon 2050 (-2 500 jeunes de 3 à 18 ans).

Figure 4Évolution projetée de la population des 3 à 18 ans par territoire dans l’Eure sur la période 2018-2050

Évolution projetée de la population des 3 à 18 ans par territoire dans l’Eure sur la période 2018-2050
Territoire Évolution entre 2018 et 2050 (en volume) Taux d’évolution annuel moyen entre 2018 et 2050 (en %)
Roumois – Le Neubourg -2 500 -0,62
Pont-Audemer – Val de Risle -3 700 -1,00
Bernay Terres de Normandie -3 100 -1,05
Vexin Normand – Lyons Andelle -3 400 -1,08
Seine Eure -7 000 -1,12
Évreux Portes de Normandie -8 500 -1,24
Sud Eure – Pays de Conches -4 300 -1,38
Seine Normandie Agglomération -7 300 -1,65
  • Champ : Population âgée de 3 à 18 ans du département de l’Eure.
  • Source : Insee, Omphale 2022 (scénario central).

Figure 4Évolution projetée de la population des 3 à 18 ans par territoire dans l’Eure sur la période 2018-2050

  • Champ : Population âgée de 3 à 18 ans du département de l’Eure.
  • Source : Insee, Omphale 2022 (scénario central).

… et dès 2030, dans le nord-est et le nord-ouest du département

D’ici 2030, toujours d’après le scénario central, l’Eure pourrait déjà compter 20 000 jeunes de 3 à 18 ans en moins. Au cours de cette période, les secteurs de Sud Eure – Pays de Conches et Seine Normandie Agglomération pourraient être confrontés aux baisses les plus rapides, avec respectivement -21 % et -20 % (soit -3 700 et -2 300 individus ; figure 5). Les territoires de Pont-Audemer – Val de Risle et du Vexin Normand – Lyons Andelle suivraient avec une baisse de 18 % entre 2018 et 2030 (respectivement -2 400 et -2 100 jeunes de 3 à 18 ans).

Entre 2030 et 2040, la baisse du nombre de jeunes de 3 à 18 ans continuerait d’être forte dans les zones de Seine Normandie Agglomération (-22 % ; -3 100 jeunes de 3 à 18 ans) et de Sud Eure – Pays de Conches (-18 % ; -1 700). Elle s’intensifierait nettement dans les territoires d’Évreux Portes de Normandie (-18 % ; -4 000 jeunes) et de Seine Eure (-17 % ; -3 400), et diminuerait dans les zones de Pont-Audemer – Val de Risle (-10 % ; -1 200) et du Vexin Normand – Lyons Andelle (-13 % ; -1 200). Entre 2040 et 2050, la population euroise des 3 à 18 ans pourrait se stabiliser dans l’ensemble des territoires eurois.

Figure 5Projections de la population des 3 à 18 ans par territoire et période dans l’Eure

Projections de la population des 3 à 18 ans par territoire et période dans l’Eure
Territoire Population de 3 à 18 ans (en volume) Taux d’évolution annuel moyen (en %)
2018 2030 2040 2050 2018-2030 2030-2040 2040-2050 2018-2050
Roumois – Le Neubourg 14 100 13 100 11 700 11 600 -0,65 -1,14 -0,05 -0,62
Pont-Audemer – Val de Risle 13 700 11 300 10 100 10 000 -1,65 -1,10 -0,11 -1,00
Bernay Terres de Normandie 10 800 9 200 7 900 7 700 -1,40 -1,42 -0,27 -1,05
Vexin Normand – Lyons Andelle 11 500 9 400 8 200 8 100 -1,64 -1,36 -0,12 -1,08
Seine Eure 23 200 20 200 16 800 16 200 -1,14 -1,84 -0,37 -1,12
Évreux Portes de Normandie 25 800 22 000 18 000 17 300 -1,32 -2,00 -0,38 -1,24
Sud Eure – Pays de Conches 11 900 9 600 7 900 7 600 -1,82 -1,85 -0,40 -1,38
Seine Normandie Agglomération 17 600 13 900 10 800 10 300 -1,97 -2,46 -0,44 -1,65
Eure 128 800 108 600 91 400 88 900 -1,41 -1,71 -0,28 -1,15
  • Champ : Population âgée de 3 à 18 ans du département de l’Eure.
  • Source : Insee, Omphale 2022 (scénario central).

Selon les hypothèses, la baisse pourrait varier du simple au double dans le territoire du Roumois – Le Neubourg

Les scénarios alternatifs n’impactent pas de manière uniforme les différents territoires. Dans celui de Roumois – Le Neubourg, qui pourrait être le moins affecté par le déclin démographique des 3 à 18 ans, la baisse pourrait néanmoins varier du simple au double : de -1 900 jeunes dans le cas d’un scénario « migration haute » à -3 800 jeunes dans le cas d’un scénario « fécondité basse ». À l’inverse, l’impact des différents scénarios pourrait être, en proportion, moins important dans le territoire Seine Normandie Agglomération avec une différence entre les scénarios « fécondité basse » (-6 400 jeunes) et « migration haute » (-8 400) de 2 000 individus, soit un écart de 31 % (contre 47 % pour l’ensemble du département de l’Eure).

En termes d’effectifs, c’est dans les territoires d’Évreux Portes de Normandie et de Seine Eure que les écarts entre les deux scénarios seraient les plus importants. Le recul du nombre de jeunes âgés de 3 à 18 ans serait compris, selon les hypothèses retenues, entre 7 100 et 10 400 dans le territoire d’Évreux et entre 5 800 et 8 800 dans le territoire de Seine Eure. Dans les autres secteurs, la différence entre les deux scénarios serait limitée (entre 1 300 et 2 000 personnes).

Encadré – Anticiper les capacités d’accueil des établissements scolaires : un enjeu important pour le Département de l’Eure

Dans le cadre de ses compétences en matière d’éducation, le Département de l’Eure souhaite affiner sa connaissance des dynamiques démographiques locales pour mieux anticiper les capacités optimales des collèges et accompagner les communes dans leurs projets scolaires. En partenariat avec l’Insee Normandie, il s’engage dans une étude prospective sur les jeunes de 3 à 18 ans et les familles avec enfants. Ce travail partagé, fondé sur l’expertise statistique de l’Insee, contribuera à l’élaboration du Plan Pluriannuel d’Investissement (PPI) des collèges et à une meilleure adaptation des politiques éducatives sur le territoire.

Publication rédigée par :Camille Hurard, Catherine Pesin (Insee)

Pour comprendre

Le modèle Omphale permet de réaliser des projections infranationales en projetant d’année en année les pyramides des âges des différents territoires. L’évolution de la population par sexe et âge repose sur des hypothèses d’évolution de trois composantes : la fécondité, la mortalité et les migrations (flux internes à la France et solde migratoire avec l’étranger). Ces hypothèses sont appliquées aux quotients observés initialement sur la zone d’intérêt. Le point de départ des projections est le recensement de la population 2018.

L’étude se concentre sur les populations en âge d’être scolarisées dans les établissements des 1er et 2nd degré (3 à 10 ans en primaire, 11 à 14 ans en collège et 15 à 18 ans en lycée).

La présente étude s’appuie principalement sur le scénario « central » qui décline localement les évolutions nationales basées sur l’observation du passé récent : solde migratoire avec l’étranger de +70 000 personnes par an, fécondité stable et gains d’espérance de vie. La variante « migration haute » applique un solde migratoire avec l’étranger plus élevé (+120 000 personnes par an au plan national). La variante « fécondité basse » conduit à une baisse progressive de l’indice conjoncturel de fécondité de 1,87 enfant par femme en 2018 à 1,60 en 2030. Les projections ne doivent pas être assimilées à des prévisions : aucune probabilité n’est affectée à la réalisation de chacun des scénarios.

Le département de l’Eure a été décomposé en huit territoires d’analyse correspondant à des Établissements Publics de Coopération Intercommunale (EPCI) ou regroupements d’EPCI permettant ainsi de respecter un seuil de 50 000 habitants minimum pour chacun des territoires.

Définitions

L’indicateur conjoncturel de fécondité (ICF), ou somme des naissances réduites, mesure le nombre d’enfants qu’aurait une femme tout au long de sa vie, si les taux de fécondité observés l’année considérée à chaque âge demeuraient inchangés.

Pour en savoir plus

(1) Hurard C., Vignolles V., « Dans l’Eure, les familles avec enfants mineurs restent majoritaires mais fragilisées », Insee Flash no 152, septembre 2025.

(2) Le Graët A., Maillard M., « Le nombre de collégiens baissera à partir de 2022 dans l’Eure », Insee Analyses no 78, juin 2020.

(3) Gosselin S., Hurard C., Louza T., « Dans les 50 prochaines années, la Normandie pourrait perdre 222 000 jeunes de 3 à 18 ans, dont déjà 93 000 d’ici 2030 », Insee Analyses no 112, avril 2023.

(4) Thélot H., « Bilan démographique 2024 : En 2024, la fécondité continue de diminuer, l’espérance de vie se stabilise », Insee Première no 2033, janvier 2025.

(5) Alleaume F., Diop B., Pesin C., « Attractivité démographique : la Normandie séduit davantage de nouveaux arrivants qu’elle ne connaît de départs », Insee Analyses Normandie no 144, juin 2025.